Journal - 4
Je dois affronter ceux qui veulent m'enfermer. Et pour de bon.
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Je n'ai pas le choix. Je ne peux pas me cacher comme les autres. Je suis à part, je suis unique. Je dois empêcher la police de m'avoir en les attaquant la première. C'est risqué, mais, c'est tout de même plus amusant, non? De toute façon, la voix à elle seule est une raison suffisante pour cette décision. Elle ne s'est jamais trompée.
Il m'est arrivée de penser que j'aurais pu m'innocenter de mon crime plutôt que de fuir. Non.. Les preuves étaient trop accablantes. De plus, la petite pièce a peut-être déjà été fouillée. Je commence à connaître Andrea; elle, sa méfiance, son intégrité, son pragmatisme. Elle est trop intelligente pour nier le preuves, et elle a probablement deviné mes intentions.
Toute cette histoire m'a presque fait oublier Nathan et Julia. Ces sont mes amis, mais ils m'ont probablement reniée à présent. La police les a prévenu sans aucun doute. Mais j'aimerais les voir. Peut-être même serai-je arrêtée dès qu'on m'apercevra devant l'immeuble. Mais j'ai besoin de leur parler coûte que coûte. Je leur dois bien des explications. Ils doivent être si perturbés, surtout Julia...
Je décide de rentrer en action à nouveau. Ça ne me ressemble pas de rester aussi longtemps sur la touche. Mais avant de m'occuper de la police, je dois voir Nathan et Julia. Et, même s'ils auront sans doute peur de moi, j'ai confiance en mes deux seuls vrais amis. Ils sauront comprendre.
Je décide de prendre une bonne douche tiède. Je ne me sens pas sale mais j'ai besoin de me détendre. Je retire enfin ma perruque que j'avais presque oubliée, me déshabille entièrement et saute dans la douche dont je ne comprends pas immédiatement le fonctionnement. L'eau chaude et l'eau froide sont inversées. Mais au contact de ma peau, l'eau, peu importe la température, purifie mon corps et trempe mon âme. Je me sens plus forte. Tout est plus clair. J'y reste une bonne demi-heure avant de me résigner à sortir. Je m'observe un moment dans le miroir, chose que je n'avais pas fait depuis longtemps. Du moins pas de cette façon. Je ne me satisfais pas simplement de ce que je vois devant moi, mais prends pleinement conscience de qui je suis. De la façon dont mon corps a changé. Ce n'est pas pour enfiler une perruque, un vêtement ou maquiller mon visage que je contemple la glace. Je me rends simplement compte de ce que mes occupations m'ont fait oublier. J'ai maigri, il me semble. J'ai l'air plus fatiguée. Depuis un certain temps, je me sens régulièrement exténuée. Mais aujourd'hui non plus, je n'ai pas le temps d'y penser. Je sors une autre tenue de mon sac, un simple survêtement complet, et me glisse dedans. Ne voulant pas remettre ma perruque, j'attache mes cheveux dans un chignon serré et enfile mon bonnet sur ma tête.
Il est cinq heures. Je suis partie depuis plus d'une heure, mais je ne saurais le moment exact. L'aube arrivera bientôt. Je dois retourner à l'appartement immédiatement. Par endroits dans la ville, comme les parcs et les rues principales, ont été posées des caméras de surveillance. Mais je connais Nîmes. Je serai prudente. Je vais prendre le même chemin que pour venir, car il semble sur puisque la police n'a pas suivi ma trace, sauf que je n'entrerai pas par l'entrée principale de l'immeuble.
En une vingtaine de minutes, je me retrouve sur le parking de l'immeuble. Je peux voir les lumières au troisième étage. Ils sont réveillés. J'ai entendu le bruit lorsque le concierge est tombé, tout à l'heure. Sa tête a heurté le sol. La police la probablement trouvé, et l'a emmené à l'hôpital. Dans le pire des cas, je me suis trompée et vais me retrouver face à lui. Après le local à poubelle se trouve une porte, dont j'ai la clé, comme chaque locataire. Il fallait payer un certain prix pour en avoir une, mais je suis contente de l'avoir à présent. Elle aboutit sur un couloir, puis sur une porte qui donne sur l'appartement du concierge.
J'emprunte cette voie et passe l'appartement sans difficulté. Mais, comme je l'attendais, la porte d'entrée menant sur le hall est fermée. Prenant mon mal en patience, je visite l'appartement pour trouver quelque chose d'utile. Je voyais souvent le concierge faire des petits travaux au premier étage, il doit y avoir une boite à outil. Je ne tarde pas à la trouver, mélangée à de la vaisselle propre, ce qui me donne la nausée. J'attrape un tournevis et retourne vers la porte. Je démonte les gonds un à un. Je ne suis pas très douée en bricolage, mais ce travail s'avère étonnamment facile. Je pose la porte à terre sans un bruit et me dirige vers les escaliers. Je me retrouve en un éclair devant la porte d'entrée. Après un soupir bref dans lequel je puise mon courage, je frappe trois fois.
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