🌼 Chapitre 7 🌼
~~~ DARIUS ~~~
Rien. Aucun vestiaire libre pour l'instant. Du coup, on attend. Après tout, il y en a au moins un qui va se libérer.
On entend finalement un *clic* venant du vestiaire d'à côté. Ça y est, enfin quelqu'un qui se dépêche dans ce monde. Il était temps !
- Tu viens ?, me demande Matthieu en entrant dans la cabine.
- Oui, je lui réponds, oui, j'arrive...
On entre tous les trois dans le vestiaire. Ça va, il est assez grand. Je mets mon sac sur le seul banc qu'il y a, et ils font de même.
Matthieu s'essuie avec sa serviette, et à ce que je vois, il n'est pas trop pudique. Il a vraiment un corps de rêve... Il lui manquerait juste des abdos, mais même sans, il est parfait.
- Darius ?
Je relève la tête vers Pablo, qui me regarde avec un petit sourire en coin.
- Quoi ?, je lui demande, un peu sèchement.
- Ça va ?
- Euh, oui, pourquoi ?
- Bah, tu ne te changes pas, me dit-il.
- Oh, euh... J'étais dans mes pensées, je mens.
- Mais oui ! On dirait surtout que tu matais quelqu'un...
- Ta gueule.
Je sors ma serviette de mon sac, mais quand je relève la tête, j'ai l'impression que le temps s'arrête. Je crois que je vais m'évanouir. Matthieu est en train de se sécher les jambes, donc il est penché en avant et n'a pas de maillot. J'ai une vue parfaite sur ses deux petites fesses... Heureusement pour moi qu'il est dos à moi. Je me tourne avant qu'il ne voie mes joues rougies, ou la bosse qui se cache désormais dans mon maillot de bain.
Je soupire pour essayer de penser à autre chose qu'à ses jolies fesses... S'il me voit comme ça, c'est mort, il comprendra mon attirance envers lui. Et je ne veux pas. Si je veux rattraper le temps perdu, il doit penser qu'on est seulement amis.
- Bon, moi, je suis prêt, nous prévient Pablo.
- Ok. Tu t'es changé vite pour une fois !, je m'étonne.
- Tu comprendras pourquoi après, me dit-il en souriant malicieusement.
- Euh, d'accord...
Avec lui, je crains le pire. J'enlève mon maillot, le pose sur le banc, puis je mets ma serviette autour de ma taille pour me cacher et m'essuyer le corps. Sans que je ne m'y attende, Pablo se jette sur mon maillot et se casse dehors avec son sac.
- T'es un gamin, je souffle.
- T'inquiète, tu vas rire !, s'exclame-t-il.
- Selon ce que tu fais avec, tu le repayes, je le menace.
Je regarde dans mon sac pour prendre un caleçon, mais il est vide. Comment c'est possible ? Je suis venu habillé, et personne n'a pu aller au casier puisque c'est Pablo qui avait la clé...
D'un coup, je réalise le truc. En plein milieu de l'après-midi, Pablo nous a dit qu'il allait aux toilettes. Et les toilettes sont en haut des escaliers, juste à côté des casiers. Il a dû prendre mes affaires et les mettre dans son sac à ce moment là... Et c'est pour ça qu'il vient de se ruer sur mon maillot !
Putain, je vais me le faire. Il a osé me laisser seul avec Matthieu, et sans vêtements en plus !
- Putain, quel con !, je m'énerve.
- Hum ?, gémit Matthieu. C'est bizarre qu'il puisse faire des bruits, mais pas parler.
- Pablo, il a pris mes habits !, je lui explique.
Matthieu se met à rire derrière moi. Il ne comprend pas ce que c'est d'être sans vêtements en compagnie de la personne qu'on aime !
Pablo... Je te jure, t'as intérêt à faire gaffe à toi. Si jamais je t'attrape, tu ne reverras plus jamais ma lumière du jour.
- PABLO !, je crie, REVIENS LÀ TOUT DE SUITE !
Je l'entends rire, accompagné de Marie. Je sens une main sur mon épaule, et j'en ai des frissons dans tout le corps. Rien que de sentir une infime partie de sa peau contre la mienne, ça me fait un effet de malade...
Il tapote mon épaule. J'attache bien ma serviette autour de ma taille, et me retourne vers lui.
- D'accord, commence-t-il. Pablo t'a fait un sale coup, mais avoue que c'est drôle !
- Je me vengerai.
- Pourquoi ? Il aurait pu faire pire !
Son sourire est si beau... Il me fait fondre.
- Mais même ! Je me retrouve limite à poils !
- C'est pas grave !, signe-t-il en souriant, on est entre mecs !
- Facile à dire pour toi ! T'es totalement habillé !
Putain, Pablo va souffrir. Le pire, c'est qu'il sait très bien que j'aime particulièrement bien Matthieu !
- PABLO !, je répète, MES HABITS ! DE SUITE !
- Viens les chercher alors mon Dari !, me provoque mon imbécile de meilleur ami.
- JE TE HAIS !
- Je sais, Darius ! Mais je pourrais faire pire, tu me connais !
Matthieu est mort de rire derrière moi, mais ça ne m'amuse toujours pas. J'ai l'air d'un con comme ça ! À poils, à côté du mec que j'aime, dans un endroit confiné.
- PABLO, je le menace, QUAND JE SORTIRAI, FAIS GAFFE À TOI !
Je sens que Matthieu me tapote encore l'épaule. Je me retourne et le vois en caleçon devant moi. Je bloque pendant quelques secondes, avant qu'il ne claque des doigts devant mes yeux.
- Hein ? Pardon, je..., je cherche mes mots, en rougissant. J'étais dans mes pensées.
- Tiens, mes habits. Comme ça, m'explique-t-il, tu vas chercher les tiens, et après, tu me rends les miens.
- Oh, euh... Merci.
J'attends qu'il se retourne, mais il reste là à me regarder.
- Tu peux te retourner ?, je lui demande.
- Pourquoi ?
- Bah, je voudrais t'habiller. Euh, m'habiller !, je me reprends.
Il me regarde bizarrement en se mordant la lèvre inférieure.
- Mais toi, tu m'as bien regardé me changer.
Je me mets à rougir fortement, sans pouvoir m'en empêcher. Il m'a vu le mater ?! La honte !
- Mais... Enfin... Je voulais pas te mater !
- Parce que tu m'as maté ?, s'étonne-t-il, j'ai juste dit que tu m'avais regardé.
- NON !, je m'écrie, J-Je ne t'ai pas maté !
- Je plaisante, petit pervers.
- Hahaha, très drôle.
Il faut que j'arrête de parler, parce que sinon, je vais encore faire une bourde, je le sens.
- Tu me fais la tête ?, s'inquiète-t-il. Désolé, je rigolais, ne le prends pas mal...
- Non non, je sais que tu rigolais.
Il me sourit encore, et ça me fait toujours autant d'effet. C'est un sourire sincère et plein de bonté. Juste avec ça, on peut voir que c'est quelqu'un de bien. Je crois que je ne pourrais jamais rien lui refuser !
Bon, par contre, j'ai bien compris qu'il ne compte pas bouger pendant que je me change. Et ça, ça me gêne plus que tout.
Je me retourne pour qu'il ne voie pas mes parties intimes, parce que sinon, il va se moquer. Je sais déjà que j'en ai une petite, pas la peine que lui me le rappelle.
Je baisse ma serviette, et enfile son pantalon. J'essaie de faire vite, mais c'est difficile quand quelqu'un regarde tous vos faits et gestes. Je remonte son pantalon, je ferme sa braguette, et...
- AIE !, je hurle, PUTAIN, ÇA FAIT GRAVE MAL !
Putain, mais que je suis con ! J'ai oublié que je n'ai pas mis de caleçon, et je me suis coincé la banane dans la braguette !
Maintenant, Matthieu rigole encore plus derrière moi. Si ce n'était pas lui ou si son rire n'était pas aussi beau, je crois que je l'aurais déjà tué. Il a de la chance d'être mon Matthieu adoré.
Je baisse la braguette de son pantalon, et cette fois-ci, je la remonte en faisant plus attention. Je mets son t-shirt et je sors du vestiaire pour aller récupérer mes habits, en essayant de marcher le plus droit possible. Mais ça fait un mal de chien ! Heureusement que Pablo et Marie sont assis sur des chaises à l'entrée des cabines, et pas plus loin.
Mon ami lève la tête et me regarde en souriant bêtement.
- Alors Dari, comment ça se fait que tu es habillé ?, me demande-t-il. Au secours, mes oreilles saignent.
- On dit que tu "sois" habillé, crétin. Écoute un peu plus en cours !
- T'es quand même pas vexé ? C'était juste une petite blague !
- Oui, une blague très drôle ! Rends-moi ça toi.
Je me penche et je prends son sac. Je l'ouvre pour vérifier qu'il y ait bien mes habits et, pour une fois, j'ai de la chance. Je repars dans les vestiaires avec le sac de Pablo. Il faudra que je trouve un moyen de me venger.
J'ouvre la porte et vois Matthieu assis sur le banc, en train de jouer avec ses doigts. Il lève la tête et me sourit.
- T'as retrouvé tes vêtements ?, me questionne-t-il.
- Ouais, ils sont dans le sac de Pablo.
- Tu peux me rendre les miens du coup ?
- Oh, euh... Oui, oui. Et merci de me les avoir prêtés.
- Normal, entre amis, il faut s'entraider.
Il me dit ça en souriant, mais j'ai l'impression qu'il est... gêné ?
- Ça va ?
- Oui, oui... On est amis, hein ?
- On l'a toujours été.
- Ouais, enfin, on ne peut pas dire que c'est depuis toujours, ça fait seulement cinq jours qu'on se parle.
Est-ce qu'il m'a vraiment oublié ? Enfin, oublié toute sa vie d'avant ? Parce que c'est quand même bizarre qu'il ne se rappelle plus de moi. Bon, après, j'avoue que je me suis fait des films en imaginant qu'on était plus qu'amis, et qu'on allait même être encore plus proches... Mais bon, il vient littéralement de me faire comprendre qu'on était seulement amis. Bonjour à toi, friendzone.
Je me surestime sûrement. Pour lui, je dois juste être le "pote" avec qui tu traînes quand t'as personne. Penser ça, ça me détruit de l'intérieur.
Mais non, qu'est-ce que je me mets dans la tête ? Il vient justement de me dire qu'on était amis ! Ce qui signifie qu'il m'aime déjà en tant que tel. Cette pensée me fait resourire.
- Hum ?
- Comment ?
Je me retourne, et vois que Matthieu a l'air inquiet.
- Ça va ?
- Bah ouais, pourquoi ?
- Depuis tout à l'heure, tu ne bouges pas.
- Oh, euh, pardon... J'étais dans mes pensées.
- Encore ? Tu m'as fait peur, idiot !
Il s'est inquiété pour moi ? Ça ne représente absolument rien, mais c'est quand même reboostant.
- Merci pour le "idiot" !, je m'exclame.
- De rien Darius !
Je me change en vitesse : je ne veux pas que Pablo s'imagine des trucs. Vu ses idées déplacées, on ne sait jamais !
On sort finalement des vestiaires avec Matthieu, et on voit Pablo en train de parler avec Marie. Celle-ci est d'ailleurs assise sur ses genoux. N'importe qui pourrait voir qu'ils sont en couple. Au moins, ils ne se cachent pas.
- Merci d'être resté avec moi dans les vestiaires, Matthieu.
- De rien.
- Et merci aussi de m'avoir prêté tes vêtements.
- De rien. C'est normal, entre amis.
- Bon état d'esprit.
- Merci !
Il est vraiment parfait. Je ne comprends toujours pas ni pourquoi ni comment on peut lui vouloir du mal, ou simplement être méchant avec lui.
On marche vers le petit couple, qui se lève en nous voyant.
- Vous en avez pris du temps ! Vous avez... ?
- Ta gueule, Pablo.
- Mais je demande seulement, Dari ! T'énerve pas !
Il m'énerve, avec ses sous-entendus à la noix. On sort, puis on se dirige à l'arrêt de bus. On a juste à attendre quelques minutes pour que le bus arrive. On monte, mais il est bondé.
Heureusement pour nous, deux personnes descendent. On a de la chance. Mais ça signifie qu'il n'y a que deux places ! Encore DEUX ! Tiens, aujourd'hui, ça doit être le 2 octobre, parce qu'on a tout en seulement deux exemplaires...
On va s'asseoir au fond, le seul endroit où il y a de la place.
- Ma beauté, tu t'assois sur mes genoux ?
- Avec plaisir, gentleman.
- Bah et nous ?, leur demande Matthieu.
- Hein ? Darius, help moi !, m'interpelle mon meilleur ami.
- On dit help me, débile, je le reprends.
- Help me, débile !
Ce mec me désespère. Je regarde Matthieu, qui répète sa phrase.
- Et nous alors ?
- Il dit "et nous alors ?".
- Bah Matthieu, c'est évident !
Matthieu lève un sourcil, et Pablo soupire.
- Bah, voyons, tu t'assois sur les genoux de Darius !
- Euh, oui, ça me va. Et toi Darius ?
- Euh... Bah...
Je panique intérieurement. Matthieu va réellement s'asseoir sur moi pendant trois-quarts d'heure ? C'est une blague ?
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