La journée avance et je dois avouer que c'est assez drôle de voir mon frère courir partout. Entre Zéline et Zena qui ne savent pas rester occupées plus de 5 minutes, moi qui essaie de lui parler, et Zaïda qui ne cesse de réclamer de l'attention, on est carrément en train de le fatiguer. Le pauvre, à chaque fois qu'il s'assoit une des filles l'appelle.

Il se pose enfin quand il a servi le goûter aux deux petites, et qu'il donne le biberon à Zaïda. L'ambiance devient plus calme et on peut discuter.

Je ne sais pas si c'est parce qu'on les dérange ou quoi que ce soit, mais Nina et Zayn ne se parlent pas ensemble. A se demander ce que Nina fait ici. Mais je crois qu'elle est juste là pour surveiller que tout se passe bien, et parce que maman aurait hurlé de devoir nous laisser à Zayn en voyant l'état de ses pupilles dilatées.

Je ne sais pas pourquoi d'ailleurs, parce qu'il s'occupe toujours bien de nous.

- NOOOOOOON, hurle subitement Zéline, c'est moi Elsa !

- Nooooon, c'est moi ! rétorque Zena

- Mais nooooon c'est moi !

- Je suis la plus grande donc c'est moi !

Les voilà parties à se disputer.

- NOOOOOOOOON !

Je vois que mon frère grimace - en même temps vu le cri suraigu de Zéline il a de quoi - mais il ne dit rien et continue de s'occuper de Zaïda.

- NON C'EST MOI !

- NOOOON MOI !

- MOOOOI !

- NOOOON !

Et les filles continuent de se chamailler comme les deux gamines qu'elles sont.

- Y a pas quelqu'un qui peut trancher ? soupire Nina dont la patience est en train d'atteindre ses limites

Je secoue la tête - hors de question de me mêler de ça - et Zayn ne répond même pas. Il a l'air de souffrir encore plus que nous, je crois qu'il a peur qu'intervenir envenime les choses. Je le comprends, encore un cri suraigu de Zéline et je saute par la fenêtre.

- MAIS C'EST MOOOOOIIIIIII ! continue de hurler Zéline

- MAIS NON TOI TU ES ANNA ! continue de répondre Zena

- HIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII ! s'énerve Zéline

- Non mais sérieusement faites-les taire, râle Nina avant de s'interrompre. Zayn ? Ca va pas ?

- Si si ça va très bien.

Je le vois qui souffle en se tenant la tête, grimaçant toujours.

- Non mais en vrai, lui dit Nina

- Ca va. Je vais les calmer.

Il me laisse Zaïda et part s'occuper des deux petites. Il les prive de leur jeu et les cale devant un Disney, et tous les cris s'arrêtent. C'était vite fait.

Mais il me semble bizarre, vraiment bizarre. Il ne revient pas s'asseoir avec nous, il grimace toujours et souffle doucement en se tenant la tête.

- En vrai, t'es sûr que ça va ? insiste Nina

- J'ai juste mal à la tête.

- Prends un cachet ?

- Tu crois pas que j'en ai déjà pris un ? s'agace Zayn

- Euh... Il a pas l'air d'agir beaucoup. Ca t'arrive souvent ?

- Assez ouais, répond-il évasif

- Et t'es pas allé voir le médecin ?

Je vois que Nina se heurte à la discussion qu'il ne faut jamais essayer d'avoir avec Zayn. Je vais la laisser faire, peut-être qu'elle elle obtiendra quelque chose.

- Bien sûr que si.

- Et alors il a dit quoi ?

- Il m'a donné ces cachets qui fonctionnent méga bien.

- Et t'as rien de plus fort ?

- Y a pas plus fort. Pourquoi tu crois que je suis shooté là ?

- Et tu veux pas genre... aller aux urgences ?

- Non.

C'est pas vraiment un succès. Nina est aussi nulle que moi. Je ne sais pas pourquoi Zayn refuse de parler de ses migraines, pourquoi il refuse toujours qu'on l'emmène voir le médecin... Si ça se trouve il a la phobie des médecins. Ca existe ce truc.

- T'es sûr ? Parce que t'as pas l'air bien là.

- Ok je suis pas bien, j'ai mal, maintenant tu peux me laisser tranquille ?

- Zyyyyyyy, appelle Zena

Zayn part donc vers mes soeurs, et c'est là qu'il se stoppe d'un coup.

- Il se passe quoi là ? demande Nina en le rejoignant

Je pose ma petite soeur et pars voir moi aussi ce qui se passe.

- Tu vas faire un malaise ? je demande. Préviens, qu'on te rattrape au moins.

- Ou va t'asseoir, c'est mieux quand même, dit Nina

Elle l'attrape par le bras pour le soutenir jusqu'au canapé, il n'y a que trois pas à faire, mais c'est trop pour Zayn qui tombe dès le premier en perdant connaissance.

C'est reparti.