°• de retour au Palais •°

Sur cette coline, surplombant Wistar, nous nous étions confiés l'un à l'autre avec Obi. Mais nous étions restés silencieux depuis.

- Shirayuki ! Obi !
- Zen ! Désolée de vous avoir causés du souci tous les trois.
- Nous nous sommes beaucoup inquiétés pour toi Shirayuki, et pour toi aussi Obi.
- Merci de vous être inquietés pour moi votre Altesse.
- Zen, Kiki, Mitshude, je sais que nous avons beaucoup de choses à vous dire mais là je dois emmener Obi à la pharmacie pour qu'il se fasse soigner. On se retrouve là-bas dans une heure ?

Je n'attendis pas la réponse de Zen pour attraper la main de Obi et le traînait jusqu'à la pharmacie avant qu'ils ne se désistent. Il me suivit, souriant d'un air désespéré, bien conscients que je ne le laisserais pas filer si facilement avant d'avoir été examiné.

- Garacku ? Ryu ? appellais-je en entrant dans la pharmacie.

Personne ne me répondit mais je vis bientôt Ryu apparaître, avec des feuilles à la main. Il sembla surpris de nous voir puis lâcha finalement.

- Suivez-moi.

Nous lui emboîtèrent le pas et il nous fit asseoir dans une petite salle à côté.

- Il faudrait que tu examines en priorité le bras de Obi.
- D'accord, as-tu aussi des blessures ?
- Non, à part peut-être une ou deux bosses. Rien de grave.
- D'accord.

Ryu releva la manche de Obi et enleva le tissu que j'avais noué autour de sa blessure. Quand il désinfecta la plaie je vis Obi grimacer légèrement. Finalement Ryu soigna avec une sorte de crème verte sentant les plantes, les multiples blessures de Obi, notamment sur son dos et ses bras.

Lorsque Obi se retrouva à devoir enlever son haut pour que Ryu soigne les cicatrices de son dos, je vis une large balafre barrant la poitrine de Obi. Je penchais la tête sur le côté pour le questionner silencieusement et il détourna le regard gêné. Je hochais la tête, comprenant le fait qu'il ne veuille pas en parler.

Finalement, Zen nous rejoint bien une heure plus tard, l'qur légèrement agacé et amusé que je l'ai fait attendre. Mais je savais également qu'il comprenait que je me sois d'abord inquiété de Obi, qui arborait maintenant une bandage au bras et une odeur assez forte de plante.

- Shirayuki, je t'emprunte Obi pour qu'il me fasse son rapport. Kiki, Mitshude vous pouvez rester avec elle ?
- Oui, vas-y Zen.

Zen partit avec Obi tandis que je restais avec Kiki et Mitshude dans la salle de repos de la pharmacie, Ryu s'étant éclipsé après avoir soigné Obi et vérifiait que je n'étais pas blessé, j'étais seule avec les aides de Zen.

- Ça va Shirayuki ? Tu as l'air... ailleurs. dit finalement Kiki en brisant le silence.

J'étais en effet un peu distraite depuis la déclaration de Obi mais je me repris immédiatement. Je ne voulais pas inquiéter encore plus Kiki et Mitshude mais je n'avais pas non plus envie de parler de la déclaration de Obi avec eux, bien que leur fasse confiance.

- Non, ce n'est rien. Je suis juste un peu fatigué mais merci de t'inquiéter pour moi Kiki.
- Comment est-ce-que ça s'est passé là-bas Shirayuki ? demanda finalement Mitshude. Si ça ne te dérange pas d'en parler bien sûr.
- Aucun problème mais il ne s'est rien passé de spécial et je n'ai pas appris grand-chose. J'ai reçu une lettre sur laquelle était vaporisé une substance soporifique qui m'a endormie. Quand je me suis réveillée j'étais dans une sorte de cave avec d'autres femmes, toutes endormies. Deux hommes sont venus et parler du danger de m'amener là-bas en vu de mon amitié avec Zen. Comme j'avais réussi à me débarrasser des liens qui m'entravaient les poignets avant leur arrivée j'ai tenté de fuir en faisant une feinte à l'un des deux hommes mais l'autre m'a rattrapé et m'a rendormit. Quand je me suis réveillé de nouveau Obi m'avait sortis de là où nous étions en chemin vers Wistar.

Kiki et Mitshude hochèrent la tête et nous attendirent en silence le retour de Zen et de Obi. Nous repartirent ensemble, faisant la promesse, Obi et moi, de revenir voir Garaku et Ryu le lendemain pour la blessure de Obi et pour mes anciennes blessures. Comme le soleil se couchait, Zen insista pour me reconduire à l'auberge. Je le laissai finalement faire, avec Obi, tandis que Kiki et Mitshude restait au Palais pour finir de ranger de la paperasse officielle. Lorsque nous nous séparèrent, Zen, semblait légèrement agacé par la présence de Obi, comme s'il voulait me dire quelque chose. Mais je balayais cette pensée, me disant qu'il s'agissait simplement de mon imagination.

- Hum... hum... Je vais y aller également je pense. dit finalement Obi après le départ de Zen.
- Non.
- Non ?
- Ah... Je me disais que tu pourrais peut-être rester ici cette nuit ? Je ne sais pas trop où tu dors d'habitude mais... Enfin tu peux rester si tu le souhaites.

Obi parut un peu gêné de ma proposition, comme s'il ne voulait pas trop rester mais finalement il acquiesça.

- Attends, je vais te sortir des couvertures.
- Pas besoin, je vais dormir sur le canapé.
- Tu es sûr ? Il n'est pas très confortable, j'ai des couvertures en plus je t'assure...
- Ça ira Shirayuki, j'ai l'habitude. me répondit-il en souriant.

Le silence s'installa entre nous pendant que je posais mon épée.

- Ah... Au fait pour tout à l'heure...
- Je t'arrête tout de suite Shirayuki. C'est moi qui devrait m'excuser. Je n'aurais pas dû te dire ça, pas comme ça et pas à ce moment.

Je m'approchais de lui et je lui pris la tête entre mes mains pour qu'il me regarde.

- Je voulais juste te dire que... Tu comptes aussi beaucoup pour moi mais... Je ne saurais pas encore te dire si je t'aime comme toi tu m'aimes ou simplement comme quelqu'un de très proche. J'espère juste ne pas te blesser en te donnant de faux espoirs.
- Je comprends, ne t'inquiètes pas. Mais cela ne change rien à mes sentiments envers toi, Shirayuki.

En disant cela, ses bras passèrent dans mon dos pour me serrer contre lui, tandis que je le serrais aussi dans mes bras, en rougissant. Au bout de quelques instants, Obi finit par me lâcher et nous allèrent tous les deux nous coucher. Je me doutais par la suite que le lendemain, que cette nuit, Obi ne s'était endormi que bien plus tard que moi, surveillant la nuit pour qu'il ne m'arrive rien...

- le lendemain au Palais -

- Shirayuki ?
- Oui Zen ?
- Tu peux venir ? J'ai besoin de toi, seulement cinq minutes. Obi peut rester avec Kiki et Mitshude en attendant.
- Euh... D'accord ? J'arrive.

Je suivis Zen, trouvant étrange qu'il m'emmène jusqu'à l'un des petits jardins intérieurs du Palais sans les autres. Voyant que Zen semblait hésiter je dis finalement.

- C'est très beau Zen mais... Pourquoi m'as-tu amené ici ?
- Eh bien, Shirayuki... commença-t-il, gêné avant de prendre une inspiration et de se reprendre. Je pense que tu as dû t'en rendre compte aux archives et quand tu es revenu mais... Je t'aime Shirayuki, comme je n'ai jamais aimé quelqu'un.
- Oh Zen... Je ne sais pas quoi te répondre...
- Dis-moi seulement la vérité Shirayuki, même si ce n'est pas la réponse que j'aimerais entendre. dit-il en me prenant la main.
- Je t'aime aussi beaucoup Zen... mais je ne sais pas si c'est simplement de l'amitié ou si c'est réellement de l'amour. Mes sentiments sont confus et je ne voudrais pas te blesser en te donnant de faux espoirs...
- Je comprends, j'ai moi-même beaucoup hésité avant de me confier à toi... Ce qui as changé en moi c'est quand tu as été enlevée. J'avais envie de prendre un cheval et de parcourir tous Clariness pour te retrouver. Je me sentais... Vide sans toi.

Je restais silencieuse, comment lui faire comprendre que mon cœur était divise en deux ? Aimant d'un côté un homme mystérieux, dur à l'extérieur mais doux et un Prince gentil et souriant toujours prêt à se soucier d'autrui ? Et surtout comment expliquer réellement que moi-même je ne savais pas qui j'aimais ? Voyant que je restais silencieuse, perdue dans mes pensées, Zen reprit la parole.

- Shirayuki, si tu as un problème je serais toujours là. Tu peux tout me dire.
- Je sais Zen, je sais... Mais mon problème concerne mon cœur et tu ne peux malheuresement rien y faire Zen... Sinon je t'aurais déjà demandé à toi ou... À toi. dis-je simplement.
- Je comprends. dit-il finalement.

Je hochai la tête et me retournai pour rejoindre les autres lorsque je sentis Zen me prendre dans les bras.

- Je serais toujours là pour toi Shirayuki.
- Je sais Zen, je sais...

Lorsque nous retrouvèrent les autres Obi me lança un regard interrogateur auquel je répondis d'un hôchement de tête pour lui signifier qu'on en parlerait plus tard. Lorsque Ryu eut finis de s'occuper du bandage au bras de Obi, nous nous baladèrent avec Zen et ses aides. Nous discutions ensemble dans l'un des jardins du Palais lorsqu'un garde arriva.

- Je suis désolé de vous déranger Votre Altesse mais j'ai une lettre urgente pour Mademoiselle Seiran.

Il tendit la lettre à Kiki qui l'a prit.

- Merci Shikito. dit celle-ci en fronçant légèrement les sourcils devant la lettre.

Shikito s'inclina avant de repartir. Je regardais les autres qui arboraient maintenant une mine légèrement sombre. Kiki ouvrit et lu rapidement la lettre avant de soupirer.

- Je dois aller voir Père. dit-elle finalement.
- C'est encore à cause de la succession ? demanda Mitshude.
- Oui, je suis désolé Zen mais je ne peux pas faire attendre Père.
- Ne t'inquiètes pas Kiki, Mitshude et moi t'accompagnerons. Et je suis sûr que Shirayuki et Obi viendront aussi.
- Bien sûr ! confirmais-je.
- Vous n'êtes pas obligé de tous venir...
- Oui mais nous venons quand même. De toute façon j'ai obtenu deux semaines de congés. Autant les utiliser pour voyager un peu.

Elle nous regarda tous les quatres puis capitula finalement en secouant la tête.

- D'accord mais nous devons partir dès aujourd'hui.

---------------------------------
1674 mots dans le chapitre !

Plus long chapitre de l'histoire pour le moment !

Dans ce chapitre on a un rappel de la condition de Kiki, c'est la fille du Comte Seiran, futur Comptesse Seiran. Et cela ne l'arrange pas toujours. Surtout avec la succession de sa maison.

Mais pour découvrir ce qui se passera là-bas je vous invite à lire le prochain chapitre !