
T5, Acte 2, Chapitre 4: Kirk, Spock et Mccoy
-Je n'aime pas ça, lâcha Mccoy.
-Le contraire eut été surprenant, répondit Spock en haussant un sourcil.
-Ce n'est pas le moment, vous deux ! les interrompit Jim, l'arme au poing.
Ils se trouvaient dans la grande salle du manoir Moriarty, où ils étaient entrés sans problèmes. Et pour cause : il était complètement vide.
-Jim, déclara le docteur, ça sent le piège à plein nez. Nous devrions sortir le plus vite possible.
-Pas avant d'avoir accomplit notre mission, Bones.
-À quoi ça nous servira de faire sauter un manoir vide ?
-L'idée, docteur, intervint Spock, est qu'ils n'aient plus de lieu de retraite où ils pourraient s'abriter et riposter efficacement. Que le manoir soit vide ne change rien au problème.
-D'accord, monsieur machine. Mais avant cela, nous devons descendre aux prisons, et nous assurer qu'il ne reste personne. Je ne fais pas sauter une maison avec des gens dedans. C'est déjà assez difficile de me regarder dans une glace après avoir tué un vampire...
Spock se tourna vers Kirk, qui hocha la tête en assentiment et posa une main sur l'épaule du médecin. Il savait à quel point c'était difficile pour Bones de prendre une vie, lui qui donnerait la sienne pour sauver un inconnu et avait déjà extrêmement de mal à tirer sur quelqu'un en légitime défense.
-Si on en croit Castiel, dit le capitaine, il faut que nous descendions. L'escalier devrait se trouver dans l'autre aile du bâtiment. Allons-y.
Ils avancèrent en silence, aux aguets, l'oreille attentive au moindre bruit qui pourrait trahir la présence d'un ennemi. Ils marchaient à une certaine distance les uns des autres, et Kirk sentit une nouvelle fois son cœur se serrer. Il n'aimait pas la tension qui régnait entre eux. Aucun de leur différent n'avait jamais duré aussi longtemps et il devait s'avouer, au plus profond de lui, qu'il était terrifié à la simple idée que leur trio puisse cesser d'être un trio. Il avait déjà top perdu dans cette guerre insensée. Il ne pouvait pas les perdre eux non plus.
Il en était là de ses réflexions lorsqu'un bruit le fit sursauter. Un gémissement de douleur ténu, sur sa droite, provenant d'une pièce plongée dans l'obscurité. Il agit purement à l'instinct, et se rua à l'intérieur.
Il y eut un claquement sec.
-JIM ! Hurla Mccoy en voyant la porte se refermer derrière leur capitaine.
Le docteur refoula une bouffée de panique et tira sur la poignée comme un damné. Évidemment, le battant de bois refusa de bouger.
-Poussez-vous, dit Spock en l'éloignant de la porte, son arme à la main.
Pour une fois, le docteur obéit sans discuter. Spock vida son chargeur sur la serrure.
Qui n'accusa pas la moindre égratignure.
-JIM ! Appela Bones en frappant sur la porte. JIM ! VOUS M'ENTENDEZ ? JIIIIM !
Seul le silence lui répondit.
-JIIIIIM ! Reprit-il d'une voix de plus désespéré en frappant plus fort la porte. RÉPONDEZ JE VOUS EN PRIE !
-Docteur, dit doucement Spock en posant une main sur son épaule, arrêtez... C'est inutile.
-JE N'ARRÊTERAIS PAS, ESPÈCE DE SALE MACHINE ANALYTIQUE ! Rugit Mccoy en faisant volte-face. Espèce de monstre ! Tu t'en fiches que le capitaine soit peut-être mort, ou blessé ! Qu'est-ce que ça peut te faire ?
Spock chancela sous l'insulte, mortellement pâle.
La gorge serrée, Mccoy recula jusqu'à ce que son dos heurte le battant de bois et se laissa glisser jusqu'au sol. Il passa ses mains sur son visage, et posa son front au creux de ses paumes.
-Je suis désolé, Spock, souffla-t-il. Je sais que ce n'est pas vrai. Je n'avais pas le droit de dire ça. C'est juste que je... Je ne pourrais pas supporter... Oh, Spock... Comment fais-tu pour vivre avec le souvenir de nos amis morts, de notre bel Enterprise... Moi je n'y arrive pas.
Lorsqu'il releva la tête, des larmes brillaient dans le regard du médecin.
-Je suis désolé d'être si inutile, si incompétent... Si impuissant... murmura-t-il d'une voix brisée.
Spock hésita longuement. Il ne connaissait pas la procédure, dans ces cas-là. Si seulement Jim pouvait être ici pour s'en occuper ! Mais l'absence du capitaine était justement l'un des problèmes.
La logique aurait voulu qu'il dise au docteur qu'on ne pouvait rien y faire, et qu'il fallait continuer d'avancer pour trouver une solution, puisque c'était la stricte vérité. Mais il avait l'intime conviction que ça ne consolerait pas la détresse de Mccoy. Pourtant, c'est ce qu'il voulait du plus profond de son cœur, cet organe dont personne ne semblait vouloir reconnaître l'existence. Il voulait protéger ceux qui lui étaient cher. Et calmer leurs douleurs.
Il s'agenouilla face au docteur, qui arborait le même air perdu, et chercha au fond de lui un instinct suffisamment fort pour guider ses actions. Il lui semblait que le contact pouvait réconforter les gens. Alors il posa ses mains sur les joues de Mccoy, et, le visage toujours impassible, essuya ses larmes.
Le docteur vit dans le regard de son ami la même tristesse et la même peur que dans le sien, et se maudit de ne pas l'avoir remarqué plus tôt.
-C'est faux, dit le premier officier de sa voix égale. Vous êtes un membre précieux de notre équipe, et je suis sûr que si Jim était là, il vous dirait que vous nous êtes précieux aussi. Vous êtes simplement humain. Ce qui n'est pas forcément un défaut, j'en ai rencontré d'excellents, je vous assure.
Mccoy laissa échapper un petit rire.
-L'Enterprise me manque aussi, admit enfin Spock dans un murmure. Énormément. Et au capitaine, croyez-moi. Mais moi, je refuse de laisser filtrer mes émotions, pour ne pas perturber mes raisonnements, et lui essaie de se montrer fort pour nous deux.
-Et moi je fiche tout en l'air, soupira le docteur.
-Vous, répliqua Spock en lui tendant une main pour le relever, vous êtes le cœur émotionnel du trio. Vous êtes là pour nous rappeler que nous vivons encore. Que nous avons le droit de ressentir.
Mccoy referma soudain ses bras autour de Spock et le serra contre lui un bref instant, tandis que l'officier scientifique restait les bras ballants, incapable de décider de ce qu'il devait faire dans une telle situation.
-Bien, décréta Bones en se séparant et en armant son revolver. On part à la recherche du capitaine, on sauve tout le monde et on fait sauter la baraque. Après vous, monsieur Spock.
-Avec plaisir, docteur, répondit l'autre en s'avançant dans les couloirs, une machette dans chaque main.
Prime directive : personne ne touchait au capitaine James Tibérius Kirk sans avoir affaire à eux.
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