Depuis des mois, je m'entraînais avec Teddy, et j'essayai de réaliser le dernier souhait de Jinny si je n'arrivai pas à tuer Yang Hyun-suk : devenir une star de K-pop. J'étais revenue première au classement. Au passage, la professeure de yoga et pilates était une femme cruelle.

Nous étions en décembre 2011, une nouvelle avait atterri à YG Entertainment le mois dernier, Kim Eunbi. C'était une fille très gentille et naïve. Elle était naturellement mince sans passer des heures à la salle de sport. Elle portait une robe noire plissée, elle était légèrement maquillée, elle avait soigneusement coiffé ses cheveux noirs. Elle aimait bien faire une coupe avec une frange, ça lui allait bien car elle avait un visage ovale. Elle me faisait souvent rappeler Jinny.

Jinny . . . une personne qui s'était sacrifiée pour YG Entertainment et au final, Yang Hyun-suk s'était débarrassé d'elle comme une vieille chaussette.

J'allais déjeuner en compagnie d'Eunbi, quand je bousculai une fille sans faire exprès. Son sac à main était de la même couleur que sa veste, son pantalon, ses yeux, ses cheveux, et ses grosses boucles d'oreilles, c'est-à-dire de couleur noire.

«Oh, excuse -moi ! Tu vas bien ? m'excusai -je. »

Je lui tendis ma main pour l'aider à se relever. Son regard me paralysa un instant. Il était noir, sombre et haineux.

Puis, son visage devint étincelant l'instant d'après avec un grand sourire.

« Ce n'est pas grave ! dit-elle. »

Et elle se releva avec l'aide de ma main. Pourquoi m'avait -elle lancé ce regard au début ? Je ne m'attardais plus là-dessus. C'était une nouvelle trainee ? Je ne l'avais jamais vue dans l'agence.

« Tu es nouvelle ? lui demandai -je.

— Oui ! affirma -t-elle avec une voix enjouée. Je m'appelle Kim Euna. Et toi ? Excuse -moi pour mes fautes en coréen, je suis de nationalité américaine.

— Ah pas de soucis ! Je suis Thaïlandaise ! Je m'appelle Lalisa Manoban. Enchantée !

— Oh tu viens de Thaïlande ? C'est un pays sous-développé, non ? me questionna -t -elle avec un ton de moquerie. »

J'étais déstabilisée par ses propos. Et ça me blessait. Mais au début de la conversation, je pensais que c'était une fille sympathique.

Mais c'était une hypocrite en réalité.

« Euh . . . non. répondis -je, confuse.

— Ah . . . ok. Parce qu'à la télé, ça ne me donnait pas trop envie d'y aller. C'est sale et tout le monde est pauvre. Tu viens d'une famille pauvre aussi ? »

Je serrai mes poings. C'était une fille vraiment méchante.

« Oui . . . répliquai -je. »

Je ne trouvai rien d'autre à dire. J'étais confuse.

« Je dois y aller. On se voit au cours ! »

Je la voyais s'éloigner dans le couloir à pas lents.

Les paroles de cette fille m'avaient blessée, je ne voulais surtout plus la voir. J'avais trop de problèmes pour fréquenter une fille qui méprisait les gens qui n'avaient pas un niveau de vie élevé.