🌲 Chapitre 20 🌲
~~~ DARIUS ~~~
Je souris en sentant que je suis toujours dans les bras de Matthieu. C'est le meilleur réveil au monde. J'ouvre les yeux et lève la tête, et rougis en voyant qu'il me regarde. Ça pourrait paraître flippant, de savoir que votre copain vous regarde pendant que vous dormez, mais moi je trouve ça plutôt mignon.
- T'as bien dormi, Matthieu ?, je lui demande.
Il me fait un "oui" de la tête et vient me faire un bisou d'esquimau. Je souris en frottant mon nez contre le sien.
- Je suis content de me réveiller dans tes bras. Tu m'as vraiment manqué, tu sais, je lui confie.
Matthieu me sourit, mais je vois qu'il est quand même triste. J'ai envie de rester avec lui toute la journée, mais malheureusement, je sais que je ne peux pas.
Je me lève et regarde mon téléphone, pour voir que j'ai quarante-trois appels vidéo manqués de Gabriel... Oups. Je le rappelle et il répond de suite.
- Putain Darius !, signe-t-il en fronçant les sourcils. Il a l'air un peu en colère, je t'ai appelé toute la nuit ! Si jamais on te demande, t'étais chez Pablo.
- Mais non, je t'ai dit que j'allais chez Matthieu.
- Mais nan idiot, si jamais les parents te demandent, tu dis que tu étais chez lui, m'explique-t-il, ils l'ont appelé et je lui ai demandé de dire que t'étais parti dormir chez lui. Dépêche-toi de rentrer, ils croient que tu sèches les cours et ils vont t'engueuler.
- Aaah !, je m'exclame, tu gères Gab, merci.
- T'inquiète, mais dépêche-toi de rentrer par contre.
- Ça marche.
Je raccroche avec mon frère puis soupire. Je n'ai tellement pas envie de rentrer chez moi... Je vais encore m'embrouiller avec mes parents, puis rentrer dans ma chambre et me mettre à pleurer. Quel dommage, ma journée avait pourtant si bien commencé...
- Faut que je rentre chez moi, sinon mes parents vont s'énerver.
- Pourquoi, ils ne savent pas que t'es ici ?, me demande Matthieu en se reculant pour signer.
- Non, et heureusement. Ils sont au courant qu'on est ensemble, et ils ne le prennent pas du tout bien..., je soupire.
- Bah, comment est-ce qu'ils le savent ? Je croyais que tu ne voulais pas le leur dire...
- C'est pas moi ! Apparemment, une fille le leur aurait dit. Sauf que je ne sais pas qui c'est.
Matthieu fronce les sourcils et semble réfléchir à l'identité de cette mystérieuse... connasse. Et encore, je pèse mes mots. Non, mais elle n'avait qu'à se mêler de ses affaires.
- Nan, finit-il par signer au bout d'un moment, je ne vois pas qui aurait pu leur dire. Jamais mes amies ne m'auraient fait ça.
- Je ne sais pas... Enfin, de toute façon, le mal est fait. Ils sont au courant.
- Je suis désolé, Darius...
Matthieu se lève lui aussi et vient me serrer dans ses bras. Je le serre moi aussi. Je crois qu'on ne s'est jamais fait autant de câlins en deux jours.
Mais malheureusement, je dois rentrer chez moi avant que mes parents n'aillent d'eux-mêmes me chercher chez Pablo. Je me sépare de Matthieu à contrecœur, puis m'habille.
- On se revoit au lycée..., je lui dis.
- Oui...
- Je t'aime, Matthieu.
Je lui claque un dernier bisou sur la bouche, puis je pars de chez lui pour aller rejoindre mes parents et me faire engueuler. En plus, avec toute la chance que j'ai, je rate mon bus et dois encore attendre un quart d'heure avant que le prochain n'arrive.
J'arrive devant ma porte d'entrée, et prends une grande inspiration avant de rentrer. J'ouvre la porte et m'avance dans le salon, où je vois mon père assis sur une chaise et ma mère assise à côté de lui, comme la dernière fois. Je me mords la lèvre et baisse la tête, attendant qu'il me crie dessus.
- Darius, commence mon père, je n'ai rien à te dire tellement tu nous déçois, ta mère et moi. Va dans ta chambre, et tu y resteras jusqu'à nouvel ordre. Et tu peux oublier ton téléphone. Donne-le-moi.
- Mais papa... !, je m'étonne.
- Ne fais pas d'histoire, Darius.
Je lève la tête et supplie mon père du regard, et il... il me fait un clin d'œil ? Non, mais je rêve ou il me sourit en plus ? Je dois halluciner... Néanmoins, j'éteins mon téléphone et le lui donne. Je monte dans ma chambre en repensant à une chose : il m'a fait un clin d'œil. Je ne comprends pas. Depuis quand, quand vos parents vous engueulent, ils vous font un clin d'œil ?
Enfin bref, je monte dans ma chambre et pousse la porte. Je me couche sur mon lit, en position d'étoile, et je repense à la nuit que j'ai passée avec Matthieu. C'était vraiment super, et ça m'a reboosté. J'aime tellement être en sa présence... Avec lui, je me sens bien, et j'en oublie presque tous mes problèmes.
La porte de ma chambre s'ouvre et se referme délicatement, mais je n'ouvre même pas les yeux pour regarder qui vient d'entrer. Gabriel est parti chez Florian, donc ça ne peut être que l'un de mes parents.
- Darius ?
Je reconnais la voix de mon père, et je souffle d'exaspération. Non, mais sérieusement, ils ne vont jamais me laisser tranquille ?
- Quoi, je demande, un peu froidement.
- Ce Matthieu, là... tu le connais depuis quand ?
- Depuis qu'on a aménagé ici, je lui réponds, toujours sur le même ton.
Je ne dis rien de plus et reste sur mon lit, les yeux fermés. J'attends qu'il s'en aille, mais il reste là. Il vient même s'asseoir sur le bord de mon lit.
- Et ben, insiste-t-il, vas-y, raconte.
- Comme si ça t'intéressait.
- Darius, me dit-il, j'aime ta mère et je ne la lâcherai jamais.
- Ça, je l'ai remarqué, pas besoin de venir me le rappeler.
- Néanmoins, reprend-il, je ne suis pas d'accord avec elle tout le temps. Ça m'a fait un choc quand on a appris que tu étais gay, et j'avoue qu'on a pas forcément bien réagi..., il marque une petite pause, avant de souffler, ta mère ne changera pas, et je ne veux pas me disputer avec elle.
- Bah retourne en bas alors.
Mon père soupire de nouveau, mais ne part pas de ma chambre pour autant.
- Ce que je veux dire, c'est que ça ne me gêne pas que tu sois avec Matthieu. Enfin, je préférerais que tu sois avec une fille, mais je ne souhaite que ton bonheur.
- Ça veut dire que je pourrais toujours voir Matthieu ?
J'ai dit cette dernière phrase en m'asseyant sur mon lit. J'ai placé tous mes espoirs dans cette phrase.
- Bien sûr !, s'exclame-t-il, mais pas un mot à ta mère ! Je lui en parlerai moi-même, et j'essaierai de la convaincre que ce n'est pas grave si tu aimes un... un... un garçon, dit-il en faisant la moue, désolé, il faut que je m'y habitue.
- Merci papa, vraiment !
Je le serre dans mes bras, chose que j'ai très rarement faite dans ma vie. Finalement, mes parents ne sont pas tous les deux les monstres que je pensais.
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