
T5, Acte 3, Chapitre 2
C'était une erreur, songea Holmes. Revenir à Baker Street sans Watson.
Une erreur.
Il lâcha un immense soupir et se laissa tomber dans son fauteuil.
Ils étaient tous là, dans son salon. Tous sauf Violet et James, qui étaient introuvables.
Ils n'en avaient pas parlé entre eux, mais ils savaient tous ce que cette disparition signifiait. Le détective consultant nota distraitement les yeux rougis de Sam et son air fatigué, comme s'il n'avait pas dormi de la nuit, ainsi que le bras de Dean passé autour de son épaule. Lui-même sentait le poids de la mo... – enfin, disparition – de Violet peser lourdement dans son cœur, creusant un peu plus dans sa conscience le gouffre du remords et de la culpabilité.
Qu'aurait dit Watson, s'il avait été là ? Il aurait trouvé les mots, Holmes en était sûr. Mais lui ne savait pas quoi dire en mémoire des deux De Salle, pas comment consoler Sam, et encore moins comment se remettre de ce nouveau deuil. Alors il ne dit rien, comme si le problème allait se résoudre de lui-même.
Il était si fatigué.
-Que fait-on, à présent ? Demanda Kirk. Vous avez laissé entendre que vous aviez encore un plan...
-Oui, répondit Holmes d'une voix atone. Mais nous attendons encore des gens.
Quelqu'un frappa à la porte.
-ENTREZ ! Cria Holmes.
Il y eut des pas, dans l'escalier, et deux hommes firent leur apparition dans la pièce.
Le premier était blond, avec la mâchoire carrée et une attitude charmeuse, quoique légèrement menaçante. Le deuxième était plus mince, avec un visage fin qui respirait la gentillesse, une tignasse brune et des oreilles un peu décollées.
-Je vous présente Arthur et Merlin, dit Holmes.
On frappa encore à la porte, et un couple débarqua dans la pièce.
-Amy et Rory Pond, continua de présenter Holmes d'une voix toujours égale. Normalement, le Docteur et Rose Tyler ne devrait pas tarder...
Comme pour répondre à ses dires, un homme en trench-coat marron et en converse rouge entra dans la pièce, le bras passé sous celui d'une jolie blonde au sourire affectueux.
-On commence à être serré, commenta Bones.
-Je crains de ne pas arranger la situation, lança un homme vêtu d'un costume en tweed en entrant dans la pièce.
-Vous êtes ? Demanda Dean.
-Vous pouvez m'appeler Giles.
-Par pitié, Holmes, grogna Bones, dites-nous que c'était le dernier !
-C'était le dernier, répliqua Holmes qui n'avait qu'une envie : que tout le monde s'en aille, pour qu'il puisse se retrouver tranquille avec Watson.
Sauf que Watson n'était pas là...
-Faisons bref, dit-il. Je ne sais pas comment fonctionnait Van Helsing, mais je trouve qu'il a été d'une grande inefficacité. Si vous êtes ici aujourd'hui, c'est que vous avez tous des dons particuliers, et que vous êtes prêts à les mettre au service de la lutte contre les vampires. Non, Docteur, ne commentez pas, s'il vous plaît. Et rangez ce tournevis sonique. Merci. Mais nous ne pouvons pas nous limiter à Londres. Nous devons protéger toutes l'Angleterre. C'est pourquoi je vous propose de mettre en place un réseau, répartit dans les plus grandes villes du pays. Chaque groupe aura un territoire à protéger. Nous mettrons en place un système de communication efficace, pour que vous puissiez demander de l'aide et des informations autant que nécessaire. La Reine elle-même s'est montré favorable au projet, ce qui nous permettra de monter une base de données. Giles s'en chargera.
-Et qui dirigera ce formidable réseau ? Demanda Jim.
-Il me semble, capitaine Kirk, que vous êtes le plus apte à remplir ce rôle.
-Il me semble à moi, répondit le capitaine, que vous êtes le plus apte à remplir ce rôle. Et je pense ne pas être le seul...
Holmes se redressa brusquement, et fouilla ses poches à la recherche de sa pipe.
-Je ne vais pas rester à Londres, lança-t-il. Je pars à la recherche de Watson.
Un lourd silence s'abattit sur la pièce. Ceux qui venaient d'arriver savaient que quelque chose de grave était en train de se produire, tandis les autres n'osaient pas donner au détective le fond de leur pensée. Et pour une fois, tous furent soulagé que Spock ne s'embarrasse pas de telles considérations.
-Ce serait hautement illogique, déclara l'officier scientifique.
-En quoi partir à la recherche de mon ami disparu, pardon : enlevé, et blessé, pourrait être illogique, monsieur Spock ? Répliqua Holmes d'un ton acide.
-Premièrement, parce que les chances de survie de l'ami en question sont extrêmement faibles, mais je conçois que ce ne soit pas un motif suffisant. Deuxièmement : personne ne sait où se trouve Moriarty à cet instant. Lorsque nous avons retrouvé le dirigeable, il était vide. Il pourrait se situer partout sur la planète. Troisièmement : vous serez plus efficace dans vos recherches en restant à Londres et en construisant un réseau d'information qui couvrira tous le pays et peut-être plus. Quatrièmement : vous êtes le plus apte d'entre tous à organiser l'armée des chasseurs de vampires. Cinquièmement : Watson pourrait revenir à Londres, ce serait fâcheux que vous soyez autre part. Conclusion : vous serez plus utile ici.
Holmes fouilla une nouvelle fois sa poche avec fébrilité, ne trouva pas sa pipe et, dans un accès de rage qui lui était peu commun, frappa le dessus de la cheminée.
-Mais l'attente, Spock ! L'attente ! Comment rester ici à ne rien faire ? Comment attendre sans savoir combien de temps je devrais rester là, inutile, à espérer qu'il soit en vie ? Comment suis-je sensé reprendre une vie normale ?
-Je n'ai pas de réponse rationnelle à ces questions, répondit l'imperturbable Spock. Personne n'en a. Mais je pense tout de même que vous y arriverez. Parce qu'il le faut bien.
Holmes soupira et se retourna pour faire face à tous ces gens qui le regardaient en silence, en attendant ses directives. Il fut un temps où il aurait tout donné pour que tant de personnes croient en lui. À présent, il les échangerait toutes contre un seul individu.
Mais Spock avait raison.
Alors il glissa son regard acéré sur chacun des visages, enregistrant mentalement chaque donné et chaque disposition d'esprit, et planifiant déjà ce qui serait la plus grande organisation de défense contre les vampires jamais créée.
-Bien, soupira-t-il. Voilà vos instructions...
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