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Chapitre 4 : I'll climb every mountains just to be with you

Chapitre 4 : I'll climb every mountains just to be with you

Tony inspira profondément.

Les mains resserrées autour du volant en cuir de sa superbe berline, ses jointures blanchies par la force de sa poigne, il laissa retomber sa tête contre le siège en expirant longuement. Il pouvait le faire. Il en était capable. Il était Tony Stark.

Alors pourquoi ses mains tremblaient-elles si fort ?

Il était prêt. Il était prêt. Cela faisait plus de deux mois qu'il s'organisait, qu'il courait sans cesse entre sa maison et l'hôpital, qu'il lisait, qu'il bricolait, qu'il achetait, qu'il s'entrainait, et il était prêt. Il l'était, il n'avait pas le choix, de toute façon.

Mais aujourd'hui était le jour. Celui où tout basculait définitivement. Celui où Tony sortait finalement de ce cadre un peu surnaturel dans lequel il avait évolué, cette sorte de routine à laquelle il s'était habitué bien malgré lui – et au-delà de ses espérances.

Aujourd'hui était le jour où Peter sortait de l'hôpital.

Et merde, Tony n'était pas prêt.

Pas prêt à ce que la seule chose de bien qu'il ait fait dans sa vie soit déjà foutue en l'air par son incapacité à être quelqu'un de bien, de responsable, de capable. Pas prêt à s'occuper d'un petit être fragile et innocent qui n'avait pas d'autre choix que de compter sur sa médiocre personne. Tony Stark n'était pas prêt à rentrer chez lui avec un bébé.

Comment saurait-il s'occuper de lui ? Il oubliait déjà de se nourrir lui-même, et pouvait passer soixante-douze heures sans dormir, sans même s'en rendre compte... Parfois, il restait des jours entiers enfermé dans son labo à inventer, à réfléchir, à se soûler, à bricoler, et il n'avait pas vu le temps passer. Il sortait faire la fête et ramenait toujours une fille différente qu'il ne prenait jamais la peine de saluer ni même de mettre à la porte. Il se réveillait parfois dans des lieux qui lui étaient complètement inconnus avec une gueule de bois monstrueuse, sans se souvenir de la façon dont il y était arrivé.

Et on voulait... on voulait qu'il s'occupe d'un bébé ? d'un bébé qui devait être nourri, bercé, habillé, changé, diverti ? d'un bébé encore si fragile qu'il devait encore voir un médecin toutes les semaines ?

Mais jamais Tony n'arriverait à le maintenir en vie plus de vingt-quatre heures. Il était même incapable de garder des cactus qui n'avaient besoin d'aucun soin !

Il inspira profondément en essayant de calmer la panique et l'angoisse qui étaient nées dans son estomac et qui étaient remontées jusque dans sa gorge, menaçant de le faire suffoquer. Il fallait qu'il arrête de penser comme ça. Il fallait qu'il soit... il fallait qu'il soit un homme nouveau, un homme bien, responsable, pour s'occuper de son enfant. Il s'était promis qu'il ferait tout son possible, mais que ferait-il lorsque Peter se mettrait à pleurer sans raison et que Tony serait incapable de déterminer ce dont il avait besoin ? Que ferait-il s'il s'oubliait à nouveau dans son labo ou se laissait aller à boire en présence de son fils ?

Mon Dieu, mais qu'était-il en train de faire...

- Sois un homme, au moins une fois dans ta vie, bordel, marmonna-t-il en pressant ses poings contre ses yeux pour chasser les démons qui poussaient sous ses paupières et lui brûlaient la rétine.

Il ne serait pas comme son père. Peter était sa seconde chance et il fallait qu'il la saisisse. Il avait l'opportunité de faire quelque chose de bien, dans sa vie, et il ne ferait pas les mêmes erreurs que son géniteur. Au cours de ces deux derniers mois, Tony s'était rendu compte de la joie que lui procurait son fils, et il n'était pas prêt à y renoncer. Il se demanda brièvement s'il le serait un jour. Et c'était égoïste, vraiment.

Il souffla longuement et reposa ses mains sur son volant, rouvrant les yeux. Il pouvait le faire. Il n'avait pas d'autre choix.

*****

Ses chaussures claquaient sur le lino orange de l'hôpital. Son costume trois pièces, soigneusement ajusté, contrastait luxueusement avec le personnel en blouses blanches qui déambulait dans les couloirs de pédiatrie. D'un geste lent et étudié, il remonta ses lunettes orangées sur sa tête lorsqu'il arriva à destination.

Mais Tony était loin de ressentir l'assurance et le charisme qui se dégageaient de sa personne. Il cacha ses mains tremblantes dans les poches de son pantalon anthracite, dans une posture volontairement nonchalante, quand le Docteur Jeff se présenta à lui avant même qu'il ait eu le temps d'enrouler ses doigts autour de la poignée de la porte qui menait à la chambre de Peter.

- M. Stark ! Prêt pour ce grand jour ? lui sourit le médecin avec une joie non dissimulée qui rendit Tony nerveux.

Sa jovialité contrastait violemment avec l'angoisse tempétueuse qui s'agitait dans sa poitrine.

- On peut dire ça, se contenta-t-il de répondre avant de se râcler la gorge.

- Ça va bien se passer, vous allez voir.

Tony n'en avait jamais autant douté.

Le médecin ouvrit la porte devant lui et laissa Tony passer. S'il sentit son cœur et sa nervosité fondre comme neige au soleil face à la vue de son petit garçon allongé dans son lit, les yeux grands ouverts comme s'il n'attendait que sa venue, il n'en montra rien. Parce que plus rien d'autre n'existait maintenant – l'univers pouvait bien se replier sur lui-même, et que ses démons aillent au diable. Y avait-il quoi que ce soit de plus important en-dehors de ces lieux ?

- Alors, Peter, t'es prêt à rentrer chez toi ? s'émerveilla Luna, une des infirmières qui se trouvait dans la chambre. En voilà un qui va nous manquer, M. Stark, ajouta-t-elle à son intention quand elle leva les yeux vers lui. C'est un patient modèle.

Tony ne sut que répondre à ça. C'était comme s'il avait perdu sa verve habituelle, à chaque fois qu'il venait ici. Il n'avait d'yeux que pour son fils et il semblait que ce soit la même chose pour lui. Peter ne le lâchait pas du regard, ses paupières clignant doucement, d'un air fatigué. Tony ne put s'empêcher de sourire.

Jeff lui donna de longues explications sur le bilan qu'il avait tiré des deux premiers mois de vie de Peter. Il lui montra son évolution, pointa du doigt ce à quoi il devrait faire attention pendant quelques temps, le suivi médical qui s'en suivrait et toutes les précautions que Tony devrait prendre avec Peter. Ses poumons étant fragiles, il lui faudrait notamment prévenir toutes formes de maladies pulmonaires et d'allergies en tous genres.

Mais c'était un discours que Tony connaissait, maintenant. Il connaissait le dossier de Peter par cœur, pour l'avoir suivi avec assiduité et s'être renseigné sur la moindre information qu'il ne connaissait pas, et il était équipé. Alors, au lieu de prêter attention au médecin, Tony s'était tout simplement rapproché du berceau et avait pris l'enfant somnolant dans ses bras, avec une aisance qu'il avait appris par la force de l'habitude au cours de ces deux derniers mois.

- T'es prêt à rentrer à la maison, bonhomme ? murmura-t-il doucement en ajustant le petit bonnet blanc qui ornait la tête du nourrisson.

Et ses mains ne tremblaient définitivement plus.

Peter émit un petit bruit de bouche, ses mains se recourbant lentement au-dessus de sa petite poitrine qui se soulevait avec régularité, tandis que ses yeux s'alourdissaient.

Il était encore tout petit. Bien en-dessous de la moyenne, à cause de sa prématurité. Mais le médecin disait qu'il avait pris suffisamment de poids, même s'il fallait que cela continue. Ses poumons, bien que fragiles, étaient autonomes et fiables. Peter s'était battu pour survivre au cours de ces dernières semaines, et Tony ne pouvait pas gâcher cela. Définitivement pas.

Peter semblait si fragile, là, dans le creux de ses bras.

- Voilà, conclut Jeff en tapant dans ses mains, manquant de faire sursauter Tony qui leva un regard peu amène vers lui. Il ne vous reste plus que quelques formalités administratives à remplir, et vous serez libre de partir.

- Mon assistante s'en occupera, répondit Tony en se dirigeant vers un coin de la pièce où il avait entreposé quelques affaires qu'il avait achetées pour Peter.

Quatre jours plus tôt, le médecin avait pensé que Peter était prêt à quitter l'hôpital, avant qu'il soit pris d'une poussée de fièvre qui avait révélé une infection mineure et que Jeff décide finalement de le garder. Résultat, Tony avait laissé le cosy ainsi qu'un sac rempli du minimum vital dans la chambre.

Pas de fausse alerte aujourd'hui, cependant. Jeff avait vérifié et revérifié tout au long de la journée, et Peter était d'une forme olympique.

Délicatement, ses mains se remettant à trembler, Tony reproduisit les gestes qu'il avait répétés mille fois avec les aides-soignants pour installer Peter dans son cosy. Il était prêt, pas vrai ? Il était prêt, se dit-il fermement en se forçant à se concentrer sur l'instant présent, sur son fils.

- Ça va aller, M. Stark ? lui demanda gentiment Luna en observant ses gestes.

Peter ne fit aucun mouvement et demeura endormi pendant tout le processus, et Tony en ressentit un certain soulagement, et une vague de fierté. Ça ne semblait rien, mais il avait réussi cette petite étape. Il avait fait un premier pas et il l'avait bien fait.

- Ça va aller, répondit-il en relâchant l'air qu'il ne se souvenait pas avoir retenu.

Il fit un sourire à l'infirmière qui le lui rendit.

- Vous avez fait du bon travail jusque-là, lui dit-elle en lui tendant le sac à langer, qu'il mit sur son épaule en la remerciant.

- Parce que vous étiez là, répliqua Tony en essayant de ravaler l'étrange gêne qu'il avait dans la gorge.

Tony détestait être vulnérable à ce point. Il détestait montrer ses faiblesses, et surtout en ce qui concernait Peter, il se devait d'être fort et insubmersible. Mais ici, il n'avait aucun moyen de refermer sa carapace. Il n'était que Tony, Tony qui était père d'un nourrisson, désormais.

Pas Tony Stark. Juste Tony.

Pas de réputation, pas de manufacture d'armes, pas de playboy, pas de génie philanthrope. Ici, il était père, avec ses faiblesses et ses insécurités, et il ressentit une immense vague de reconnaissance s'abattre sur lui à cette pensée. Ces gens avaient été là pour le soutenir, pour lui apprendre, pour s'occuper de son fils et s'assurer qu'il était en bonne santé. Pour faire en sorte que ce jour existe.

Luna rit légèrement.

- Ne soyez pas aussi modeste. Vous avez appris très vite et Peter sera très heureux avec vous.

Tony n'avait pas assez confiance en sa voix pour la remercier alors il se contenta d'hocher la tête.

Il espérait.

*****

Pour le moment, Tony avait été incroyablement chanceux. Le trajet avait été silencieux, l'enfant avait dormi tout le long, bercé par le ronronnement du moteur, et Tony n'avait pas arrêté de lui jeter des coups d'œil dans le rétroviseur intérieur, inquiet à la moindre mimique sur le visage de Peter. Il avait même roulé à la vitesse maximale autorisée, et avec prudence. Une chose qu'il n'avait pas l'habitude de faire, mais avec Peter à son bord, il avait l'impression d'être chargé d'une mission délicate qu'il devait manipuler avec précaution.

Dans le même temps, il savait aussi que tout ceci ne faisait que retarder l'inévitable : même s'il dormirait beaucoup, Peter se réveillerait bien à un moment donné et il y aurait des crises de larmes que Tony devrait savoir gérer.

Mais pour le moment, il appréciait la clémence de son fils envers lui.

Lorsqu'il se gara devant la maison et que le moteur s'arrêta, Tony souffla un grand coup. Il se détacha et se retourna dans son siège pour regarder l'enfant qui dormait toujours aussi paisiblement.

- Bienvenue chez toi, dit Tony d'une voix un peu rauque, un peu abasourdie.

Il ne serait plus seul à vivre ici, désormais, se rendit-il compte. Cette maison ne serait plus désespérément vide, et Tony n'aurait plus besoin d'attendre les retours de mission de Rhodey ou les visites occasionnelles d'Obie. Il y aurait toujours quelqu'un, ici, avec lui.

Ce n'était plus seulement sa maison. C'était aussi la maison de Peter.

Et son cœur meurtri sembla déborder d'une joie et d'une émotion impossibles à nommer. Quelqu'un attendrait toujours qu'il rentre à la maison. Ce n'était pas une personne de qui il devrait se faire aimer, une personne avec qui il avait réussi à nouer des liens. C'était une personne qui l'aimait déjà et qui avait besoin de lui.

Tony inspira brièvement pour reprendre le contrôle de lui-même, avant de détacher sa ceinture et sortir de la voiture. L'air chaud de ce début de mois d'Octobre pénétra dans ses poumons, et son immense maison ne lui avait jamais semblé aussi accueillante et chaleureuse. Il fit le tour de la voiture noire et brillante pour arriver du côté de Peter, et ouvrit doucement la portière. Peter dormait toujours aussi paisiblement, et Tony ne put s'empêcher de sourire.

Mon Dieu, il était devenu tellement expressif en si peu de temps.

- Allez, cette fois, c'est juste entre toi et moi, mon grand, dit Tony, sans se soucier du fait qu'il parlait seul.

Il s'assura que Peter était bien protégé du soleil quand il le sortit de la voiture dans son cosy, referma ensuite la portière après avoir récupéré le sac à langer, avant de se diriger vers sa maison. Leur maison.

- Bon, je sais que c'est un peu grand pour toi, pour le moment, mais...

Tony s'interrompit quand, en baissant les yeux vers le cosy, il vit que Peter venait de se réveiller et avait l'air un peu perdu. La panique s'empara immédiatement de lui quand il vit son visage devenir rouge et ses bras commencer à s'agiter.

Un signe qu'il avait appris à interpréter comme celui du calme avant la tempête.

- Oh, non, non, non... attends, attends, j'arrive.

Il déposa rapidement le cosy sur un banc près de la porte d'entrée et se battit vaillamment contre le sac à langer dans lequel il était empêtré alors que Peter commençait à gémir et à respirer bruyamment, ses petits poings se fermant et s'ouvrant de façon réflexive.

- J'arrive, attends, j'arrive –

Quand le sac eut perdu le combat et retomba sur le sol dans un bruit sourd, Tony se précipita vers le cosy pour détacher Peter. Il n'eut pas le temps de l'attraper qu'il se mit finalement à pleurer, des sanglots déchirants et perçants qui le firent paniquer encore plus, alors qu'il se débattait, cette fois, avec les attaches.

- Bordel mais c'est quoi ce truc – pardon, pardon – merde –

Et ce truc qui ne voulait pas se défaire – mais qui avait créé ça ?!

Et le visage de Peter était rouge. Ses bras s'agitaient nerveusement. Sa bouche déformée par une grimace pleine de tristesse et d'un désespoir déchirant – le plus malheureux des bébés du monde, à n'en pas douter.

ENFIN, Tony réussit à se dépêtrer aussi des attaches de ce cosy de malheur, et s'empressa de soulever l'enfant pour le prendre contre lui.

- Shhh, ça va aller – quoi, t'aimes pas cette maison ? hein ? c'est ça ? babilla-t-il en se mettant automatiquement à se balancer d'un pied sur l'autre, la tête de l'enfant déposée contre son épaule. Viens voir, là c'est le salon... la cuisine... en bas le labo, où tu vas sûrement passer la majeure partie de – shh, allez, calme-toi, s'il-te-plait. On bosse ensemble, toi et moi, là – faut que tu m'aides un peu –

La nervosité le faisait parler pour rien dire, car là était le moment qu'il avait le plus redouté : celui où Peter se mettrait à pleurer et où Tony ne saurait pas comment réagir.

- T'as pas le réveil facile, hein ? t'es pas mon fils pour rien, toi, tenta-t-il de plaisanter en essayant de calmer la panique qui bouillonnait dans son estomac.

Instinctivement, il se mit à lui frotter gentiment le dos, ses mains tremblantes. Il était seul, maintenant. Seul pour gérer ça. Pas d'infirmiers et d'infirmières expérimentés, pas de médecins, pas de soignants pour lui dire quoi faire, comment agir.

Il n'y avait que lui et Peter.

- C'est quoi ce gros chagrin ? continua-t-il à murmurer, sa joue appuyée contre la tête de l'enfant. T'aurais préféré rester à l'hôpital avec Luna, hein ? Je t'ennuie déjà, c'est ça ? t'en as marre de moi ? Ou alors t'as faim ?

Il baissa la tête pour sentir la couche. Rien.

- T'as pas besoin d'être changé.

Son cerveau tournait à mille à l'heure, alors que ses oreilles étaient percées par les pleurs bruyants de l'enfant contre son épaule.

- Oh ouais, t'as plus les poumons aussi fragiles qu'au début, gamin, ça, c'est clair, marmonna-t-il en continuant à faire les cent pas tout en réfléchissant.

Il avait peut-être faim – mais il avait mangé à peine une heure plus tôt – ou alors il était juste de mauvaise humeur, ou perdu, ou désorienté ?

- Shhhh... Tu sais que t'es pas le seul à être perdu, hein ? toi t'arrives dans un nouvel endroit, et moi... mais on va y arriver, tu vas voir... shhh...

Il ne sut pas combien de temps il passa à murmurer, à fredonner et à bercer l'enfant en faisant les cent pas dans le salon. Petit à petit, les pleurs se tarirent pour se changer en petits hoquets qui lui brisèrent le cœur.

- Là... il est passé, ce gros chagrin ?

Sans réfléchir, il déposa un baiser contre sa tête dénudée, inhalant la douce odeur de bébé qui s'en dégageait.

Et comme ça, Peter s'était calmé, et Tony avait surmonté sa première crise.

Baissant les yeux vers l'enfant, il vit alors que ses yeux s'étaient refermés. Son visage n'était plus rouge, et il n'était plus seulement secoué que par des hoquets silencieux et de plus en plus espacés.

- Ça t'a épuisé, hein ? tu m'étonnes, hurler aussi fort avec de si petits poumons... y a pas idée...

Il ne savait pas exactement ce qu'il devait faire, maintenant, mais une chose était sûre : il ressentait son premier soulagement faisant suite à une crise de larmes. Tout ce qu'il voulait, maintenant, c'était de s'asseoir et de garder son fils ainsi pressé contre lui, si ça lui permettait de dormir. Une présence réconfortante.

- On va y arriver, soupira-t-il en se dirigeant vers sa chambre, dans laquelle se trouvait aussi le petit lit qu'il avait créé pour Peter.

Le fait d'avoir réussi à gérer cette petite crise tout seul lui avait redonné un peu de confiance en lui. Finalement, il arrivait à s'occuper de son fils sans l'aide de quelqu'un, pas vrai ? Il était Tony Stark. Il apprenait vite. N'était-il pas considéré comme un génie ?

*****

Il avait sans doute parlé un peu trop vite.

Maintenant que la nuit était tombée, que le premier biberon avait été donné, le premier bain, le premier coucher dans le lit aussi, que Tony croyait pouvoir travailler tranquillement sur ses derniers projets, un nouveau cri perçant déchira le silence, le faisant sursauter.

- Monsieur, si je peux me permettre, il semblerait que Peter soit réveillé, le prévint Jarvis, comme il l'avait programmé pour le faire.

Tony grimaça en éteignant les dessins holographiques sur lesquels il travaillait d'un geste de la main.

- Oh, vraiment, je n'aurais pas pu le remarquer sans ton aide, mon pote, répliqua-t-il en se levant rapidement pour rejoindre sa chambre dans laquelle il avait laissé Peter une demi-heure plus tôt.

- C'est toujours un plaisir de me montrer utile, Monsieur, rétorqua Jarvis, ce à quoi Tony ne prit pas la peine de répondre, trop préoccupé par les cris qui emplissaient la maison.

Tout à sa crainte de ne pas entendre Peter pleurer, un jour, il avait branché tout un tas de capteurs et d'amplificateurs qui lui permettraient de ne pas l'oublier, se connaissant. Peut-être qu'il allait devoir revoir les branchements, finalement...

- Hey, hey, hey, dit-il rapidement en arrivant dans la chambre et en se précipitant vers le petit lit dans lequel Peter battait des bras, son visage déformé par les pleurs.

Tony ne se fit pas prier pour le prendre immédiatement dans ses bras, et se mit à réfléchir à nouveau à toute vitesse. Il venait de manger, de lui faire prendre son bain, de lui changer sa couche... méthodiquement, il avait coché sa petite liste mentale de choses à faire avant de mettre Peter au lit, alors encore une fois, il ne savait pas où pouvait se trouver le problème.

- C'est l'heure de dormir, tu le sais, ça, hein ? et l'heure pour moi de travailler, sinon Obie va me tuer... doublement me tuer, même, marmonna-t-il en grimaçant, alors qu'il plaçait le bébé dans le creux de ses bras. M'en veux pas trop, mais je lui ai pas encore dit que – hey, là, ton projet c'est de me percer les tympans, c'est ça, hein ? Shhh...

Il avait bien réussi, quelques heures plus tôt, à le calmer sans rien faire de plus que lui parler et le bercer, alors pourquoi pas cette fois ?

De nouveau, il se mit à faire les cent pas dans la chambre, en murmurant, fredonnant, jusqu'à ce que la tempête se calme et que les pleurs se transforment en petits hoquets étranglés qui brisaient le cœur de Tony.

- Jarvis, dans combien de temps est le prochain biberon ? chuchota Tony en retournant vers le lit pour y remettre Peter.

- Deux heures et treize minutes, Monsieur, lui répondit son IA d'un ton tout aussi bas.

Tony surveilla attentivement le visage de Peter, dans la crainte qu'il se réveille. Son souffle se coinça dans sa gorge, puis quand il vit que l'enfant n'avait pas bronché, expira doucement avant de le déposer le plus délicatement du monde dans son lit.

Il pouvait retourner travailler avant qu'Obie ne lui rende une visite forcée parce qu'il avait pris du retard sur son boulot.

Sauf qu'il n'eut même pas le temps de remettre son cerveau en route que de nouveaux sanglots brisèrent le silence. Tony se leva avant même que Jarvis ne l'alerte, et s'ensuivirent vingt autres minutes à calmer la crise qui agitait Peter.

La chose se reproduisit une fois, deux fois. Puis cinq. Et Tony était à bout de nerfs.

- Qu'est-ce tu veux, Peter ? souffla-t-il pour la énième fois, comme si l'enfant pouvait comprendre et lui répondre. Hein ? Allez, dis-moi.

Ses yeux le brûlaient, sa gorge aussi. Il n'arrivait pas à faire face, il n'en pouvait plus d'entendre ces pleurs qui lui faisaient mal au cœur mais qui l'irritaient tout autant. Et il se sentit soudainement mal de penser ça ; il n'avait pas le droit. Il n'avait pas le droit de penser comme ça.

Et il savait, il savait que ça se passerait comme ça, qu'il serait mauvais, dans ses gestes, dans ses pensées, dans ses actions, dans tout ce qu'il ferait avec Peter.

Il n'y arrivait pas. Il n'y arrivait pas.

- S'il-te-plait, Peter... s'il-te-plait, arrête de pleurer..., murmura-t-il en fermant douloureusement les yeux pour les empêcher de déborder.

Sa main appuyée contre la tête de Peter, qu'il maintenait contre son épaule, se déplaça doucement pour lui frotter le dos, mais cela ne sembla pas le calmer.

- Je sais que je suis nul avec toi, continua-t-il à murmurer d'une voix brisée. Je savais que je le serais mais je voulais essayer, parce que je croyais – je croyais que j'y arriverais – je croyais que –

Il le remit dans ses bras pour le regarder et sourit à travers ses larmes.

- Hein, Peter ?

C'était son enfant. Son fils. Il voyait dans ses traits, dans ce lien presque cosmique qui les avait unis, dès qu'il avait posé les yeux sur lui. Mais que restait-il, maintenant qu'il était bien incapable de le calmer ? De comprendre ce qu'il voulait ? Tony avait lu, partout, que l'on savait instinctivement ce que son enfant voulait. Mais lui n'en avait absolument aucune idée, et il voulait juste que les cris cessent.

Peut-être que s'il le laissait pleurer dans son lit, il finirait par se calmer... il ne pourrait pas pleurer comme ça pendant des heures...

Partagé, il se dirigea de nouveau vers le lit pour l'y déposer, et dès que sa tête toucha le matelas, Peter se mit à hurler encore plus fort – plus fort que ce que Tony avait cru possible – d'une façon déchirante qui fit aussitôt culpabiliser Tony.

- Essaie de dormir, tesoro, murmura-t-il en glissant un doigt sur sa joue humide avant de lui remettre sa sucette, qu'il rejeta immédiatement.

Tony soupira, ses coudes appuyés contre le lit, et baissa la tête. Il n'en pouvait plus. Il voulait simplement...

Pendant une fraction de seconde, il...

Il aurait aimé que tout redevienne comme avant. Sans ces pleurs, ces responsabilités.

Puis il fut horrifié. Immédiatement. Et quoi de plus terrible que cette pensée qui montrait qu'il était loin d'être un père ? Il était... il était indigne de cet enfant. Indigne du rôle qu'on lui avait attribué. Et il le savait depuis le début, mais il avait... on lui avait dit qu'il en était capable, et il s'était laissé convaincre, mais la vérité, c'était qu'il n'était qu'un crétin doublé d'un incompétent.

Peter pleurait sans discontinuer, semblant presque suffoquer sous la force que cet effort lui demandait, et Tony était impuissant. Il n'arrivait pas à le calmer. Il ne savait pas ce qu'il fallait faire. Il n'en était pas capable.

Alors il se recula, et Peter pleura encore plus fort. Il lui tourna ensuite le dos et se dirigea vers la porte de la chambre plongée dans le noir, le cœur rongé par la culpabilité, la poitrine comprimée, comme si chaque pas qui l'éloignait de son fils était une torture qui augmentait.

Ce ne fut que lorsqu'il arriva au niveau de la porte qu'il ne parvint pas à se résoudre à partir. Chaque pleur était plus déchirant que le précédent, comme si Peter aussi souffrait de cet éloignement, et non, Tony ne pouvait pas faire ça. Il ne pouvait pas le laisser pleurer – et s'il croyait que Tony l'abandonnait ?

Parce que... parce que Tony ne ferait jamais ça. Il était peut-être un incompétent, mais il n'était pas un lâche.

Et est-ce que son propre père avait fui, lui, quand il n'était qu'un bébé ?

Les hoquets étranglés de Peter dès qu'il fut de nouveau dans les bras de son père lui donnèrent envie de pleurer à nouveau.

- Shh, je suis désolé, murmura-t-il en essayant de passer outre les aiguilles qui s'enfonçaient dans sa gorge. Je suis là.

La respiration de Peter était saccadée et entrecoupée de sanglots difficiles à entendre, et Tony en était brisé.

- Je suis désolé, je suis vraiment désolé... je reste, cette fois, je reste, promis...

Peter était incapable de rester endormi longtemps à chaque fois que Tony le couchait dans son lit et partait. Alors cette fois, il l'allongea dans son propre lit et mit son traversin entre le bébé et le bord du lit, avant de se coucher de l'autre côté de Peter, son doigt caressant doucement sa joue rebondie et humide de larmes.

- Là... tu voulais juste dormir là, en fait, c'est ça ? murmura Tony en passant sa main sur sa petite poitrine recouverte d'un pyjama blanc et gris qui lui allait un peu grand. Dans mon lit, quoi. Le tien est trop petit ? T'as raison, ça c'est de l'exigence, au moins...

Il rit de lui-même, faiblement, alors que les pleurs de Peter s'apaisaient de nouveau.

Tony n'avait pas l'intention de rester là. Il voulait continuer à travailler. Vraiment. Mais le pouvoir d'attraction de son fils était bien trop grand, et la fatigue qu'il ne croyait pas ressentir s'abattit sur lui comme une masse, sans même qu'il s'en rende compte.

Les respirations de l'enfant devinrent moins saccadées. Plus lentes. La main de Tony était restée sur sa petite poitrine, et montait et descendait en rythme.

Peut-être que c'était ça, que voulait Peter. La présence de Tony à ses côtés. Peut-être qu'il ne voulait pas dormir seul dans cette grande maison, dans cette grande chambre...

Peut-être que c'était lui que voulait Peter. Son père.

Tony déposa sa tête contre l'oreiller, juste à côté de Peter, et frotta son petit doigt contre la paume semi-fermée du bébé. Immédiatement, ses doigts se refermèrent autour du sien. Peter poussa un long soupir tremblant, alors que ses yeux se fermaient d'un air ensommeillé. Tony lui remit sa sucette dans la bouche, et cette fois, il ne la rejeta pas et émit quelques bruits de succion qui firent fondre le cœur de Tony et apaisèrent ses craintes.

Et tandis que ses propres yeux se fermaient contre sa volonté, sa dernière pensée avant de sombrer fut qu'il était enfin à la maison...

*****

Bon sang ! Un mois ne s'est pas écoulé entre le dernier chapitre et celui-ci ! Même pas trois semaines ! je suis épuisée mdrr 

Je suis pas particulièrement fan de ce chapitre, mais c'est plus ou moins ce que je voulais écrire. J'ai tellement hâte d'écrire la suite, j'aimerais juste que l'histoire s'écrive à mesure que je l'imagine, parce que j'ai tellement mais tellement d'idées pour la suite (j'ai trouvé le moyen de complètement revisiter Iron Man 1, par exemple). Et Pepper devrait arriver au prochain chapitre, tout comme Obie. Il va falloir qu'on entame les choses sérieuses, maintenant. 

Mais en attendant... qu'avez-vous pensé de ce chapitre ? j'espère qu'il ne vous déçoit pas... Qu'imaginez-vous pour la suite ? 

J'essaierai de ne pas vous faire trop attendre pour la suite, en tout cas. J'espère que vous allez tous bien, et je vous remercie encore infiniment de continuer à suivre, voter et commenter cette histoire. ça me fait tellement chaud au coeur. 

Merci. 

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