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Journal - 6

Qui est cette femme empoisonneuse, et quel est son but?

On continue

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     Mon article est publié, enfin. En quelques heures il a été vendu à plusieurs milliers d'exemplaires, et pas seulement à Nîmes. J'en ai également publié une version numérique, uniquement disponible pour les abonnés sur notre site internet. La dernière fois que j'ai vu mon patron si heureux, c'était quand notre nombre de ventes avait dépassé celui de la Gazette nîmoise. Je me suis permise de prendre une journée de congé. Je n'ai pas d'autre meurtre à préparer pour le moment, mais je vais passer à la maroquinerie du centre-ville. Elle est à quelques rues, je vais y aller à pieds. Je n'ai même pas vu Julia et Nathan partir. Ils sont tous deux allé travailler dans leurs cabinets d'avocats respectifs. Je traverse la cuisine, mange deux toast oubliés par Julia, comme d'habitude. Après avoir pris une bonne douche, je m'habille en vitesse, et je sors en vitesse. Je me sens exceptionnellement fatiguée. Je n'ai pas l'habitude de dormir aussi longtemps.

     Je sors en ville après onze heure quinze. Une heure inhabituelle pour sortir de l'immeuble qui me vaut un regard curieux du concierge que j'ignore. Je marche pendant dix minutes dans le centre-ville, avant de voir enfin apparaître sous mes yeux la maroquinerie. Andrea Maréchal me prête une confiance aveugle que je ne vais absolument pas décevoir. J'entre dans la boutique quasiment vide, puis m'adresse directement à la gérante:

- Bonjour, madame.

- Bonjour. J'aurais besoin que vous me parliez de ce modèle de sac à main en particulier. Est-il toujours en vente?

- Laissez-moi voir... dit-elle en mettant ses lunettes pour chercher le modèle sur l'ordinateur. 

     Elle ne me reconnaît pas mais c'est ici même que j'ai acheté une dizaine de sacs à mains, quelques portes-monnaies, bijoux sans valeurs, et autres accessoires qui sont secrètement conservés à l'abri dans la pièce fermée à double-tour de l'appartement. 

- Ce modèle n'est plus disponible, finit-elle par me répondre. Cependant vous pouvez le commander sur le site internet de notre magasin, et nous le recevrons dans le courant de la semaine suivante.

- Je vois... Mais, en toute franchise, ce n'est pas pour acheter.

     Bon sang, je suis idiote. Je ne connais pas cette femme, j'aurais du pourtant avant même de passer le seuil de la porte, savoir chaque mot qui sortirait de sa bouche. Comment la cerner... Grande, formelle, allure svelte, probablement catholique, du moins baptisée de naissance, vu son collier. Si j'en crois à mon instinct elle a des valeurs conservatrices vis-à-vis de la plupart des domaines. Je la qualifierais aussi de rigide, ferme, distinguée, élégante. Peut-être impatiente et désagréable avec ses proches. Aucune bague de fiançailles. Aucune alliance. Mais cette femme me semble avoir une forte expérience de vie. Veuve? Divorcée? Probablement pas divorcée. Si elle est aussi conservatrice que je le présume, elle ne tolère la notion de divorce, et vénère celle du mariage. En quelques secondes que m'ont pris ce portrait, j'en ai laissé un long silence qui risque probablement d'impatienter la vendeuse.

- En fait, êtes-vous au courant de l'affaire du sérial killer?

- Qui ne l'est pas ? Ces histoires morbides font la cible groupée des journaux.

Information débloquée: elle méprise la presse. Comme c'est étonnant!

- Mais je ne vois pas bien le rapport avec mon magasin, ajoute-t-elle.

     Comment jouer mon jeu ? La sincérité ou la ruse ? Cette femme semble intelligente. Tenter de la duper serait un risque trop important. Je décide de choisir la sincérité.

- Je m'appelle Sine MacLaren. Je suis en collaboration avec la police. Dans le but de les aider, je suis venue ici.

- J'ai lu votre article. Mais il n'est pas bon pour la publicité de mon magasin que des journalistes viennent poser des questions indiscrètes.

- Vous avez lu mon article. Vous savez donc qu'une femme non identifiée semblerait concernée. La suspecte a été aperçue portant le sac à main dont je viens de vous parler. S'il vous plaît, cela pourrait s'avérer vital pour l'enquête. Il faut que la police trouve le coupable au plus vite, et votre aide serait précieuse.

- Vous souhaitez la liste des acheteurs du sac à main, c'est donc cela.

- Oui. C'est peu commun, la plupart des vendeurs ne demandent pas le nom de leurs clients, mais j'espérais que ce soit le cas pour vous.

     Elle me regarde de haut en bas, semblant posée face à un dilemme. J'espère ne pas m'être trompée en montrant ma facette mignonne et douce.

- J'ai pour habitude de savoir à qui je vends mes biens. Vous m'avez l'air d'être une gentille fille, mais non, je refuse. Je parie que vous êtes une simple journaliste qui veut être sous la lumière des projecteurs en menant sa propre enquête. Si la police ne vient pas d'elle-même, avec un mandat officiel, il est hors de question que j'aide qui que ce soit. Vous ne pouvez rien exiger de moi.

     Vieille garce. Comment ai-je pu espérer qu'elle se montrerait compréhensive? J'étais pourtant quasiment sûre que cela marcherait. Tant pis. Il faut que j'y aille au chantage.

- Le Critique sans critique est un excellent organisme de presse, qui touche beaucoup de personnes. Une première page dans le journal, cela vous plairait ? J'imagine déjà: "En sauveuse, une citoyenne résolve l'enquête". Cette occasion ne se représentera pas.

- Dehors.

Bien que furieuse, elle semble calme. Pas facile à convaincre, cette bonne femme. Alors que je me plante devant elle, elle se répète en articulant :

- DE.HORS.

     Bon sang. Cette femme est encore plus catégorique que je ne l'imaginais. J'ai tout essayé, elle ne veut rien entendre.

- De vrais clients attendent. Allez-vous en.

- Savez-vous ce qu'il arriverait si une mauvaise critique était portée sur votre boutique ?

- Dois-je appeler la police pour que vous me laissiez tranquille ?

- Savez-vous ce qu'il arriverait si l'on vous accusait, je ne sais pas, de vol ? De trafic ?

- Fausses accusations. Personne ne vous croira.

- Vraies ou fausses, notre audience nous croira. Votre clientèle fuirait votre magasin, pour aller vers la concurrence dont nous ferons l'éloge, entendu ? Vous mettriez la clé sous la porte, pour vivre une vie de misère. Que deviendrez-vous ? Caissière dans un supermarché ? Vendeuse en grande surface ? Chômeuse ? A l'aube de votre retraite?

- Assez. Taisez-vous. Vos menaces sont grotesques.

- Donnez-moi la liste, et je vous laisserai tranquille.

- Je pourrais porter plainte.

- La plainte ne serait pas acceptée, sans preuve. Je vous l'ai dit, la police m'envoie.

C'est ainsi que la femme obstinée cède. Me jetant un regard noir, elle me confie la fameuse liste, que j'attrape avec un grand sourire.

- Merci bien.

- Vous paierez pour ce chantage, madame. Ici ou là-haut, on paie nos péchés.

     Je sors la tête haute de la boutique, soulagée d'être arrivée gagnante au bout de cette conversation, ou plutôt, de ce débat. Après quelques détours, je sors mon téléphone de la poche de mon jean.

- Andrea Maréchal. Vous y êtes allée?

     Sa voix nasillarde m'avait presque manqué. Je l'imagine bien, posée sur son fauteuil, à boire du café tout en fumant un paquet de cigarette.

- Oui. J'ai la liste. Je passe vous la remettre dans quelques minutes.

- Je vous attend. Au fait, merci.

     Je raccroche. Bien sûr que mon nom n'est pas visible sur cette liste. Même cette vieille vendeuse n'a pas remarquée que j'étais la mamie sourde qui était venue il y a quelques semaines. Comment s'appelait-elle déjà? Adeline je-ne-sais-quoi. J'avais même mis du coton dans ma bouche pour modifier la forme de ma mâchoire. La même femme allait bientôt faire une réapparition. Une nouvelle cible m'est venue aujourd'hui.



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