Le plancher des vaches
La plus vieille fut placé avec moult difficulté dans le grand lit de la chambre de l'auberge. L'ami de la famille tenta désespérément de lui proposer son lit mais Cassiope le prit sur le ton de la rigolade et décida de choisir le tapis comme lit de fortune.
-Mais tu ne peux pas dormir comme ça voyons, ce n'est pas correct pour une jeune femme.
-Au commencement, nous dormions tous sur le plancher des vaches dans l'herbe n'est-ce pas ? Alors disons que ce temps n'est pas révolu.
Elle referma la porte avec un grand sourire sans laisser le temps à Yui de répliquer. Il fourra ses mains dans ses poches et redescendit dans la grande salle. Quelques amis à lui vinrent le trouver pour parler de son cuisant échec avec la jeune femme.
-Mec, t'es trop vieux pour elle.
-Non mais, je ne te permet pas.
-Et bien je me permets, il est temps que tu ouvres les yeux. Elle ne s'intéresse qu'à toi comme d'un pote un peu chelou à sa mère.
-Alors tu vas te la boucler Gapao ou je ne renouvelle plus aucun contrat avec toi. Capiche ?
L'homme s'éloigna alors laissant Yui dans ses pensées. Il n'avait qu'une envie, monter et la prendre dans ses bras. Et puis tant pis. Il grimpa les marches quatre à quatre tel un possédé et tambourina sur la porte des filles. Il ne réveillera jamais la plus vieille qui avait bu plus qu'il ne l'est jamais vu faire. Et pourtant... C'est pour dire ! Cassiope lui ouvrit, les yeux gonflés et se les frotta.
"Elle est tellement jolie dans sa robe de chambre blanche" pensa l'homme qui lui faisait face.
Il garda la bouche ouverte pendant un petit moment, envoûtée par la jeune fille, tandis que celle-ci lui demanda la raison de sa venue. Sa question le ramena sur terre et il empoigna la jeune femme par la ceinture pour la caler sur son épaule avant de refermer sa porte. Il l'amena à sa chambre et l'allongea dans son lit.
-Je ne peux pas vous laisser dormir au sol.
La jeune femme n'avait pas broncher tant ses actions l'avaient surprises. Elle ne souhaita pas lire dans son esprit par pure respect pour ce vieil ami mais tout ça l'intriguait de plus en plus.
-Merci mais tu...
-Si je l'étais. Je n'avais pas envie de vous savoir allonger de cette manière, sans couverture, à passer la pire nuit de votre vie.
Il s'était accoudé sur le meuble, au fond de la pièce, tant la jeune femme lui paraissait impressionnante. Elle s'installa sous la couverture.
-Où vas-tu dormir alors ?
-Je pense que le sol me conviendra.
-Sinon il y a de la place ici. Et tutoies-moi je t'en supplie.
Elle tapota sa main sur le lit double et Yui s'étrangla avec sa propre salive. Puis il pensa à sa chef qui dormait dans la chambre d'en face et décida de ne pas tenter le diable tout de même.
-Le sol me convient parfaitement.
Cassiope haussa alors les épaules. C'était sa décision après tout et puis sa mère la tuerait si elle apprenait qu'elle avait dormi avec un homme. Et elle n'avait rien demandé elle, on l'avait porté jusqu'à un lit sans son consentement. Enfin elle ne s'était pas beaucoup débattu mais il l'avait prit par surprise ! Elle ferma les yeux sur cette pensée, le sourire aux lèvres, pendant que le gentleman tentait de trouver un position confortable au sol. Et franchement, il n'y en a pas.
Le lendemain matin, Sinistia se leva et ne vit pas sa fille près d'elle. Pensant d'abord qu'elle se trouvait en bas, elle descendit les escaliers et ne put observer qu'un Yui avec les yeux gonflés de fatigues, un café serré à la main.
-Où est Sinistia ?
-Dans mon lit, j'allais pas la laisser dormir par terre dans votre chambre.
-Si ta fait des...
-J'ai dormi par terre à sa place. Alors calme toi. Sauf que j'arrivais pas à dormir alors ça fait au moins trois heures que je suis là. Et je suis heureux de te retrouver en forme, je vais bien au passage, merci.
Les événements de la veille revinrent dans le cerveau de Sinistia de manière flou et par épisode mais la première scène, qu'elle revit et de façon très nette, fut le baiser de la reine. Elle fut prit de soubresauts. Elle ne resterait pas plus longtemps ici.
-On lève les voiles. On a plus rien à faire ici.
-Tu vas retourner auprès de ton mari ?
-Mon homme de ménage conviendrait mieux mais oui, je pense avoir besoin de me ressourcer avec ma fille. Tu peux venir si tu veux.
-Ce serait avec grand plaisir.
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