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Histoire : Si je reste...
Chapitre : 3
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Cette nouvelle page de mon histoire commence quand je reprends le travail, je suis policier.
On avait procédé à l'héritage mais ma mère n'avait pas beaucoup de chose à nous laisser du coup on a pas eu droit à des disputes pour se partager ses biens et de toute façon moi personnellement je laisse tout à mes petites sœurs, mon petit frère lui aussi dit qu'il ne veut rien déjà que maman l'avait déshérité et chassé de la maison de son vivant. Ah ma mère ! J'aurai aimé qu'elle vive dans l'opulence, qu'elle se nourrisse de mon argent mais le bon Dieu en a voulu autrement.
Il me restait juste quelques uns de ses affaires qu'elle m'avait personnellement confié et que j'avais décidé de fouiller ce soir, que des cartons. J'imagine que leur contenu doit être précieux.
Ma mère n'avait jamais aimé ma femme, elle n'aime pas beaucoup de monde d'ailleurs et ce n'était pas un secret. Elle ne jouait pas dans l'hypocrisie bien que je trouvais que parfois elle abusait surtout avec ma femme.
Elles n'arrêtaient jamais de se créper le chignon, je n'en pouvais plus de les appeler à la raison, j'ai même renvoyé ma femme chez ses parents pour éviter des histoires. Elle est revenue quand ma mère est tombée malade pour s'occuper d'elle pendant que mes sœurs étaient là à ne rien faire.
C'est fou, ma mère ne l'a jamais aimé et pourtant c'est elle qui a pris soin d'elle, elle est morte dans ses bras. Ma femme s'est occupée d'elle et l'a couverte avant d'aller prévenir les médecins qu'elle ne respirait plus pendant ce temps j'étais entrain de fumer une clope dehors pour évacuer mon stress. Je ne pouvais plus regarder ma mère sans pleurer tellement elle était devenue maigre et méconnaissable. J'étais ravie de savoir que les deux femmes qui comptaient le plus pour moi se sont quittées en paix.
J'ai compris que l'amour ne se forçait pas et heureusement elles ont fini par tolérer l'existence l'une de l'autre sinon j'en deviendrai fou aujourd'hui. Vers la fin de sa vie, elles ont fini par être de grandes amies car seule ma femme s'occupait d'elle et l'accompagnait faire ses besoins les plus intimes, elle lui faisait son bain chaque matin sans se plaindre et l'amenait à l'hôpital, parfois même c'est elle qui paye ses ordonnances si elle a les moyens.
Ma femme est bref, c'est ma femme quoi. Elle n'est pas parfaite mais je l'aime comme elle est, elle a ses défauts, quelques fois invivables mais des qualités tout aussi louables.
Je n'aimerai pas suivre les codes pour définir ce qui nous lie. Si je ne l'aimais pas je ne l'aurai pas épousé donc vous voyez un peu. J'aimerai m'épargner la peine de m'épancher sur des clichés comme : c'est la femme de ma vie, c'est l'amour de ma vie, c'est mon trésor, tout ce tralala pour dire qu'on aime sa femme.
Moi je veux juste dire que je l'aime et c'est tout. Pour moi ça veut tout dire.
Nous sommes amoureux et complices parce que nous sommes juste trop bavards surtout elle. Nous ne cessons de communiquer et je pense que c'est ce qui a réglé la majeure partie de nos problèmes conjugaux.
Mes sœurs me posent toujours la question, pourquoi vous ne vous disputez jamais ?
Dieu sait qu'on fait souvent la guerre dans notre chambre mais le fautif saura toujours reconnaître son erreur et s'excuser, en général c'est moi, je le reconnais.
Elle, elle n'a pas beaucoup de problème et je sais comment lui faire plaisir et me faire pardonner mes crises de jalousie et mes colères sans fondement.
Tout ses soucis se limitent au paraître, son habillement,son téléphone, son parfum, son maquillage et mon habillement. Elle insiste pour que je m'habille bien, elle dit que c'est son image à elle que je véhicule. Le reste n'a pas d'importance, du coup je sais comment l'amadouer.
Ma femme est une ''Fashion victim'' version africaine et j'en paie les prix. Elle peut mourir de faim, ce n'est pas grave mais il ne faut surtout pas mourir mal habillée comme elle le dit.
''Dé ak khif moma guenal modé ba kheuy dé ''
(...)
Je sors de mon poste et on m'apprend que je suis chargée d'aller faire la ronde des quartiers environnants. Ça me soule ses rondes parce que je suis obligé de courir derrière des jeunes Junkie dopés au chanvre qui peuvent courir à perdre haleine pendant que moi je suis loin derrière.
Je commence vers 23h aux quartiers populaires des parcelles assainies. Je sais exactement où aller pour cueillir de jeunes délinquants, je l'ai fait je ne sais plus combien de fois.
Nous nous garons assez loin , habillés en civil mon coéquipier et moi puis nous allons vers un groupe de jeune. L'odeur du chanvre nous accueille. Je les salue .
- T'es qui toi ? Me dit celui qui semble être le meneur.
- Il est celui qui peut te faire dormir en taule petit con dit Ousmane.
Et hop! Ils détalent comme le vent en criant. Mon coéquipier et moi, nous mettons à courir derrière eux. Tout ce que je ne voulais pas. Je crois que je vais sérieusement trouver une stratégie pour cesser d'être sur le terrain.
- Boum yi, boum yi! Les flics, les flics! Crient-ils Surtout pour alerter d'autres
Ce n'était pas ce que je voulais, je n'arrête pas d'envoyer ces jeunes en prison, j'en ai marre. Je voulais juste les approcher en premier lieu pour peut-être par chance les récupérer avant qu'ils ne se perdent mais c'est perdu d'avance.
Nous courrons pourtant presque jusqu'à la plage et je m'arrête essoufflé pendant que mon coéquipier continue de courir. C'est là que j'aperçois ce que je crois être un couple d'homosexuels, je suis juste énervé, je pense que c'est ma soirée. Je saisis mes menottes et cours vers eux, celui qui était au dessus me voit et prend ses jambes à son cou. L'autre est resté sur place, n'ayant rien vu ni compris. Je l'arrête pendant qu'il crie en me lançant.
- Domeram dji bayi ma'' laisse moi. Mon frère est flic ,il va vous tuer. Je ne dors pas en prison moi.
Je reconnais cette voix. Devant les lampadaires, je me rend compte que je viens d'arrêter mon propre petit frère. Mon frère Matar se faisait mettre sous mes yeux par un autre homme, à la plage, sur le sable , à quatre pattes.
Il me regarde, je le regarde et je m'éffondre sur le sol. Je suis sous le choc !
Avant que je ne me relève, il était déjà parti. Nu et menottes au poignet.
Inutile de décrire mes émotions, il n'y a aucun mot pour les décrire. Nous avons par la suite arrêté des prostituées clandestines et un alcoolique qui jettait tout sur son passage.
Une fois rentré, j'ai retrouvé ma sœur entrain de prier Fadjr dans la cour. Elle c'est ma fierté, c'est la plus correcte d'entre elles, la seule personne normale de cette famille. Elle nettoie tout pour alléger les travaux qui attendent mon épouse avant d'aller au travail.
- J'ai déjà réglé la facture d'électricité de ce mois-ci me dit-elle, j'ai reçu ma bourse en plus de ma prime de stage. J'ai gardé le reste pour les économies que je dois faire pour compléter mes cours de conduite.
Si responsable pour son âge.
- Je suis déjà fière de toi soeurette. Mais ton argent est pour toi, je sais très bien prendre soin de vous.
- C'est à ça que sert la famille. Bon j'y vais, je risque de rentrer tard aujourd'hui.
- Tu as toutes tes pièces sur toi ?
- Oui Mignane, arrête de jouer le flic avec moi.
- Mais je suis flic. Tu es armée ? Je t'ai toujours dit d'être armée, le quartier est dangereux. Même une petite lame peut te sauver la vie, une pompe ou juste un couteau.
- Mignane... Dit-elle en roulant les yeux. Je n'ai pas l'intention de porter des armes dans mon sac à main.
- Bahna. Passe une non bonne journée.
Je suis sur le champ parti récupérer mes heures de sommeil mais elles étaient irrécupérables, même si j'ai ma femme près de moi.
L'image de mon frère sur la plage me revenait sans cesse en tête ainsi que celle du jour où ma mère lui a demandé de choisir sa sexualité ou sa famille.
Je ne sais pas si je devrais en rire ou pleurer.
Plus fort que moi la fatigue me terrasse.
La journée j'ai essayé de joindre mon frère mais il ne répondait pas. Je n'ai plus insisté. Il avait décidé de faire sa vie depuis longtemps et du moment où il va bien tant mieux.
Je devais aller au travail l'après-midi, j'attendais donc le repas de chère épouse Poulméra, allongé sur notre lit, en face de la télé.
- Mignane ça fait des jours que je te demande de me débarrasser de ces cartons, ils encombrent la chambre. Fais quelques choses s'il te plaît.
- Ce sont les affaires que m'avaient laissé ma mère mais je n'ai pas le temps de les fouiller.
Elle saisit les deux cartons et les verse sur le lit , il y'avait des enveloppes, beaucoup d'enveloppe.
- Tu ne fais absolument rien alors ne dis pas que tu n'as pas de temps. Fouilles ça et débarrasse toi de ce dont tu n'as pas besoin. Je ne veux plus voir ces cartons dans ma chambre.
Ok madame. Je saisis une enveloppe au hasard et la lit.
Imaginez vous, des factures de mes scolarités primaire. Mais à quoi ça sert ?
Des photos de ma mère plus jeune! Oh j'adore elle était si jolie. Elle mettait la date de la prise au dos de chaque photo, certaines dataient d'avant ma naissance.
Hormis les membres de sa famille, le visage d'un homme que je ne connais pas revient sur beaucoup de photos. Je devine aisément qu'il s'agit de mon défunt père.
Elle m'avait fait de son vivant, une fidèle description de ce à quoi il ressemblait et avec la tenue militaire j'ai su que c'était lui sur les nombreuses photos car ma mère me disait souvent que j'ai suivi les traces de mon père quand je suis entré dans la police.
Ce que je ne comprends pas c'est pourquoi, elle ne m'a jamais montré ces photos alors que mainte fois je lui ai demandé à quoi ressemblait mon père.
Elle se contentait juste de me le décrire et de me répéter qu'on est identique.
Pourquoi c'est maintenant que je reçois ces photos? Juste quand elle a senti qu'elle partait ? Pourquoi elle me laisse ces cartons ? Qu'est-ce que tout ça veut dire ?
Pourtant plus je regarde cet homme plus j'ai l'impression de l'avoir déjà vu de mes propres yeux alors qu'il est supposé ne plus être de ce monde.
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#RebbeiL
Lun 31 Déc 2018 - 18:54
Bonne année, bonne santé, bonne ananas 🍍
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