Burn
Jour 23 : forêt
Bonjour !
Mon objectif est que personne ne devine a quel thème, "rat" exception, je vais associer le personnage.
Personne ne l'avait vu venir celui-là ?
Bon aller, le titre donne un indice et l'OS de la veille aussi mais : pas safe.
D O N C
Le petit rappel journalier de Lili :
Si votre sensibilité peut facilement être heurtée par les contenus psychologiques et violents, on clique sur retour et on va lire autre chose s'il vous plaît.
ATTENTION : Gros trigger warning sur celui-là. Si vous êtes sensible à tout ce qui fait référence au suicide et à la dévalorisation de soi. Demi-tour direct.
J'aime pas spoiler mais je peux pas ne pas prévenir pour celui-là, faites attention à vous et ne lisez pas pour me faire plaisir, je m'en tapes, votre santé mentale (et physique) est PRIORITAIRE.
J'espère que vous prendrez en compte ce message.
Sur ce, bonne lecture !
Signée : Lili la Licorne 🦄❤️
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Au gré du vent, elle avançait, au son délicat de la brise sifflant dans ses oreilles, elle respirait, en harmonie avec le doux clapotis de la pluie contre les feuilles, son cœur battait.
Ce qu'il en restait du moins.
La vie n'était facile pour personne, même les bienheureux avaient forcément des moments de peine.
Celui qui sourit tout le temps finit par oublier la saveur de celui-ci et, inconsciemment, devient malheureux.
Celui qui possède tout finit par perdre goût à la vie, plus rien ne le satisfait, alors il veut toujours plus, devient fou, et sombre dans le désespoir.
Il y avait ceux qui fuyaient leurs problèmes, préférant rester dans l'ignorance qui, disait-on, rendait plus heureux.
Balivernes, cela ne faisait que les précipiter au désastre et donc, par défaut, droit dans les bras du malheur et du désespoir.
Même en relativisant chaque situation, la dédramatisant, il y avait toujours un moment, même bref, où le malheur régnait.
C'était pire encore pour les gens dans son cas.
Les malheureux.
Eux, n'avaient jamais de répit.
Car oui, le malheur existe, c'est irrémédiable, personne ne peut rien y faire mais on le contre avec les moments de bonheur, très souvent plus nombreux en général.
Cela permettait de survivre, de se raccrocher à quelque chose, de survivre.
Elle, n'en avait aucun.
Elle s'assit doucement contre un arbre, observant le paysage face à elle, lui offrant un court instant de répit.
Cela ne la rendait pas heureuse d'être seule ici mais, cela la calmait, l'apaisait.
Elle ferma brièvement les yeux, se laissant emporter par la douceur de l'atmosphère ambiante.
Des murmures. Des cris. Des hurlements.
Elle fronça les sourcils, elle ne devait pas y penser, surtout pas.
Mais en acceptant de ne plus voir le monde autour d'elle en fermant les yeux, elle devait accepter de voir ses cauchemars.
C'était insupportable.
Elle revoyait des scènes horribles, le mal qu'elle avait fait, les humiliations qu'elle avait fait subir sans la moindre pitié.
Qui aurait cru que cela reviendrait la hanter ?
Maintenant qu'elle n'avait plus personne, qu'elle n'avait plus Raven Tail, elle prenait conscience de ses actes.
Elle, Flare Corona, réalisait l'étendue des horreurs qu'elle avait commises.
Les dernières datant des grands jeux inter magiques, où elle avait humilié, en trichant, cette pauvre fille.
Comment s'appelait-elle déjà ?
Elle ne s'en souvenait pas.
Mais dès qu'elle fermait les yeux, elle revoyait son visage couvert de larmes, ses blessures, brûlures, sa volonté de vaincre et celle de protéger sa famille, notamment l'enfant qu'elle avait utilisé contre elle.
Elle s'était vaillamment battu et elle l'aurait vaincu si sa guilde n'avait pas triché pour lui venir en aide.
Quelle lâche elle avait été.
Mais cela ne s'arrêtait pas là, la blonde était juste sa dernière victime, la plus récente.
Elle avait été bien vengée par le fils de leur ancien maître : Luxus Drear. Ce dernier les avait massacré, vengeant ainsi la blonde au nom de Fairy Tail.
Mais il y avait les autres aussi.
Les inconnus.
Ceux que personne n'avait jamais su qu'elle avait touché.
Des plus faibles qu'elle, des gens sans défense, dans le besoin d'être aidé...
Elle les entendait encore lui demander, la supplier, l'implorer...
L'implorer de les aider au lieu de leur faire tout ce mal.
L'implorer d'arrêter...
Elle les entendait, elle les entendait encore.
Leurs hurlements d'agonie quand elle en avait marre de les entendre.
Elle les revoyait, encore et toujours.
Les marques indélébiles et douloureuses qu'elle avait laissé sur leurs corps sans défense.
Ces gens que personne n'avait aidé comme personne ne l'aidait aujourd'hui.
C'était le prix à payer pour ses crimes.
Mais c'était douloureux.
Il lui avait fallut attendre d'être à leur place pour les comprendre, pour regretter.
Elle se sentait pitoyable.
Il lui avait fallut souffrir pour comprendre le mal qu'elle avait fait.
Vivre la situation pour la comprendre, c'était la solution.
C'est pour cela que les gens qui souffrent ont tendance à faire du mal à leur tour : pour faire comprendre ce qu'ils ont vécus.
Elle le comprenait maintenant, elle s'en voulait.
Et encore, elle ne comprenait que leur douleur mentale.
Bien que c'était la plus pénible à soigner, ce n'était pas la seule qu'elle leur avait infligé.
Elle avait blessé, brûlé, tué.
Personne n'aurait jamais pitié de son âme.
Elle senti une larme couler le long de sa joue.
Si seulement on lui avait dit, si seulement on lui avait expliqué, si seulement...
Si seulement elle n'avait pas rencontré Raven Tail.
Ce n'était pas une raison à ses actes, c'était une évidence pour elle, mais elle se permettait de penser que peut-être, si elle avait rencontré une autre guilde avant...
J'aurais tellement voulu qu'on me montre la bonne voie...
Peut-être alors sa vie aurait-elle eut plus de sens, plus de lumière, moins de regrets, moins de mauvaises actions.
Peut-être aurait-elle pu devenir une bonne personne ?
Personne ne naît fondamentalement méchant n'est-ce pas ?
Peut-être aurait on pu la guider vers la lumière, vers ce qu'il fallait faire pour être gentil.
Que fallait-il faire d'ailleurs ?
Être empathique ? Aider son prochain ? Sauver des vies ?
Tout ce qu'elle n'avait jamais fait.
Peut-être aurai-je cette chance dans une autre vie...
Une autre vie, une autre chance.
Peut-être.
Rien n'est certain sur ce qui existe, ou pas, derrière la mort.
Le vent souffla un peu plus fort, la faisant relever la tête, observant les ombres des arbres danser autour d'elle.
Elle aimait beaucoup cet endroit, ce calme.
Personne ne venait jamais ici et elle pouvait laisser libre cours à ses pensées, à ses états d'âme.
Cette forêt était son refuge, son dernier rempart contre le monde.
Elle remarqua à cet instant que la pluie avait cessé.
Depuis quand ? Elle ne savait pas.
Elle ne s'en était pas rendue compte.
Elle était trop perdue dans ses pensées.
Il faisait déjà nuit, la lune brillait bien haut dans le ciel, éclairant les arbres d'une douce lumière.
Si elle devait s'éteindre un jour, cela arriverait inévitablement, elle souhaitait que cela soit ici.
En ce lieu, afin d'errer à jamais en ces lieux, afin de ne plus jamais souffrir.
Avait-elle le droit d'aspirer à cela ?
Elle n'en savait rien, elle s'en fichait.
Elle était une âme perdue, une raclure, cela ne devrait plus l'importer.
Je n'ai plus a rien sauver...
Elle n'avait plus rien à perdre non plus.
Plus rien.
Elle n'avait plus rien.
Plus de raison d'être, de raison de se battre, de continuer à avancer.
Elle n'avait plus de raison d'exister.
Elle n'avait plus que ce lieu.
Cette forêt.
Cette pensée lui provoqua un violent sursaut, comme si elle se réveillait un long rêve.
Je n'ai plus rien... Plus rien...
Plus aucune attache, aucun compagnon, aucun amour...
Personne pour la pleurer, pour se souvenir d'elle.
C'est tellement pitoyable...
Il lui restait une dernière souffrance à vivre pour comprendre le mal qu'elle avait fait.
Lentement, elle referma les yeux.
Elle revoyait tout, entendait tout, sentait même, ou en avait l'impression, l'odeur de souffre que dégageaient ses pires cauchemars.
L'odeur qu'elle dégageait en brûlant, en les brûlant.
Lentement encore, elle sentit sa chevelure s'enrouler autour d'elle, l'enserrant avant de s'embraser.
Ses propres flammes ne pouvaient rien lui faire, mais cela laissait des marques.
Et surtout...
En embrasant du bois, elle pouvait en créer de nouvelles, des vraies.
Rapidement, elle senti l'atmosphère devenir étouffant, mais elle ne bougea pas, gardant les yeux clos dans son cauchemar punitif.
Ils étaient courbés, à genoux, à terre.
Elle avait rit.
Elle senti ses poumons la brûler, l'oxygène se rarifiait.
Ils étaient blessés, brûlés, morts.
Elle les avait piétinés.
Elle senti les premières brûlures attaquer son corps.
Le feu s'était propagé, l'encerclant, mais elle ne bougea pas.
Ils la médisait, l'insultait, la maudissait.
Elle les avait achevé.
Elle senti son corps se consumer lentement, la vie la quitter.
Et là, enfin, elle réalisait l'horrible douleur qu'elle leur avait fait subir.
C'était douloureux, insoutenable.
Mais pourtant elle n'avait pas bougé, elle n'avait pas froncé les sourcils, n'avait pas crié.
Elle n'avait pas le droit.
Son corps s'affaissa lentement, de lui-même, s'écroulant lamentablement au sol.
Elle senti ses sens s'embrouiller, tout commençait à se mélanger dans son esprit.
Elle allait enfin mettre fin à sa vie de crime, de souffrance et de malheur pour les autres.
Elle payait enfin.
Alors que le feu se propageait à une vitesse folle, dévorant tout sur son passage comme le malheur et la culpabilité avait rongé son âme, elle rendit l'âme dans un dernier soupir.
Si seulement... On m'avait tendu la main...
Si seulement.
Ne serait-ce qu'une seule fois...
Une seule petite action aurait peut-être pu la sauver.
Je suis tellement désolée...
Quelques minutes après, le feu s'éteignit de lui-même, ayant décimé à une vitesse folle la forêt dans laquelle elle se trouvait, il s'était éteint à la limite de celle-ci, sans raison.
Comme si la forêt aussi, avait tendu l'âme en même temps qu'elle.
De là-haut peut-être l'avait elle vu, compris.
Cette forêt avait été sa dernière demeure et l'avait suivie dans son dernier souffle.
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