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🌱 Chapitre 3 🌱

~~~ MATTHIEU ~~~

Je suis recroquevillé par terre, dans les toilettes du lycée. Je n'en peux plus. La tête enfouie dans mes bras, je suis assis en boule, et je pleure. Je pleure toutes les larmes de mon corps... encore une fois. Je ne suis qu'un faible, qu'un fragile. Anthony a raison, je ne suis qu'une tapette.

Soudain, j'entends le bruit d'une porte qu'on ouvre. Quelqu'un doit être en train de faire ses affaires à côté, mais c'est bizarre. Je me sens comme... observé. Et puis, je n'entends rien d'autre. Il faut être fort, pour faire pipi sans bruit.

Je relève la tête, pour tomber droit dans les yeux d'un garçon. Le pire, c'est que je sursaute en le voyant. Quand je dis que je suis pathétique...

Il me semble que je l'ai déjà vu. Il est plus jeune que moi : il doit être en seconde. Je crois que c'est un ami à Marie. Il me regarde fixement, mais ça me gêne, alors je rebaisse la tête.

- Pourquoi tu n'as rien fait ?, me demande-t-il au bout d'un moment.

Je lève doucement la tête et le regarde dans les yeux. Je me mords la lèvre inférieure. Comment lui dire que je ne parle pas ? Enfin, comment lui montrer ?

- Eho ?, rajoute-t-il.

Je sors mon téléphone, vais dans les mémos et tape ce que je veux lui dire. Une fois que c'est fait, je tourne mon téléphone pour lui permettre de lire.

- Je ne parle pas, j'écris.

- J'avais remarqué !, s'exclame-t-il, mais pourquoi tu ne t'es pas défendu en face de l'autre con ?

Aïe, il n'a pas compris que je ne peux vraiment pas parler. Je me mords une nouvelle fois la lèvre. J'efface mon mémo, et j'en écris un autre.

- Tu n'as pas compris, je ne peux pas parler. Je suis muet.

Il souffle et me prend mon portable, après avoir lu mon mémo. Je le vois taper sur mon écran, mais je ne sais pas ce qu'il fait. Il me le rend au bout d'un certain temps : il m'a répondu en écrivant un mémo. Non, mais sérieusement ? Il se moque de mon seul mode de communication ? C'est vraiment le comble.

- J'ai remarqué que tu ne parles pas, a-t-il écrit, mais tu ne peux pas communiquer avec les gens autrement que par mémo ?

Je le regarde, puis soupire. Je vais lui montrer, il comprendra peut -être que je ne suis pas normal.

- Si, je sais signer, mais les gens ne connaissent pas la langue des signes. D'ailleurs, je suis bête, je te parle, mais tu ne me comprends même pas.

- Techniquement, me reprend-il, tu ne parles pas, tu signes.

Je roule des yeux et soupire. Il n'est pas obligé de... Attends, je rêve ? Il a compris ce que j'ai dit ?!

- Pas la peine de me regarder comme ça !, me dit-il d'un air gêné, mon frère aussi est muet. Je sais parler la langue des signes.

Je souris. Enfin quelqu'un d'autre qui parle la langue des signes dans ce lycée ! Le garçon se baisse et s'assoit en face de moi, après avoir verrouillé la porte. Il n'a pas dû entendre ce qu'a dit Anthony, sinon il ne s'enfermerait pas à clef avec moi dans des toilettes.

- T'aurais dû lui mettre un crochet.

Je hausse un sourcil. Un crochet ? C'est quoi ça ? Le seul crochet que je connaisse, c'est celui du pirate dans Peter Pan, mais je doute qu'il me parle de ça.

- Ne me regarde pas comme ça ! T'aurais aussi pu lui foutre un uppercut.

Non, mais il me parle de quoi, là ? J'ai envie de lui dire que je ne suis pas chinois, mais j'ai peur qu'il le prenne mal...

D'ailleurs, je pense qu'il a compris que je ne sais pas de quoi il parle, puisqu'il me regarde en fronçant les sourcils. Je vois à son air qu'il se retient de sourire.

- Tu ne sais pas qui c'est ?, me questionne-t-il.

- Qui ça ?

- Bah, "Uppercut".

- Euh... Bien sûr que si, je mens.

- Ah ouais ? Alors vas-y, dis-moi qui c'est, me demande-t-il en posant sa tête sur sa main.

- C'est un... C'est quelqu'un de connu.

Il se mord la lèvre pour ne pas rire, et je baisse les yeux. Bah quoi ? Qu'est-ce que j'ai dit ? S'il m'en parle, c'est que ce doit être une célébrité...

- Et elle est morte ou vivante ?

- Euh... Elle est... Vivante ?, je tente.

Il pouffe, puis met sa main devant sa bouche en me regardant.

- Elle est morte ?, je me rectifie.

Il se mord fermement la lèvre pour ne pas éclater de rire. Il est bête, il va finir par se faire saigner.

Je fronce les sourcils en le regardant, et il expire lentement pour se calmer. Une fois qu'il a arrêté de pouffer, il me regarde droit dans les yeux, avec un sourire en coin.

- Un crochet, c'est un coup de poing, m'explique-t-il, un uppercut, c'est pareil. Sauf que c'est la position qui change.

Je rougis très rapidement, et détourne le regard. Il s'est bien foutu de ma gueule. Comment je pouvais savoir ça, moi ? Je ne suis pas un sportif. Alors un boxeur... encore moins.

Je finis par relever les yeux vers lui. Il me fixe en fronçant encore les sourcils. Il va finir par rider, s'il continue. Je rougis encore plus, tandis qu'il ne s'arrête pas de me regarder droit dans les yeux. Je hausse un sourcil, et il prend enfin la parole.

- Pourquoi il s'en est pris à toi ?

Je baisse les yeux en me mordant la lèvre. Mince, il ne sait pas que je suis gay... Malaise, malaise... Que faire ?

Heureusement pour moi, la sonnerie retentit pile maintenant. Il y a des fois où je suis plutôt chanceux. Bon, ces fois sont rares, mais elles sont bien là.

- Fait chier, marmonne-t-il, bon, essuie-toi les joues, elles sont trempées. Et la lèvre aussi, parce que tu saignes. À plus.

Il se dépêche de sortir des toilettes, et me laisse tout seul. Je fais ce qu'il m'a dit, je m'essuie les joues et la lèvre, puis je repars en cours.

Je n'aime pas les gens de ma classe. À part Anthony et Margaux, je n'ai jamais parlé avec personne. Enfin, discuté avec personne. D'ailleurs, en parlant d'Anthony, il n'est pas là. C'est bizarre. Je me demande où il est passé. Je pensais qu'il voudrait se foutre de ma gueule une nouvelle fois, pour bien finir de m'humilier.

Je passe mes heures de cours à repenser au brun des toilettes, pendant que les trois quarts de ma classe me regardent avec un air de dégoût. J'entends des personnes murmurer en me regardant. Les gens, je suis muet, pas sourd.

~~~ ? ~~~

Quand l'autre couillon a mal parlé de Matthieu, j'avais envie d'aller lui en mettre une, mais je n'ai rien fait. Je suis trop bête, j'aurais pu le défendre, j'aurais dû même... mais non. Je n'ai pas osé, je suis juste resté là, à regarder, comme tous les autres imbéciles du lycée.

Par contre, quand il a osé dire que les muets étaient tous des tapettes, j'ai cru que j'allais exploser. Je n'ai pas pu m'empêcher d'aller lui foutre ma main dans la figure, et de le rabaisser devant toute la cour. Après tout, il l'avait bien mérité. Je suis allé voir comment allait Matthieu, et il était en pleurs dans les toilettes.

Depuis que je lui ai parlé, je ne pense qu'à lui. Je connais déjà son prénom, parce que je m'intéresse un petit peu à lui, et aussi parce qu'on se connaissait déjà avant. Même s'il m'a sans doute oublié.

Je le trouve mignon, et le fait qu'il soit gay ne m'aide en rien. Je sais que je n'ai aucune chance... Après tout, qui pourrait aimer quelqu'un comme moi ? Je n'ai qu'un seul ami, Pablo. C'est le seul avec qui je m'entends, le seul qui n'est pas hypocrite avec moi et qui ne répète rien. Pablo connaît toute ma vie et mes sentiments, parfois même mieux que moi.

On est meilleurs amis depuis toujours. On a trois jours de différence, et nos mères sont amies depuis l'enfance. Il sait que j'aime plus que bien Matthieu, et il peut me passer quelques informations sur lui vu qu'il sort avec Marie, la meilleure amie de ce dernier. Cette fille est très jolie : elle a la peau mate, elle est brune, avec des formes pile là où il faut... Elle attire tous les mecs.

J'ai l'impression que ça fait déjà deux heures que je suis en cours d'allemand. Sauf que non, en fait, ça fait juste une demi-heure. Dans ce cours, le temps passe au ralenti.

- Eho ?, m'interpelle Pablo, tu m'écoutes ?

- Hum ?, je lui réponds, en sortant de ma rêverie.

- Mais ça fait une demi-heure que je te raconte un truc super important, et tu ne m'as même pas écouté ?, s'effare-t-il.

- Si, si..., je mens, bien sûr que si...

- Je te parlais de quoi alors ?

- Euh..., je réfléchis pendant un court instant, avant de tenter, de Marie... ?

- Raté. Je te parlais de mon père, souffle-t-il, qu'est-ce qui ne va pas ?

- Rien, rien.

- Mais oui, c'est ça, commence-t-il, d'habitude, tu m'écoutes pendant quatre heures d'affilée sans broncher, et là, tu ne m'écoutes même pas pendant cinq minutes. Alors dis-moi ce qui ne va pas.

- Rien.

Pablo soupire. Je pense que je l'ai convaincu. J'espère qu'il va lâcher l'affaire... Le connaissant, il n'y a aucune chance, mais je garde toujours espoir.

- Je vais te faire chier toute la semaine si tu ne me le dis pas tout de suite, me menace-t-il.

- Je te hais.

- Merci, me répond-il en souriant comme un débile, alors raconte-moi tout. C'est à cause de quoi ?

- Personne.

- Raté !, s'exclame-t-il, j'ai dit "quoi", pas "qui" !

- Tu me les brises, je lui avoue.

- Je sais ! C'est à cause de Matthieu ?

- Mais ta gueule !

- Monsieur Pisus, m'appelle notre professeur, veuillez vous taire ! La prochaine fois, il y aura sanction.

- Pardon, madame, je m'excuse.

Pablo, à côté de moi, se met à rire. C'est sûr que c'est très drôle ! En tout cas, je déteste vraiment cette prof, madame Freno. Je crois bien que c'est la pire prof d'allemand de France.

- Alors Darius, raconte !, continue mon meilleur ami, et cette fois, ne crie pas !

- Je m'inquiète, c'est tout !

- Pourquoi ? T'as peur qu'on te le vole ?

- Ahaha, très drôle ! Je n'ai juste pas envie qu'il lui arrive quelque chose, c'est tout.

- Alors va-lui parler, et deviens ami avec lui, me conseille Pablo, et après, tu lui feras une putain de fellation et vous baiserez ensemble !

- Putain, mais Pablo, t'es dégueulasse !, je lui dis en grimaçant, tu n'es qu'un obsédé.

Il me regarde d'un air faussement choqué, et la bouche grande ouverte.

- Moi, un obsédé ? Mais tu délires mon pauvre ami !

- Qu'est-ce que je vais faire avec toi..., je marmonne.

- Une partouze ? tente-t-il.

- Obsédé.

Il se met à rire, et discret comme il est, la prof le remarque de suite.

- Monsieur Pirandy, on va voir si une heure de colle vous fait autant rire que la mort de Thomas Mann !

- Que quoi de qui ?

- Et en plus, vous ne m'écoutez pas ?!, s'offusque-t-elle, eh bien, vous me copierez cinquante fois la biographie de Thomas Mann trouvable dans votre livre ! Et en entier !

- Ok, m'dame.

Quand la prof se retourne, après lui avoir lancé un regard noir, Pablo se tourne vers moi.

- Non, mais quelle connasse celle-là, l'insulte-t-il.

- Tu l'as cherché, je lui réponds, en haussant les épaules.

- Mais je ne sais même pas c'est qui Thomas Mann !

- C'est un grand écrivain allemand !, je souffle, mets-toi à la page ! Et on dit "qui c'est", et pas "c'est qui", je le corrige.

- Ah merde. Bah, au moins, je le saurai !

- Tu n'es qu'un boulet.

- C'est pour ça que tu m'aimes !

- Mais oui, c'est ça. Rêve toujours !

- Mytho va !, s'écrie-t-il.

- Monsieur Pirandy, une heure ne vous suffit pas ? Vous aurez donc trois heures de colle !

Je me mords la lèvre pour ne pas partir en fou rire face à la tête que fait Pablo. Franchement, ça vaut le détour. D'ailleurs, il décide de me bouder jusqu'à la fin du cours.

Quand la cloche sonne, je soupire de soulagement. La torture allemande est enfin terminée.

- Pablo, tu ne me parles plus ?, je lui demande. Comme je n'ai aucune réponse, je reprends. Bon, alors, je pourrai pas jouer en double au dernier Call Of.

- Tu l'as déjà ?!, s'exclame-t-il, mais il n'est pas encore sorti !

- Mon père a toujours des jeux avant-première grâce à son travail, je te rappelle.

- Bon, on va dehors ?, me propose mon meilleur ami, et puis tu me diras quand je pourrais passer chez toi !

- Espèce de geek.

- N'insulte pas le meilleur joueur de jeux vidéo du monde !

On éclate tous les deux de rire. Pablo est vraiment très très nul aux jeux vidéo.

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