chapitre 32
Jisung s'étouffa avec sa gorgée de chocolat et Minho avait les yeux écarquillés. Il ne savait pas s' il devait être honnête ou attendre que Jisung parle.
- Vous n'êtes pas obligés de répondre pour le moment, sachez juste que l'on vous aimera toujours de la même façon, dit Mina.
Le cerveau du bleuté tournait à plein régime. Il savait que Minho attendait juste son approbation pour répondre à la positive.
Il serra plus fortement la main de Minho et réfléchit quelques minutes
- Foutu pour foutu, se dit-il, avant de prendre la parole de lui même.
- Et bien, j'avais horriblement peur de vous l'annoncer, mais hum . . . Il regarda Minho pour qu'il finisse la phrase.
- On est ensemble, lâche le violet, qui ne s'attendait pas à ce que cela se passe ainsi.
- Haha je le savais, j'ai gagné chéri ! dit Mina.
- Oui, t'as toujours raison, c'est pas juste.
- De quoi vous parlez ? demanda Minho, perdu face à la réaction de ses parents.
- Avec ton père, on avait chacun notre avis sur combien de temps vous alliez mettre avant d'enfin ouvrir les yeux.
- Mais quels parents pensent comme ça ? dit Minho. Comment vous saviez que ça arriverait ?
- Minho, on est tes parents quand même. On te connaît assez pour voir que tu n'as pas le même comportement avec Jisung qu'avec les autres.
Jisung était totalement perdu devant cette scène. Elle lui paraissait surréaliste, ayant vécu avec des parents éprouvant un dégout profond pour l'homo-romantisme, savoir que les parents de Minho avaient déjà prévus qu'ils se mettraient ensemble et estimé le temps qu'il leur faudrait, était au dessus de ce qu'il pouvait s'imaginer venant de parents.
- Excusez-moi, mais j'aimerai savoir combien de temps vous pensiez que l'on tiendrait ? demanda le bleuté, qui était curieux, malgré l'incongruité de la scène.
Minho pouffa dans le cou de Jisung, ne s'attendant pas à ce que ce dernier ose demander.
- Mina avait dit peut-être deux mois grand maximum, et moi j'étais plus sur six mois, m'étant laissé une marge. Finalement, en deux mois vous avez fini par ouvrir les yeux.
- On s'est aussi posé la question de qui le dirait en premier.
- Et vous pensiez auquel ? demanda le violet.
- Toi, répondirent, de concert, les parents.
Ce fut au tour de Jisung de réprimer un éclat de rire.
- Hein ! Comment ça ! Je suis aussi prévisible ?
- Légèrement on va dire.
- Ah bah là c'est le pompon ! Si même mes parents comprennent mieux mon propre comportement que moi même, j'abandonne.
- C'est surtout qu'on est aussi passé par là à un moment de notre vie. ça fait partie de l'ordre naturel des choses, on se questionne sur qui on est et ce que l'on ressent. Parfois, même si c'est évident, et bien on préfère se voiler la face plutôt que d'affronter la vérité, qui pourrait ne pas correspondre à ce que l'on attend de nous ou des autres, lui répondit sa mère.
- C'est normal de ne pas vouloir dire tout ce qui se passe dans sa tête et d'avoir des doutes. Je suis sûr que c'est ce que tu as ressenti Jisung.
Ce dernier ne s'attendait pas à ce que les parents de Minho le mette en exemple sur ce sujet.
- On peut dire ça oui. Que se soit au sujet de ce que je ressens pour Minho ou le fait d'avoir compris que je suis attiré par les garçons, à chaque fois j'ai peur du jugement des autres.
Au début, j'ai préféré faire comme si de rien été, j'ai nié l'évidence alors que c'était flagrant dans mon esprit et quand j'ai fini par l'avouer à des personnes de confiances, ces dernières m'ont détruites. C'est pour cela que je ne voulais pas faire le premier pas avec Minho, j'avais peur, non pas du refus, mais du jugement.
Jisung avait parlé très rapidement; comme pour lâcher ce poids qui est en lui. Minho était surpris de la facilité que Jisung avait de parler avec ses parents, alors que la veille il était tétanisé à l'idée de leur dire quoi que ce soit.
- Même si Minho n'aurai pas eu de sentiments pour toi, il ne t'aurai certainement pas jugé et évité, dit le père.
- Je te l'ai déjà dit, jamais je ne jugerai quelqu'un sur ce qu'il est ou sur ce qu'il ressent. On est tous humains, les sentiments, les émotions, se sont des choses qui ne se contrôlent pas, moi le premier je n'y comprend pas grand chose... La pire des choses à faire c'est les contenir et de les nier, ça détruit de l'intérieur à petit feu. Je ne veux pas que tu te sente mal parce que tu retiens tes pensées.
Les parents de Minho regardèrent leur fils avec une certaine fierté. Ils savaient plus que parfaitement que leur fils avait un problème avec la gestion des sentiments et avec le fait de comprendre ce qu'il se passe dans sa propre tête. Mais, de voir à quel point il était compréhensif et essayait toujours de rendre les personnes autour de lui un minimum heureuses et en confiance avec elle-même, les confortaient dans le fait que Jisung était peut-être la meilleure chose qui soit arrivée dans la vie de leur fils.
Ce qui les marquaient aussi, c'est le fait que, pendant que le violet parlait, Jisung ne le lâchait pas du regard une seconde, comme si il n'y avait que lui qui comptait.
Ils en étaient persuadés, ces deux-là, ça n'allait pas être une simple relation d'adolescence, comme on en voit tout le temps, et qui ne durera que quelque mois. Eux étaient fait pour être ensembles, pour toujours, ils arrivaient à compléter ce qu'il manque à l'autre.
Jisung se contenta d'une approbation silencieuse aux paroles de Minho.
- Il faut fêter votre nouvelle relation, dit Mina en brisant le silence qui s'était installé. Minho qui c'était enfin assis reposa la tasse qu'il allait porter à ses lèvres tout comme Jisung,
- Il n'y a pas a faire cela Madame Lee, dit Jisung, ne voulant pas déranger.
- Déjà, il faut que tu arrêtes de m'appeler Madame Lee, j'ai l'impression que l'on parle de ma mère, rit-elle. Deuxièmement, c'est important pour moi de vous montrer que vous aurez toujours notre soutien dans tout ce que vous entreprendrez ensemble.
- Ce soir on va au restaurant, dit le père. J'vais appeler Innie, pour qu'il rentre plus tôt de chez Seugmin.
Jisung n'ajouta rien, sachant que, même en contestant, les parents de Minho auraient toujours le dernier mot.
- ça fait longtemps que l'on n'a pas mangé dehors tous ensemble, ça va être super, dit Minho, heureux de la tournure que prenait les choses.
Ses parents avaient acceptés à cent pourcents ce qu'ils leur avaient annoncés, Jisung semblait beaucoup moins stressé que la veille et était heureux tout comme lui même. Il ne restait plus qu'à voir la réaction de Félix et Hyunjin, le lendemain, cela risquait d'être un nouveau moment glorieux.
***
La journée se passa tranquillement. Les garçons faisant leurs devoirs dans leurs chambres respectives, ayant chacun plusieurs contrôles la semaine qui arrivait.
Vers seize heure on frappa à la porte de Jisung :
- Entrez, dit-il, assis face à son bureau.
Jeongin entra donc en souriant à Jisung.
- Salut Innie, tu viens de rentrer ?
- Oui, à l'instant.
- C'était bien chez Seugmin?
- Oui on c'est pas mal amusé, en plus Bin était là.
- C'est bien Changbin hein, le copain de Seungmin ? Demanda-t-il, pour être certain qu'il ne mélangeait pas les prénoms.
- Oui c'est lui, comment tu sais ?
- Il me l'a dit à la fête chez Hyunjin.
- Ah je vois.
- Sinon, tu voulais me parler ? J'imagine, sinon tu ne serais pas directement venus me voir.
- Oui, dit-il en avançant vers Jisung, avant de le prendre dans ses bras. Jisung fut surpris par son geste. J'voulais juste te dire que j'étais content pour toi et Minho, sache que tu auras toujours mon soutiens pour tout et n'importe quoi.
- Merci Innie, tu es vraiment un frère pour moi.
- Pour moi aussi tu le sais bien. Je voulais aussi te dire, dit-il en s'écartant de Jisung pour le regarder dans les yeux. Prends soin de Minho s'il te plaît. C'est bizarre dit comme ça, parce que je sais bien que tu es une superbe personne et que ça crève les yeux que tu l'aimes, au moins depuis que tu vis ici. Mais, Minho est quelqu'un qui n'aime pas montrer ses états d'âme et préfère les étouffer en silence, quitte à ce que ses sentiments le consume et jouent sur son moral. Je veux juste que tu l'aide à s'ouvrir un peu, même si ce n'est qu'avec toi; au moins qu'il puisse parler de ce qu'il ressent.
- Tu n'as pas à t'en faire. Je lui ai déjà dis quelque chose de ce genre hier, sur le fait que l'on est deux et qu'il peut tout me dire.
- J'en doute, pas venant de toi. 'Puis, j'ai déjà prévenue Minho que, s'il faisait un seul pas de travers avec toi, il finirait six pied sous terre. Jisung rigola face à l'air sérieux de son cadet, ce dernier le suivit dans son fou rire. En fait Jisung, tu devrais faire gaffe à ça, dit-il en pointant du doigt son cou.
- De quoi ?
- Le maquillage est parti. Woy, la marque est super sombre! A ces mots, Jisung rougit furieusement en plaquant la main sur la marque.
- Et merde, je vais aller mourir c'est mieux.
- Mais ce n'est rien Sung, fais juste gaffe à bien faire tenir le fond de teint. N'oublies pas qu'on sort avec les parents dans pas longtemps, si tu veux je t'aide.
- Tu dis ça parce que tu veux me maquiller surtout, avoues.
- Bah oui ! C'est de ta faute aussi, avec ton visage parfait, j'peux faire n'importe quel maquillage, tu seras toujours sublime.
- Pas vraiment non, c'est surtout que tu te maquilles super bien, mais j'accepte pour ce soir.
- Super ! Tu vas t'habiller et je vais chercher tout ce qu'il me faut alors, dit le bleuté en sortant de la pièce, excité à l'idée de maquiller son modèle préféré.
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