[Livaï xR] Un cadeau inestimable
(Commande de la grande katnisslili, le troisième sur Livaï de ce recueil, déjà! XD)
Si on l'avait prévenu un peu plus tôt, il était quasiment sûr qu'il aurait réfléchit deux fois (minimum) à la question.
Certes, c'étaient là les plus beaux jours de sa vie, il n'en doutait pas une seule seconde. Cependant, pour un homme stoïque et qui avait la coutume d'être irréprochable en tous temps tel que lui, les évènements prenaient une tournure qui lui faisait légèrement peur.
Lorsqu'il avait appris qu'il allait être papa, il avait d'abord cru à une blague. Il n'était pas ignorant, il savait parfaitement comment les bébés étaient fabriqués, la question n'était pas là.
Dans un monde tel que le leur, plein de tristesse et de douleur, et encore davantage dans son propre univers et ce depuis sa naissance, était-ce vraiment une bonne idée que d'élever un enfant dans ces conditions?
Alors que l'humanité était en sursit depuis des décennies, en particulier suite aux apparitions successives des titans Colossal et Cuirassé? Lui, de toutes les personnes, avoir un enfant?
Le méritait-il au moins, allait-il pouvoir protéger cette vie de plus, alors qu'un grand nombre de ses proches n'avaient pas survécus, et ce malgré ses efforts désespérés?
Lui, avec son passé, sa personnalité morne et froide, était-il le plus à même de devenir père?
Sa petite amie, qui lui avait annoncé la nouvelle la peur au ventre, lui avait cependant assuré que, si quelqu'un méritait de recevoir un tel cadeau, c'était bel et bien Livaï. Après toute la misère qu'il avait endurée, un tel présent était plus que jamais la récompense qu'il lui fallait.
Mais jamais, jamais il n'aurait pu prévoir ce qui allait se passer ensuite. Les mois qui suivirent l'annonce fatidique, que Livaï avait toujours plus ou moins de mal à accepter et surtout à réaliser, avaient été...
Intenses, c'était peu dire. Jamais il n'avait eu de proche baignant dans les "joies de la paternité", comme l'avait si bien nommée une certaine Hanji (au passage complètement hystérique au moment de l'annonce), et il n'avait de ce fait aucun modèle, aucun conseil pour l'aider dans cette dure épreuve.
Les sautes d'humeur, les hormones, les envies parfois douteuses qui pouvaient apparaître n'importe quand, les vomissements et encore davantage... Tout ceci était des choses qui lui étaient parfaitement inconnues, et qu'il avait appris à côtoyer sur le tas, comme on dit.
Sa petite amie, Johanna, était plus que jamais une énigme pour sa pauvre personne. Il ne savait quasiment jamais ni ce qu'elle voulait (il n'était pas sûr qu'elle le sache elle-même), ni ce dont elle avait besoin, et Livaï passait ainsi son temps à se laisser balloter par les évènements.
Le ventre de sa compagne continuait à grossir de plus en plus, les mois s'écoulant avec une vitesse ahurissante, mais avec une lenteur néanmoins abominable par moments. Livaï, à de nombreuses reprises, s'était surpris à attendre avec impatience le jour où il allait découvrir le petit être en question, qui se trouvait être son propre enfant.
Quelque chose dont il n'aurait jamais pu se douter auparavant, et ce même dans ses rêves les plus fous.
Le neuvième et dernier mois de grossesse, Livaï avait choisi de rester auprès de Johanna, bien à l'abri au sein des murs et dans leur chambre partagée, qui se trouvait dans une aile annexe de la caserne du bataillon d'exploration.
Poussé par Erwin et bien entendu Hanji, le brun, considéré comme le meilleur soldat de l'humanité, avait vu les jours défiler tantôt lentement, tantôt rapidement, alors même que sa compagne semblait être sur le point d'éclater, il aurait pu le jurer.
Lorsqu'il lui avait fait cette réflexion, un soir au moment de se coucher, Johanna s'était alors mise à le bouder pendant des jours après cela, et il aurait apprécié avoir conservé cette réflexion pour lui-même.
Un matin ensoleillé, alors qu'il se levait tout juste d'une nuit plutôt courte, il devait se l'avouer, la "catastrophe" était arrivée. Le grand jour était là, ce jour qu'il avait à la fois tant redouté et tant attendu, bien qu'il n'en ai rien montré. Du moins le pensait-il.
Etant déjà sur place, la prise en charge de sa petite amie avait été plutôt rapide. Lui avait été prié de sortir de la pièce, tandis que le médecin et une infirmière se mettaient au travail, en même temps que Johanna bien évidemment.
Quelques longues heures plus tard, après des cris à n'en plus finir, durant lesquels Livaï jura avoir maudit ce fichu bébé une bonne centaine de fois, pour faire autant de mal à sa compagne, il avait enfin pu entrer.
Il s'était sentit presque étranger à cette scène. Il avait l'habitude d'assister à des enterrements et ce depuis qu'il était enfant, mais la venue au monde d'un bébé était une première pour lui. Et encore plus maintenant qu'il s'agissait du sien.
Complètement perdu et désorienté, Livaï s'était avancé vers le lit où se trouvait Johanna, visiblement exténuée et hors d'haleine, mais qui arborait malgré tout un sourire à couper le souffle.
Il avait baissé les yeux, et l'avait enfin aperçu. La source de toutes ses préoccupations depuis plusieurs longs mois. Cette minuscule petite chose, qui avait pourtant réussi à le déstabiliser comme rarement auparavant.
Un tout petit bébé, tout rouge et avec un air renfrogné, reposait dans les bras de sa maman, enveloppé dans un linge blanc comme neige.
Il avait la désagréable impression d'assister à une scène qui n'était pas la sienne, tellement celle-ci était surréaliste. Était-ce réellement lui, le personnage principal de cette histoire saugrenue?
Même maintenant, devant les faits accomplis, il n'arrivait toujours pas y croire. Ni à réaliser l'ampleur et les significations de tout ceci.
Sans vraiment faire attention, il avait saisi de ses mains fébriles le paquet enveloppé, qui s'était remis à pleurer de mécontentement à peine eut-il quitté les bras de sa mère.
Des cheveux noirs, les mêmes que les siens, lui confirmèrent qu'il y était bel et bien pour quelque chose dans cette histoire. Le bébé, qu'il appris comme étant une petite fille, était le sien.
Il n'arrivait toujours pas à réaliser.
Imitant l'enfant pleurant à grands cris, visiblement peu heureux d'avoir été dérangé alors qu'il dormait tranquillement dans le ventre de sa mère, Livaï ne sentit pas vraiment qu'il s'était lui aussi mit à pleurer silencieusement, regardant fixement le bébé comme si sa vie en dépendait.
Un si petit être, aussi faible et aussi fragile, allait-il réussir à le protéger si la situation venait à s'y prêter?
Alors que d'autres visiteurs entraient dans la pièce à leur tour, afin de féliciter les deux jeunes parents et de souhaiter bienvenue au nouveau-né, qu'Hanji avait voulu saisir à peine arrivée et qu'Erwin avait dû intervenir pour que ceci ne soit pas le cas, le bébé reposant à présent dans ses bras sous les supplications éternelles de son acolyte à lunettes...
Livaï se contenta de grogner qu'on ne fasse pas de mal à sa petite fille, et surtout qu'une certaine Hanji ne la touche jamais, et finit par s'asseoir, épuisé par les récents évènements, sur le bord du lit où reposait Johanna.
Echangeant un regard avec la jeune femme, il laissa, pour une des premières fois de sa vie, un mince sourire se frayer un chemin sur ses lèvres.
Serrant avec force la main de sa petite amie, celle-ci finit par s'endormir de fatigue, exténuée mais heureuse.
Il n'aurait jamais cru que ce jour viendrait, mais il avait visiblement eu tord. Le paquet était à présent là, et il ne savait pas encore s'il serait à la hauteur.
Cependant... Un peu de légèreté dans ce monde cruel n'avait jamais fait de mal à personne. Et, pour la première fois de sa vie, il avait obtenu un cadeau, aussi beau et précieux que fragile et terrifiant.
Il se promettait, de toutes les manières, de conserver ce bonheur aussi longtemps qu'il le pouvait.
Un peu d'espoir dans une vie trop longtemps plongée dans le noir.
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