~~~ MATTHIEU ~~~

Ça fait déjà deux semaines que je suis allé à la piscine avec Darius, Marie et Pablo. D'ailleurs, je suis de plus en plus souvent avec Darius. Il me rappelle vraiment quelqu'un, mais alors qui... J'ai beau me creuser la tête, je ne m'en rappelle pas.

Pablo nous a invités à une soirée chez lui. Il a d'ailleurs invité tous les secondes, et moi. Je crois que je vais me sentir un peu seul. Il fête sa soirée dans la maison de ses grands-parents, parce qu'ils sont partis en vacances pendant un mois.

Je stresse, parce que c'est la première fois que je suis invité à une soirée. Bon, il y aura Darius, Marie, Pablo et Eva... mais quand même. Je ne sais pas, j'ai un mauvais pressentiment. En plus, la soirée, c'est ce soir.

Je sors de mes pensées en entendant la cloche résonner. Je range mes affaires et je sors de la classe. Quand Margaux n'est pas là, je m'ennuie ! Je déteste quand elle est malade.

Je descends les escaliers jusqu'au casier où je range mes affaires, quand j'entends Eva m'appeler. Je la reconnais à sa voix de crécelle. Ce n'est pas méchant, mais si elle crie, je pense que les vitres vont toutes exploser en même temps.

- Coucou Matthieu !, s'exclame-t-elle, ça va ?

Je sors mon téléphone, et lui réponds par mémo, comme d'habitude.

- Oui, ça va. Je stresse un peu pour ce soir, mais bon...

- Mais non, ne stresse pas ! Tu vas voir, on va s'amuser !

- J'espère que t'as raison !

- Mais oui ! Tu veux bien être mon cavalier ?, me demande-t-elle en souriant de toutes ses dents.

Je fais la moue et lui réponds négativement.

- Quoi ?, s'étonne-t-elle, mais pourquoi ?

- J'ai déjà dit oui à Darius. Désolé !

- VOUS SORTEZ ENSEMBLE ?!, hurle-t-elle, ce qui me fait grimacer.

- Non, non... Pourquoi ?

- Ah, tu m'as fait peur... Bon, j'y vais ! À ce soir mon Matthieu !

Je lui fais un petit coucou de la main quand elle s'éloigne. Je crois que je vais devenir aussi sourd que muet si elle me crie dessus encore une fois. Je range mes affaires dans le casier et vais dans la cour, où je rejoins Darius. Il est assis tout seul sur un banc, et il lit un livre. Quand j'arrive près de lui, je me racle la gorge pour qu'il me remarque.

- Hum ?, fait-il en sortant en de sa lecture, Matthieu ! Ça va ?

- Oui et toi ?

- Dès que t'es là, ça va !, me dit-il en souriant, t'es toujours ok pour ce soir, hein ?

- Oui ! Je vais chez Marie et tu viens nous chercher avec Pablo ?

- C'est ça ! On vient vers dix-huit heures, alors soyez à l'heure !

- T'inquiète pas, on sera prêts !

Enfin, je dis ça, mais je n'en pense pas un mot. Je suis pire qu'une fille de ce côté-là. Je m'assois à côté de Darius, et regarde le livre qu'il lit.

- Hum ?, je fais un petit bruit, pour qu'il me regarde.

- Hein ?

- Tu lis quoi ?

- Amour interdit, me répond-il.

- C'est bien ?

- Ouais, ça va.

- Tu me racontes l'histoire ?

Il soupire, puis referme son livre.

- Alors en fait, c'est l'histoire de Gabriel, un archange, qui est tombé amoureux d'un humain, mais Dieu n'était pas d'accord, alors il lui a interdit de revoir cet humain.

- C'est horrible ! Pourquoi il ne veut pas qu'il lui parle ?

- Parce que la loi des anges dit qu'ils ne doivent pas avoir de relation avec un mortel, sinon Dieu leur retire leur immortalité, blablabla..., il finit sa phrase en mimant quelqu'un qui parle avec sa main, ce qui me fait pouffer. Il est trop marrant.

- C'est triste... Et après, il se passe quoi ?

- J'ai pas encore lu la suite, désolé. J'en suis qu'au début.

Je ne le voyais pas lire ce genre de livre. Les livres romantiques, j'adore ça, mais je croyais être le seul garçon à en lire. Ça me rassure de ne pas être anormal sur tout. Je reste avec lui jusqu'à la fin de la récréation, parce que j'adore sa présence. Même si on parle pas tout le temps ensemble, être avec lui, ça m'apaise. Je ne sais pas pourquoi.

À la fin de la journée, je me dépêche d'aller chez Marie. J'y suis déjà allé ce matin, pour déposer toutes mes affaires. Je me douche et mets mes plus beaux vêtements : un jean noir moulant, une chemise blanche à manches longues et des baskets blanches. Je me coiffe, et me mets de la crème ainsi que du parfum. Une fois prêt, je sors de la salle de bain pour laisser la place à Marie.

- Bah, enfin !, s'exclame-t-elle, ça fait déjà plus d'une heure que t'es là-dedans !

- Bah, faut prendre son temps pour être beau !, je lui écris.

- J'avoue que t'es trop beau comme ça. J'aurais presque envie de te sauter dessus..., m'avoue-t-elle en riant, tu t'es habillé en noir et blanc en plus ! La classe !

- T'as vu !

Marie va se préparer à son tour, et je l'attends sur son lit. Je joue à CandyCrush pendant que mon téléphone charge. Au bout d'une demi-heure, je reçois un message de Darius.

Darius : On attend depuis 5 minutes... Si vous ne vous dépêchez pas, on part sans vous ! Les parents de Pablo ne vont pas attendre indéfiniment !

Je ne prends pas la peine de lui répondre, mais vais dans la salle de bain, après en avoir eu l'accord de Marie. Je lui montre le message, et elle se dépêche de se préparer. On sort de chez elle et on entre directement dans la voiture du père de Pablo. Darius est assis à l'arrière, tandis que Pablo est à l'avant.

Je monte pour m'asseoir à côté de mon ami, au milieu, et Marie s'assoit à ma droite. Elle dit bonjour au père de Pablo, et je donne un coup de coude à Darius.

- Oh, euh..., bégaye celui-ci, Matthieu vous dit bonjour.

- Ne sois pas timide Matthieu ! Tu peux parler, je ne vais pas te manger !

- Il est muet, lui dit mon nouvel ami.

- Oh. Désolé, s'excuse le père du jeune Italien, j-je ne savais pas.

Un silence de mort règne dans la voiture. J'espère qu'ils n'habitent pas très loin. J'envoie un message à Darius pour qu'il le demande à ma place. Ce qui est chiant quand on est en voiture, c'est qu'il n'y a pas la place de parler en langage des signes.

- C'est encore loin ?, demande-t-il pour moi.

- Les grands-parents de Pablo habitent à plus d'une heure d'ici, nous explique son père.

- Ah oui, quand même !, marmonne Darius.

Pendant plus d'une heure, je reste assis à ne rien faire. Enfin, si, je regarde le paysage. C'est super beau, on est en pleine campagne. Une photo ici serait parfaite. Surtout avec un beau modèle, comme Darius. Je m'attache de plus en plus à lui, et j'ai bien peur d'être en train de tomber amoureux...

La voiture finit par se garer devant un vrai palace. C'est un manoir, et littéralement. Les murs sont blanc et gris, et il doit y avoir trois ou quatre étages au moins.

- Mes grands-parents ont gagné au loto il y a dix ans, nous raconte Pablo, du coup, ils ont acheté ça. Elle est presque aussi grande que la tienne, Dari !

- Tu forces Pab, râle Darius, je n'ai qu'un étage moi.

Le père de Pablo se dirige vers ce château, et il nous fait visiter le bâtiment. Au bout d'une dizaine de minutes, on a vu toute la maison. Quand le père du jeune Italien s'en va, Marie se tourne vers nous en souriant.

- Il y aura plus de cent cinquante personnes les gars !, s'exclame-t-elle. Vous allez pouvoir pécho !

- Moi aussi, ma belle ?, lui demande innocemment son petit ami.

- Toi, qu'une fille t'approche et elle ne reverra plus jamais la lumière du jour. Je suis du genre possessive. Hein, Matthieu ?

Darius et moi rigolons, au détriment de Pablo, qui fait semblant de bouder. J'avoue que c'était drôle, même si je n'ai pas compris l'allusion de Marie. De quoi, moi ?

- Bon, Pablo, tu prépares les trucs, lui ordonne sa copine.

- Si vous êtes venu plus tôt, c'est pour m'aider, hein !

- Nan, Matthieu et moi, on vous laisse faire. Faudrait pas qu'on se salisse avant la soirée !

- Bande de flemmards.

Je fais un clin d'œil à Darius, et monte avec Marie dans une des chambres. On doit dormir là tous les quatre, et Pablo nous a repartis en 2. Lui dort avec Marie, et moi avec Darius.

On regarde la télé jusqu'à ce que des invités commencent à arriver. Je descends avec Marie, et je cherche des gens que je connais. Malheureusement, Margaux ne peut pas venir. Vu qu'elle est en première, comme moi, elle n'a pas été invitée. J'espère qu'Eva viendra !

Un garçon me regarde mal quand je passe à côté de lui. Marie s'arrête de marcher et le toise.

- T'as un problème, toi ?, lui lance-t-elle.

- Euh, non, non, bafouille le garçon.

Elle le tchipe, puis on va dans la cuisine, où je retrouve Darius. Marie part dans la grande salle à manger avec Pablo, tandis que je rejoins mon ami, qui s'est adossé au mur, et joue sur son téléphone.

Je lui tapote l'épaule pour lui montrer que je suis là. Il lève la tête et me sourit.

- Ça va ?, me demande-t-il.

- Oui oui. Tu t'ennuies déjà ?

- Bah, on ne peut pas dire que les fêtes et moi, ça ne fait qu'un... Surtout que j'ai pas trop d'amis, m'avoue-t-il en faisant la moue.

- Ah bon ? Je croyais que t'avais plein de personnes qui te tournaient autour !, je m'étonne.

- Ah, bah, tu te trompes ! Mais je comprends les gens. Qui pourrait tourner autour de ça ?, dit-il en grimaçant, et se désignant.

- Eh oh, ne dis pas n'importe quoi ! T'es parf-..., je m'arrête net, en me rendant compte de ce que j'allais dire, et je reprends. T'es très bien ! Et puis au moins, tu peux avoir des conversations avec les gens, toi.

- Dis comme ça... Mais tu sais, y a plein de gens muets.

- Ouais, c'est sûr que si j'ai un problème, ça va être pratique pour prévenir les urgences.

- Tu vois tout en noir.

- Non, je suis seulement réaliste.

Darius soupire, et sort une bière d'un des packs.

- T'en veux une ?, me propose-t-il.

- Non merci, ça va aller. Je sens que je vais dormir avec un mec bourré !

- Mais non ! T'inquiète pas, je vais pas finir "bourré", dit-il en mimant des guillemets avec ses doigts, j'en prends juste une.

- Mais oui, c'est ça ! Moi, je pense que t'es un peu trop jeune pour boire.

- Mais non ! On est au lycée, on peut s'amuser un peu !

- Oui, mais... Je te le déconseille quand même. Il ne faut pas boire.

- T'inquiète pas, j'en prendrai pas beaucoup !, il me sourit, et décapsule sa bouteille.

On discute de tout et de rien pendant un long moment. À vrai dire, je dirais pendant un peu plus deux heures. Jusqu'à ce qu'Eva ne vienne à ma rencontre.

- Coucou !, me lance-t-elle, ça va ? T'es trop beau dans cette tenue ! Je t'adore !

Je sors mon téléphone et lui envoie un message.

Moi : Merci ! Ta robe aussi n'est pas mal.

- Merci, mais personne ne peut être aussi beau que toi ! Même Harry Styles n'est pas aussi craquant !

Moi : Mdrr ! Si j'étais aussi beau qu'Harry, j'aurais tout le lycée à mes pieds !

- Oh, mais tu sais, il y a des gens qui t'aiment beaucoup au lycée ! Je connais une seconde qui craque totalement pour toi. En plus, elle est à cette soirée..., m'avoue-t-elle en rougissant. Quelle andouille, elle vient sans doute de balancer son amie.

Moi : Ah bon ? Je ne dois pas la connaître alors.

- Pourtant si, tu la connais très bien !

Je ne vois pas de qui elle parle... Et puis, de toute façon, je ne suis pas branché fille. Si encore un mec de seconde, mignon, qui sait parler en langue des signes et qui est gentil pouvait m'aimer... Là, je serais content ! Un mec comme Darius, quoi...

Eva me demande d'aller danser avec elle, mais je n'en ai pas trop envie pour l'instant. Elle part donc toute seule, et elle danse avec un seconde qui l'a invité. Je préférerais danser avec un mec. N'importe qui... J'aimerais juste me sentir apprécier pendant un moment.

Darius et moi, on reste dans la cuisine. On continue de discuter, et d'ailleurs, Darius a bu plusieurs bières. Au bout d'un moment, Marie vient à notre rencontre.

- Vous êtes encore là, vous ? Venez danser !, nous propose-t-elle.

Je prends mon portable, et lui envoie un message. Elle sort son téléphone de sa poche, et lit la notification. Darius se penche au-dessus de son épaule pour lire mon message.

Moi : Darius est bourré, je me vois mal le laisser tout seul.

- Mais non, on peut danser !, proteste-t-il, et je ne suis pas bourré ! Viens Matth, on va danser ensemble !

- Matthieu, t'as raison, il est complètement défoncé !, se moque ma meilleure amie.

Darius m'attrape par le poignet et me tire jusqu'à la piste de danse, dans l'immense salle à manger. J'entends Marie rire pendant que j'essaie de retirer ma main. Mais vu ma force, ça ne sert à rien.

Il y a quelques personnes dans le même état que Darius, mais pas autant que je ne l'avais imaginé. Pablo fait office de DJ, et pour mon plus grand malheur, il me voit avec Darius. Il prend son micro et, avec toute la gentillesse du monde, nous offre un slow.

- Un petit slow pour de grands couples !

Il met une musique très romantique, et beaucoup de couples vont danser sur la piste.

- Viens, on va danser tous les deux !, s'exclame Darius.

- Mais on est pas en couple...

- Pas encore !

- Mais... QUOI ?! Qu'est-ce que tu...

- Tais-toi et danse avec moi !, me coupe-t-il.

Il me prend par les hanches et colle nos bassins. Je pousse un petit cri de surprise et essaye de me retirer de son emprise, mais il ne me lâche pas.

- On vient à peine de commencer, ne pars pas déjà. Depuis le temps que je voulais être aussi proche de toi...

Il avance sa tête vers moi, et colle nos fronts ensemble.

- Tu sais, on se connaît depuis longtemps.

Je fronce les sourcils. Je ne peux pas lui poser de questions, vu qu'il me colle à lui, donc j'attends qu'il continue de lui-même.

- Tu ne te rappelles pas de moi, en primaire ? J'étais tout seul, dans la cour. C'était au mois de février, pendant l'année où j'ai emménagé ici. Personne n'était venu me parler, et moi, j'étais trop timide pour aller vers les gens. Et tu es venu, avec ton classeur de cartes Pokémon. Moi, j'étais en train de jouer avec des poupées ! La loose totale !

Il se met à rire tout seul, et je me sens un peu gêné de ne pas m'en rappeler. Apparemment, j'ai été le premier de l'école à aller le voir.

- Tu m'as donné une de tes cartes, et moi une de mes poupées. Et puis tu m'as présenté à tes amis... Et t'es parti dans un collège différent de celui où je suis allé. Et je t'ai revu cette année.

Il rapproche encore plus son visage du mien, et colle cette fois-ci nos nez. Nos bouches sont à seulement quelques centimètres d'écarts, et je ne sais pas pourquoi, mais j'ai une envie irrésistible de combler ce vide. Pourtant, moi, je n'ai pas bu !

Je ne sais pourquoi, mais... Il m'attire. Comme un aimant. En plus, le slow n'est pas encore fini. Darius et moi, on continue de danser, toujours aussi prêt l'un de l'autre. Je sens son souffle sur mon visage, et ça me procure une sensation étrange... Ça aurait pu être très romantique, et je crois que je l'aurais même embrassé, si seulement il ne sentait pas aussi fort l'alcool.

Son regard est ancré dans le mien, mais ça me gêne et me déstabilise.

- Tu sais que ton regard, ton visage, et toi tout entier, vous êtes magnifiques ?, me confie-t-il.

Je rougis d'un seul coup. Il connaît bien mon point faible. Je réagis extrêmement fort aux compliments. Le pire, c'est que je peux rien lui répondre, parce qu'il me tient toujours contre lui.

Malheureusement pour moi, le slow s'arrête et Pablo met, à la place, une musique qui bouge beaucoup plus.

- C'est nul, je voulais continuer à danser avec toi. On était bien l'un contre l'autre. En plus, regarde, tu m'excites !

Il baisse la tête pour regarder la bosse qui s'est formée dans son jean puis se met à rire, pendant que je meurs de honte. Si je pouvais entrer sous terre, je crois que le ferais sans hésiter.

- On retourne dans la cuisine ? Le slow est fini.

Je soupire et le prends par le bras. Je le tire jusqu'à ce qu'on arrive à la cuisine, et il continue de rire tout seul. Il n'y a personne dans la cuisine, et heureusement, car Darius me prend de nouveau par les hanches dès que je m'arrête d'avancer.

Il me retourne pour que je me trouve face à lui, et il me lâche en faisant une moue triste.

- J'ai sommeil, se plaint-il, je veux dormir.

- Et ?

- Tu ne veux pas qu'on aille dormir ? La chambre, elle est à l'étage, et on peut la fermer à clef. Je ne veux pas dormir tout seul ici...

Je regarde ma montre. C'est vrai qu'il est déjà plus de trois heures du matin. Le temps passe hyper vite ! Ça signifie qu'on a parlé tous les deux pendant plusieurs heures !

Je relève la tête et regarde Darius, qui me fait toujours une moue toute triste et suppliante. On dirait vraiment un petit enfant.

- D'accord. On va aller dormir, si tu veux.

- Merci, s'exclame-t-il, parce que je suis crevé !

- Monte, je te rejoins. Je vais prévenir Pablo et Marie.

- D'accord, mais tu viens vite !, me dit-il en agrippant ma main, je ne veux pas rester tout seul dans cette grande maison, elle me fait trop peur.

Je rigole. Il est vraiment drôle quand il est bourré. Je ne comprends pas pourquoi il ne se lâche pas plus souvent. S'il était moins timide et moins froid, il aurait beaucoup plus d'amis. Même si, moi, je l'apprécie comme il est.

Je vais voir Pablo, qui joue toujours les DJ, et je lui montre un mémo que je viens d'écrire, disant qu'avec Darius, on va se coucher.

- Ok mec, bonne nuit !

Je lui souris et lui fais un clin d'œil. J'envoie un message à Marie, puis je monte au troisième étage, où je rejoins Darius. Il s'est assis sur le lit. Je referme la porte à clef derrière moi, et je m'assois à côté de lui.

- Je suis fatigué, me dit-il en se frottant les yeux.

- Sans blague ! Aller, au lit !

- Enfin !

J'ouvre les draps. Heureusement que le lit est déjà fait, parce que je ne pense pas que Darius puisse attendre encore un moment.

- Tu peux m'aider ?, m'interpelle-t-il.

Je me retourne pour faire face à un Darius avec une chemise à moitié ouverte.

- J'arrive pas à enlever les boutons du bas.

Je souffle et m'avance vers lui. Ce gosse est un vrai boulet. Je lui déboutonne sa chemise, et je vais prendre mon sac. J'enlève ma chemise, mes chaussures et mes chaussettes, ainsi que mon jean. Je préfère rester en caleçon pour dormir. C'est qu'il fait chaud ici. Même si dormir en caleçon à côté d'un Darius saoul est sûrement une très mauvaise idée.

- Si tu me vomis dessus, je le menace, je te tue.

- Bah quand même, je sais me tenir !

Je rentre dans le lit, et je me couvre jusqu'au menton. C'est une habitude que j'ai prise. Darius rentre aussi dans les draps, mais avant de dormir, il m'appelle.

- Matthieu ?

- Hum ?

Darius se tourne vers moi, et se met à me fixer intensément.

- Tu sais que je craque sur toi depuis le primaire ? J'ai jamais aimé personne d'autre que toi. Si j'étais pas si fatigué, je crois que je t'aurais fait jouir. Je te jure, je t'aurais super bien sucé.

J'ouvre légèrement la bouche. C'est une blague ou quoi ? Maintenant qu'il le dit... C'est vrai que son comportement est assez étrange avec moi. Il est super froid avec tout le monde, à part Pablo, Marie... Et moi. D'ailleurs, je leur demanderai si c'est vrai demain. Je vais juste passer sous silence la proposition de Darius. Vu son état, il peut très bien débloquer.

Et quelques minutes après, je l'entends déjà ronfler. Apparemment, quand on est bourré, on s'endort vite. Au moins, l'alcool a un côté positif. D'ailleurs, j'aurais dû boire, moi aussi, parce que je ne pense pas réussir à trouver le sommeil avec la révélation de Darius. Je suis sûr que je vais y penser toute la nuit...