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Requiem Amnsiam III

-Je n'ai pas le temps de jouer, petite. Grinça la Sinistrale. Je suis là pour te libérer, et pour ça, il me faut en savoir plus.

La petite fille fit la moue, et se mit à bouder.

-T'es méchante.

-Je sais.

-Je t'aime pas.

-Ça m'importe peu. Maintenant, dis moi si tu as déjà vu, disons... un squelette d'enfant, quelque part dans ce chateau.

-Je te dirai pas.

La Sinistrale se leva d'un mouvement agile, et traversa le cercle de cendre pour s'approcher du spectre de l'enfant. Elle était transparente et brillait faiblement dans l'obscurité de la basse cours. Ses traits étaient légèrement indistincts, comme vus au travers d'un voile ou d'un fin rideau, bien que sa tenue aux atours riches mais déchirés soient clairs. Elle ne recula pas quand Thorn vint s'agenouiller devant elle, continuant à bouder.

-Écoute, petite.

-Je suis pas petite!

-Tant que tu ne m'auras pas donné de nom, je vais t'appeler comme ça.

-Monsieur Lune m'appelle princesse.

-Monsieur Lune? Qui est-ce?

-Je te dirai pas. Tu es méchante. Monsieur Lune, lui, il joue avec moi.

Thorn soupira.

-Très bien, princesse. À quoi veux tu jouer?

-À cache-cache!

-Trop simple.

Un sourire espiègle marque le sourire de la petite fille.

-Je suis très forte à ça, tu sais? Monsieur Lune arrive presque jamais à me retrouver.

-Oh, vraiment? Et tu joues à ce jeu depuis longtemps avec... monsieur Lune?

-Je te le dirai si tu me trouves! Maintenant, fermes les yeux.

Thorn s'exécuta avec un demi sourire. Elle s'en voulait presque de ne rien dire à le petite fille, mais elle n'exagérait pas en évoquant la « simplicité » de ce jeu. Pour elle, capable de ressentir les vibration du mantra, la silhouette désincarnée de l'apparition était comme un phare brillant de toute sa force au milieu d'une nuit sans lune. Elle ne pouvait pas la rater. Même les yeux fermés, assise au milieu de cette basse cours, bercée par l'odeur douce de l'herbe séchée et par le chant des grillons dans les champs avoisinants, elle ressentait la présence de la petite fille au coin de son esprit. Elle ressentait son excitation, son impatience, et tout ce mélange d'émotions enfantines et innocentes, qui correspondaient si peu à la personne les émettant. Un fantôme. Un spectre. Un être si tiraillé par la souffrance qu'il en est incapable de franchir le Voile... jamais un spectre ne devrait pouvoir jouer si innocemment à cache cache dans les ruines d'un château où il avait, probablement, perdu la vie dans de terribles circonstances.

Thorn ouvrit les yeux, se leva, et s'étira. La nuit n'était encore pas trop avancée; elle avait tout son temps. Mais elle comptait en finir au plus vite. Il y avait décidément quelque chose de bien étrange avec cette affaire, et attendre ne ferait que renforcer ces mystères. Sans la moindre hésitation, la Sinistrale se dirigea dans l'exacte direction d'où provenait la vibration fébrile et excitée de la petite fille.

***

Thorn avança avec prudence sur les planches vermoulues en longeant le mur. Les pierres dans son dos étaient inégales, et la poussière dérangeait son odorat développé, mais elle tint bon et arriva ainsi au niveau de la première meurtrière, qui, bien qu'étroite au niveau du mur extérieur, était suffisamment large du côté de la pièce pour que quelqu'un s'y glisse - en l'occurrence, le spectre de la petite fille.

-Encore trouvée.

-Tu triches, Thorn! S'égosilla le spectre avec un air cependant exalté. Comment tu fais?

-Je te l'ai dit. Je suis juste très forte à ce jeu. J'ai droit à une autre question?

La petite fille hocha la tête, visiblement déjà en train de réfléchir à l'emplacement de sa prochaine cachette.

-Ce Monsieur Lune qui joue avec toi certains soirs, il est là depuis longtemps?

-Oui, je crois... il a toujours été là.

-Toujours? Vraiment?

-J'ai déjà répondu à ta question, maintenant, tu comptes!

Thorn soupira, mais sans réussir à cacher son amusement.

-Très bien, très bien. Tu peux te cacher où tu veux, je réussirai à te retrouver.

-Vraiment?

-Vraiment. Allez, va. Je compte jusqu'à trente.

Thorn sentit la présence de l'apparition s'estomper peu à peu alors qu'elle s'éloignait. Maligne, la petite; elle avait compris que la Sinistrale mettait plus de temps à retrouver sa trace si elle s'éloignait beaucoup d'elle. La portée du ressenti de la chasseuse n'était pas illimitée, en effet; elle n'attendit donc pas trop longtemps, afin de se diriger vers l'endroit où elle avait sentit disparaître l'aura de la petite comtesse. Cependant, alors qu'elle traversait le donjon, elle ressentit un picotement à l'arrière de la nuque, et baissa les yeux vers le bas de la haute tour, la où elle avait vu luire, plus tôt dans l'après midi, les squelettes des malheureuses victimes du château.

Elle aperçut une forme indistincte, noire, mais qui semblait tout de même luire au creux de l'obscurité des décombres. Immédiatement, Thorn ressentit les vibrations noires et hostiles de la chose, et sa main entrainée au combat trouva sans difficulté le chemin de la poignée de son épée. Cependant, la chose restait en bas, tapie dans l'ombre, à l'observer sans se mouvoir, comme attendant qu'elle bouge pour l'attraper. Depuis le bord du gouffre, Thorn fixait cette créature inconnue sans lâcher sa lame. Puis, comme elle était apparue, la chose se dissipa dans l'obscurité, et sa présence se dissipa dans l'esprit de la chasseuse, comme si elle n'avait simplement jamais existé. Thorn resta longuement immobile, à scruter les abîmes, à se demander quel était cette chose dont elle n'avait absolument pas ressenti la présence auparavant, mais qui semblait nettement moins inoffensive que la gentille princesse avec qui elle jouait à cache cache.

Il fallait qu'elle tire les choses au clair. Elle quitta sans attendre les étages du donjon pour redescendre par l'un des escaliers attenants, qu'elle n'avait pas encore empruntés car, comme elle l'avait vu, les étages inférieurs du donjons étaient tous percés en leur centre par ce grand trou. Elle descendit ainsi jusqu'au bout des escaliers, et devina qu'elle se trouvait au sous sol, de par la fraicheur et l'humidité suintant à travers les pierres. Elle avança dans la pénombre, que ses yeux lui permettaient de percer sans problème.

Le souterrain du donjon n'était pas simplement une cave, mais plutôt une crypte, au centre de laquelle Thorn retrouva le monticule de gravats issus des étages supérieurs, et dans lequel elle put observer les restes des squelettes. Ceux ci ne semblaient pas plus abîmés que les autres, ce qui signifiait que, quelle que soit la chose qui vivait ici bas, elle ne s'en était pas prise aux corps. L'épée sortie, la Sinistrale avança prudemment entre les piliers maintenant la voute partiellement effondrée, au milieu de nombreux gisants abimés par les ans, qui devaient recouvrir les tombeaux des anciens comtes. Nulle trace de la chose qu'elle avait entr'aperçue depuis les étages supérieurs. Elle passa une main prudente pour désencombrer un gisant proche d'elle, qui semblait un peu mieux conservé que les autres. Il représentait un homme visiblement âgé, à la barbe bien taillé, avec son épée devant lui ainsi que son bouclier, recouvert par un blason. Cependant, celui ci n'avait rien à voir avec celui du comte, puisqu'il représentait un croissant de lune. Curieuse, Thorn alla observer les autres gisant, et à l'exception de ceux dont l'écu était illisible ou brisé, tous portaient ce même blason à la lune.

-Étrange... murmura-t-elle. La famille d'Aubade a donc changé de blason depuis la chute de ce lieu. Pourquoi? Ce n'est pas quelque chose de courant chez la noblesse baronnienne...

Thorn n'eut pas le temps de poursuivre sa reflexion, puisqu'un cri de femme brisa la silence de la nuit, ramenant la Sinistrale à la réalité. Vibrant et terrifié, le cri ne provenait pas des ruines de l'ancien fort; il était évident qu'il venait du nouveau.

Thorn grogna.

-J'espère qu'elle n'est pas allée se cacher là bas... murmura-t-elle.

***

-Je l'ai vue! Je vous le jure, je l'ai vue comme je vous vois, Seigneur! S'égosillait la servante aux joues roses

-Du calme, Henriette, du calme. Tentait de la calmer Arnand.

Le chevalier était agenouillé devant elle et lui tenait la main. Pendant ce temps, d'autres servantes allaient et venaient à un pas rapides pour lui apporter eau et serviette, non sans jeter des regards apeurés aux alentours. Thorn pénétra dans la pièce, le visage tordu par un rictus de colère qui fit hurler de peur les servantes déjà sous pression.

-Aaah, la ferme! Beugla la Sinistrale. Je ne suis pas un foutu fantôme, et si je vous fais peur, vous n'aviez qu'à évacuer le château, comme je l'ai demandé!

-Sinistrale, je t'en prie... commença Arnand, mais la chasseuse n'avait aucune envie de parler avec lui.

Elle tourna directement son regard vers le comte, qui observait la scène depuis l'encadrure de la seconde porte menant à la grande salle du château, où s'étaient réunis tous les habitants.

-C'est ça que vous appelez « évacuer »? S'exclama-t-elle en montrant du doigt les servants, cuisiniers, gardes et autres artisans qui se pressaient avec des regards inquiets au milieu de la grande salle.

-Et c'est ça que vous appelez « chasser »? Rétorqua-t-il. Je vous ai demandé de tuer ce spectre, et le voilà qui sa balade dans mes murs au lieu de ceux du vieux fort, à terroriser mes sujets!

Thorn fit de son mieux pour canaliser sa colère.

-C'est exactement pour cela que je vous ai demandé de tous partir, mais vous avez cru bon de ne pas tenir compte de mon avertissement. Vous m'avez dit que vous ne m'apprendriez pas à faire mon travail, alors laissez moi le faire en paix et déguerpissez! Tous!

-Il n'en est pas question, Sinistrale. Rétorqua le comte. Je ne te laisserai pas te promener où bon te semble entre mes murs alors que tu es sensé tuer ce spectre dans ceux du vieux fort.

-Eh bien dans ce cas, je peux tout aussi bien vous laisser vous débrouiller avec lui! Railla la Sinistrale. Je suis sûr que le grand guerrier que vous êtes saura lui régler son compte sans le moindre problème!

Le comte fronça ses sourcils broussailleux, et les gardes commencèrent à se rapprocher en tirant leurs armes, prêts à exécuter la moindre demande du comte. De son côté, Thorn fixait froidement le noble, qui lui rendait un regard empli de dédain. Une voix vint cependant calmer la pression qui avait atteint un pic dangereux.

-Allons, je vous en prie, pas de cela ici! Clama Arnand de Bisar. Le spectre a, pour la première fois, quitté les limites du vieux fort, et cette crise ne peut être réglée si l'on ne fait point confiance aux capacités de la Sinistrale.

-Hmpf! Tu t'opposes à moi, de Brisar?

-Point du tout, votre excellence. Je viens seulement vous rappeler pourquoi vous l'avez engagée. Si vous craignez pour la sécurité du château, je me permets de l'accompagner.

-Hors de question. Rétorqua Thorn. Je travaille seule, je n'ai pas besoin d'un nobliaux pour me trainer dans les pattes.

-Et ta présence ne l'empêchera pas de farfouiller dans des affaires qui ne la regardent pas. Grommela le comte.

-Me cacheriez vous des choses, comte? Railla la Sinistrale.

-Je vous cache des choses qui n'ont rien à voir avec votre mission et tout à voir avec les liens que vous entretenez avec la couronne! Ne croyez pas que j'ignore les rumeurs sur votre relation avec la famille Royale, Sinistrale. Répondit-il abruptement. Je ne vais pas laisser une potentielle espionne se promener librement dans les zones interdites du château.

-D'où ma proposition. Conclut le chevalier de Bisar. Excellence?

Le comte sembla hésiter longuement. Puis, il céda.

-Très bien, De Bisar. Elle est sous ta responsabilité. S'il arrive quoi que ce soit, tu finiras pendu à ses côtés, est-ce clair?

-Très clair, excellence.

-Et n'oubliez pas: je veux ce spectre mort! Allez, vous autres, laissons notre amie travailler en paix! Si elle échoue, j'ai bien peur que sa carrière en soit écourtée...

Le comte sortit, et, lentement, la colonne de ses servants et soldats s'engagea à sa suite. Seuls restèrent Thorn et Arnand dans la grande salle, dont le feu crépitant semblait bien faible.

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