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T5 - Acte 1, chapitre 6

-Ai-je déjà précisé que je trouvais cet endroit sinistre ? Commenta Watson en dévisageant l'imposante façade du Club Diogène.

Le bâtiment, aussi modeste que ses occupants – c'est-à-dire pas du tout – occupait tout le pâté de maison. Il était fait de marbre, gravé d'austères figures antique qui, si l'on y regardait de plus près, gardaient tous leur bouche fermée, lèvres scellées.

Holmes ne frappa pas à l'orgueilleux battant de bois, préférant – comme l'usage le voulait, en ces lieux codifiés – tirer la sonnette à moitié dissimulée dans une alcôve qui, il le savait, déclencherait dans le quartier des majordomes une petite lumière. Pas de sonnerie, bien entendue. Le dernier domestique à avoir effleuré cette idée s'était retrouvé à la rue dans l'heure suivante. Il y avait des choses avec lesquelles il ne fallait pas plaisanter.

La porte s'ouvrit, pivotant sur ses gonds aussi légèrement que si elle avait pesé trois grammes au lieu de dix kilos. Watson se demanda fugitivement combien de litre d'huile était utilisé chaque jour pour graisser les portes du club.

Cela faisait quelques années qu'il n'était pas revenu ici, mais les lieux n'avaient pas changés. Ils ne devaient pas avoir changé depuis leur création, de toute façon.

Holmes et lui se trouvaient dans un hall richement décoré, sévèrement dévisagés par les portraits d'anciens patriarches qui ornaient les murs. Un majordome leur faisait face. Holmes lui tendit sa carte, ainsi que celle de la personne qu'il désirait rencontrer.

Soudain, une odeur vint titiller le nez de Watson. Une odeur ténue, mais reconnaissable entre toute... Il ne put s'empêcher de tourner le nez dans cette direction, curieux de savoir d'où provenait l'odeur du sang.

Le majordome griffonna quelque chose sur la carte que Holmes lui avait remis, et la donna à un garçon, qui partit ventre à terre la livrer à son propriétaire. Mais en silence, toujours.

Quelques minutes plus tard, les deux amis étaient introduits dans le Salon des Étrangers, totalement insonorisé, où il était permis, dans une certaine mesure, de parler.

À la seconde où la porte se referma derrière eux, Watson exalta un long soupir de soulagement.

-Je reformule, grommela-t-il : je déteste cet endroit.

Le détective ne répondit rien, apparemment préoccupé.

-Holmes ? s'enquit aussitôt le docteur.

-Je n'aime pas ça, Watson.

-J'ai senti l'odeur du sang, dans le hall...

-Oui, j'ai remarqué.

-Vous l'avez senti ? s'exclama l'autre, surpris.

-Non, sourit Holmes, amusé de constater une fois de plus que son ami aimait lui attribuer des capacités hors normes, je l'ai déduit en vous observant. Vous avez froncé le nez soudainement, mais pas sous le coup d'une odeur désagréable. Puis vous avez tourné la tête sur le côté, avec sur le visage de la curiosité et un brin d'avidité. Vous avez brièvement serré le point et vous êtes mordu les lèvres, avant de vous tourner vers moi. Mais vous vous êtes – heureusement – rappelé au dernier moment que vous ne pouviez rien me dire à voix haute. J'en ai déduit que vous aviez sentit une odeur de sang. En quantité assez faible, je suppose, pour ne pas être sentit par un humain normalement constitué, et pour ne pas vous alarmer. Je suis certains que si vous aviez cru une personne en danger, vous auriez fait fi des règles du club.

-Vous avez raison, sourit son ami avec, sur le visage, cette sincère admiration qui faisait toujours plaisir à Holmes. Ce n'était qu'une goutte, tout au plus.

-Vous comprenez ce que ça signifie ?

-Quelqu'un s'est coupé avec une feuille ?

Holmes ne rit pas de la boutade. Son visage avait pris, soudain, un air sombre.

-Le Club Diogène a mit en place ce procédé pour reconnaître les vampires.

-Pour se protéger ?

-Si c'était le cas, ils auraient déjà cherché à vous occire. Non, mon cher ami, j'ai bien peur que les membres de ce club ne boivent pas que du thé...

-Ce qui doit déjà te donner une idée de la réponse à la question que tu es venu me poser, lança soudain une nouvelle voix.

-Mycroft, grinça Holmes en se retournant pour faire face au nouveau venu. Tu devrais savoir que je ne prends jamais un non pour un non...

~

Ils se trouvaient désormais dans le bureau de Mycroft, qui venait de s'asseoir sur son fauteuil. Il y eut un instant de silence, que Watson mit à disposition pour dévisager leur hôte.

À chaque visite, il était un peu plus stupéfait de la différence entre les deux frères Holmes. Là où Sherlock était fin et svelte, avec un profil en lame de couteau, un menton pointu et des joues creuses, Mycroft était plutôt rond, avec un visage ovale et des joues en conséquences. Le regard de Sherlock était d'un gris semblable au ciel précédent une tempête, toujours brûlant – pour qui savait le voir – d'une passion exacerbée pour tout ce qu'il faisait et, au pli des yeux, pour ceux qui le connaissaient vraiment – et qui étaient tous dans cette pièce à l'instant – une grande bonté. Le regard de Mycroft était gris, lui aussi, mais évoquait plutôt au docteur le reflet d'une lame d'acier, un petit poignard inoffensif au premier abord, menaçant au second, et mortel au troisième.

Malgré tout, il restait un Holmes, et Watson ne le tenait pas pour véritablement méchant. Ses valeurs étaient simplement décalées. Et puis il aimait son petit frère, c'était un fait.

-Cela fait longtemps que tu frayes avec les vampires ? Demanda Sherlock Holmes de but en blanc.

-Je ne peux prétendre que ça date d'hier... Tu n'avais simplement pas les capacités de le détecter avant.

Le regard de Sherlock s'étrécit.

-Mycroft, dit-il d'une voix qu'il essayait de ne pas laisser paraître blessé, est-ce qu'à l'époque de Reichenbach...

-Non ! s'indigna aussitôt Mycroft. Bien sûr que non ! Je n'aurais pas traîté avec Moriarty alors que je te pensais mort !

-Alors pourquoi aujourd'hui ?

Mycroft soupira et porta à ses lèvres sa tasse de thé.

-Le Club Diogène est un terrain neutre, Sherlock. C'est l'essence même de son existence. C'est pour ça que je ne peux pas accéder à ta requête.

-Mycroft ! s'emporta Sherlock en s'emportant. Il n'est plus temps de jouer les timorés ! Tu sais quels sont les plans de Moriarty ! Ne me fais pas croire que tu n'en as pas conscience !

-Je sais, répondit l'aîné d'une voix indéchiffrable.

-Comment peux-tu rester là à ne rien faire, alors ? Comment peux-tu rester si impassible alors que le pays entier est au bord de la catastrophe ?

-Sherlock, assieds-toi et baisse d'un ton. Je ne peux pas pencher en faveur de l'un ou l'autre camp, quelle qu'en soit la raison. C'est mon impartialité qui me vaut la place que j'ai, et le statut tout entier du Club Diogène. C'est sur ça que repose la paix de l'Angleterre, Sherlock.

-Tu n'a pas peur de te réveiller un matin avec une morsure dans le cou ? Ricana le détective, soudain cynique.

-Non, répondit tranquillement l'autre. Moriarty connaît les règles aussi bien que moi. Quoi qu'il arrive lors de l'anniversaire de la reine, les membres du club seront épargnés.

-Si tu ne réagis pas, s'énerva de nouveau Sherlock, il n'y aura plus de camp pour lequel pencher !

-Qui sait, petit frère...

-Mycroft, donne-moi au moins les plans de Buckingam ! Nul ne saura jamais que ça vient de toi !

-Sherlock, je ne suis pas fidèle à mes principes que lorsque les gens peuvent le voir !

-J'aurais ces plans, Mycroft, même si je dois m'adresser à Scotland Yard !

-Sherlock, cesse des enfantillages. Tu ne peux mêler la police aux histoires de vampires.

-Je suis certain, reprit Holmes, amer, que Lestrade se pose déjà des questions. Après tout, nous ne lui avons jamais expliqué les raisons du massacre sur les quais de la Tamise, ni de la mort de Madame Hudson, que j'ai promis de venger, ceci dit en passant.

-Laisse l'inspecteur Lestrade en dehors de ça ! S'écria Mycroft.

Holmes et Watson – qui se tenait prudemment en retrait – ouvrit des yeux surpris. C'était la première fois que Mycroft élevait la voix.

-Je ne vois pas, repris Holmes d'un ton soupçonneux, en quoi l'inspecteur Lestrade peut t'inquiéter à ce point...

-Tu me déçois, répondit sèchement l'aîné. Tu mettrais sciemment un homme en danger pour t'aider dans tes plans ?

-Lestrade et policier, continua Sherlock sur le même ton. Il a juré de protéger le pays au péril de sa vie...

-Sherlock...

-Bien sûr, je serai attristé de l'entraîner là-dedans, mais si je n'ai d'autres moyens... Mais vraiment, ça m'attriste de le mêler à ces histoires. Dieu sait combien Moriarty est dangereux... Il pourrait finir blessé, ou pire...

-Sherlock...

-Pauvre inspecteur, soupira théâtralement l'intéressé, je le vois déjà gésir dans une ruelle, vidé de son sang, en appelant faiblement à l'aide, dans un dernier soupir, avant que...

-Arrête ! Le coupa Mycroft en tapant du poing sur la table.

Sherlock lui obéit, un sourire sur la face. Mycroft soupira et passa ses mains sur son visage.

-Je te donnerai les plans, petit frère, dit-il enfin. Mais tu dois me promettre de le laisser en dehors de tout ça.

-Tu as ma parole.

Moriarty lâcha un nouveau soupir.

-Va-t'en, avant que je ne change d'avis.

-Tu lui as dit ? Demanda Sherlock sans bouger d'un poil.

-Sherlock !

-Je prends ça pour un non... Tu devrais, pourtant. Il vient de quitter sa femme.

-Je sais.

-Et il est très attiré par les figures de pouvoir...

-Pour l'amour du ciel, petit frère ! Disparais de mon bureau !

Sherlock exécuta une parodie de révérence, ravis d'avoir remporté l'échange, et sorti fièrement de la pièce. Watson se levait pour le suivre lorsqu'une main se posa sur son bras.

-Je sais qu'il ne sert à rien de lui demander d'être prudent, dit-il doucement. Mais je peux au moins vous demander de veiller sur lui...

-Vous n'en avez pas besoin, répondit Watson. C'est mon travail.

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