2.
Keep moving

C'est un ramassis d'idées barbouillées, d'émotions embrouillées. Ça te percute, te déchire, t'écrase. T'es tanné, tellement épuisé, toutes tes forces ce sont amenuisées.

Tu ne sais plus quoi ressentir ou même si tu ressens encore quelque chose. À ce stade, il n'y a plus rien qui semble avoir de l'importance.

Tu t'investis. Tout le temps trop. T'as mal. Bien trop souvent. Déception par dessus déception. Puis quand tu réussis enfin à toucher à une parcelle de bonheur, ton destin torturé s'amuse à te l'enlever. C'est un jeu malsain auquel t'as jamais accepté de jouer. Mais t'es pogné. Tu ne peux plus reculer. Alors t'avances et t'avances. Et t'as mal, mais tu gardes la tête haute. Regarder tes pieds ça t'as jamais mené à rien.

Par contre, tu commences à te dire que tu devrais peut-être recommencer. Mieux vaut n'aller nul part que d'avancer dans la douleur.

Tu défragmentes. Tes mots, tes idées, tes pensées, ta tête, tes gestes, ta vie. Tu les déconstruit en de multiples parcelles. Tu sais pas quoi faire avec ça. Y te disent "you've got to be your own hero". Mais t'as pas l'étoffe d'un Power Ranger. Tu l'as jamais eu pis tu l'acceptes. Mais ça t'avances pas plus.

Tu fais du surplace. T'en fais depuis un méchant bout. T'en vois pas la fin, mais ça te dérange pu trop. Tant que tu respires c'est suffisant. Pis ça se fini toujours par toi qui se résigne une fois de plus à ce que rien ne change.

Encore et toujours