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2 - Harry

Harry chouine et pleure dans les bras de sa maman, tandis que son papa remplit le questionnaire, renvoyant les questions à sa maman à chaque fois et recopiant la réponse qu'elle lui donne. Anne a bien essayé de poser Harry et l'envoyer jouer, mais il n'a pas voulu. Elle a beaucoup insisté, alors il a essayé, mais à peine a-t-il fait quelques pas qu'il est tombé. Harry, il n'est pas très à l'aise sur ses jambes.

Il n'aime pas marcher, il n'aime pas courir, il n'aime pas être debout. Il tombe tout le temps. Il est maladroit, il ne tient pas sur ses pieds, et, même s'il a onze ans depuis quelques jours maintenant, le seul endroit qu'il aime et où il se sent en sécurité, ce sont les bras de ses parents.

Il n'a jamais supporté que qui que ce soit le touche, ou s'approche de lui. C'est toujours à lui de faire le premier pas. Autrement, il ne supporte pas le contact, et prend l'approche de la personne comme quelque chose d'hostile. Sa pire peur, c'est les êtres humains. Mais à vrai dire, il a peur d'à peu près tout. Il sursaute au moindre bruit, se bouche les oreilles quand on parle fort, se cache derrière sa maman quand on s'approche de lui ou qu'on lui parle, hurle de peur devant les insectes et les animaux... En fait, Harry a peur d'à peu près tout ce qui bouge, surtout si ça bouge rapidement. Et il a peur aussi de certains objets, à peu près tous ceux qu'il ne connait pas. Il n'est jamais curieux de découvrir des choses ; si on le laissait faire, il resterait dans sa chambre toute la journée avec ses quelques jouets, et ne se risquerait jamais à mettre le moindre bout d'orteil dehors.

Mais il y a quand même quelques petites choses qu'il aime bien, maintenant qu'il les connait. Avant, il avait peur des pâtisseries. Avec leurs couleurs et leurs crèmes, ça ne l'inspirait pas du tout. Mais un jour, il a goûté, avec sa maman et sa mamie qui ont fait les gâteaux devant lui. A moitié caché derrière la table, ses petits doigts et petits yeux dépassant juste assez pour regarder, il les a observées du début à la fin. Et, quand elles lui ont donné un des petits gâteaux, et qu'il l'a goûté, il a adoré. Maintenant, son activité favorite, c'est de faire des gâteaux. Il ne fait presque que ça, au grand désespoir de sa maman qui doit toujours faire de monstrueux stocks de farine, et des séances de sport intensives pour perdre les calories qu'il lui fait ingurgiter.

Mais les gâteaux sont importants pour Harry. Il aime les faire, et puis ça le détend. Et c'est une manière pour lui de s'exprimer, aussi étonnant que ça puisse paraitre.

- On a fini, dit le père en rebouchant le stylo. On peut y aller.

- Tu viens mon bébé ? dit la mère à son fils

Elle se lève et le tire doucement par la main, mais il se colle contre elle. Il y a tellement de personnes autour, Harry est effrayé. Et on n'arrête pas de le changer d'endroit. Dès qu'il commence à s'habituer et se rassurer un peu, on l'emmène ailleurs. Autant dire qu'il est à 12 sur 10 de son échelle d'anxiété.

Kerry les fait entrer dans le bureau du directeur, et Harry s'assoit sur les genoux de sa mère en se cachant dans son cou tandis que les présentations se font.

- Comment ça va Harry ? demande Monsieur Tomlinson. Tu peux te rassurer, personne ne te veut de mal.

Harry ne répond pas, et tremble dans les bras de sa mère.

- Harry est très anxieux, explique-t-elle

- Je vois ça, dit-il en lisant son dossier. C'est un enfant inquiet.

- Très, dit le père. Il a peur d'à peu près tout.

Le directeur et les parents parlent un moment d'Harry, puis il décide de parler A Harry.

- Qu'est-ce que tu aimes faire, Harry ?

Harry ne répond rien, et se cache encore plus dans le cou de sa mère.

- Il aime faire des pâtisseries, répond-elle. Et qu'on lui fasse la lecture. Il aime les choses calmes.

- D'accord, et qu'est-ce que tu n'aimes pas, Harry ?

Harry se cache encore plus, chouinant de peur.

- Tout, répond son père

Sa mère le regarde d'un mauvais œil, puis le corrige.

- Il a peur de beaucoup de choses, surtout des gens. Il n'aime pas qu'on s'adresse à lui. Il n'aime pas les choses rapides et vives. Il n'aime pas le sport. Il n'aime pas bouger. Il n'aime pas qu'on le touche.

- Et est-ce qu'il parle ?

- Et il n'aime pas parler, complète-t-elle

- D'accord. Harry a sans aucun doute une forme d'autisme, mais je ne sais pas encore laquelle. Quoiqu'il en soit, si vous souhaitez qu'il soit soigné ici, il sera parfaitement à sa place.

- Qu'est-ce que vous prévoyez comme activité pour lui ? demande le père

La psychiatre ouvre enfin la bouche. C'est son rôle à elle d'attribuer les activités, mais elle travaille étroitement avec l'infirmière.

- Dans un premier temps, on pourrait le mettre en art thérapie, pour qu'il crée en étant dans un atmosphère calme et apaisante. Je le mettrais aussi en groupe de relaxation, ça me parait très important. J'aimerais le mettre en psychomotricité aussi, pour qu'il apprenne à être plus en accord avec son corps. Le problème d'Harry, c'est qu'il n'arrive pas à synchroniser son corps avec sa pensée. C'est pour ça qu'il tombe et qu'il est maladroit. J'aimerais lui laisser aussi beaucoup de temps libre pour observer sa façon de s'occuper, et son aisance avec les autres enfants.

- Son aisance, dit son père. Il va les fuir.

La mère le foudroie du regard, et il hausse les épaules. Elle n'aime pas avoir l'impression qu'on dénigre son fils, mais lui, il pense qu'il faut dire la vérité devant les personnes qui vont le soigner.

- Il fera un peu de sport pour rester en forme, dit l'infirmière. Mais on le mettra dans un petit groupe, avec des enfants comme lui qui n'aiment pas ça non plus. Ça ne sera pas grand-chose, juste les faire bouger un peu.

- D'accord, dit la mère

- Je le mets aussi dans le groupe « contes et histoires », il devrait aimer, reprend la psychologue. Une infirmière lira des histoires aux enfants, ça me semble parfait pour lui.

- Oui, il adore ça.

- On va aussi lui faire des tests de QI et autres, et un test pour évaluer son niveau de scolarité, afin de le mettre dans le bon groupe pour ce qui est des cours.

- D'accord.

Après avoir parlé des activités et de l'emploi du temps, ainsi que du règlement, et de toutes les choses importantes, le directeur termine par son explication habituelle concernant les engagements et espérances du centre par rapport aux soins, et les limites médicales concernant l'autisme, qui ne se guérit pas. Les parents signent, heureux et soulagés qu'on soulage enfin leur fils de ses maux, et une infirmière les prend en charge pour procéder à l'admission.

Harry reste collé à sa mère tout le long du trajet, y compris dans l'ascenseur, où il a serré tellement fort ses vêtements qu'il a presque failli les trouer. Son père finit par le prendre dans ses bras, et Harry pose la tête dans son cou, silencieux et relativement apaisé, suçant son pouce comme un enfant. Alors qu'ils parcourent les couloirs, il voit un petit blond aux yeux bleus qui joue dans la salle commune. Mais il quitte bien vite son champ de vision, et, bientôt, le voilà dans une chambre.

L'infirmière pose l'uniforme sur le lit, et les invite à entrer.

- Tu seras dans cette chambre pour le début de ton séjour, explique-t-elle alors que les parents regardent autour d'eux et découvrent avec un peu d'appréhension la chambre vide et sécurisée. C'est vide, mais ça ne durera pas longtemps, et tu seras tout seul. C'est juste le temps qu'on t'observe et qu'on voie si tu es dangereux pour toi-même. Tu comprends ? Et si tu es bien sage, non seulement tu auras une chambre plus jolie, mais tu pourras ramener tes jouets et tes affaires.

Elle lui sourit, et lui parle gentiment, mais Harry reste agrippé à son père et refuse de la regarder directement.

- Moi c'est Axelle, se présente-t-elle aux parents. Je suis la psychomotricienne, mais exceptionnellement aujourd'hui je fais aussi le rôle des infirmières. J'anime le groupe de psychomotricité, et je co-anime le théâtre et les jeux. Quelque chose me dit qu'on va se voir souvent ! dit-elle à Harry en souriant

- Oui, il est en psychomotricité, dit sa mère

- Je le savais, dit Axelle visiblement fière d'avoir deviné. J'ai l'œil pour ça ! Oh, il est choupinou votre fils, je suis sûre qu'il est sage comme une image ?

- Euh... Oui, comment vous savez ?

Elle hausse les épaules en souriant.

- Je vais aller accueillir le prochain enfant. Vous pouvez rester avec lui jusqu'à l'heure du repas. Dans la chambre d'à côté, c'est un petit garçon qui a le même âge qu'Harry et qui s'appelle Niall, je crois qu'il est dans la salle commune, s'ils veulent faire connaissance.

Elle leur sourit et les salue, puis elle disparait.

- Tu as entendu ça mon bébé ? dit sa mère en lui caressant les joues. Tu peux aller te faire un ami.

Harry la regarde à la fois blasé et horrifié. Blasé parce qu'au fond, même s'il n'a jamais l'impression de comprendre grand-chose à la vie, s'il y a bien une chose qu'il a comprise, c'est qu'il n'aurai jamais d'amis. Horrifié parce que, pour ne serait-ce que penser à se faire un ami, il faut initier un contact avec ledit ami. Et ça... C'est hors de question.

- Tu veux qu'on aille jouer mon grand ? propose son père

Harry fait une moue pensive en réfléchissant.

- Je vais te lire une histoire, décide sa mère

Ils partent dans la salle commune, et le père s'assoit sur un fauteuil avec Harry sur ses genoux, pendant que la mère parcourt les livres. Ils disent poliment bonjour à Niall et ses parents, puis, elle s'assoit à côté de son mari et son fils, et commence à lire l'histoire, doucement, en laissant à Harry le temps de regarder toutes les images. Et avec Harry, ça prend du temps parfois. Il n'est jamais pressé de rien.

Soudainement, elle sent quelque chose contre elle de l'autre côté, et lorsqu'elle tourne la tête, elle tombe nez-à-nez avec un blondinet qui se penche sur le livre pour le regarder.

- Niall est très curieux, explique sa mère

- Oh. Il peut écouter l'histoire, dit gentiment la mère d'Harry

Elle reprend sa lecture, un peu perturbée par l'arrivée de Niall, qui touche à tous les dessins essaie de tourner les pages, mais elle reste patiente et parvient à le calmer, en s'adressant à lui, lui demandant son avis ou lui posant des questions. Même si Niall ne répond pas, maintenant qu'il est inclus dans l'activité, il est beaucoup plus calme et concentré.

La maman de Niall est vraiment surprise qu'une inconnue ait non seulement gardé son calme avec lui, mais en plus, réussi à le ralentir. Mais la maman d'Harry, elle a toujours été douce, et puis, elle sait ce que c'est d'avoir un enfant autiste. Même si, à vrai dire, il semble que Niall et Harry ne souffrent pas de la même forme de ce mal.

Niall étant moins intrusif, Harry ose à nouveau poser les doigts sur les dessins, et sa maman lui laisse tout le temps qu'il veut pour le faire. Parfois il la regarde, comme pour lui poser une question, mais sans prononcer le moindre mot. C'est toujours comme ça avec Harry. Il sait parler, mais il ne le fait qu'en cas d'extrême nécessité, c'est-à-dire jamais. La dernière fois qu'elle a entendu le soin de sa voix remonte à ses 6 ans... Et il en a 11 maintenant. Alors parfois, avec un peu de peur et de regret, elle se dit que peut-être il a oublié comment parler, et peut-être, cette dernière parole prononcée était réellement la dernière. Peut-être qu'elle ne l'entendra plus jamais.

Et qu'est-ce qu'elle lui manque, la voix d'Harry. Une voix douce et lente. Sa voix à lui. La voix de son bébé.

Elle a parfois envie de pleurer quand elle y pense. Que son fils ne grandit pas vraiment. Mais elle a vraiment l'espoir que ce centre change les choses. Si quelqu'un peut aider Harry, cette personne se trouve forcément ici.

Subitement, une petite tornade blonde se rue hors de la salle.

- Niall ! se précipite sa mère avant de lui courir après, suivie par son père

Une fois toute la famille hors de vue, le père d'Harry se tourne vers sa mère.

- Ce petit, ça doit pas être du gâteau tous les jours.

- Il est plein d'énergie, approuve sa mère. Tout le contraire du nôtre.

Elle sourit et embrasse son fils dans les cheveux, puis reprend la lecture de l'histoire.

Une fois le livre fini, Harry se blottit contre sa maman, et lui fait un gros câlin. C'est l'une des choses dont Anne est le plus heureuse. Beaucoup de parents d'autistes souffrent de n'avoir aucun contact avec leur enfant. Le sien, il est toujours collé à elle comme une ventouse. Et c'est son petit bébé, ça la soulage de le sentir contre elle, de savoir qu'il l'aime, même s'il ne lui parle pas, même s'il est à moitié ailleurs la plupart du temps. Et ça lui brise le cœur de savoir que pour le soigner, elle va devoir s'en séparer. C'est ce qu'elle redoute le plus. La première nuit sans Harry. Sans se réveiller et se lever pour vérifier qu'il ne manque de rien et qu'il n'a pas eu de problème. Elle sait qu'elle va se lever cette nuit, et trouver la chambre vide. Elle sait qu'elle va probablement pleurer, aussi. Mais elle sait qu'elle fait ce qui est bon pour lui.

Elle a tellement envie de pleurer, mais elle ne peut pas. Harry est comme une éponge, il absorbe toutes les émotions, même s'il ne les comprend pas toujours. Elle ne veut pas l'inquiéter, alors elle doit lui sourire et lui montrer des émotions positives. Mais, son chagrin est tel, que timidement, délicatement, elle pose les mains autour de lui et le resserre contre elle. Elle n'ose jamais, parce qu'elle a peur de le brusquer, de lui faire peur, de lui faire mal. C'est arrivé quelques fois qu'Harry la repousse brusquement et s'enfuie, et maintenant, elle a toujours peur que ça se reproduise. Mais cette fois, soulagée, elle constate qu'il ne bouge pas.

Elle regarde son mari, heureuse, et il lui sourit en retour, avec la même lueur dans le regard, comme si c'était la première ligne d'une nouvelle histoire qui s'écrivait. Le premier pas vers la guérison d'Harry. Même si ça ne sera qu'une guérison partielle. Il va aller mieux, et c'est tout ce qui compte. 

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