Le baiser de la reine
La reine ouvrit les yeux et ne bougea point. Au moindre mouvement, la lame froide ferait perler son sang sur son cou blanc recouvert d'une fine couche de neige. Tel un igloo, de la neige entourait sa peau. Cette neige était surtout un atout moral. Une barrière psychologique en quelque sorte.
Mais maintenant que le danger l'avait chevauché, qu'il avait ses deux poignets et qu'il avait posé sa lame sur son cou, elle le sentait. Le danger. La peur. La mort. Pour la 1ère fois.
Puis elle jeta un coup d'œil vers le coin de la pièce, une femme, plus jeune, rencontrée un jour auparavant, la fixait de son regard perçant. La reine se concentra et fit le vide dans son esprit. Elle sait que la petite lit dans les esprits. Les possesseurs de dons se remarquaient immédiatement mais avec la conversation silencieuse que leurs regards s'étaient échangés, celui-ci fut facile à deviner.
L'autre, à califourchon sur la reine, possède, elle aussi, un pouvoir mais la reine fut incapable de dire lequel. Celle-ci prit la parole :
-Bon alors, qu'est ce que tu nous veux ?
Le couteau fut relever de quelques millimètres pour lui permettre de parler, mais pas suffisant pour lever la tête. La reine déglutit.
-Je... J'ai... Besoin de la fille.
-Nous bossons uniquement ensemble et à ce que j'ai pu comprendre, vous comptiez nous tuer, pas nous donner du boulot.
-Vos pouvoirs... Sont trop grands pour des gens de votre espèce...
Un coup de boule partit se loger sur le front de la reine. Elle fut tellement surprise qu'elle ne dit un mot et garda simplement la bouche ouverte.
-Notre espèce vous permet de dormir sur vos deux oreilles. Notre espèce vous permet de vous faire de somptueux châteaux. Notre espèce vous nourrit, vous blanchit. Vous n'êtes qu'une humaine de pacotille sans nous. Vous pourriez à peine survivre alors fermez là lorsque c'est pour dire des conneries ! Cracha la mercenaire.
La reine plongea son regard dans celui de Sinistia, qui, malgré son assurance infaillible, eut le sang glacé. Quelque chose avait profondément changé en elle. Ce qui lui avait parut comme une simple réaction humaine se transforma bien vite en autre chose. Le bout des doigts lui piquèrent puis sa tête devint lourde.
Puis dans un dernier souffle, la reine élança sa tête vers Sinistia pour l'embrasser de toute ses forces. Mais l'arme n'avait pas bouger et Sinistia s'était fait embrassé par les restes d'une femme froide, bouillonnant de secrets et de désirs. Le corps partit en arrière et se reposa sur le lit tandis que son sang contrastait avec la blancheur extrême de sa propriétaire.
Sinistia resta bouche-bée, toujours à califourchon sur ce qui n'était plus qu'un corps blanc couvert de sang. La plus jeune accourut vers elle et la fit descendre du lit royal. Elle attrapa la lettre que la reine avait laissé au nom de sa mère qui avait été posé en évidence sur le secrétaire. Elle laissa le couteau bien en évidence dans la main de la reine et elles sortirent du château en se laissant porté par la foule de domestiques. Cassiope ramena sa mère a l'auberge et prévenu Yui que la mission était terminé.
Le regard vide de sa mère l'inquiétait. Celle-ci avait l'habitude de tuer, même des rois et reines, qui sont souvent les pires. Sa mère répétait la même chose à chaque fois qu'elle exécutait un Homme de sang royal :
-Au regard de dieu, vous avez probablement plus de sang, sur vos mains d'inconscients que n'en aura jamais le désespérés, qui a prit les armes pour sortir de son désespoir.
Ce n'était qu'un léger murmure dans la brise. Et pourtant, cela permettait à la plus vieille de garder les pieds sur terre et de ne pas céder aux supplications de ses futurs victimes. L'absence de cette phrase qui avait fait frissonner pendant des années la plus jeune, lui manquait à présent terriblement.
Un autre détail dérangea Cassiope. La combinaison. Sa mère fait tout pour se séparer le moins de ses armes mais à présent, elle ne la demandait pas, elle ne la cherchait même pas du regard !
Yui, lorsqu'il prévint ses brutes, se rendit compte que quelque chose n'allait pas. Surtout lorsque Fattro lui expliqua qu'il avait toujours les affaires de Sinistia. Comme Cassiope, le mercenaire savait qu'elle s'en séparait toujours à regret et était comme une deuxième peau pour elle.
Il se hâta donc de rentrer et il fut soulager de voir Sinistia en vie. Mais, son regard, vide, rivé vers le feu, la blancheur de sa peau habituellement teinté d'un beige matte et la couverture sur ses épaules ne lui dirent rien qui vaillent. Il tendit sa main vers elle, mais Cassiope l'en empêcha en le saisissant par le poignet. Elle le prit à part, à une table à l'autre bout de la taverne, de façon à ce qu'elle puisse gardé un œil sur sa mère.
Elle expliqua alors la scène avec le baiser de la reine et lui montra la lettre laisser au nom de la plus jeune.
-Elle est glacée depuis. Elle a le regard vide, complètement hagard, je ne sais pas du tout quoi faire ! La reine lui a laissé une lettre... Je l'ai gardé avec moi et je l'ai lu en diagonale. La reine aurait transmis ses pouvoirs à Sinistia grâce à ce baiser et à son suicide. Elle veut que Sinistia utilise ses pouvoirs à bonne escient pour combattre une organisation qui préparait un coup d'état. Elle sentait qu'elle allait mourir et elle voulait passer le flambeau à une femme forte, bien plus forte qu'elle mais c'est n'importe quoi !
-Alors votre rencontre...
-Elle nous surveillait depuis longtemps. Elle a entendu nos exploits, la marque, et lorsqu'on l'a rencontré, elle est tombée littéralement amoureuse de Sinistia.
-C'est sûr que ta mère dégage une aura très puissante. Mais, ce que tu as lu dans son esprit ?
-Je lis les pensées, c'est tout. Je ne me suis pas immiscée dans les profondeurs de son esprit. Si on lui a touché mot de mon pouvoir, elle a dû s'entraîner énormément. Mais cela ne m'étonnes pas, elle avait une grande force d'esprit. Mettre un terme à sa vie pour sauver celle de son peuple... Paix à son âme.
-Paix à son âme. Mais nous n'en savons pas plus. De plus tu n'as pas lu entièrement la lettre et je te l'interdit. Avec les sorts possibles, il se pourrait que tu encours des risques à le faire. Garde la cachée et n'en parle à personne. On en parlera à Sinistia quand elle sera apte. Mais ne t'inquiète pas, elle est forte, elle s'en remettra. Et puis elle a obtenu un grand pouvoir, il faut le voir comme ça !
Cassiope garda les yeux rivés sur sa chope et Yui se rapprocha doucement d'elle pour la prendre dans ses bras :
-Ne t'inquiète pas d'accord ? Je suis là pour vous deux. Il faut que tu crois en elle. C'est sans doute qu'un petit coup de mou. Tu sais, elle en aurait vu d'autres des monarques mourir, crois-moi ! Allez bois un coup ça va te remonter, dit-il alors en essayant de lui sourire.
Ils trinquèrent alors à la mort, pour le meilleur et pour le pire.
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