Histoire : Si je reste...

Chapitre : 14

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C'est évident, je ne peux faire ces choses qu'à l'insu de mon mari. Qu'aurait il dit ou fait s'il savait ?

Je ne veux même pas l'imaginer.

Je sais qu'il aurait de la peine et pourtant ça ne m'a pas empêché de me jeter dans les bras de son père à chaque fois qu'il m'a appelé.

Depuis la première fois, je ne sais plus combien d'autres ébats nous avons eu.

Nous sommes allés à Dubaï, au Maroc et même en Turquie.

Il m'a acheté plein de marchandises et m'a ouvert une boutique.

Je suis devenue plus indépendante et j'ai quitté mon travail d'institutrice.

Je suis devenue une grande commerçante.

Mon mari est tellement fier de moi. Le pauvre il est tellement pur.

Si seulement il a avait pu lire en moi. Si seulement il pouvait savoir ce que je cache. Si seulement il entendait ce que je ne dis pas.

Le pire c'est que je ne sais même plus pourquoi je cours toujours dès que mon beau-père m'appelle.

Il y a du sexe certes mais mon mari assure aussi dans ce domaine même si on ne le fait plus très souvent à cause de ces horaires de nuit. La journée soit il dort, soit je cuisine soit on fait des courses chacun de son côté mais on s'arrange parfois pour tirer un coup vite fait.

Je trouve juste que la relation avec Séga est beaucoup plus simple, sans pression mais aussi très risqué surtout quand il vient à la maison nous rendre visite.

Je ne sais pas ce que je ressens pour lui très franchement, je suis très confuse quant à ce qui nous lie.

Il y a de l'affection, je ne le nie pas, beaucoup, énormément d'affection, de la tendresse. Il prend soin de moi, s'inquiète toujours de ce qui ne va pas et me soutient dans mes initiatives professionnelles. Presque comme un mari, presque comme Mignane.

Sur certains points, ils sont quasiment identiques.

Je valse entre l'eau et le feu ces derniers mois, j'ai peur qu'un jour tout ceci me remonte à la figure. Je crains ce moment et espère pouvoir arrêter avant d'en arriver là.

Oui j'espère car je ne peux pas juste arrêter comme ça. Ça a commencé avec un processus et ça se terminera avec un processus.

Le problème est que... Je suis devenue accroe à Séga, à ce que nous partageons.

Quelques fois, il m'arrive de sourire quand je le regarde à la télé. Mon mari dans ces moments me dit :

- Maintenant vous êtes réconciliés, ça me fait tellement plaisir.

Oh Mignane. Tout le plaisir est pour moi, je suis désolée.

- Oui nous étions juste partis du mauvais pied mais maintenant tout est rentré dans l'ordre.

Dans le désordre j'aurai dû dire. C'est un fiasco !

Pourtant Séga et moi nous disions souvent : " il faut qu'on arrête maintenant, ce n'est pas bien".

L'instant d'après nous sommes langoureusement enlacés ou entrain de grimper les rideaux.

On trouvera une solution plus tard.

L'heure est toujours à la recherche de Yandé disparue il y a plus de 6 mois aujourd'hui.

Nous avions appris qu'elle a pris la pirogue pour rejoindre l'Espagne. l'Espagne en pirogue, quelle idée sordide ! Comment a-t-elle pu?

Nous l'avons su à la télé, une chaîne internationale montrait des jeunes sénégalais(e)s sauvés par des navires espagnoles. Les pauvres appelaient à l'aide et demandaient à joindre leur famille.

Nous avons vu Yandé en pleurs, expliquant quelle a failli se faire tuer en Lybie. La vidéo a fait le tour du monde et Mignane ne la supportait plus.

Il ne dormait presque plus, disant qu'il a failli à sa mission, à l'éducation de sa petite sœur. Yandé a toujours voulu voyager, elle me disait que c'est le Sénégal qui ne voulait pas d'elle.

Elle s'est longtemps sentie incomprise par sa sœur et son frère.

Mignane a fait des pieds et des mains pour la ramener avec l'aide de son père mais il leur fallait beaucoup de patience.

Séga a proposé d'aider Yandé à s'offrir une vie meilleure là-bas. Mignane ne savait pas quoi décider mais moi je sais que Yandé ne dirait pas non.

La vie a alors continué en attendant.

Les choses se sont calmées peu à peu. Yandé nous a appelé et nous a fait comprendre qu'elle ne souhaitait pas revenir au Sénégal pour le moment. Elle bénéficiait de l'aide dont elle avait besoin pour démarrer une nouvelle vie.

Mignane l'a supplié de rentrer, elle a dit niet. Nous étions donc obligé de respecter son choix et avec le temps on s'est fait à l'idée.

(...)

À bientôt un an de ma ''relation'' secrète avec Séga, je peux dire aujourd'hui que les choses sont allées plus que très loin.

J'aime Mignane et je ne peux pas le quitter mais ce que je ressens pour son père est une chose sans nom, indescriptible. Il me parle de sa femme, de ses enfants, de ces décisions, il m'a intégré dans son emploi du temps, dans sa vie et je m'y plais.

C'est dangereux je sais mais c'est exquis.

- Je dois aller en côte d'Ivoire la semaine prochaine dit-il pour me tirer de mes pensées. Tu veux venir avec moi ?

- Non Séga c'est bientôt la Tabaski, on sera débordé à la boutique.

- D'accord je comprends.

- Te fâche pas s'il te plaît.

- Je ne me fâcherai jamais contre toi mon ange.

Nous venions de finir d'excellentes galipettes, cela fait un mois qu'on ne s'était pas vu à cause de son travail.

Parfois je me demande comment il peut garder la forme avec son âge. Il a quand-même 59 ans.

- Séga ?

- Oui ma chérie.

- Tu reviens quand ?

- Dans la semaine, je ne vais pas durer.

- Tu vas me manquer.

- À moi aussi mais j'ai une façon spéciale de te dire au-revoir.

Et c'est reparti... Nous avions tendrement fait l'amour.

Nous le faisons sans protection depuis quasiment 5 mois, vu que je ne peux pas enfanter. Profitons du contact direct de nos chairs.

Nous nous sommes quittés en début de soirée et je suis rentrée à la maison pour le dîner. Mignane revenait de son sport, il m'a retrouvé dans la cuisine.

- Je suis passé à ta boutique tout à l'heure, on m'a dit que tu étais sortie.

- Ah c'est vrai, j'étais en ville. Excuse-moi j'aurai dû te prévenir.

- Ce n'est pas grave . J'ai trop envie de toi là.

- Comment ?

Ah non, je ne peux pas encaisser deux hommes en une journée. Je ne suis pas une machine.

- Un coup vitfé s'il te plaît avant que je n'aille au travail.

- Mignane tu vois que je cuisine, je suis très occupée là. Ça peut pas attendre ?

J'ai lu une grande frustration sur son visage. Il est ressorti et il est reparti sans dîner.

C'est la première fois, ce soir-là que j'ai réellement eu honte de moi et j'ai pleuré contre ma couette.

Je me suis posée une question : Est-ce que tout ce que Séga fait pour moi vaut la peine de ce que je fais endurer à mon mari ?

Comme un déclic, je décide d'arrêter.

C'est fini, j'arrête.

Je viens de saisir la gravité de mes actes. Comment ai-je pu faire ça à Mignane ?

J'envoie un message à Séga.

- C'est fini entre nous. Il faut qu'on arrête, je veux sauver ce qui reste de mon mariage. Merci de me comprendre.

- Mignane est au courant c'est ça ?

- Non bien-sûr ?

- Alors pourquoi tu veux arrêter ?

- Je n'en veux plus, j'ai peur des conséquences.

- Arrête moi ça. C'est quoi tu as besoin d'argent ?

Je me sens soudain un peu trop ''pute'', je viens de comprendre qu'il m'a toujours payé pour du sexe. Oh mon Dieu, que suis-je devenue ?

Je ne lui ai pas répondu et ai bloqué son numéro. Il m'appelait sur d'autres lignes et me disait qu'il ne veut pas qu'on arrête. Je ne l'ai même pas écouter et j'ai plus de temps désormais à consacrer à mon mari.

Nous pensons même à des traitements pour la fertilité maintenant que notre situation financière s'est à peu près améliorée.

Ensemble nous nous sommes rendus très tôt chez le toubib, main dans la main comme les ados amoureux que nous avions été un jour. Je le regardais en souriant et espérant de toutes mes forces que le traitement marchera. Je suis si heureuse.

C'est moi qui commence les tests puis Mignane. Comme ça on trouvera le fond du problème et une éventuelle solution.

- Vous n'aurez pas besoin du traitement nous dit le médecin.

- Comment ça se désole Mignane. Nous ne pourrons jamais avoir d'enfant ?

- Vous en avez déjà un en route. Votre femme est enceinte de 10semaines. Ça fait plus de 2 mois, vous n'aviez rien senti ?

Co... Comment ? Ce n'est pas possible. Effectivement je n'ai rien senti. Ce n'est juste pas possible et ça ne peut pas être Mignane.

Notre vie sexuelle était quasiment inexistante.

Non ça ne peut pas être lui.

Séga, oh non ! Je me rappelle que nos rapports n'étaient pas protégés.

Pas ça seigneur !

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#RebbeiL
18 Mai 2019 - 01:38