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T6 - Chapitre 10

-Vous n'avez pas dormi, soupira le docteur en tournant la tête vers celui qui venait de le réveiller sans cérémonie. Pourquoi est-ce que ça m'étonne encore ?

-Dépêchez-vous de vous habiller, Watson, répondit l'interressé en s'étirant. Un fiacre nous attend en bas.

Watson bougonna quelque chose à propos de détective complètement invivable et sortit de son lit, où il avait finis par émigrer.

-Et mettez des habits couverts ! Lança Holmes depuis le salon. Il fait grand soleil !

Watson allait répondre qu'il avait remarqué lorsque une autre voix parvint à ses oreilles.

-Ce n'est pas l'inverse, normalement ? Demanda le timbre familier de Lestrade.

Le vampire finit de s'habiller et les rejoignit au salon.

-Bonjour, inspecteur, lança Watson à l'intéressé.

-Bonjour, docteur, répondit Lestrade en lui rendant son sourire.

Holmes, peu concerné par toutes ces politesses, était déjà sortit de la pièce.

Watson choisit un manteau à gros col, enfonça un chapeau sur sa tête, mis des gants, enroula autour de son cou une lourde écharpe, et le suivit en soupirant. Il avait déjà chaud. Lestrade leva un sourcil surprit devant son accoutrement, mais ne fit aucun commentaire.

-Où va-t-on ? Demanda le docteur en suivant Holmes à l'intérieur du fiacre.

-Au club Diogène, répondit le détective.

Watson lâcha un hoquet de stupeur.

-Au club Diogène ? Mycroft ? Mais pourquoi ?

-Rien, ou très peu, de ce qui se passe dans cette ville n'échappe à la vigilance de mon frère, répondit Holmes d'un ton d'évidence.

-Mais ce n'est pas un peu... de la triche ? Je veux dire, par rapport à Lupin...

-De la triche ? s'offusqua l'autre. De la triche ?! Dois-je vous rappeler que nous cherchons un homme possédant une arme formidable ?

-Je croyais que c'était une chasse au trésor, répondit Watson, les sourcils froncés. Même si on retrouve Flamel, il n'a jamais été question de lui voler quoi que ce soit...

-Ce n'est pas un jeu, Watson, rétorqua sèchement Holmes. Vous mieux que quiconque devrait le savoir.

-Oh, je le sais, répondit Watson alors que son regard se perdait ailleurs. Mais je n'ai jamais été très sûr que vous le sachiez...

Il soupira avant de reprendre, un ton plus bas.

-Holmes vous voulez vraiment la pierre ?... Pour vous ?

Holmes ne répondit pas tout de suite. Ses lèvres étaient si serrées qu'elles formaient une mince ligne un peu plus rose au milieu de son visage, et ses mains, agrippées au pommeau de sa cane, étaient devenues blanche.

-Excusez-moi, intervint Lestrade qui, jusque-là, avait observé la scène sans rien dire. Mais je... J'ai fait quelques recherches, hier, après notre séparation, sur ce Nicholas Flamel... Et si j'en crois la discussion que vous venez d'avoir... Vous pensez que c'est vrai ? Que cette pierre philosophale existe ?

-J'ai de bonne raison de le croire, répondit assez sèchement le détective. Vous n'avez qu'à vous taire et me suivre, comme d'habitude.

-Justement... Ce n'est pas que je n'apprécie pas votre compagnie, au contraire, je suis ravi que vous m'emmeniez dans une de vos enquêtes, mais j'aimerais savoir... pourquoi ? D'habitude, vous êtes plutôt pressé de vous débarrasser de moi pour poursuivre vos investigations seul avec Watson.

Un sourire étira les lèvres de Holmes. Un sourire que l'on pourrait aisément qualifier de machiavélique.

-Mon cher Lestrade, nous nous allons présentement décrocher un rendez-vous avec mon frère aîné, Mycroft Holmes. Vous l'avez très brièvement rencontré il y a deux ans, au cours de cette tragique affaire avec l'interprète grec.

-L'interprète... Oh, oui ! Attendez... L'homme qui faisait peur à tous le monde... C'était votre frère ?! J'ai cru que vos noms semblables étaient un pur fruit du hasard !

-Vous avez toujours manqué de capacité d'observation.

-Mais cela ne répond pas à ma question, reprit l'inspecteur, pas tout à fait remit de sa surprise. Pourquoi me prendre avec vous ?

Watson reporta un regard avide sur son colocataire, pressé d'avoir lui aussi la réponse.

-Mycroft ne nous parlera pas gratuitement, répondit Holmes. Et, pour le moment, je n'ai trouvé qu'un seul point de pression qui lui fasse de l'effet.

À cet instant, le véhicule s'arrêta et il en sortit tranquillement, sans laisser le temps à ses deux comparses de réfléchir à sa réponse.

Ils se trouvaient en face du club Diogène.

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