Mon silence, si lourd et si profond. Ton silence calme mais si tourmenté... Je haïs nos silences.

Tu me jette un regard et tu détournes les yeux; aussitôt. Je me haïs. Je me déteste pour ne rien dire. Mes lèvres closes ne pourront elles jamais apaiser ce lourd soupir qui résonne à mes oreilles ? Ton lourd soupir...

Mes lèvres ...l'ouverture de ma pensée. Elles s'entrouvrent, une seconde. Je veux y arriver, je vais y arriver. Nos regards se croisent, un sourire sincère mais si triste sur ton visage et j'abandonne, les lèvres collées, aucun son n'en sortira ...encore une fois.

Je me haïs. Je me haïs pour tout ce je j'aimerais te dire et que tu ne sauras jamais. Pour tous ces mots enfouis au plus profond de mon être mais qui ne pourront paraître.

J'ai mal pour toi. Pour ce que tu dois ressentir. Pour ce lourd silence dans lequel je te noie.

J'ai peur pour moi. Pour ce que tu dois pensser. L'ennuie mortel... tu soupir.
Ennuyeuse... c'est ce que tu pense non ?Inintéressante sûrement ? Banale, fade... ou... insignifiante ?

Ce soir je pleurerais. Je verserais autant de larmes que de mots oubliés au fond de ma pensée. Des sanglots feront vibrer mon corps, l'envie de hurler me brûlera la gorge. Mais rien, je le sais... rien, encore ce soir ne franchira le pas de ma pensée. Je me haïs.