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7

L'appel du soleil avait saisi Luz et l'avait poussé à sortir dehors, pour brûler ses névroses sous l'énorme étoile qu'elle défia vainement des yeux, tout en laissant échapper un soupir de ses lèvres innocentes, entre la satisfaction de sentir le vent chaud de l'été sur sa peau bronzée, et l'agacement de ne plus avoir rien à se mettre sous la dent. Son addiction était si forte qu'elle aurait pu se remettre à la nicotine s'il fallait vraiment s'y résigner.

Ses pas s'échouaient frénétiquement contre le sol et la ville semblait lui prendre la main pour l'inciter à aller plus loin, jusqu'au coin de la rue.

Dans sa rêverie, elle ne remarqua pas tout de suite le peintre aux yeux gris qui l'observait discrètement, et qui, malgré la distance qui les séparait, était animé par une surprise si vive en la voyant qu'elle prit la jeune femme de court dès qu'elle l'aperçut.

C'était peut-être la première fois que leurs regards se croisaient ; la brune – dont les joues commençaient déjà à s'empourprer – avait passé tellement de temps à l'épier du regard que c'était à peine si elle avait réalisé qu'il existait vraiment et qu'il n'appartenait pas à un autre monde, à un tableau dans un musée.

Ses yeux gris étaient magnifiques et dévoilaient une sincérité troublante, et, tout d'un coup, Luz revenait aux idées qu'elle avait eu sur lui ; le garçon n'avait, pour elle, plus du tout l'allure d'une statue grecque. Il n'avait rien de sa pâleur et de sa froideur, tant sa peau de porcelaine avait pris une teinte plus rosée, couleur pêche, et son sourire presque timide brillait de justesse et de sentiments.

Le peintre, qui avait interrompu leur échange silencieux, se trouvait sur le trottoir d'à côté et peinait à tenir ses pinceaux et ses pots de peinture, cherchant tant bien que mal, une autre façon de porter sur une épaule ou entre ses mains, son matériel.

Luz, remarquant la gêne du garçon, s'approcha alors hésitante pour l'alléger un peu.

— On va peindre ? demanda-t-elle à quelques mètres de lui, avec une fausse assurance qui cachait le profond malaise qui la rongeait.

Le garçon rit doucement, tout autant étonné que la jeune femme, de ses trois mots qu'elle avait lâchée sans réfléchir, se trahissant elle-même.

— Comme presque tous les jours, répondit-il amusé. Enfin, j'imagine que tu connais mon planning.

Les joues de Luz rougissèrent davantage ; jamais elle n'avait été aussi embarrassée.

— J'ai été si indiscrète que ça ?

— Cramée à des kilomètres. Non, en vrai, je pensais pas te revoir.

— Comment ça ?

— Si tu voyais comment t'étais hier, t'avais des cernes profondes comme des cratères sous les yeux, tu paraissais plus sombre que ta propre ombre. Je sortais de chez moi pour aller peindre, quand je t'ai vu aller vers la station de métro, t'étais plongée dans un nuage rose de fumée, totalement dans ton monde, à se demander si t'étais pas devenue comme tous les autres passants, finalement, vides et aveugles.

La jeune femme ouvrit des yeux grandis d'étonnement. Elle se demandait, si le garçon n'était pas encore allé peindre quand elle était partie, qu'avait-elle vraiment vu ?

— Sinon, comment tu t'appelles ? demanda-t-il, changeant de sujet pour ne pas l'accabler trop longtemps.

— Luz, et toi ?

— Moi, c'est Samson.

— Samson ? répéta la brune, comme pour savourer le délice que lui procurait chaque syllabe de son prénom à ses sonorités.

Le garçon hocha la tête, un sourire aux lèvres. Ils étaient arrivés. Les couleurs des fresques paraissaient encore plus éclatantes, lorsque l'on se plaçait à la place de l'artiste, et pas en tant que spectateur comme elle l'avait toujours fait.

Samson lui tendit un pinceau, de la même marque que celui qu'elle possédait sur sa table de nuit.

— On a un soleil à terminer, souffla-t-il, en pointant du doigt une fresque représentant une colline fleurie de tulipes et de violettes, vision onirique pour le moins familière.

Au sommet de la colline, dominait un citronnier aux branches si longues qu'elles couvraient l'entièreté du paysage comme un immense dôme protégeant chaque parcelle de vie retrouvée par bonheur dans cet havre de paix. Il ne restait plus que le soleil à peindre, qui n'avait, pour l'instant, que l'allure d'un simple cercle jaune.

Le jeune peintre et son apprentie commencèrent alors leur tâche et, entre les murs si colorés qui rivalisaient avec le reste de la ville, Luz dût se rendre à l'évidence ; les couleurs étaient si magnifiques, si éclatantes, c'était impossible pour elle de se résoudre à ne voir que du rose, le reste de sa vie.

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