🌻 Chapitre 19 🌻
~~~ DARIUS ~~~
Je suis sur mon lit, et je déprime, comme tous les jours. Je reçois un appel de Pablo. Il m'appelle encore. Depuis que Matthieu est à l'hôpital et que je déprime, Pablo veut me faire sortir pour me changer les idées. Je décroche quand même, en soupirant.
- Allô Darius ?, me dit mon meilleur ami.
- Quoi ?
- Je suis désolé...
- Qu'est-ce qu'il y a encore ?, je m'agace.
- C-C'est Matthieu..., commence-t-il, il est... parti...
Les larmes commencent à me monter aux yeux. Non, non, ce n'est pas possible... Il ne peut pas... Je veux pas...
- Il est parti de l'hôpital, il est chez lui, termine Pablo.
- QUOI ?!, je m'écrie, NAN, MAIS T'ES CON ! T'AURAIS PAS PU ME LE DIRE AVANT ?! J'AI CRU QU'IL ÉTAIT MORT !
- Désolé Darius, mais c'était tellement drôle !, pouffe mon meilleur ami, je t'imagine déjà en train de chialer comme une gonzesse !
Je souffle. Des fois, j'ai vraiment envie de le baffer.
- Bref, il est sorti, reprend-il, tu peux aller le voir.
- Il est sorti quand ?, je lui demande.
- Tout à l'heure. Dépêche-toi d'aller le voir !
- J'y vais de suite !
Je suis surexcité. Enfin ! Enfin, Matthieu sort de cet hôpital de merde ! Ça doit faire deux semaines qu'il y est. Mon sourire s'efface tout d'un coup, quand je pense à mes parents. Ils ne me laisseront jamais aller le voir !
Je décide de sortir quand même de ma chambre pour aller voir Gabriel. Je rentre dans sa chambre et reste choqué par ce que je vois. Il... Il est en train de se faire sucer par un mec.
J'en reste bouche bée, pendant que le mec à genoux se relève et bredouille quelque chose d'incompréhensible. J'éclate de rire. Si je m'attendais à ça ! Mes parents vont mourir s'ils apprennent que Gabriel aussi est gay !
Mon frère me regarde d'un air paniqué, en essayant de remonter son caleçon et son pantalon.
- T'inquiète Gab', je ne dirai rien aux parents, je le rassure, mais tu peux me couvrir ? Matthieu vient de sortir de l'hôpital et il faut que j'aille le voir.
- Euh, oui, oui, t'inquiète..., essaye-t-il de signer, mais frappe avant d'entrer, la prochaine fois !
- Promis !
Je sors de sa chambre et retourne dans la mienne. J'enfile un gilet, mais avant que je ne mette ma veste ou mes chaussures, ma mère entre dans ma chambre.
- À table. Va prévenir mon fils.
Elle me parle froidement, comme tout le temps depuis deux semaines. La fin de sa phrase me blesse énormément, même si comme à mon habitude, je décide de ne rien laisser paraître. Je hoche la tête, puis retourne dans la chambre de mon frère. Cette fois-ci, je toque à la porte, pour ne pas les surprendre encore une fois.
Mon frère ouvre la porte au bout de quelques secondes et paraît soulager quand il me voit.
- J'ai cru que c'était les parents, me dit-il en soupirant de soulagement.
- Tu me vexes là !, je m'offusque, bon, faut aller manger.
- Ok, on arrive. Et Darius... Tu ne dis rien aux parents pour moi et Florian, hein ?
- T'inquiète Gab, je ne te ferais jamais ça.
Je descends, suivi de mon frère et son... Euh... "Copain", sans doute ? Il faudra que je lui en parle. Je mange en vitesse puis monte me coucher. Une fois dans ma chambre, je mets des coussins sous ma couverture pour faire croire que je dors, m'habille chaudement et sors par ma fenêtre.
J'espère que Matthieu est chez lui, parce que je n'ai pas énormément de temps à passer avec lui. Si mes parents se rendent compte que je suis parti, je suis un homme mort.
Je cours jusqu'à son appartement, puis appuie sur la sonnette. Au bout de quelques secondes, Emma vient m'ouvrir.
- Tu viens voir Matthieu, je suppose ?, me dit-elle avec un sourire en coin.
- Oui... Il est là, hein ?
- Oui, il est dans sa chambre, tu peux y aller. Surtout qu'il est triste de ne pas t'avoir vu à l'hôpital..., rajoute-t-elle.
Je me mords la lèvre inférieure, puis me dirige vers sa chambre. J'ouvre sa porte, et il se retourne directement vers moi. Il me lance un petit sourire, et je me jette dans ses bras. Je fais quand même attention à son bras dans le plâtre.
Je le serre le plus fort que je peux, comme si je n'allais jamais le revoir... Chose que j'ai cru pendant qu'il était dans le coma. Je pleure toutes les larmes de mon corps, encore plus je crois que quand mes parents ont appris mon homosexualité.
- M-Matthieu..., je bégaye, j-j'ai cru que je n'allais jamais te revoir...
Il me serre fort dans ses bras lui aussi, et pose sa tête sur la mienne. Je l'entends, qui pleure aussi, puis il me pousse légèrement. Je sais qu'il en est obligé pour pouvoir communiquer, mais je n'ai plus envie de m'en éloigner, je veux rester avec lui toute ma vie. Il prend son téléphone et tape un message. C'est vrai qu'avec son bras dans le plâtre, il ne peut pas signer.
Bébé♡ : Darius, il faut que je t'avoue quelque chose...
- Quoi, qu'est-ce qu'il y a ?
Bébé♡ : Je t'ai
Il n'arrive pas à finir d'écrire sa phrase, car il éclate en sanglots et lâche son téléphone. Je prends Matthieu dans mes bras et le serre tout aussi fort que tout à l'heure... Mais il... Il me repousse.
- Matthieu, qu'est-ce qu'il y a ?, je m'inquiète.
Ses sanglots deviennent de plus en plus forts, si bien qu'Emma finit même par rentrer dans la chambre en demandant ce qui se passe.
- Je ne sais pas, il m'a dit qu'il devait me dire quelque chose puis il s'est mis à pleurer...
Je suis moi aussi au bord des larmes, parce que ça me fait mal de le voir comme ça. Mais bon, je peux le comprendre... Anthony l'a quand même poignardé ! Ce mec est complètement barge.
Emma me laisse finalement seul avec Matthieu, car elle va se coucher. C'est vrai qu'elle n'a presque pas dormi depuis que Matthieu est rentré à l'hôpital. Elle passait presque tout son temps à son chevet.
- Darius, tu veux dormir ici ?, me propose-t-elle avant de partir dans sa chambre. Parce qu'il est tard, et sortir à cette heure-là, ça peut être dangereux.
- Ouais, je vais appeler mon frère, mais je veux bien dormir là. Merci !
- C'est normal.
J'appelle mon frère en vidéo et lui dis que je reste dormir ici. Il me dit qu'il va me couvrir, et qu'au pire, comme il sait où je suis, si j'ai un problème, il viendra me chercher. Même si je ne vois pas quel genre de problème je pourrais avoir en dormant avec Matthieu.
Je m'assois sur le lit à côté de mon petit ami, qui pleure toujours autant. Il se tourne vers moi, puis s'essuie les yeux. Il reprend son téléphone, pour me réécrire un message.
Bébé♡ : Darius... Ne reste pas avec moi, je ne te mérite pas...
- Non Matthieu, je t'interdis de dire ça, je lui dis d'un ton un peu sec, tu es quelqu'un de génial, je ne vois pas pourquoi moi, je ne te mériterais pas. C'est plutôt l'inverse.
Bébé♡ : Tu ne comprends pas, je...
- Non Matthieu, je t'interdis de dire des choses comme ça. Je ne veux plus jamais que tu me dises que je ne te mérite pas.
Bébé♡ : J'ai pas réussi... J'ai essayé de résister, je ne voulais pas...
- Je sais Matthieu, je sais.
Matthieu se remet à pleurer, et je suis pris d'une profonde rage envers cet enfant de pute qu'est Anthony. C'est normal qu'il ne se soit pas laissé faire, Anthony l'a quand même poignardé plusieurs fois. C'est pour ça qu'il a résisté, et il a eu raison. Tout le monde aurait réagi comme lui.
Je me lève et attire Matthieu contre moi. Je le serre encore dans mes bras et lui frotte le dos doucement pour l'apaiser. Au bout d'un moment, il finit par se calmer.
- Matthieu, tout ce qu'il t'est arrivé est horrible..., je marmonne, je te jure que je vais lui niquer sa gueule de salope, à ce connard.
Matthieu se recule vite et me fait de grands signes non de la tête.
- Non, non, Darius, ne fait rien..., essaie-t-il de signer, sinon, ça va être pire...
- Mais...
- Je t'en supplie...
Je serre les poings de colère. Je n'ai sûrement pas envie de le laisser s'en sortir indemne. Mais je vais quand même essayer de convaincre Matthieu de le dénoncer à la police. Même si je pense qu'ils sont déjà au courant.
- Franchement Matthieu, tu ne mérites pas ça... Tu ne mérites que le bonheur ! T'es l'homme parfait, si tu savais comme je t'aime et...
Je n'ai pas le temps de finir ma phrase que Matthieu m'embrasse. Il met sa main libre sur ma joue, et ses lèvres dansent doucement avec les miennes. Je sens ses larmes mouiller mes joues, alors j'enroule mes bras autour de son torse.
On s'embrasse langoureusement, en faisant passer tout l'amour que l'on ressent l'un pour l'autre à travers ce baiser. Au bout de quelques minutes, on se sépare à bout de souffle, et Matthieu vient me refaire un câlin. Je le serre dans mes bras moi aussi, puis il se recule et reprend son téléphone.
Bébé♡ : Je t'aime, tu sais.
- Matthieu, moi aussi, je t'aime, mais si tu savais à quel point... Je ferais tout pour toi.
Matthieu me sourit et s'essuie les joues en reniflant. Il a les yeux tout rouges, et ça me fait vraiment de la peine de le voir comme ça.
Bébé♡ : Tu veux dormir dans mon lit ?
- Et toi, tu vas dormir où ?, je l'interroge.
Bébé♡ : Je ne sais pas, sur le canapé.
- Non, on va dormir ensemble. Ton lit n'est pas très grand, mais on peut quand même y dormir tous les deux.
Matthieu sourit encore et secoue la tête pour acquiescer. Il essaye d'enlever son pull, mais à cause de son bras dans le plâtre, il a du mal.
Je pouffe et vais l'aider. Je lui enlève aussi son T-shirt et je me mords la lèvre en voyant son torse. Il a un énorme pansement qui recouvre son ventre, là où Anthony l'a poignardé. Je lui enfile son pyjama, puis le regarde et l'embrasse de nouveau, juste parce que j'en ai envie.
Après, je me déshabille aussi pour rester en caleçon.
- Ça te gêne pas si je dors en caleçon ?, je le questionne.
Il fait non de la tête, et je lui souris. Je me retourne pour plier un minimum mes vêtements, et Matthieu vient se coller contre mon dos. Il pose sa tête sur mon épaule et passe ses bras autour de ma taille. Ses cheveux viennent me chatouiller le cou, ce qui me fait pousser un léger rire.
- Tu me chatouilles, je lui dis entre deux éclats de rire.
Matthieu remue la tête, ce qui me fait rire de plus belle. Je ne peux pas m'en empêcher. Il rigole aussi à son tour, et à ce moment, je suis aux anges. J'ai réussi à lui faire penser à autre chose, et j'ai même réussi à le faire un peu rire.
Matthieu me lâche et se couche dans le lit, en se collant contre le mur. Je me mets devant lui, et comme le lit n'est pas très grand, je dois m'appuyer contre son torse, ce qui ne me déplaît pas du tout. Matthieu passe son bras autour de ma taille tandis que je l'embrasse, avant de mettre ma tête dans son cou.
Et nous nous endormons comme ça, l'un contre l'autre, sans penser à nos problèmes. Nous dormons si profondément que je n'entends même pas mon téléphone sonner quand Gabriel m'appelle.
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