39.
Le soir, vers deux heures du matin, Jennie me secoua pour me réveiller. Quand je pris conscience de cela, j'avais sauté de mon lit et je lui avais demandé, pleine d'espoir :
« Alors, tu me reparles ? »
Elle me tourna le dos, gênée et s'expliqua :
« Non, mais je devais te réveiller car tu ne sais pas encore éviter les rayons lasers par toi-même. »
Je baissai la tête, déçue.
Quand nous arrivâmes devant la porte de la salle de réunion, Jennie répéta le mot de passe, comme lors de notre dernière visite. D'un seul coup, la porte s'ouvrit et nous tombâmes nez à nez avec Teddy qui nous regardait avec de grands yeux : ils exprimaient la rancœur, bien sûr.
« Pourquoi n'êtes-vous pas venues pendant deux nuits d'affilée ? s'énerva -t-il. Je vous avais pourtant dit de venir chaque soir ! »
Puis, il reporta son attention vers Jennie.
« Tu n'as jamais raté une réunion pourtant ! Et à cause d'elle, tu as commis une erreur ! »
Je bouillonnais. Avait -il oublié qu'il m'avait battu ?
« Et toi ! criai -je, excédée.. En cours, tu as fait comme si on ne se connaissait pas ! Et tu m'as frappée sans aucune pitié ! »
Les larmes me montèrent aux yeux et ma voix s'affaiblissait.
« Tu sais pourquoi j'ai pleuré, au premier cours ? Parce que depuis mon arrivée, je n'avais pas arrêté d'être insultée, frappée et humiliée ! Je pensais que tu étais gentil, mais ce n'est pas du tout le cas : tu es aussi pitoyable que les autres ! J'avais espoir en ta gentillesse ! Cette nuit-là, je ne voulais plus te voir, je t'en voulais énormément ! Et l'autre soir . . . on était juste trop fatiguées. »
Il y eut un petit moment de silence. Si Teddy était en train de nous examiner avec attention, moi, j'affrontai son regard. Il ne devait pas savoir ce qui nous était arrivé.
« Vous me cachez quelque chose, conclut -il. »
Comment avait -il deviné ? Mes narines s'écartaient pour inspirer et expirer plus d'oxygène. Je clignai plusieurs fois des yeux, avant de répondre :
« Pas du tout, c'est toute la vérité.
— Ne mens pas. Jennie ne sait pas me cacher quelque chose, et encore moins mentir : quand elle stresse à propos de ça, elle joue toujours avec son pied gauche et ses mains. Et ses yeux cherchent à éviter le regard des autres, fit -il remarquer. »
Il ne s'arrêta pas là.
« Si tu me dis ce que vous avez fait, ce soir-là, je t'aiderai à répéter pour le chant et le rap. A devenir la meilleure, me promit -il. »
Personnellement, je m'en fichais des cours. Je me contentais d'exécuter ce qu'on me disait de faire, sans motivation.
Mais si Teddy m'aidait, au moins deux professeurs, Yang Jiyong et lui, ne me frapperaient plus. Je ne voulais plus subir de nouveaux supplices. Alors, j'acceptai.
« On commencera le mois prochain, acheva le producteur. »
Je pris une grande inspiration et avoua :
« On a essayé de s'enfuir. »
Il écarquilla ses yeux de plus belle.
« Quoi ? ! Mais vous êtes folles ? s'écria -t-il. »
Il semblait vraiment hors de lui. Jennie paniquait.
« Et on s'est fait prendre. continuai -je. Après, Yang Hyun-suk nous a torturées. »
Teddy se frotta le front, l'air exaspéré.
« Comment était la personne qui vous a pris en flagrant délit ? demanda -t-il, après lui avoir tout raconté.
— Il était grand, il avait un visage carré, de petits yeux et portait de lunettes. Il devait avoir la quarantaine et portait un costume. »
Il enleva sa main de son front, expira un bon coup et déclara :
« C'était son grand frère. »
Quoi ? Le PDG avait un frère ? Était -il sadique comme lui ? Je ne l'aurais jamais cru : ils ne se ressemblaient absolument pas !
« N'essayez jamais de vous enfuir, ajouta Teddy, vous pensiez que vous n'étiez pas assez surveillées pendant votre évasion, mais dehors, tout le personnel de l'agence habite à côté. Ils entourent tout l'établissement et surveillent tout le périmètre. »
Achevée de désespoir, j'éclatai du sanglots, une seconde fois : c'était donc sans issue.
« Mais j'en ai marre ! C'est horrible Teddy ! Si tu savais, comment je souffre, ici !
— Tu sais pourquoi tu ne dois jamais t'enfuir ? relança -t-il en prenant un ton ton très calme. Je faisais partie d'un groupe qui s'appelait " 1TYM ". J'étais le seul de la bande à être un vendu. Moi aussi, j'en avais ras-le-bol des entraînements et de tout le reste. Alors, j'avais tenté de m'enfuir. Mais, je me suis fait prendre par Yang Min-hyuk, qui est son frère. Yang Hyun-suk m'a torturé dans la cave. Le groupe a été dissout et j'ai fini producteur. Tu sais pourquoi on a dissout ? »
Ma gorge se noua : j'étais curieuse de le savoir. Pour la première fois depuis que je le connaissais, il retira son masque.
J'étais horrifiée. Aucun son ne pouvait sortir de ma bouche : il avait la mâchoire fendue. Ses deux joues avaient été recousues, ce qui voulait dire que le sadique les lui avait découpé en deux. Mes jambes tremblaient tellement. Et dire que j'aurais pu recevoir le même châtiment que Teddy ! Ça signifierait aussi que j'aurais jamais pu m'enfuir et que j'étais coincée dans cet enfer.
Teddy remit son masque, pour calmer la tension.
« Je suis désolée . . .murmurai -je.
— C'est pardonné. Ne recommencez plus. »
Je n'étais pas seulement désolée d'avoir manqué deux réunions, je l'étais aussi pour ce que ce monstre lui avait infligé. C'était affreux. Il avait dû beaucoup souffrir, le pauvre . . .
« Et si on essaie de s'enfuir, continua -t-il, vous perdez toute estime du PDG. Vous ne pourriez donc jamais débuter et travailler en tant qu'employé ! Mais bon, ça ne gagne pas beaucoup . . . Alors, vous resteriez ici jusqu'à la fin de vos jours. C'est ce que vous voulez ?
— Non . . . nous dîmes d'une toute petite voix. »
Je ne voulais absolument pas rester ici pour le restant de ma vie. Je regrettais d'avoir essayé de m'enfuir. A cause de ça, j'avais perdue Jennie, et j'allais peut-être restée ici pour toujours . . .
« Allez vous asseoir avec les autres, ordonna -t-il. »
Depuis que j'étais entrée dans la pièce, je n'avais vu uniquement Teddy. Mais lorsque je posai mes yeux vers l'autre coin de la salle, ils croisèrent le regard d'un homme assez familier : celui qui m'avait bousculée dans le couloir, la dernière fois. A vrai dire, j'étais gênée de le voir. Je m'assis sur le tapis, juste devant les homme assis sur les canapées, en face de moi. Cette fois, ce n'était pas les Bigbang, parce qu'ils n'étaient que quatre. Jennie vint s'asseoir à côté de moi. Je n'osai même pas parler. Il eut un court moment de silence.
« Je m'appelle Park Sae-jang. Enchanté ! se présenta soudainement l'homme qui m'avait bousculée. Il me sourit, ce qui me mit un peu plus à l'aise.
— Je suis Lalisa Manoban. Enchantée, aussi ! »
J'inclinai ma tête. Puis, les autres garçons se présentèrent, à leur tour.
« Bonsoir, je m'appelle Kang Seung-yoon ! me salua l'un d'eux avec un grand sourire. »
Mes yeux ont voulu le détailler rapidement. Il était svelte, élancé et brun. Ses cheveux bouclés, ses petits yeux noisettes, son petit sourire sur ses lèvres, lui donnèrent un air enfantin. En haut, il avait porté un t-shirt blanc et une belle veste noire bien repassée. En bas, il avait porté un pantalon noir en tissu parfaitement repassé aussi et des baskets blancs de qualité.
« Salut ! Moi c'est Lee Seung-hoon ! s'exclama un autre. »
Il était habillé d'une chemise manche longue carrelée et d'un pantalon jean bleu. Il était grand et mince, il avait de petites épaules proportionnelles à forme. Ses cheveux noirs étaient vraiment courts. Il avait des petits yeux noirs, un petit fin droit et des petites lèvres pulpeuses, son visage était rond et tout lisse. Il avait mis une boucle d'oreille ronde à son oreille gauche. Il avait un air indéchiffrable sur son visage, je ne mentirai pas, il était bien imposant.
« Et moi, Nam Taehyun ! »
Il avait l'air gentil, je me demandais pourquoi je pensais ça d'un coup, sûrement parce que l'air sur son visage était plutôt paisible, aucun signe d'agressivité. Il était habillé d'un Lacoste blanc, les boutons n'étaient pas fermés, ce qui laissait voir un grain de beauté sur sa clavicule.
« Je m'appelle Jinu ! »
Ses cheveux avaient la même couleur que ces sourcils, il avait mis de différentes boucles d'oreilles. Il avait un visage légèrement maquillé. Son habillement lui allait bien, il avait mis un t-shirt blanc, une jolie veste bleu tout qui lui ressemblait, un jean pantalon bleu. J'avais l'impression que sa veste et pantalon étaient sur mesure.
« On est trainees, comme toi ! déclara Taehyun. »
Ah . . . donc eux aussi devaient souffrir. Les pauvres . . .
« Vous avez l'air d'être fort mentalement comparé à moi. admis -je, gênée.
— Mais non ! réfuta Seung-hoon. Pour nous aussi, c'est très dur ! D'ailleurs, Seung-yoon pleure toujours, comme un vrai bébé !
— Non, ce n'est pas vrai ! protesta l'intéressé, embarrassé. »
Tout le monde éclata de rire, et moi aussi. Si, pendant les réunions nocturnes, je devais rire comme ça, alors je ne voulais plus en rater une seule.
1533 mots.
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