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Belote et chute


D'une main experte, Simone battit les cartes, puis elle les distribua à ses partenaires de belote du jour. Elle se retrouvait encore en équipe avec Gino, qui perdait un peu la boule, ce qui ne l'arrangeait pas. Elle plaça celles restantes au milieu de la table, sur le tapis vert tâché depuis que Madeleine avait renversé son café dessus il y a de ça plusieurs mois déjà, et retourna celle sur le sommet. Son amie Louise s'occupait de compter les points, Simone gardait un œil sur elle des fois qu'il lui prenne l'envie de tricher, on ne se méfie jamais assez.

A côté de chaque joueur, une tasse de thé fumante et une part de brioche, il ne fallait pas se laisser abattre ! Plus tôt, Simone avait promis à ses partenaires de ramener des biscuits fait maison la semaine prochaine. Il faut dire qu'elle était bonne pâtissière et que tout le monde souhaitait partager sa table, plus pour ses douceurs que pour son habilité aux cartes d'ailleurs !

Chacun leur tour, les joueurs posèrent une carte sans prendre celle du milieu de la table. Simone s'en empara au deuxième tour et décida de la couleur des atouts pour la manche, ça serait trèfle. Elle vit Gino rouler des orbites de l'autre côté de la table. Son coéquipier essayait de lui dire quelque chose mais ça n'était pas très discret. Elle distribua le reste des cartes en râlant dans sa barbe, à coup sûr elle allait perdre encore !

La belote n'était pas un jeu très compliqué et, comme chaque mardi, ces retraités s'étaient donné rendez-vous dans la salle communale pour disputer une partie. Plusieurs tables, toutes occupées, les entouraient. Le chauffage faisait des siennes, un coup trop froid, un coup trop chaud et les chaises en plastiques n'étaient guère confortables mais, Simone aimait bien ces après-midi, toujours animées qui égayaient son quotidien. Valentine, qui jouait donc avec Louise, suivit en posant un valet trèfle, puis ce fut au tour de Gino qui posa un sept de carreau. Simone leva les yeux au ciel. Heureusement, Louise posa un neuf de trèfle et Simone remporta le pli avec son dix de trèfle.

Ça se gâta au tour suivant quand Louise monta à l'atout, ce qui arracha un cri rageur à Simone, qui décidément n'était pas très bonne perdante.

― Oui, bon ça va, je joue avec Gino qui n'a toujours pas compris les règles, se défendit-elle. Il ne joue pas dans la couleur qu'il faut !

― Mais, je n'ai pas une bonne main ! se défendit-il.

Finalement, l'équipe de Valentine et Louise firent belote et rebelote, remportant un bonus de vingt points. Ce fut le moment où Simone balança les cartes au milieu de tapis en maugréant que c'était de la triche, Gino protesta vivement, bien entendu. Il fut entendu que le mardi suivant, Simone ferait équipe avec Louise. Cette dernière était occupée à noter leur score sur le papier à ses côtés, son nez touchant presque la feuille. Il faut dire qu'elle n'y voyait plus grand-chose la pauvre. Il ne fait pas bon vieillir, c'est moi qui vous le dis.

C'était l'heure de la revanche. Gino ramassa les cartes et entama la redistribution. Il trouva le moyen de se tromper et Simone lui arracha limite le paquet des mains.

― Allez donne-moi ça, je m'en occupe, bougonna-t-elle. Coupe nous plutôt des parts de brioche tiens.

Il était connu que Simone était un peu râleuse, mais chacun ici savait que sous les apparences se cachait un cœur tendre. Puis bon, nous n'étions pas là pour rigoler, la belote c'est sérieux, nom de nom !

Après plusieurs parties, l'après-midi toucha à sa fin, et chacun reprit, à qui sa théière, à qui ses assiettes de porcelaine. Chacun se salua, se disant à la semaine prochaine. La salle communale n'était pas si loin de l'immeuble où habitait Simone, puis elle aimait bien rentrer à pied, cela faisait partie aussi du rituel du mardi. Même si avec le temps, les pas devenaient plus lents et le trajet plus long. Elle avait oublié sa canne chez elle, alors elle avançait prudemment. D'autant plus qu'elle portait à son bras, en plus de sa besace habituelle, un grand sac cabas contenant son plat à brioche.

A mesure que ses petits pas la rapprochaient de chez elle, ses pensées furent distraites. Elle réfléchissait quelle recette elle pourrait bien faire la semaine prochaine. Elle s'était engagée sur des biscuits et voilà qu'elle hésitait entre des sablés au beurre, ou bien des madeleines au chocolat. Arrivée devant l'immeuble à présent, elle poussa la lourde porte.

Toute à ses pensées, elle ne vit pas que le sol de l'immeuble était mouillé. L'entreprise de nettoyage était passée un peu plus tôt. Cela sentait une odeur un peu entêtante de lavande industrielle. Les vieilles tomettes rouges luisaient, proprettes et il restait quelques gouttes d'eau mal essuyées. Voilà que notre Simone glissa. Elle vécut la scène comme au ralenti, se voyant tomber, bien incapable de stopper l'action. « C'est bien ma veine », eut-elle le temps de penser. Optimiste, elle mit quand même les mains en avant, pour retenir sa chute, mais elle s'étala de tout son long, sur le flanc, son poignet gauche coincé sous son corps dans un angle étrange. « Boum » fit le côté de sa tête contre le carrelage humide alors qu'elle perdait plus ou moins connaissance.

Combien de temps resta-t-elle allongée là ? Elle ne sut le dire. Le temps défilait d'une manière spéciale, infini et court en même temps. Elle avait mal. A la tête, au genou et au poignet. Elle se sentait surtout ridicule de ne pas arriver à se relever. La volonté était là, mais son corps ne répondait pas. Puis enfin, elle entendit un grincement ; la porte cochère et des pas traînants.

― Madame ? Madame ? Madame Simone, ça va ?

Simone ouvrit les yeux et reconnu le visage de Noa, sa grande mèche de cheveux lui mangeant le regard. Ho, comme sa tête lui faisait mal ! Et son poignet aussi. Elle referma les yeux, ça tournait trop.

― Je vais vous aider à vous assoir d'accord ? Je vais passer mon bras derrière vous.

Elle ouvrit de nouveau les yeux et fixa le regard noir. Voyant que Simone semblait revenir à elle, Noa glissa son bras dans son dos. Il était accroupi près d'elle et l'aida tant bien que mal à retrouver une position assise. Ça lui apprendrait à sortir sans sa canne. Des fois, elle se prenait pour plus vaillante qu'elle ne l'était en réalité.

― Oh ma tête... gémit-elle. Mes affaires... mon sac !

Simone vit le contenu de sa besace éparpillé un peu partout autour d'elle. Un stylo avait roulé jusqu'à finir sa course contre les plinthes du couloir. Toutes ses affaires, ses mouchoirs, son stick pour lèvres gercées, sa crème pour les mains et même le plat à brioche, tout était sur le sol. Son portefeuille était ouvert, là où la photo de son Georges était visible. Il semblait la regarder d'un air grave. « Ah c'est sûr, toi là où tu es, tu ne peux plus tomber », lui fit remarquer Simone en pensée. Elle s'avachit un peu contre Noa, qui la tenait à bout de bras.

― Vous voulez que j'appelle les secours ?

Sa voix, aux tonalités graves et chaudes, sonnait un peu paniquée. Simone crut bon le rassurer, surtout qu'il était hors de question qu'elle aille à l'hôpital. A son âge, quand on y entrait, on n'était jamais bien sûr d'en sortir. Elle réprima un frisson.

― Non, non, non. Aide-moi juste à rentrer chez moi.

― D'accord, d'accord, abdiqua-t-il. Mais si ça ne va pas, j'appellerai un docteur.

Simone n'eut pas la force de répondre, elle hocha la tête. Noa se pencha tout doucement pour attraper les clefs de Simone qui avaient également atterries un peu plus loin, tout en maintenant notre vieille dame assise. C'était un petit numéro d'acrobatie, mais il réussit finalement à mettre la main sur le trousseau.

― La bleue, dit Simone.

― Je me serai douté, c'est la même forme que celle de chez moi, remarqua Noa.

Délicatement, il aida Simone à se remettre sur pied. Ses jambes tremblaient et elle se laissa porter par le jeune homme. Il était plus costaud que sa frêle apparence ne le laissait penser, se dit-elle. Elle s'appuyait de tout son poids contre lui. D'une main, il fit tourner tant bien que mal la clef dans la serrure et entrouvrit la porte. Ils avançaient tout doucement, Noa se calait sur le rythme de Simone.

― Le fauteuil, intima-t-elle.

Et Noa l'aida à s'assoir.

― Mon sac, gémit-elle.

Et Noa retourna ramasser les affaires éparpillées dans le couloir.

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