Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

1. Le naufragé

"A la mort d'Alexandre le Grand en 323 avant Jésus-Christ, ses sept généraux se font la guerre pour se partager son empire et le divisent en grands royaumes sur lesquels leurs descendants règnent... au mépris des accords de Babylone."



50 ans plus tard...



Sicile - Plage de Fontane Bianche, février- 275



Les premières lueurs de l'aube percent à travers l'épaisse couche nuageuse. Les cheveux bruns d'Alicante viennent chatouiller son long nez aquilin. Il regarde l'horizon se dévoiler à mesure que la brume se dissipe au large de la plage de Fontane Bianche. La voix de son fils le sort de sa torpeur.


ADONIS
Père, je vais voir là-bas si j'aperçois des bancs de poissons !


Adonis a 12 ans et paraît en avoir trois de plus. Il est grand pour son âge, et ses muscles se dessinent déjà sous son haut de laine. Alicante regarde son fils courir au bord de l'eau, avant de disparaître dans la brume matinale.

Le jeune garçon marche plus calmement dans la brume, quand il s'arrête subitement, ses pieds percutant quelque chose de sourd. Un énorme morceau de bois venu s'échouer à ses pieds lui barre la route. Une plaque de métal se détache du haut du bois.


ADONIS (arrachant la plaque)
"Pyrrhus 1er". Qu'est-ce que ça fait là ?


Soudain il aperçoit derrière l'énorme morceau de bois, quelque chose ressemblant à s'y méprendre à des cheveux. Il lâche la plaque sur le sable et se précipite vers l'homme gisant sur le sable. Il le retourne. Le visage de l'homme est violet et tout boursoufflé. Adonis ferme les yeux de dégout.


ALICANTE
Qu'as-tu trouvé fils ?


Son père l'a rejoint. Le garçon s'écarte du corps. Alicante s'avance et se penche vers la tête du malheureux.


ALICANTE
Il est mort.

ADONIS (choqué)
Pourquoi un tel sort père ?

ALICANTE
C'est malheureusement ainsi. Nous ne pouvons lutter contre notre destin.

ADONIS
Son destin était-il donc de mourir à un si jeune âge ? Il doit avoir à peine 20 ans.

ALICANTE
Nous mourrons tous un jour, fils. (Inspectant le corps) Ce jeune-homme était un soldat, regarde sa ceinture. Je me demande bien à quelle armée il appartenait ?

ADONIS
_Pyrrhus... Venez voir.


Adonis lui montre la plaque en métal.


ALICANTE
Un soldat de Pyrrhus échoué ici ?? Il doit sans doute venir de Syracuse.


Au même moment, une rafale de vent éloigne la brume devant eux. Leurs yeux s'agrandissent devant le spectacle : des hommes gisent sur le bord de l'eau par dizaine. Le vent continue de nettoyer le rivage, offrant un spectacle, cette fois-ci, de guerre. Des milliers de cadavres flottent sur les eaux glacées de l'hiver, certains transpercés par des lances.


ALICANTE
Par tous les dieux, mais quel effroyable carnage est-ce !!


Ils ne peuvent que constater impuissants, l'étendue des dégâts. Et elle semble ne jamais s'arrêter au fur et à mesure que le vent balaye la brume.


ADONIS
Mais enfin que s'est-il passé ici ? Vous croyez que ça a un rapport avec Syracuse père ?

ALICANTE
Je ne le pense pas. Si Syracuse avait subi un assaut de cet ampleur, nous en serions forcément informés.


Alicante longe la plage, en tournant les cadavres face contre terre.


ALICANTE
Ces hommes sont morts depuis plusieurs heures, voir depuis un ou deux jours. Leur état de décomposition est avancée.


Adonis fait une grimace à la vue de la plaie béante sur le cadavre.


ADONIS
Mais pourquoi personne n'a été informée ?

ALICANTE
Ils doivent venir d'ailleurs. Le courant les a entraînés jusqu'ici.


Alicante regarde les courants au large ramener d'autres corps vers la côte. Il est pris subitement d'un sentiment fort.


ALICANTE
Retrouvons des survivants !

ADONIS
Mais ce sont des soldats de Pyrrhus. Vous m'avez toujours dit de ne pas me mêler des guerres d'autrui.

ALICANTE
Ne comprends-tu donc pas fils ? Ce sont des hommes avant tout, des êtres humains. Peu importe leur origine. Aide-moi, veux-tu !

ADONIS
Comme vous voudrez père.

ALICANTE
Pars à droite, et moi à gauche.


Ils parcourent la grande plage en inspectant tous les cadavres, puis s'avancent dans les flots pour attraper les autres. Au bout d'une heure, ils se retrouvent vers la plaque de métal gisant elle-aussi à terre.


ADONIS
Je n'ai pas trouvé un seul survivant. Et vous ?

ALICANTE
Rien malheureusement.

ADONIS (effrayé)
Alors nous arrivons trop tard.

ALICANTE (soupirant)
Non Adonis, ils étaient déjà tous morts bien avant. Qui sait ce que le sort leur a réservé.


Un éclair frappe la mer au loin. De sombres nuages menacent le rivage.


ALICANTE
Viens fils, rentrons à présent, une tempête se prépare au loin. Elle devrait arriver d'un instant à l'autre.

ADONIS
Mais tous ces corps ?

ALICANTE
La ville de Syracuse enverra du monde pour nettoyer la plage. Leur sort ne nous appartient plus.


Ils remontent la plage de sable blanc. Un autre éclair frappe la mer au loin. Adonis se retourne et contemple la baie dévoilant une atmosphère qu'il n'avait jamais connue jusqu'ici, celle de la mort prenant possession de la plage qu'il chérit le plus au monde.

Il soupire en regardant les premiers et derniers rayons de soleil de la journée se dissiper à travers l'épais nuage noir menaçant le rivage.

Soudain quelque chose brille au loin dans les flots, l'éblouissant. Il s'arrête de marcher.


ALICANTE
Adonis, viens-tu ?

ADONIS
Attendez, il y a quelque chose là-bas.

ALICANTE
A part la mort, je ne vois pas bien ce..

ADONIS (lui coupant la parole)
Non, c'est autre chose !


Adonis dévale la plage en direction des flots. Alicante se retourne. Un autre éclair frappe la mer. De grosses gouttes de pluie commencent à déferler, explosant sur le sable. Le vent commence à prendre de la puissance, entraînant les nuages noirs vers les terres.


ALICANTE (criant)
Adonis, reviens tout de suite ici. La tempête arrive !


Mais Adonis plonge dans l'eau, au milieu des cadavres. Alicante descend lui aussi en direction du rivage en pestant.


ALICANTE
Sors de là tout de suite, tu m'entends Adonis ? Sors de là, tu risques d'attraper la mort !!


Sa voix est étouffée par le vent qui gagne toujours en intensité. La pluie commence à fondre sur la plage, perçant la brume installée de la matinée.


ALICANTE
Maudit soit ce temps et ce naufrage !


Alicante court dans l'eau et se met à nager en direction de son fils entre les cadavres, jusqu'à perdre sa trace.


ALICANTE
Adonis !!!

ADONIS
Père je suis là !!


Alicante se retourne en cherchant son fils parmi les cadavres. La pluie rebondissant sur l'eau, commence à restreindre son champ visuel.


ALICANTE
Où es-tu ?

ADONIS
Là, père !!


Alicante se dirige vers la voix, en poussant les cadavres sur son chemin.


ALICANTE (à lui-même)
Europa ne va pas être contente.

ADONIS
Père, ici, père !!! Il est en vie !!!

ALICANTE
Que dis-tu ?!


Alicante nage plus vite et rejoint Adonis stagnant devant un homme agrippé à un morceau de bois.


ADONIS
Il respire encore !!


Adonis soulève la tête du jeune homme, à peine plus âgé que lui. La pluie frappe son visage juvénile, mais aux traits sévères pour un garçon de son âge. Un gros médaillon en métal, rentre au même moment dans son haut.


ALICANTE
Aide-moi, nous allons le ramener au bord.


Ils le ramènent sous la pluie tambourinant à tout va. Les éclairs commencent à se déchaîner au-dessus de leur tête.


ALICANTE
Il faut rentrer au plus vite !


Ils déposent le jeune-homme au sable.


ALICANTE
Peut-il se réveiller ?


Adonis le secoue.


ADONIS
J'en doute. Il est inconscient.

ALICANTE
Très bien. Aide-moi à le transporter.


Ils le prennent par les épaules de chaque côté et le traînent sur le sable mouillé. Ils quittent la plage frappée par les éclairs de toute part, laissant derrière eux un cimetière en pleine mer.


ALICANTE
J'espère que nous n'allons pas le regretter.

ADONIS (dévisageant son père)
Pourquoi dites-vous cela ?

ALICANTE
Les éléments sont déchaînés. Ce n'est guère un bon présage.

ADONIS
Espérons que vous ayez tord...


De l'autre côté de la plage, une silhouette les regarde s'éloigner dans la tempête.

Plus tard, ils arrivent au sommet d'une colline, devant une petite cabane de pêcheur en bois. A l'intérieur, une ombre formée par une bougie se déplace rapidement. La porte s'ouvre. Une femme abritée sous sa cape leur fait signe d'entrer.


EUROPA
Alicante, Adonis... Enfin vous voilà !!


La femme voit le jeune-homme inconscient entre eux.


EUROPA
Qui est-ce ?

ALICANTE
Un naufragé.


Adonis et Alicante entrent et déposent le jeune garçon sur un lit de paille dans une petite pièce.


ALICANTE
Adonis, va chercher du linge sec. Vous faites la même taille.


Adonis acquièce et sort de la chambre. Europa s'avance avec une bougie qu'elle dépose au chevet du jeune garçon.


EUROPA
J'espère que tu sais ce que tu fais Alicante?!

ALICANTE (reprenant son souffle)
Il y a eu un naufrage. Des milliers de morts. Ce garçon est le seul survivant.

EUROPA
Alors raison de plus.

ALICANTE
Si les dieux lui ont épargné la vie, c'est qu'il a un dessein.

EUROPA
Les Dieux dis-tu ? Par une pareille tempête ? Ne vois-tu point l'avertissement qu'ils t'envoient ?

ALICANTE
Ce n'est qu'un jeune-homme à peine plus âgé qu'Adonis.

EUROPA
Tu amènes dans notre modeste demeure un étranger dont nous ignorons tout.

ALICANTE
C'est un soldat.

EUROPA
Un soldat ??

ALICANTE
Oui, Adonis a trouvé une plaque de métal portant l'inscription de Pyrrhus.


Un voile de terreur se lit dans les yeux d'Europa.


EUROPA
As-tu perdu la raison ? Ramener un soldat ici, et qui plus est, de Pyrrhus...

ALICANTE
Je sais ce que tu penses...

EUROPA (haussant la voix)
Oui, surtout après tout ce que tu apprends à notre fils !


Un bruit derrière elle la fait sursauter. Adonis se tient à l'entrée avec des habits secs.


ADONIS
Je... Pardon mère, je ne voulais point vous effrayer. Voici le linge père. Je pense qu'ils devraient lui aller.

ALICANTE
Merci Adonis.


Adonis pose les habits sur le meuble près de l'entrée et s'éloigne, triste. Il contemple la tempête par la fenêtre. S'il détestait bien une chose le plus au monde, bien au-delà des tempêtes et de sa plage favorite envahie par la mort, c'était de voir ses parents gronder leur colère.

Dans la petite chambre, Alicante change le bas trempé du jeune-homme.


EUROPA (revisitant le ton de sa voix)
Enfin, que comptes-tu faire de lui ?? Le rendre à Syracuse ? Tu connais le contexte politique. Pyrrhus est le roi de Syracuse, mais il n'est pas pour autant aimé par le peuple. On dit que les affaire vont très mal pour lui en Sicile. Tu vas attirer l'attention sur notre famille avec ce jeune-homme, surtout en ce moment, où les temps sont si peu sûrs ! Nous sommes des phéniciens, nous ne prenons partie pour aucune guerre, te rappelles-tu ?

ALICANTE
Je sais. Ne jamais se mêler des affaires politiques. Le vent change trop vite et on a trop fait de passer d'allier à ennemi du peuple.

EUROPA
Alors que comptes-tu faire de lui ?

ALICANTE
Nous n'allons pas le livrer à Syracuse. Je laisserais ce jeune homme décider de son sort, surtout après tout ce qu'il vient de traverser.


Europa fronce les sourcils, mécontente.


EUROPA
Et si quelqu'un apprenait ce que vous avez fait ??!

ALICANTE
Ecoute-moi, j'ai un pressentiment concernant ce jeune garçon. Nous allions partir de la plage, quand Adonis a accouru vers lui, alors qu'il était perdu au milieu des cadavres flottants sur les eaux. Le seul survivant. Quel dieu aurait permis ceci ?


Europa se calme en observant le garçon inconscient sur le lit de paille.


EUROPA
Après tout, il n'est pas encore sorti d'affaire.

ALICANTE
Voyons si les Dieux ont encore des plans pour lui.

EUROPA
Très bien. Mais s'il devait arriver quoique ce soit à notre famille, je te tiens pour l'unique responsable.


Europa sort en colère de la petite chambre basse de plafond.

Adonis la regarde partir, et entre à son tour dans la chambre pendant que son père finit par changer le garçon à la lueur de la chandelle.


ADONIS
Père, puis-je vous être d'une quelconque utilité ?

ALICANTE
Aide-moi à changer son haut.


Ils enlèvent le haut mouillé, le pendentif tombe au même moment sur le torse bombé du jeune garçon.


ALICANTE
Qu'est-ce ?

ADONIS
C'est le médaillon qui lui a sauvé la vie.


Alicante dévisage son fils, ne comprenant pas sa réflexion.


ADONIS
Les derniers rayons de soleil ont reflété son éclat sur mon visage. C'est ce qui m'a permis de l'identifier au loin, accroché à une épave de bois.


Alicante prend le gros médaillon en forme de boule,dans sa main, et fait glisser les anneaux entre ses doigts.


ALICANTE
Je n'en ai jamais vu de tels.

ADONIS
Un pendentif Molosse ? Pyrrhus est bien le roi des Molosses ?

ALICANTE
Oui, mais j'en doute. Leur civilisation n'est pas aussi raffinée. Je dirais grec, mais je n'en suis pas sûr. Je n'ai jamais vu pareil ouvrage. Ce garçon a décidément bien des secrets.

ADONIS
Pourquoi dites-vous ça père ?

ALICANTE
Regarde ses mains.


Adonis pose sa main à côté de celle du jeune-homme.


ADONIS
Ses doigts sont sains. Pas comme les miens.


Les doigts d'Adonis sont noircis par le dur travail de sa condition.


ALICANTE
Ce n'est sûrement pas quelqu'un de la campagne. Pour sûr, il n'a jamais dû toucher au travail de la terre.

ADONIS
Mais alors... qui est-il ?

ALICANTE
Ça, j'aimerais bien le savoir.


Alicante observe la flamme de la bougie se refléter sur la boule centrale du médaillon.


ALICANTE
Europa se trompe. Les Dieux se sont montrés cléments en l'épargnant.


Dehors au même moment, un éclair se divise dans le ciel en plusieurs branches formant un trident, et vient frapper l'eau dans un vacarme assourdissant.

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro