C'était une journée normale dans cette ville française, une journée normale de printemps avec un brouillard épais.

Cependant la surprise commençait lorsque vous essayiez de rentrer ou sortir de la ville : on vous en empêchait. A pied, en voiture, en bus, en vélo, qu'importait. Des militaires vous arrêtaient. Et pour ceux tentant de pénétrer la ville, ils pouvaient assister à un spectacle tout sauf naturel : le brouillard s'arrêtait aux frontières de la ville, comme maintenue en place par un mur invisible et ceux, sur plusieurs mètres de haut.

Cela dura exactement 24h.

Certains n'avaient rien remarqué, j'en faisais partie. J'avais bien constaté qu'il y avait moins de monde que d'habitude au travail et que plusieurs collègues étaient absentes mais sinon ... Je n'ai rien vu.

Le lendemain toute trace de cette activité avait disparue, seuls restait les témoignages oraux.

Deux semaines plus tard les hôpitaux de la région furent surchargés : plus de 30 000 personnes étaient malades et tous présentaient les mêmes symptômes : le foie lâchait, les reins se nécrosaient et le sang coagulait dans les veines. Tous ceux présentant ces symptômes passèrent l'arme à gauche.

Un mois après le brouillard, les morts cessèrent et le bilan fut prononcé : 32 748 morts.

Un mois après ce bilan final, de plus en plus d'incidents furent recensés. Des incendies magnitude se côtoyaient. Chaque survivant de cette expérience fut pourvu d'un « don », d'un « pouvoir », toujours en rapport avec la nature ou ce qui est tangible, comme certains qui ont développé des apparences ou des membres animaux.

Quelques-uns se tuèrent, traumatisé par les effets de l'expérience, d'autres devinrent fou et durent être abattus.

Moi aussi je suis devenue folle, mais pour une autre raison. Je voyais l'invisible et notamment deux choses : ce qui n'était pas vivant et la source des pouvoirs des autres.

C'était littéralement un enfer. Mais j'ai vite compris quelques trucs, la source de ces « dons » était le foie, chaque personne possédait une « entité », qui elle était la réelle détentrice de ce « don ». Nous n'étions que des corps pour eux, des enveloppes charnelles, des réceptacles.

Et moi ... j'avais faim en regardant tous ces pouvoirs, si puissants mais vulnérables.

Alors je me suis mise à traquer les autres survivant, les tuaient et dévorait leurs foies encore chaud et dégoulinant de sang, me délectant de ces pouvoirs que j'absorbais également.

Et une dernière précision, je ne voyais pas mon entité. J'avais fusionné avec.

La suite ... C'est une autre page de cette histoire.