Partie 08
Deux semaines passèrent et devenant de plus en plus renfermée, Jemima avait fini par perdre sa joie de vivre ou du moins le minimum de joie qu'elle avait continuée d'éprouver avec la nouvelle de l'arrestation de son époux. Elle fuyait désormais tout le monde et plus particulièrement Esther qui de son côté, faisait de son mieux pour la rassurer et l'aider à trouver une solution.
Elle savait son mari innocent et le voir dans cette prison, mains liées subissant la perte de sa liberté lui brûlait le coeur.
À sa vue, elle n'avait pû retenir ses larmes. Léo n'avait rien fait, disait-elle à qui voulait l'entendre. Ce trait de comportement dont on l'accusait ne lui ressemblait pas. Jamais il n'aurait projeté de faire cela à une femme.
Il avait plutôt été blâmé d'une tentative de viol sur la personne de Daniella Ève Keita. La fille cadet de Mr Keita.
" Ce jour-là, lorsqu'il était arrivé à Bamako, il s'était directement rendu au domicile de son patron mais celui-ci n'étant pas présent, ce fut alors Daniella qui vint lui ouvrir la porte. Elle lui demanda de s'asseoir en attendant puis l'apporta un verre d'eau qu'il but d'un trait. Après cela, Daniella se retira, le laissant seul au salon. Il avait profité de cette solitude pour déposer la malette d'argent sur la table et s'était positionné plus confortablement sur le fauteuil. C'est alors qu'il entendit un cri avant de voir Daniella avancer dans le salon. Les cheveux complètement décoiffés et le T-shirt légèrement déchiré, elle commença à crier et à s'agiter puis s'écroula après quelques secondes.
" Daniella, ça va ?" Paniqua Léo en se rapprochant d'elle.
Il avait essayé de la faire réagir en la tenant, tout en la secouant légèrement mais les yeux de la jeune fille restèrent mi-clos.
-- Daniella, que t'arrive t-il ?
-- Laisse-moi, ne me touche pas. Cria t-elle en se débattant subitement.
-- Calme toi je veux juste t'aider !
-- L'aider ou la violer ? Prononça directement Mr Keita qui venait d'entrer.
Au même moment, Léo se leva tel un malfrat prit en flagrant délit.
-- Papa, commença Daniella, avec des larmes aux yeux. Il a essayé de me violer. Ton employé a voulu abuser de moi. "
Léo avait beau s'expliquer, mais pour Mr Keita, le jeune homme avait sûrement tenté de faire cela. Sa fille n'avait menti à ce sujet car il avait vu de ses propres yeux cet spectacle incroyable, heureusement qu'il avait été à temps pour éviter le chaos.
Après plusieurs échanges, la mère de Daniella, préféra laisser tomber cette affaire. Elle disait laisser pour elle à Dieu et convainquit son époux d'en faire autant mais ce dernier exigea à ce que Léo présente des excuses et paie une amende de cinq millions à sa fille pour qu'elle suive des traitements en cas de traumatisme. En attendant que la somme soit réunie, il restera en prison.
Quatorze jours n'avaient suffit à Jemima pour s'emparer de cette énorme somme d'argent. Que faire ? Pensait-elle à longueur de journée si bien que ses os commençaient déjà à lui coller à la peau. Son visage semblait de plus en plus fatigué et cela était dû à sa douloureuse situation.
Un samedi matin lorsqu'elle se réveilla, il était déjà quinze heures. Jamais elle n'avait autant dormi de toute sa vie. Jemima comprit tout de
suite que quelque chose n'allait pas et se précipita chez un médecin.
Il n'y a rien de grave madame, vous présentez juste un excès de fatigue. Lui rassura le médecin avant de lui prescrire plusieurs antibiotiques contre les douleurs, les maux de tête et la fatigue elle-même.
De retour à la maison, elle se fit un thé au citron qu'elle but sans grand appétit et finalement, après plusieurs réflexions décida de passer la nuit avec son père. Le lendemain, c'était décidé, et purement réfléchit. Elle allait vendre sa voiture neuve à Deux millions cinq cents milles. Il ne lui resterait ainsi donc qu'à se procurer les deux millions cinq cents milles restants d'une manière ou d'une autre avant la fin des deux semaines restantes car cela ne servait à rien d'aller en procès, monsieur Keita gagnera à coup sûr. Il avait de l'argent.
Après une semaine à traîner sur le marché, la voiture fut vendue au prix convenu. Deux jours plus tard, Jemima prit tous ses colliers, pagnes et autres Bijoux de valeurs qu'elle possédait et les vendirent à des commerçantes du marché, cela lui rapporta cinq cents milles. Elle demanda un près de trois cents milles à sa patronne mais n'obtint que la somme de cents milles Francs de la part de cette dernière puis compléta l'argent avec tous ses économies sauf cinquante milles francs qu'elle garda pour les besoins de son père.
Jemima retira également les économies de son mari qui s'élevait de justesse à cinq cents milles grâce à la carte bancaire de celui-ci. Après tout, il venait de lui acheter une voiture et c'était tout ce qu'il possédait comme Argent.
Tenant à présent la somme de Trois millions huit cents milles, la jeune femme se voyait dans l'impasse et décida alors de recourir à une aide auprès de son amie. Elle avait tellement voulu garder sa dignité, mais l'orgueil ne pourrait pas vraiment l'aider. Il vaudrait mieux écouter parfois et montrer cela en acceptant de se faire aider voilà pourquoi, en cette fin de journée, elle invita Esther à prendre place auprès d'elle, devant la table de guichet.
-- Si je ne trouve pas l'intégralité de cette somme dans moins de cinq jours, Léo sera jugé coupable et enfermé, dit-elle presque les larmes aux yeux.
-- Ne pleure pas ma Jemi, j'ai vu tous les sacrifices que tu as fais et continues de faire pour lui éviter celà et je.....
Une violente toux lui frappa la gorge suivit d'une grande envie de vomir. Esther se dépêcha dans les toilettes avant de revenir prendre place en face de son amie.
-- Qu'as-tu mangé tout à l'heure? Demanda Jemima.
-- Rien, j'ai juste bu un jus de goyave. Et je crois que ce fruit là ne va pas du tout avec mon organisme. Mais ce n'est pas grave. Alors je disais que je compte bien t'aider. Combien possèdes-tu en ce moment ?
-- Trois millions huit cents milles.
-- Bien, écoute. Je vais t'aider mais tu dois aussi t'aider.
-- Comment ça ? Questionna Jemima en haussant les sourcils. Je veux dire, comment devrais-je m'aider ?
-- Je suis budget limite en ce moment même et vu que Lewis m'a offerte assez d'argent dernièrement, je ne peux lui demander que la somme de six cents milles au maximum. Sinon, il se doutra que quelque chose ne va pas et me posera beaucoup de questions. Alors une fois que j'aurai cet argent, je m'arrangerai à trouver la somme de cent milles francs. Et donc en tout, tu ne peux avoir que sept cents milles venant de moi ce qui te fera posséder quatre millions cinq cents milles. Et pas sûr que tu ailles les cinq cents milles restants en si peu de temps. À moins que....., finit-elle par s'arrêter.
-- À moins que quoi ? Je le ferai, sois-en sûre.
-- Ma chérie, recommença Esther en tirant puis caressant le bras droit de son amie. Je connais un homme très riche qui serait prêt à t'offrir cette somme si et seulement si tu lui offres une nuit de bonheur.
-- Quoi ? Cria Jemima en retirant immédiatement sa main de la sienne.
Tu sous-entends que j'aurai cette somme si je me prostitue ?
-- Ne le prends pas ainsi, tu sais. C'est juste une nuit et tout cela, restera dans le secret. Cet homme est très riche mais aussi aime beaucoup les femmes.
-- Non je ne peux pas.
Je ne peux pas faire cela, je n'ai jamais trompé mon mari et ..et..
-- Léo ira en prison. Tu es sa femme, montre-lui que tu l'aimes et surprend le en payant cette amende. Tu sais plus que quiconque que cette fille qui l'accuse ment. Elle est juste de mauvaise foi. Trouve une solution avant qu'il ne soit condamné pour un délit qu'il n'a pas commis. Je ne te dis pas là de le tromper. Passe juste une nuit avec cet homme, c'est pour la bonne cause et en plus de cela, personne d'autre ne le saura. Tu auras ton mari près de toi et tu oublieras très vite cette mésaventure je te le promets. Fais-moi confiance. Jemi, je suis ton amie et je veux juste t'aider.
-- Je ne veux pas faire cela à mon mari, je l'aime.
-- C'est justement pour cet amour que tu devrais le faire.
Cette phrase assoma Jemima. Elle se leva subitement et sortit prendre l'Air. Ce n'est pas vrai. Pourvu que ce soit un cauchemar, pensa t-elle, les larmes aux yeux.
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