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6

Comme deux amoureux fusionnels, Luz et sa cigarette ne se quittaient jamais ; il n'y avait pas un moment où la jeune femme ne fumait pas, pas un moment où elle sortait de son nuage rosée pour reprendre une bouffée d'air pur mêlé de vérité et de conscience.

Le stock de dix que lui avait donné son dealer coulait à flot et sa bouche se tordait un peu plus d'inquiétude à chaque fois qu'elle fumait une nouvelle clope, se rapprochant peu à peu de la fin du sachet.

Ses doigts affamés agissaient seuls, guidés par les « Fume-moi » que semblait chuchoter la drogue auxquels la brune obéissait sans réfléchir. Elle commençait malgré elle à comprendre, sachant très bien qui elle voulait aimer vraiment, pas un vulgaire morceau de papier, une étincelle et quelques fleurs ; malgré cela, l'envie était insoutenable.

Cette nuit, la jeune femme dormit une heure à peine, réveillée en sursaut par des fourmillements atroces dans ses iris, l'horrible impression que quelqu'un lui lançait des poignées de sable dans les yeux. Cependant, aussi étrange que cela puisse paraître, Luz refuma une cigarette, histoire de calmer la douleur insupportable ; jusqu'à la fin du jeu, jusqu'à ce qu'il n'en reste plus une seule à l'intérieur du sachet.

La brune était donc là, quelques  heures plus tard, recroquevillée entre ses draps blancs, à se demander ce qu'allait dire son dealer et s'il allait accepter de lui vendre de nouvelles cigarettes ; elle en avait tout de même consommé une bonne dizaine en quelques heures.

Elle prit son téléphone posé sur sa table de nuit, entre le pinceau dont la peinture verte au bout commençait déjà à s'écailler et le portrait de la femme, et se risqua à composer le numéro du garçon dont elle ne connaissait même pas le prénom – ce qui était peut-être préférable pour un dealer. « Tu ne connais pas non plus celui du garçon que tu es sensée aimer » se dit-elle, un brin penaude.

Une voix de l'autre côté du fil se fit entendre, sortant Luz de ses pensées.

— Encore toi ? s'enquit l'adolescent qui parlait à toute vitesse, comme à son habitude. Ne me dis pas que tu as terminé le sachet d'hier ?

Elle soupira, tandis que ses joues s'enflammaient à vue d'œil. C'était juste son dealer, pourquoi s'embêtait-il à lui faire la morale à chaque fois ? Il pouvait se contenter d'accepter, vu la somme d'argent qu'il gagnait en les lui vendant. Il n'avait qu'à venir et rentrer aussitôt chez lui, comme si de rien n'était.

Luz hocha la tête, oubliant qu'il ne pouvait pas la voir, ce qui n'était pas si mal vu la teinte pourpre qu'avaient prises ses joues.

— Tu sais que je ne peux pas te donner d'autres clopes ! s'exclama le garçon qui avait facilement deviné la réponse à sa question, au vu des longues secondes silencieuses qui l'avaient suivi.

— Qu'est-ce que ça te coûte ? Tu ne perdras rien, tu gagneras même tout si tu continues à m'en procurer.

— Tu as de la chance d'être tombée sur moi, plaisanta-t-il. Il faut que tu comprennes que je n'ai pas du tout envie qu'une cliente comme toi perde sa vision des couleurs et que ça se retourne contre moi.

Sans attendre une minute de plus, Luz lui raccrocha au nez, trop énervée pour rester cordiale. De toute façon, bloqué dans son égoïsme, le dealer ne lui était plus d'aucune utilité.

Une idée derrière la tête, elle se dirigea vers sa porte d'entrée, enfilant difficilement ses sandales en même temps qu'elle marchait.

Il était quinze heures et la jeune femme sortit au soleil, essayant tant bien que mal de s'accoutumer à la lumière du jour. Elle remarquait à peine le vol délicat des oiseaux, poésie si rare à trouver dans un monde comme celui-ci. Luz vivait au gré du souvenir des effluves hypnotisantes qu'elle suivait comme une automate, jusqu'à arriver toute seule à sa station de métro.

Elle aurait donné n'importe quoi pour pouvoir refumer sa drogue préférée et, elle le sentait, il fallait qu'elle revienne à sa station habituelle, la station où elle avait rencontré le vieillard qui lui avait fait découvrir ces cigarettes. Après tout, peut-être qu'il l'attendait encore avec une boîte pleine à lui offrir, il était la clé de son histoire, il se devait d'être là.

La jeune femme monta dans le métro, c'était la énième fois qu'elle allait vers cette station, mais la première fois qu'elle ne s'y rendait pas pour voir le garçon qu'elle aimait.

Une fois arrivée, Luz fouilla dans tous les recoins ; du sol sale au plafond douteux, mais elle avait beau chercher, rien à faire ; le vieil homme était introuvable.

Elle s'écroula sur le lieu de leur rencontre, comme tous les espoirs qu'elle s'était façonnée, tous tombés à l'eau.

Par terre, il ne restait plus que la canne dorée et des dizaines et dizaines de mégots de cigarettes d'où sortaient les fleurs multicolores ; comme si c'était la fumée rose qui avait avalé le squelette de l'homme, en même temps que son souvenir.

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