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- CHAPITRE 5 -

Lottie

Les néons multicolores du bar se reflètent sur les verres disposés le long du comptoir. La musique est si forte que je peux sentir les vibrations sous mes pieds, chaque battement résonnant dans ma poitrine. Les néons clignotent comme des éclats de rêves colorés, projetant des ombres mouvantes sur les murs. L'odeur de l'alcool mêlée à celle des corps en sueur flotte dans l'air, étourdissante, presque hypnotique. Chaque rire, chaque éclat de verre brisé, renforce l'impression que cet endroit est une bulle hors du temps.

Gwen, Camilla et moi sommes installées à notre table habituelle près de la fenêtre. Ça fait déjà plusieurs semaines que cet endroit est devenu notre repaire après les cours, et il semble que chaque fois que nous entrons ici, les mêmes visages souriants nous accueillent. Je me sens bien, comme si cette petite routine s'était installée naturellement dans nos vies. Je savoure cette normalité nouvelle, cette vie que j'ai construite loin de tout. Loin de John, de Matthew, et des regards qui semblaient toujours chercher à m'enfermer dans une cage dorée. Ici, je suis libre. Mais parfois, cette liberté a un goût étrange, un mélange d'euphorie et de vertige, comme si je dansais sur une corde raide.

Les garçons arrivent en trombe, leurs rires éclatants se mêlant à la musique. Nolan, Val, et Thomas ne passent jamais inaperçus. Nolan, avec son éternel sourire espiègle, m'adresse un clin d'œil alors qu'il se dirige vers notre table.

— Hé, les filles ! Toujours prêtes à refaire le monde ? lance-t-il d'un ton joyeux en attrapant une chaise à côté de moi.

Je ris, levant mon verre en guise de salut. Tout me semble si simple, si léger en ce moment. Plus rien n'a d'importance une fois passée la porte du bar, et ce sentiment d'insouciance est presque enivrant.

— Plus que prête ! Mais attention, ce soir, c'est moi qui mène la danse ! dis-je, me sentant d'humeur à tout défier.

— Fais gaffe, Nolan, Charlotte a décidé qu'elle allait te mettre la misère, renchérit Gwen avec un clin d'œil complice, avant de se tourner vers Thomas et Val, qui sont déjà en train de commander les premières tournées de shots.

— Oh, je dis jamais non aux défis, réplique Nolan en s'installant confortablement, son bras frôlant le mien. Prends garde, Charlotte. Je suis redoutable quand il s'agit de tenir la cadence.

Je ris à nouveau en buvant une gorgée de mon cocktail. Gwen, déjà sur la piste, chahute avec Val et Thomas comme si elle les connaissait depuis des années, alors que cela ne fait que quelques semaines. Leur alchimie est évidente. Gwen a ce don d'attirer les gens à elle, et je l'envie parfois pour ça.

— Camilla ! Rejoins-nous ! crie Gwen par-dessus la musique en faisant signe à Camilla de la rejoindre.

Camilla hésite, regardant d'abord Nolan, puis moi. Elle finit par céder à l'énergie contagieuse de la soirée et se lève avec un sourire timide pour rejoindre Gwen et les autres garçons, laissant derrière elle ses inhibitions pour une soirée de plus.

Je me tourne à nouveau vers Nolan, qui n'a pas cessé de me fixer avec ce même air malicieux.

— Alors, Charlotte, prête pour un concours de shots ? propose-t-il, tout en agitant un petit verre sous mon nez.

— Tu plaisantes ? Je suis une professionnelle, dis-je en lui lançant un regard défiant. Vas-y, commande.

Nolan sourit largement avant de faire signe au barman. En quelques secondes, trois shots sont alignés devant nous, brillants sous les lumières multicolores. Je me prépare mentalement. Depuis que je les connais, ces concours sont devenus notre petite tradition, un jeu qui rythme nos soirées.

Le premier shot passe sans problème, suivi du deuxième. Le troisième me brûle légèrement la gorge, mais je ne cille pas. Je suis ici pour m'amuser, pour vivre pleinement cette vie que j'ai tant rêvée en quittant mon chez moi. Mais parfois, une petite voix au fond de moi chuchote que quelque chose manque. Une ombre que je n'arrive pas à nommer, un poids invisible qui s'accroche à mes pensées même dans les moments les plus légers. Je l'ignore. Ce soir, il n'y a pas de place pour les doutes.

— Pas mal, pas mal, approuve Nolan en riant, mais tu vas voir, au prochain tour, je vais t'écraser.

Je lève un sourcil, un sourire de défi sur les lèvres.

— Tu rêves, Nolan. Ce n'est que le début.

Nolan éclate de rire, mais dans son regard, je décèle une lueur que je n'arrive pas à définir. Est-ce une curiosité sincère ou autre chose ? Je détourne les yeux, préférant me concentrer sur le défi. Après tout, ici, tout n'est qu'un jeu, et je ne suis pas prête à briser cette illusion.

Nous continuons ainsi pendant une bonne heure, le groupe s'agrandissant autour de nous à mesure que les rires s'intensifient. Gwen est montée sur une table avec Thomas, dansant de façon exubérante au milieu des encouragements des autres. Je me sens invincible, enveloppée dans cette bulle de légèreté. C'est comme si les semaines s'étaient envolées et que nous étions toujours en équilibre sur cette vague de liberté, sans jamais toucher terre.

— Allez, Charlotte, viens danser ! crie Gwen en me faisant signe de la rejoindre.

Je ne me fais pas prier. Je laisse Nolan derrière moi et grimpe sur la table à côté de Gwen. La foule autour de nous éclate de rire et d'encouragements alors que nous dansons sans nous soucier des regards. Je suis libre, insouciante, et je ne pense à rien d'autre qu'à l'instant présent.

— On est les reines du monde ! hurle Gwen en levant les bras au-dessus de sa tête.

Je ris et l'imite, savourant ce sentiment d'euphorie qui coule dans mes veines. Tout est parfait, tout est facile, et c'est tellement agréable de ne plus avoir à penser à quoi que ce soit d'autre.

Mais alors que la chanson se termine et que la foule commence à se disperser, je sens un léger vertige me prendre. Je descends de la table avec précaution, reprenant mon souffle. Nolan me rattrape avec un sourire amusé, posant une main sur mon épaule.

— Ça va ? T'as un peu abusé là-haut, non ? plaisante-t-il.

— Je gère, je gère, dis-je en agitant la main. Juste... un peu de mal à redescendre de mon nuage.

Je m'assois à nouveau, les jambes légèrement tremblantes, et bois un peu d'eau pour me rafraîchir. Autour de moi, tout le monde continue de s'amuser, comme si la soirée ne devait jamais se terminer. Gwen est déjà en train de plaisanter avec Val, tandis que Thomas fait mine de lui apprendre un nouveau mouvement de danse.

C'est à ce moment-là que, pour la première fois depuis le début de la soirée, je ressens un léger pincement dans la poitrine. Un sentiment que je ne peux pas totalement identifier. Je regarde autour de moi, et même si tout le monde rit et s'amuse, il y a une petite voix au fond de moi qui murmure. Une voix que je n'avais pas entendue depuis longtemps.

John... Matthew... Mes pensées dérivent vers eux sans que je puisse les en empêcher. Je me demande ce qu'ils font en ce moment. Est-ce qu'ils pensent à moi ? Est-ce qu'ils s'inquiètent de savoir si je vais bien ? Une partie de moi se sent soudain coupable d'être ici, à m'amuser sans penser à eux.

Je chasse rapidement cette pensée. Ce n'est pas le moment de flancher. Je suis ici pour vivre ma vie, pour profiter de cette liberté que j'ai tant attendue. Et puis, je rentre chez moi ce week-end. Ce sera l'occasion de les revoir, de retrouver un peu ce qui m'a toujours été familier.

— Charlotte ? Tout va bien ? me demande Camilla en posant une main sur mon bras, son regard inquiet.

Je secoue la tête et lui souris, tentant de dissimuler ce moment de doute.

— Oui, tout va bien. Juste un peu fatiguée, mais rien de grave. C'était une sacrée soirée.

Camilla hoche la tête, visiblement soulagée.

— Je te comprends. Moi aussi, je commence à fatiguer. On devrait peut-être rentrer ?

Je jette un dernier coup d'œil à Gwen, toujours en pleine discussion avec Thomas et Val. Elle semble tellement à l'aise dans ce rôle de meneuse, toujours prête à entraîner tout le monde dans son sillage. Je l'admire pour ça.

— Ouais, on va y aller, dis-je en me levant. Gwen, tu viens ?

Elle me fait signe qu'elle va rester encore un peu, alors Camilla et moi décidons de l'obliger à prendre la direction du dortoir. Règle numéro un, toujours rentrer ensemble. En marchant dans les rues désertes, le froid de la nuit commence à me réveiller. C'est un moment de calme après l'agitation du bar, un moment où je me permets de respirer un peu.

— Tu te sens bien ici, Charlotte ? demande Camilla en brisant le silence.

Je prends une seconde pour réfléchir avant de répondre.

— Oui, je me sens bien. C'est... différent, mais c'est ce que je voulais. Je voulais vivre cette vie, être libre de mes choix. C'est juste... un peu bizarre parfois, de ne plus avoir John ou Matthew qui rode autour de moi. Mais je m'y fais.

Camilla sourit doucement.

— Moi aussi, parfois, je ressens ça. J'ai l'impression de manquer quelque chose en étant loin de chez moi, mais... je suppose que c'est normal.

Je hoche la tête, reconnaissant silencieusement qu'elle a raison. Ce sentiment de nostalgie est probablement inévitable, mais je suis décidée à ne pas le laisser prendre le dessus.

Nous arrivons finalement à notre dortoir, et après avoir échangé quelques mots, je m'allonge enfin sur mon lit. Le silence est presque assourdissant après la cacophonie de la soirée. Je ferme les yeux et laisse mes pensées dériver. Bientôt, je vais rentrer chez moi, en espérant que ce sera suffisant pour recharger les batteries et retrouver un peu d'équilibre.

Je souris à cette idée, puis me laisse doucement emporter par le sommeil.

***

Les aiguilles de ma machine à coudre cliquettent sous mes doigts tandis que je finalise les derniers points de ma pièce pour le prochain cours. La salle de travail est remplie de bruits familiers : des discussions à voix basse, des tissus qui se froissent, des ciseaux qui coupent. Je suis concentrée... en apparence. Car déjà, mon esprit s'évade vers ce qui m'attend ce soir.

Je jette un coup d'œil rapide à l'horloge accrochée au mur. Plus que cinq minutes avant la fin du cours, c'est bon, je suis dans les temps. Ensuite je pourrai enfin rejoindre Gwen et Camilla. Depuis notre arrivée à la MMU, les journées sont consacrées aux cours et les soirées à relâcher la pression.

Le professeur passe entre les rangées, jetant un coup d'œil attentif aux créations de chacun. Il s'arrête un instant à ma table, observant mon travail d'un œil critique, puis acquiesce légèrement.

— Bon travail, Charlotte, dit-il en hochant la tête. Vous êtes sur la bonne voie.

Je souris, soulagée, et commence à ranger mon espace de travail alors que la sonnerie retentit enfin. Sans perdre une seconde, Camilla et moi nous dirigeons vers la sortie du bâtiment.

— Je t'envie, Charlotte. Tout ce que tu fais a l'air si naturel. Moi, j'ai encore du mal avec ces fichus drapés...

— Oh, arrête. Tes croquis étaient superbes. Il faut juste un peu de pratique. Les drapés, c'est toujours délicat au début, fais-je avec un sourire en remontant mon sac sur mon épaule.

***

Alors que Camilla et moi sortons enfin par les grandes portes Gwen nous attend déjà sur le trottoir d'en face, son téléphone à la main, mais son regard brillant fixé sur nous.

Elle agite frénétiquement les bras pour attirer notre attention, comme si nous pouvions la manquer.

— Cha ! T'es enfin libre de cette torture ou quoi ? s'écrie-t-elle, son sourire large illuminant son visage alors qu'elle traverse la rue pour nous rejoindre.

Je roule des yeux en secouant la tête, un sourire amusé sur les lèvres.

— La torture, c'est un peu fort, Gwen. Disons que c'était... intense, plaisanté-je, en ajustant la bandoulière de mon sac.

Gwen rit en coin, passant un bras autour de mes épaules.

— Intense ? Sérieux, tu dois me raconter tout ça autour d'un verre. J'ai besoin des détails.

Avant que je puisse répondre, Val et Thomas apparaissent de nulle part, déboulant avec leur aisance habituelle, un mélange de rires et de voix graves. Leur arrivée se fait toujours remarquer, comme s'ils apportaient avec eux une énergie différente, vibrante.

— Alors, les filles, on survit à ce premier semestre ? lance Val, en nous saluant d'un hochement de tête.

— À peine, répond Camilla, avec un sourire timide mais sincère.

— Et toi, Lottie ? demande Thomas, en m'observant avec curiosité. Pas trop dur ?

— Lottie, c'est Charlotte maintenant, intervient Gwen, son ton taquin coupant court à la conversation. Elle aime bien faire genre qu'elle a grandi, mais en vrai, c'est toujours notre Lottie.

Je lui donne un coup d'épaule pour la faire taire, mais elle éclate de rire, pas du tout désolée.

— Bon, assez parlé des cours, déclare Gwen soudainement, ses mains se rejoignant dans un claquement sonore. Je vous promets que vous ne devinerez jamais ce que Nolan et les gars ont prévu pour ce soir !

Son enthousiasme est contagieux, et même Camilla lève un sourcil intrigué.

— Gwen, tu pourrais essayer de ne pas me voler la vedette ? grogne une voix derrière nous.

Je me retourne et aperçois Nolan qui s'avance tranquillement, les mains dans les poches, un sourire mi-amusé, mi-exaspéré étirant ses lèvres.

— C'était censé être ma grande annonce, Gwen, ajoute-t-il, en secouant la tête. Oui. C'est une soirée privée, et normalement, tu ne peux pas y entrer sans invitation. Mais on a réussi à avoir des places, dit-il, en jetant un regard entendu à Val.

Gwen, elle, ne tient plus en place.

— J'ai trop hâte ! Sérieusement, c'est pas le truc le plus stylé qu'on ait fait depuis qu'on est là ?

Je ris doucement, emportée par son énergie contagieuse.

— Ok, je suis partante, dis-je finalement en jetant un coup d'œil à Camilla.

Elle semble hésiter, son regard alternant entre Nolan et Gwen. Ses doigts triturent la bandoulière de son sac, mais au bout de quelques secondes, elle hausse les épaules avec un sourire timide.

— Pourquoi pas, murmure-t-elle. Une soirée exclusive... ça ne se refuse pas, non ?

— Exactement ! s'exclame Gwen en l'attrapant par le bras. Allez, on va vous transformer pour ce soir, les filles. Si c'est exclusif, on doit être... inoubliables, conclut-elle avec un clin d'œil.

***

Le soir est enfin tombé. Gwen et moi, excitées comme jamais, sommes fin prêtes. Je me tiens devant le miroir, vérifiant une dernière fois ma robe rouge que j'ai moi-même dessinée et cousue. Porter mes propres créations me donne toujours un sentiment de fierté et de confiance. Gwen, quant à elle, termine d'appliquer son rouge à lèvres avant de pivoter vers moi, provocante dans sa robe noire scintillante.

— Alors, prête à conquérir le monde des noctambules ? me demande Gwen en jetant un coup d'œil rapide à son reflet.

— Aussi prête que possible, dis-je en souriant, tout en appliquant une dernière touche de rouge à lèvres. T'es certaine que tu ne veux pas venir Camilla ?

Assise en tailleur sur son lit, cette dernière pose le livre entre ses mains.

— Franchement je suis fatiguée. Mais une prochaine fois.

— Certaine ? fait Gwen la mine désappointée. Ça risque d'être grandiose...

Camilla reprend le bouquin qu'elle avait abandonné un instant plus tôt et l'agite devant elle.

— Je suis en bonne compagnie, t'inquiètes pas. Et puis il y a des fêtes sans arrêt, donc ce n'est que partie remise.

— Ok, comme tu veux fait Gwen en attrapant son sac pour le mettre à son épaule. Dépêche Cha, les mecs doivent déjà nous attendre.

Avant de sortir avec elle, je ne peux m'empêcher de me pencher une derrière fois et de glisser à Camilla que je lui raconterai tout demain.

***

Nous rejoignons rapidement Nolan, Val et Thomas qui nous attendent à l'angle de la rue, appuyés contre leur voiture. Leurs conversations s'interrompent net à notre approche. Les regards se lèvent, et l'effet est immédiat : des yeux écarquillés, des sourcils qui se haussent discrètement, des bouches entrouvertes par surprise. Thomas lâche même un sifflement à peine étouffé, incapable de masquer son admiration.

Nolan, fidèle à lui-même, garde son air nonchalant. Un sourire en coin se dessine sur ses lèvres alors qu'il nous détaille d'un regard appuyé, mais sans se laisser distraire. Toujours aussi charmant, il nous tend une petite flasque avec un clin d'œil malicieux, comme si de rien n'était, parfaitement conscient de l'effet qu'on vient de provoquer.

— Un petit remontant pour l'aventure ? propose-t-il en souriant.

Je prends une gorgée, sentant l'alcool réchauffer mes entrailles, tandis que Gwen enchaîne une autre plaisanterie, balayant mes légères appréhensions d'un revers de la main. L'excitation monte à mesure que nous montons en voiture, les moteurs vrombissant dans la nuit noire.

Le trajet est rapide mais intense. Plus nous nous éloignons du centre-ville, plus les rues deviennent sombres et désertes, bordées de bâtiments abandonnés. Je sens l'ambiance changer, devenir plus mystérieuse, plus troublante.

— Vous êtes sûrs qu'on va au bon endroit ? demandé-je, moitié curieuse, moitié inquiète.

Nolan, les mains fermement posées sur le volant, me lance un sourire en coin.

— Fais-moi confiance, Lottie. Le mystère fait partie du charme.

Le paysage se transforme. Devant nous, une lumière clignotante apparaît soudainement dans l'obscurité. Au bord de la route, un homme, seul, agite un bâton lumineux avec des mouvements précis et rythmiques. C'est étrange, presque irréel. Mais dans l'excitation de la nuit, cela semble exactement à sa place.

— Voilà notre gars, déclare Val calmement, l'air de trouver tout ça parfaitement normal.

Nolan, sans hésiter, fait trois appels de phares. L'homme réagit en accélérant le mouvement de son bâton lumineux, nous invitant à le suivre. Il nous guide jusqu'à un immense parking poussiéreux, dissimulé derrière des arbres. Là, des dizaines de voitures sont déjà garées, leurs phares éteints, comme si les conducteurs attendaient quelque chose de plus grand que cette simple nuit.

— On y est, annonce Nolan, coupant le moteur. Prêtes pour l'aventure ?

Gwen sort de la voiture en premier, presque en sautillant, impatiente de découvrir ce qui l'attend. Val attrape une lampe torche, mais c'est inutile : des éclats de lumière s'échappent déjà des fissures de l'ancien bâtiment industriel, comme des pulsations lumineuses synchronisées avec les basses sourdes qui vibrent à travers la carcasse métallique.

L'entrée est cachée dans l'ombre, mais des faisceaux de lumière colorée fendent l'obscurité par les fenêtres brisées, dessinant des motifs étranges sur le sol craquelé. La musique étouffée, amplifiée par l'écho des murs en béton, nous attire irrésistiblement, un appel presque magnétique.

— C'est une vieille usine textile, je crois, nous informe Nolan avec nonchalance. Parfait pour une rave clandestine.

À mesure que nous nous rapprochons, la musique devient plus forte, plus envoûtante, vibrant au rythme de nos pas. Gwen ne peut plus contenir son excitation. Elle se précipite en avant, tirant tout le monde avec elle, comme si l'énergie de la fête l'avait déjà engloutie.

À l'intérieur, le changement d'atmosphère est immédiat. L'air est chaud, lourd, presque suffocant, rempli de fumée et d'odeurs enivrantes. Les lumières stroboscopiques éclatent autour de nous, illuminant brièvement les visages exaltés qui dansent dans cette salle immense et délabrée. Des projections de couleurs vives tapissent les murs fissurés, créant une ambiance surréaliste, comme si le bâtiment lui-même respirait au rythme de la musique.

Gwen hurle de joie, se jetant dans la foule avec un rire exalté.

— C'est dingue, non ? crie Gwen par-dessus la musique, ses yeux brillant d'excitation.

Je souris largement, ressentant l'énergie de la fête m'envahir. La chaleur, la foule en mouvement, les lumières stroboscopiques qui tournent autour de nous — tout me semble parfaitement à sa place. C'est exactement ce dont j'avais besoin, exactement ce que j'étais venue chercher.

— Complètement dingue ! réponds-je en riant, avant d'attraper sa main tendue.

Sans une once d'hésitation, je me laisse entraîner au milieu de cette mer de corps dansants, chaque pulsation de la musique vibrant en moi. Je suis vivante, chaque note de basse résonne dans ma poitrine, chaque éclair de lumière illumine des visages souriants et exaltés autour de moi. Ici, je suis libre, je suis moi-même, sans les regards juges de John ou les remontrances de Matthew.

Je ferme les yeux et je laisse la musique me porter, le corps vibrant au rythme hypnotique, m'abandonnant complètement à l'euphorie de la nuit, laissant mon corps s'abandonner complètement à l'euphorie de la nuit. Rien d'autre ne compte à cet instant, juste cette énergie pure, cette liberté totale. Chaque mouvement est une affirmation de cette nouvelle vie que j'ai choisie, cette vie où je ne pense plus à demain. Et pourtant, dans un recoin de mon esprit, une autre pensée surgit de nouveau, incontrôlable. Que penserait John s'il me voyait ici ? Ou Matthew ? Je chasse rapidement ces images. Ce n'est pas leur monde, c'est le mien, et je refuse de le partager avec leurs jugements ou leurs attentes.

Je suis Lottie. Forte, libre, indépendante. Bien décidée à vivre chaque instant à fond, et à profiter de tout ce que cette vie a à m'offrir.

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