Chapitre 2
POV SELENA
31 juin, 13h44—3451, Ocean Road
La voix de papa me fait trembler. Il fallait l'entendre. Un mélange de déception, de colère et de tristesse. Peut-être était-ce la raison pour laquelle il cherchait tant de nouveaux enfants; parce que je n'étais pas assez pour lui, il voulait un enfant meilleur, comme un vêtement qu'on aurait acheté sur un coup de tête et qu'on se débarrasse une semaine plus tard.
La vérité, c'est que je suis un peu jalouse de Rebecca. Mais juste un peu. Un nom d'enfer, mon père l'aime, elle est très belle, souriante malgré tout ce qu'elle vit, elle a une meilleure amie qui semble authentique—oui je l'ai épié durant son appel téléphonique.
Comme soudainement hypnotisée, je sors de ma chambre, accroche sans bruit « sans faire exprès » ma « chère » petite nouvelle soeur. Tout ce que j'obtiens, c'est le fait qu'elle me fusille du regard plus que jamais dans ma vie je ne l'ai vu.
Je descends l'escalier en direction de la salle à manger, là où papa est assis à sa place, l'air menaçant, sourcils froncés, poings fermés, sur la table. Il met tant de pression sur la nappe que des petits plis se formes. C'est un peu comme si en fait, c'était moi, la nappe, écrasée sous la pression de papa.
— Selena Wilson, je ne t'ai pas éduqué pour servir aux gens ce genre d'impolitesses, Il me crache, les yeux emplis de colère accumulées contre moi.
Je hoche la tête en espérant qu'il cesse de parler. Mais non, faux espoirs, il prend un trop grand plaisir à continuer.
— À présent, tu vas remonter en haut, t'excuser à ta soeur et l'aider à être incluse dans notre petite ville et que ça saute! Il s'exclame, heureux de sa petite idée débile.
Papa, as-tu vu Rebecca? Même si elle ne voulait pas se faire d'amies, elle s'en ferait une tonne tant elle est jolie et se la joue cool.
Évidemment, je pense ces dernières choses dans ma tête, je ne veux pas que ma tête explose tant papa crie fort.
— Oui, papa, Je prononce en faisant semblant d'avoir de la difficulté alors que la seule chose qui est difficile pour moi en ce moment, c'est de ne pas sauter sur papa et lui hurler après.
Je monte vers Rebecca. Je lui fais signe de me suivre, puis en allant en bas, je lui dis :
— Je vais faire une petite fête de bienvenue avec mes amies, tu pourras donc t'en faire également.
— D'accord, Elle murmure avec son sourire parfait, ses deux dents toutes mignonnes écartées.
Je suis jalouse, de plus en plus, d'ailleurs et je n'aime pas ça... et si Alex l'a trouvait plus Belle que moi?! Ce n'est pas comme si ce ne m'était jamais arrivé à l'époque David-Willow.
Mais il ne faut pas que je pense à ça.
Arrivées à la cuisine, comme un petit ange tout droit sorti du ciel, Rebecca va tranquillement à sa nouvelle place à la table. J'ai hâte de découvrir sa false cachée. Je suis sûr qu'il y a du juteux dans sa personnalité. Peut-être pas autant que Laura O'Connor, la fille que papa avait adopté juste avant, mais quand même.
Je m'assois à mon tour, sans bruit, un peu comme si j'essayais d'imiter les gestes de Rebecca, comme si elle était ma grande sœur alors que techniquement, c'est ma cadette.
Comble du malheur : au menu, de la soupe.
Ce n'est vraiment pas ma journée. Il faut que je fasse quelque chose de positif pour me faire oublier tout ça.
31 juin, 14h52—Dolphins' beach, Sea Avenue
Je suis assise dans le sable chaud vu la date. Mon bikini préféré sur le dos, incapable d'avoir des bonnes pensées. J'ai un manque flagrant que je ne peux communiquer vu que mon père est le maire.
La plage est pleine, mais je suis seule. C'est ironique, mais c'est ainsi. Je ne peux me confier, surtout depuis que Willow n'est plus mon amie. Mon cœur est serré constamment et je ne me sens pas bien dans ma peau. Mais tout ça reste à l'intérieur de moi, au plus profond possible.
J'ouvre mon téléphone cellulaire. Je tape lentement, sans aucun entrain ou joie, je créer un événement Facebook pour fêter la bienvenue à Rebecca. En quelques secondes, cinq de mes amis m'ont promis d'y assister.
Cette ville-ci, celle qui « appartient » à ma famille depuis des générations, tout ce qu'ils ont réussi à faire, c'est deux choses : donner le goût aux gens de fêter et faire oublier aux gens le poids de leurs actions. Deux choses qui coulent dans le sang de mon père, mais pas dans le mien. Maman n'était probablement pas comme cela.
Maman, elle était une mexicaine. Très belle. Et charismatique. Elle savait que tout comptait. Papa est tombé fou amoureux d'elle quand il l'a vu, en voyage au Mexique. Il ne parlait pas très bien espagnol, mais il l'a approché. Et tout ça a commencé. Puis, je suis venue au monde.
Et puis...
N'en parlons pas ; pensées positives!
— Hey.
J'entends le souffle d'une voix dans mon dos : Alex. Facile d'avoir des pensées positive avec lui. Il a presque toutes les qualités du monde. Je l'aime comme mille pluies d'étoiles filantes.
— Hey.
— Tu fêtes l'arrivée de ta nouvelle sœur? Tu dois l'aimer...
— Euh... Oui, super gentille... euh... et belle!
Le pire c'est que je ne mens pas, je le sais au fond de moi. J'aimerais qu'on soit meilleure amie, mais je suis trop occuper à rêver d'être elle.
Alex me prend par le bras gauche pour me relever. Je me laisse faire. Il écarte une petite mèche de mon visage et m'embrasse doucement le front, puis la bouche. Je mêle la mienne à la sienne et je sens comme au début de notre relation des petits papillons tout délicats grouillés dans mon ventre. J'aime cette sensation.
Peut-être qu'en fait, lui il ne tombera jamais en amour avec l'une de mes « soeur »...
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