Journal - 8
Sine hurla.
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Le coup de feu retentit à mon oreille. J'ai senti le sifflement près de mon visage. Je hais les armes à feu, elles m'ont toujours effrayée. Je dévale les escaliers aussi vite que je peux alors que les détonations se multiplient. Je ne peux pas m'empêcher de m'en vouloir d'avoir mêlé Andrea Maréchal à mes histoires.
J'entends les pas pressés à quelques mètres au-dessus, dans les escaliers circulaires. Je ne me suis jamais sentie aussi vulnérable. Je regarde ma montre: 5 minutes. Je dois sortir au plus vite, mais avant, je dois me débarrasser de ces enfoirés. Malgré ma discrétion et ma finesse, je dois admettre que je ne sais pas me battre. Face à ces trois hommes, je suis impuissante.
Je continue de courir dans les escaliers. Si j'avais une arme, j'essaierai d'au moins les blesser, mais.. Je dois aller au sous-sol. Si je sors de l'entrepôt, même en évitant les probables unités de police qui m'y attendent, ils auront le champ libre pour me tuer, et ne rateront sûrement pas. La lumière est forte. Je dois aller dans un endroit étroit. Le sous-sol. Je ne sais pas ce qui m'y attend exactement, mais c'est ma seule idée. Peut-être que je pourrai les contourner. Mais ils sont trois. Je regarde ma montre une dernière fois: 4 minutes. Heureusement, quand j'arrive au sous-sol, il n'y a aucune lumière, à part celle de la mince ouverture par laquelle je suis passée. Je n'y vois quasiment rien, j'avance à tâtons. La pièce est froide, et immense. Mes pas résonnent. Je sens la sueur dans mon cou. Je me cache derrière ce qui s'apparente à une caisse. L'un des policiers reste à l'entrée, je vois sa silhouette. Les autres se séparent. L'un vient vers moi. J'arrête de respirer. Mais ses pas se rapprochent encore. Je dois faire quelque chose. Accroupie, je me décale sur ma droite. Je l'entends passer à côté. Je dois lui prendre son arme. Je touche mieux la caisse et réussit à en soulever le couvercle, qui doit peser plus de dix kilos. Du métal. C'est parfait. Je prends mon courage à deux mains et je me lève doucement. Je marche à pas de loups, puis, alors que nos corps se trouvent presque collés, je soulève le couvercle et frappe sa tête le plus fort possible. Dans un bruit sourd qui résonne dans le sous-sol tout entier. Je sens le choc du couvercle contre sa tête. L'homme s'effondre. Je l'ai tué. J'attrape son arme et file vers l'entrée. Etonnamment, l'homme n'a pas bougé. Après une courte hésitation, je pointe mon arme vers sa silhouette. Je la tiens le plus fermement possible, mais j'ai peur. Je vais tuer quelqu'un qui ne le mérite pas, encore une fois. Mais je n'ai pas le choix. Il le faut. Je dois partir maintenant. J'appuie sur la détente. L'homme s'effondre. Je cours vers la sortie. J'en oublie presque le troisième policier. Mais lui ne m'oublie pas. J'entends la détonation. Je sens la balle entrer dans ma jambe. Mais je continue de courir malgré ma douleur et ma peur. J'ai si mal. Ma peau se déchire. Du sang coule. Je me retourne dans un excès de rage, et malgré mon instinct de survie qui me pousse à m'enfuir, je tire trois fois. J'entends un juron. L'homme ne doit pas savoir que sa balle m'a touchée. Je sors et je monte les escaliers en boitant. Comme si ma jambe se dérobait. Je me déplace le plus vite possible vers la sortie. Mais l'homme me suit. J'entends ses pas. Il me rattrape. Je cours vers la sortie quand même. Je n'ai plus rien à perdre. Je regarde ma montre. Une minute.
J'entends un coup de feu lointain. Andrea. J'aimerais la rejoindre. Mais il est trop tard. Des larmes ruissèlent sur mes joues. Je sors du bâtiment, puis cours vers le parking. Je dois continuer jusqu'à l'appartement. Je vois le policier monter les marches. Il a dû penser que le coup de feu, c'était moi. Je redouble la cadence. Mais j'entends un choc à côté de moi. Je m'approche doucement. Mes yeux regardent le sol. Andrea. Du sang se répand sur le béton. Elle est tombée du troisième étage.
- NON!!
Je vois la souffrance et la peine dans ses yeux qui s'éteignent peu à peu. Cette femme que je connais à peine et qui est morte pour moi. Dans la beauté du jour qui se lève, je l'embrasse.
- a...m... f..ill
Elle ne peut pas parler. Je sens même qu'elle ne peut plus respirer.
- Tes filles... D'accord, oui...j..je prendrai soin d'elles. Je te le jure.
Je serre sa main et passe ma seconde dans ses beaux cheveux noirs. Quelle femme exceptionnelle. Je sais qu'elle va me manquer. Le peu qu'on avait, toutes les deux, on l'avait. Ses yeux grands ouverts me donnent la chair de poule, mais je lui souris. Elle part d'une meilleure façon que je ne le craignais. Mais elle souffre encore. Elle ne meurt pas complètement. Je ressens sa douleur. Mes larmes retriplent. Elle tend un doigt tremblant vers le revolver que j'ai posé. Je comprends aussitôt. Je l'embrasse une dernière fois, et, malgré ma panique et la douleur de ce que je vais faire, j'attrape le revolver tout en me levant. Je tire dans sa tête. Elle part aussitôt. Je hurle. Je hurle de l'avoir tuée. Je ne sais pas ce qu'on serait devenues, peut-être ennemies, mais elle ne méritait pas cela. Andrea est morte.
Quinze secondes.
Je m'enfuis aussi vite que je peux, mais ma jambe traine. J'arrive au parking. Je sais que je ne peux aller plus loin. Je m'effondre derrière une des voitures de polices.
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