Chapitre 1
POV BECKY
31 juin, 10h28—3451, Ocean Road
—Rebecca, tu es prête?
J'entendais la voix à proximité de Julia, ma travailleuse sociale. Elle est froide et distante, mais je parie un million (oui, je sais, je paris ce que je n'ai pas) qu'elle a un cœur. Autrement, elle ne se serait pas impliqué dans « la grande et merveilleuse aventure de l'adoption ».
Julia éprouve donc sûrement un minimum de pitié pour les « pauvres petits abandonnés ». Bouhouhou, comme c'est triste. Non, mais sérieux! Je déteste la pitié. C'est un fait.
Je prends tout de même la peine de répondre, question de politesse. Parce que c'est important d'au moins répondre à une question. Ah.
—Oui.
—Hé, tu vas être merveilleuse, comme d'habitude, ma chouette, Elle me dit en essayant d'être encourageante, comme elle fait à chaque fois que je change de famille, Ne t'enfuies juste pas la première semaine et tout va bien se dérouler, Julia terminé en me faisant les gros yeux.
Je lève les yeux au ciel pour ne pas avoir à lui répondre. En ce moment, je suis vraiment stressée, car nous sommes juste devant le bâtiment qui deviendra ma maison. Ça fait drôle à dire, non?
—Eh, bien, si tu es prête, entrons, ma chérie.
L'affaire avec Julia, c'est qu'elle invente toujours des trillions de surnoms aux enfants auxquelles elle est assignée le jour de leur adoption. Mais sinon, elle est froide tout les autres jours. C'est comme si elle se rendait soudainement compte qu'elle nous aimait bien. Je sais, ça ne fait pas de sens.
Je vois alors Julia qui presse la sonnette. J'éprouve soudain une foule d'émotions en même temps. De la joie. De la tristesse. De la nostalgie. Du stress (beaucoup de stress). De l'excitation. Et si cette famille était enfin la bonne?
Je me suis enfuie de tant de bonne famille... Les psychologues mettent cela soit sur la faute de mon trouble psychoaffectif (car oui, c'est un terme du dictionnaire) ou sur mon TDAH, soit un trouble du déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité (pour moi, avec hyperactivité).
La porte s'ouvre sur M. Wilson, mon nouveau « père ». Et derrière : Selena Wilson, sa fille. Je vois les yeux de « papa » s'illuminer à ma vu. Je vous le dis, dans une semaine maximum, je vais faire les corvées de lavage de plancher à la brosse à dents (légère exagération) comme Cendrillon. Il ne va plus avoir sa petite « lumière », dans ses yeux.
—Bonjour, Rebecca, Il me dit en tentant de cacher sa joie que je trouve assez pathétique merci.
Je vois les yeux de Julia se poser sur moi pour que je saisisse qu'il faut que je réponde. À contrecœur, je me lance timidement :
—Bonjour M. Wilson.
—Rebecca, peut-être que je suis le maire de Ocean Town, mais Dieu sait que je déteste me faire appeler M. Wilson. Appelle-moi simplement soit George, soit papa, Il insiste, tout fier de son discours qu'il a probablement pratiqué devant un miroir avant de me voir.
Papa? Sérieusement? Tout, je dis bien tout, pour me faire peur, en fait! Je ne vais pas appeler cet homme papa la première minute qu'on se connaît. No way! Je vais me la jouer bonne joueuse tout de même. Mais je ne le fais que pour Julia.
—Oui, George.
POV SELENA
31 juin, 10h33—3451, Ocean Road
Je vois devant papa ma « chère » nouvelle petite sœur. Pas encore l'un de ces enfants espiègles qui se croient tout permis simplement parce que leur petite maman et leur petit papa les ont abandonnés!
Moi, je connais ces personnes sacrément bien. C'est ça qu'il arrive quand ton père les collectionnent. Nous en avons accueilli au moins une vingtaine. Passant de types venant tout droit de Juvie aux fillettes à sa maman qui veut dormir dans la même chambre que moi à cause du noir.
Et là, ça recommence. Il y a la petite nouvelle. J'ai lu en cachette sa description. Elle se nomme Rebecca, elle a un TDAH et des troubles psycho-machin-truc. Enfin, un grand mot pour dire qu'il lui manque un bout du cerveau par rapport à ses émotions ou un truc du genre.
31 juin, 12h58—3451, Ocean Road
La travailleuse sociale vient enfin de quitter la maison. Je tiens à insister le mot « enfin ». J'ai vu sa voiture partir de notre stationnement privé de la fenêtre de ma chambre où je me suis embarrée à la minute où Rebecca (Gomez, elle s'appelle, je crois) a posé un pied dans ma maison.
—Selena, descends, ma belle! M'hurle papa, du bas de l'escalier.
Sans le vouloir, je marche jusqu'au rez-de-chaussée. Là, papa me sourit et me présente Rebecca, tout heureux de faire sa « bonne action » du jour.
—Hey, Ma nouvelle « sœur » me salue, sans émotions dans la voix.
—Hey, Je lui réponds en priant les Dieux pour avoir la même nonchalance qu'elle lorsqu'elle parle.
Papa semble vraiment, trop, content de lui. On dirait qu'il pense que nous allons devenir soudainement BFF. Nope, dans ses rêves seulement!
—Sel (mon Dieu, que je déteste ce surnom), peut-être pourrais-tu montrer à Rebecca sa nouvelle chambre pendant que je prépare le dîner? Il me demande en essayant d'être cool, mais sans succès.
—Hum, J'accepte distraitement, Suis-moi, Becca.
Évidemment, elle préfère me corriger que de se taire et de me suivre :
—Si on me donne un surnom, je préfère que ce soit Becky que Becca, longue histoire.
Je lève les yeux au ciel pour lui démontrer que je me fiche d'elle et de ses petits sentiments de « pauvre fillette abandonnée par ses parents ». Je monte à sa nouvelle chambre et ce n'est que rendue là que je vérifie si elle me suit encore.
Postée, silencieusement devant la porte, elle me regarde, sûrement en train de me demander ce que je fabrique à la fixer. Finalement, je décide à ouvrir la porte et la laisse entrer dans sa pièce à elle.
Elle dépose sa valise à roulette et son sac à dos en plein milieu de la pièce. Non, mais, aucun respect, celle-là! Si elle avait à quel point ça m'a prit longtemps laver tout le plancher...
—Merci, Elle pousse en me fixant à son tour, comme pour me provoquer comme je l'ai fait avec elle.
—Plaisir.
J'exécute un petit sourire en coin mal senti pour trouver une excuse pour m'en aller de cet endroit si embarrassant. Je veux juste avoir la paix et qu'aucune petite adoptée m'énerve à ce point, je demande seulement cela.
POV BECKY
31 juin, 13h27—3451, Ocean Road
Cette nouvelle fille de riche dans ma vie m'énerve déjà. Je ne la sens pas du tout Miss Selena Wilson. Elle semble juste vouloir le côté positif des choses, mais la vie ne fonctionne pas comme ça, même pour les chères princesses à papa.
Dès que Selena me laisse seule, je saisis le téléphone cellulaire posé sur la commode de ma chambre. Enfin, je vais pouvoir contacter Taylor, ma meilleure amie.
La sonnerie se fait entendre. Je croise les doigts dans mon dos pour qu'elle réponde. J'attends patiemment (enfin, autant que possible) et à la quatrième sonnerie, Elle décroche.
—Oui, allô? Elle s'exclame avec son entrain habituel.
—Tay, oh, mon Dieu, enfin! Je m'excite au son de sa voix.
—Becky! Je commençais à m'inquiéter... Et puis, m'sieur Wilson? S'intéresse-elle, sincèrement.
—Pas mal pas le moment, mais par contre, sa fille laisse à désirer, je t'avoue... Je lui confie en soupirant, Une certaine Selena.
—Oh, oh! Si elle ne t'aime pas, son cher petit papa va avoir un penchant sur elle et va te rejeter... Elle remarque intelligemment.
—On verra bien ce qu'on verra. Entre temps, je profite de ma chambre, elle est trop géniale!
—Mieux que chez les Hastings?
—Mieux que chez les Hastings, J'approuve, assez heureuse.
—Bon, je te quitte la sœur!
—Salut!
Si vous vous demandez, non, Tay n'est pas ma véritable sœur. C'est juste que nous nous sommes connues alors que nous étions toute les deux dans la même famille d'accueil à l'âge de huit ans. Elle a été ma première partenaire de fugue. Elle a été ma première et seule meilleure amie, aussi.
Alors que je me retourne vers la porte, j'entends mon nouveau « papa » hurler :
—Les filles, Becky, Selena! C'est prêt, mes chéries!
Il en arrive vite aux faits lui! Je suis déjà sa « chérie »! À quand je suis sa « chérie d'amour de son cœur »? Dans deux jours?
Quoi qu'il en soit, je vais le rejoindre à la cuisine alors que Selena est encore en haut. Elle semble écouter de la musique, car lorsque je suis passée devant sa chambre, elle vibrait.
M. Wilson soupire. Je parie que le fait que Selena ne soit pas à table est un événement récurrent. Il me demande un service :
—Ma belle Becky, tu veux bien monter prévenir Selena du dîner?
—C'est bon.
Je gravis les marches, un peu surprise qu'il me demande déjà des services. Je pensais pouvoir profiter un peu plus longtemps du profil de « nouvelle fille à ne pas déranger ».
Toc, toc!
—Va t'en, Becca, Elle hurle par-dessus sa musique, Me too, de Meghan Trainor.
—Sel (je joue le jeu des surnoms, voyez-vous), sort de là, on te veut à table.
—Mangez sans moi, mon père se fiche de moi, toi, tu es nouvelle, il veut bien de toi, mais moi, je suis comme un vieux jouet.
—Sel, arrête de dire des choses que tu ne veux pas dire. Tu je sais pas c'est comment se sentir abandonnée pour de vrai.
—Tu essaies juste de me manipuler. En fait, tu te fous de tes parents. Tu fais juste m'arracher mon père de sa vraie fille, moi. Et le pire, c'est que papa se fait manipuler par chacun d'entre vous. Juste qu'à ce qu'un le vole ou me batte, peu importe.
J'éclate en sanglots.
—Je ne suis pas comme ça, Selena. Je n'ai rien à foutre de personne, de mes parents, de te battre, de votre argent. Tout ce que je veux, c'est être finalement heureuse. Si j'étais heureuse, je serais bénie.
—Je te déteste, va t'en.
—Viens.
—Non. Je t'haïs. J'haïs tout les petits protégés de papa, toi inclue.
—Selena Wilson, viens ici tout de suite, Une voix puissante, celle de M. Wilson, naturellement, crie.
Bonjour tout le monde!
J'espère que ce chapitre vous a plu, évidemment et que vous aurez le goût de poursuivre.
À la prochaine!
Jeanne xx
Becky : Becky G
Selena : Selena Gomez
Taylor : Taylor Swift
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