( corrigé )

Minho n'avait pas l'habitude de dormir hors de chez lui, encore moins sans sa peluche pour s'endormir. Il passa de longues minutes à tourner encore et encore, ne se sentant pas à l'aise dans cette chambre aussi froide que celle du brun.

Alors qu'il venait de trouver la bonne position, et qu'il avait arrêté de fixer l'ombre de l'extérieur qui se reflétait sur le mur, sa vessie le rappela à l'ordre. 

-  Ah non, pourquoi maintenant ! Toujours pareil, pensa-t-il.

Il sortit de la chambre, regardant le couloir qui ne lui inspirait pas grande confiance. Il décida d'aller vérifier que Jisung dormait correctement avant d'aller aux sanitaires, aussi peut-être car il voulait se rassurer un minimum dans cette maison inconnue. 

Alors qu'il était sur le pas de la porte, Minho entendit  des gémissements de douleur comme si quelqu'un essayait de retenir ses larmes. La porte étant également ouverte il se permit d'entrer sans frapper. La vision lui déchira le cœur, d'autant plus avec la petite lumière qu'apportait la lampe de chevet.

Il vit Jisung, de dos et sans haut, en train d'appliquer quelque-chose sur ses blessures. Minho, qui savait que le brun était assez fin, ne s'attendait pas à pouvoir presque voir les os de son dos sous tous ses hématomes. Il mit quelques secondes avant de réussir à sortir de sa torpeur.

Le roux décida de manifester sa présence en toquant légèrement à la porte.

- Jisung, est-ce que tu vas bien ?

En l'entendant, Jisung mis rapidement son pull, espérant que le plus âgé n'ait rien vu de son corps meurtri par les mauvais traitements qu'il recevait, et essuya les larmes de ses joues.
Il se tourna vers le coloré toujours dans l'encadrement de la porte. 

- Ne t'inquiètes ça va, tu peux aller dormir, dit-il, sans croiser son regard.

Minho s'approcha doucement du lit et se mit en face de Jisung.

- Regardes-moi dans les yeux et affirme-moi que tu vas bien. Tu sais, j'suis peut-être un âne quand il s'agit de voir les choses sous mes yeux, mais là je vois bien que tu souffres en silence, je t'ai observé toute la journée. 

Minho essuya la larme qui coula sur la joue du brun, en attendant que ce dernier ne parle.
Cependant, Jisung ne parla pas, mais éclata en sanglots qui déchirèrent le coeur du second.

- Je n'en peux plus, je ne supporte plus de me faire tabasser et rabaisser pour ce que je suis. Mon corps me fait souffrir par seulement physiquement, mentalement je suis au bord du gouffre. Ou déjà dans le gouffre surement, vu le carnage.
Il avait finit sa phrase entre deux sanglots.

Minho s'assied à côté du brun et le serra dans ses bras. Le plus jeune enfoui son visage dans le cou de son ami.

- Jisung écoutes moi, je te jure qu'à partir d'aujourd'hui plus personne dans cette foutue école ne te mettra la main dessus. Je viendrais te chercher pour aller en cours, Félix sera avec toi pendant les cours et le reste du temps tu seras avec nous. D'accord ? Pas un instant on te laissera seul, t'as p'têtre refuser quand Lix t'as proposer de venir avec nous, mais moi je lâche pas l'affaire au premier non, donc t'as pas le choix de toute façon. Comme ça tu n'endureras plus de douleurs physiques. Pour ce qui est du mental, c'est pareil, avec les gars on va te réapprendre à avoir confiance en toi et à t'apprécier, on trouvera comment faire.

Jisung acquiesça dans le cou de son aîné. Il le serrait comme s'il était sur le point de disparaitre.

- Au moins je serais en sécurité à l'école maintenant, j'aimerai l'être aussi en présence de mes parents, pensa-t-il. Il ne préférait pas dire à Minho qu'une partie de ses blessures ont été faites par la main de son père et les paroles de sa mère.

Quelques minutes passèrent, l'un serrant l'autre, dans le silence.

- Dis Minho, tu veux bien dormir avec moi s'il te plaît ? Si ça ne te dérange pas, murmura Jisung, toujours dans les bras du plus âgé.

- Pas de soucis, laisse-moi juste aller aux toilettes, avant que je ne décède à force de me retenir.  Le brun rigola. Mais avant de dormir, laisse-moi appliquer la crème apaisante dans ton dos, je suppose que c'est ce que te mettais sur ton abdomen avant que j'arrive.

Jisung hésita un instant, mais il avait vraiment mal et savait que Minho n'était pas là pour se moquer. 

- C'est d'accord, de toute façon je ne suis pas contorsionniste.

Minho se détacha du plus jeune et sorti un instant.
En revenant Jisung n'avait pas bougé de place, toujours face à la fenêtre, assis au bord de son lit. Minho se mit sur le lit, derrière le brun.

- Jisung, il faut que tu retire ton pull pour que j'applique la crème.

Le brun voulu disparaître à cet instant. Il souffla, hocha la tête et retira son pull tout en cachant son torse, même si Minho ne pouvait le voir.

Ce dernier pris de la crème dans une main et la réchauffa, avant de l'appliquer le plus doucement possible. Jisung se contracta lorsque la main de Minho toucha sa peau, peu habitué aux contacts physiques doux et non violents. Minho, lui, brûlait intérieurement de rage. Pourquoi Jisung subissait-il tant de violences à cause d'un faux ami et de mauvaises personnes ?

L'aîné s'appliqua du mieux qu'il pu pour ne pas appuyer trop fort sur les hématomes.

- J'ai fini, tu peux te rhabiller, dit-il en se retournant.

- Merci beaucoup, dit le brun après avoir remis son pull.

Minho lui sourit et se mit sous la couette, il ouvrit les bras pour inviter le plus jeune à le rejoindre. Jisung se blottit, encore une fois, dans les bras de son ami qui comme ce matin lui caressait les cheveux, chose qui apaisa rapidement le plus jeune.

- Bonne nuit, dit Minho en embrassant le plus jeune sur le sommet de la tête.

- Bonne nuit Minho, dit Jisung qui, déjà somnolent, n'avait pas fait attention au dernier geste de son aîné.