Andrea Maréchal II
Elle ne mérite pas une mort si douce...
on continue
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- Cette affaire te met dans un état..pensait Andrea Maréchal.
La fumée de sa cigarette formait un nuage épais qui se rompait peu à peu par l'air doux des nuits estivales. Andrea aimait tant son travail, son mode de vie, ses habitudes, et pourtant elle s'apprêtait à demander des congés. Besoin de prendre des vacances. Pas de partir dans je-ne-sais quel pays lointain. Juste elle, son lit, et un bon recueil de poèmes. La capitaine semblait aux yeux de tous une femme dure et sans scrupules, au fond elle était si sensible et si charmée par les beaux vers d'un tercet. Personne ne connaissait cette facette de sa personnalité au commissariat, il fallait garder une image forte, d'après elle. Pourtant, cela la rendait plus humaine, et plus attirante à la fois.
Elle n'était toujours pas rentrée dans la boutique devenue scène de crime. Manque de courage, de volonté ou de professionnalisme pour certains. Le lieutenant Lafont pensait sans doute que sa supérieure finirait par se montrer raisonnable, mais depuis les premières demies-heures après leur arrivée, elle n'avait pas dit un mot, seulement consommé la moitié de son paquet de cigarette neuf acheté la veille. Femme anxieuse de nature. C'est sûrement à cause du stress qu'elle avait commencé à fumer pendant ses études, de façon exponentielle. Il fallait qu'elle mette la main sur cette tueuse pour en finir avec ces tensions.
La voiture de Sine MacLaren vint se garer sans bruit au de l'autre côté de la rue, juste au bord de la zone bouclée par les policiers. Avec allure malgré ses cernes apparentes, elle passa sans un mot sous la banderole et se dirigea vers la capitaine. Elle portait une veste de printemps et un pantalon ample qui lui donnaient des airs d'artiste peintre.
- Vous n'étiez vraiment pas obligée de venir, dit Andrea sans sympathie.
- Je me suis dit que vous vous sentiriez seule.
La policière s'adossa contre sa voiture, et éteint sa cigarette qui venait de se terminer.
- Vous avez trouvé des indices?
- Nope.
Sine hocha la tête, semblant ne pas vouloir trop poser de questions.
- C'est étrange, dit Sine.
- De ne trouver aucune trace d'une tueuse qui commet une poignée de crimes? C'est vrai que ça ne m'était jamais arrivée. Votre journal doit bien se porter avec cette histoire à dormir debout.
- Je l'admets. Ne vous est-il pas venu à l'esprit que ce n'était peut-être pas une femme?
- Bien sûr. Il me vient cinq idées à la fois à chaque fois que j'y pense. Je me sens lamentable à ne pas comprendre quoi que ce soit.
Sine regarda ses pieds, puis la boutique où une dizaine de policiers faisaient leur travail sans broncher.
- Savez-vous plus que vous ne voudriez m'en dire?
- Non, assura Sine. Concernant l'enquête, je peux me rendre utile?
- Vous n'êtes pas policière.
- Je sais bien.
- Retournez dormir. Je vous appellerai demain.
Sine se tourna et s'exécuta. Venir ici était stupide et inutile. Mais un sentiment qu'elle abhorrait s'installa en elle. La sensation d'avoir loupé quelque chose. Elle s'engagea dans la rue, comprenant que quelque chose clochait.
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