Jour 19 : mémoire

Bonjouuuuur !

Anecdote sur ce OS : si le Shiptober était un tout petit peu plus tard ou alors que je n'ai pas été mise au courant tout simplement, cet OS était le prochain à sortir.

Bon, pas safe, le bla bla habituel, donc...

Le petit rappel journalier de Lili :

Si votre sensibilité peut facilement être heurtée par les contenus psychologiques et violents, on clique sur retour et on va lire autre chose s'il vous plaît.

Aller, ça c'est fait (plus que 10 fois ce rappel et c'est fini), bonne lecture !

Signée : Lili la Licorne 🦄❤️

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Il ne se souvenait pas du jour où cela avait commencé.

Ça avait commencé, à partir de rien, ce n'était que des détails au début, il ne remarquait presque rien.

Cela lui arrivait souvent d'oublier des choses, après tout sa mémoire n'avait jamais été excellente, mais là cela commençait sérieusement à l'inquiéter.

Il avait toujours été quelqu'un de bordélique, il en avait conscience, sa vie rimait avec désordre.

Il s'y retrouvait ainsi.

S'il rangeait, il ne retrouvait jamais rien, il aimait appeler son chaos d'appartement, un "bordel organisé" car bien qu'il n'y avait aucun soupçon d'organisation dans ses affaires, il savait parfaitement retrouver chacune de ses affaires parmis les monticules d'objets jonchant meubles et sol de son appartement.

Mais il avait toujours été ainsi et tous le savait.

Sauf que, depuis quelques temps, beaucoup de chose ne collaient plus.

Quelque chose clochait.

Au début, c'était de simples objets qui n'étaient plus à leur place, enfin là où il les avait laissé la dernière fois.

Rien d'important : un stylo, ses gants de boxe, une serviette...

Ça l'agaçait mais il n'y prêtait pas attention, se disant qu'il était juste réellement trop bordélique.

Puis ça avait commencé à être un peu plus compliqué...

Des fois il se réveillait à des endroits sans savoir ni comment, ni pourquoi il était venu jusqu'ici.

Alors oui, la première fois, il avait pensé aux conséquences d'une soirée trop arrosée.

(NDA : L'abus d'alcool est dangereux, ok c'est cool mais on reste en sécurité c'est pas mal aussi)

Ça arrivait.

Mais en voyant le phénomène se répéter, encore et encore, sans raison apparente, il se rendit à l'évidence :

Quelque chose n'allait pas.

Il s'était même mis à noter ce qu'il faisait, pour être sûr de ne pas être fou, il notait tout, partout, tout le temps.

Lui, Érik Kobura était devenu un véritable paranoïaque.

Je deviens pire que Léon... Pensait-il parfois, mi amusé, mi inquiet.

Ce n'était pas spécialement un compliment.

Son ami, Léon Bastia, était connu pour être un véritable paranoïaque et malheureusement, ils en avaient ris longtemps avec leurs amis, mais leur négligence de ce problème, probablement lié à leur amitié pour lui, avait mené à la mort de 4 de leurs amis.

Aujourd'hui, Léon était enfermé en psychiatrie, probablement à vie, plus personne ne pouvait rien pour lui.

Il allait le voir des fois, mais leurs amies, elles, n'y allaient plus.

Dans sa crise de folie, il avait tué la femme dont il était raide amoureux et depuis, chaque femme se présentant devant lui, il l'a voyait elle, elle et personne d'autre.

Enfin.

Il ne valait mieux pas y penser.

Mais depuis ce jour, il s'était sérieusement interrogé sur la santé mentale.

Ils n'avaient jamais rien vu d'alarmant avant ce jour, bien qu'il était un peu fou, ça n'avait jamais été alarmant.

Si même les plus prévoyants n'avaient rien vu, comment pouvait-il être sur que personne d'autre de son entourage ne cachait aussi un trouble ?

Ou même lui.

Bien évidemment, il s'arrêtait à ses questionnements, il préférait ne pas s'imaginer perdre un ou plusieurs autres proches.

C'était hors de question.

Mais il se questionnait, il faisait plus attention.

Et c'est depuis ce moment-là précisément qu'il avait commencé à réaliser ses problèmes de mémoire.

Alors il notait.

Ça devait le rassurer mais...

En relisant ses notes, quand il se retrouvait ailleurs, il y trouva des mots, de son écriture, il l'a reconnaissait, qu'il ne se souvenait pas d'avoir écrit.

Devenait-il vraiment fou ?

Souffrait-il d'une maladie neuro-dégénérative ?

C'était son écriture, ses mots et il ne s'en souvenait pas.

Il s'était mis à se méfier davantage, il rangeait tout désormais, afin d'être certain de ne rien manquer.

Il rangeait.

Lui, Érik.

Même sa petite amie, Kinana, semblait inquiète en le voyant agir ainsi.

La mort de leurs amis et l'internement de Léon l'avait beaucoup marqué, il se refusa donc de l'inquiéter avec cela et lui fit croire qu'il ne supportait plus son bordel.

Mais la situation empira.

Déjà qu'il ne retrouvait pas ses affaires avant, c'était encore pire maintenant.

Sauf que maintenant, il ne savait plus si c'était lui qui avait rangé ou bien si cela avait juste été changé de place et qu'il avait oublié.

Il était de plus en plus en alerte, ignorant la pauvre Kinana qui se faisait un sang d'encre pour lui, comprenant sans peine que quelque chose clochait réellement avec lui.

Il écoutait Kinana lui parler, car en plus de ses propres problèmes, il devait la rassurer.

Apparemment, depuis quelques semaines, un tueur sévissait dans leur quartier, sans jamais se faire attraper.

Il était insaisissable, il ne laissait aucune trace, mais on savait reconnaître ses crimes : il poignardait ses victimes avec une lame empoisonnée.

Cette méthode lui avait valu son surnom d'assassin, une étiquette médiatisée pour faire parler de lui.

Cobra...

Bien évidemment, la peur de Kinana était justifiée alors il tentait de la rassurer au mieux, mais des fois, elle le fatiguait.

Mais il restait à ses côtés, sans rien dire, car il ne voulait surtout pas la perdre elle aussi.

En échange de sa présence, elle taisait son étrange comportement, préférant faire comme si elle ne remarquait rien.

C'était moins dérangeant ainsi.

Mais un jour, pris d'une énième crise de rangement après avoir perdu son chargeur, qu'il était pourtant certain d'avoir laissé branché la veille, il trébucha.

Au début, il ne s'alarma pas, il avait dû se prendre les pieds dans un truc.

Après analyse, il s'agissait du tapis de sa chambre, qu'il voulu replacer correctement.

Mais au moment de le faire, son regard fut attiré par le plancher dessous celui-ci, étrangement ressorti du sol.

Il ne lui fallut que quelques secondes pour dégager la zone, révélant un grand carré sous celui-ci où le plancher était découpé.

Il dégagea le morceau qui ne résista pas, visiblement il était souvent bougé.

Son visage pâli aussitôt en voyant ce que cachait cette petite planque.

Qu'est-ce que cela fait dans ma chambre ?

Il prit une des petites fioles dans ses doigts, redoutant de deviner ce que c'était, lisant l'étiquette.

Du poison.

Et aux côtés des petites fioles, soigneusement emballé dans un tissu rouge vif, un magnifique poignard avec un long cobra violet sur le manche.

Cobra.

Un cobra...

Qu'est-ce que cela faisait ici ?

Pourquoi dans sa chambre ?

Une vive douleur à sa tête le stoppa dans ses réflexions, il sentait qu'il avait sommeil, qu'il devait dormir.

Dormir.

C'était cela.

À chaque fois qu'il s'endormait, il se produisait des choses étranges.

Ces objets déplacés, ces lieux dont il se souvenait pas avoir été mais où il se réveillait, cette écriture semblable à la sienne relatant des souvenirs qu'il ignorait.

Ce n'était pas lui mais lui.

Il avait déjà entendu parler de cela, tout était clair maintenant.

Ces personnalités, ou plutôt, cette personnalité vivant dans l'ombre de l'autre dans le secret de la première, veillant toujours à ne laisser aucune trace.

Comme ce livre là, comment s'appelait-il ?

Ce livre relatant un cas de dissociation...

Docteur Jekyll et Mister Hyde.

Tout était clair maintenant, limpide.

Il comprenait, il comprenait tout.

Ce n'était pas sa mémoire qui lui jouait des tours, c'était lui... Cobra.