~ Trois jours plus tard ~

Holmes et Spock discutait autour de la table, les murs autour d'eux désormais recouverts de morceaux de papier organisés selon des schémas incompréhensibles au commun des mortels. Violet nettoyait tranquillement ses armes, assise dans un coin, tandis que Jim piquait un somme et que Mccoy révisait sa trousse de médecin. James boudait dans un coin.

La porte s'ouvrit.

Aussitôt, toute activité cessa. Chaque main trouva une arme.

Sam entra dans la pièce, suivis de Dean, Castiel et Watson.

-C'est nouuuus, chantonna Dean en faisant un pas en avant. Tout le monde va bien ! Personne n'a été transformé en vampire. Personne de nouveaux, je veux dire. Enfin, je me comprends.

-Votre rapport ? Demanda aussitôt Holmes.

-RAS, répondit Sam à la place de son frère. Les manoirs semblent tranquilles.

-Ce qui ne veut strictement rien dire, grinça le détective.

-Hé, répliqua Dean, c'était votre idée de nous envoyer en patrouille !

-Certes, répondit Holmes en se retournant vers la carte. Je pense qu'on devrait passer par les égouts, monsieur Spock, embraya-t-il sans transition.

-Les toits seraient peut-être une meilleure alternative, enchaîna Spock, imperturbable.

-Mais nous nous retrouvons face au même problème...

Et ils se replongèrent dans leurs réflexions. Dean leva les yeux au ciel et prit la main de Castiel pour l'attirer dans un coin sombre, sous le regard amusé/attendrit de son petit frère.

Watson jeta un coup d'œil à Holmes, qui ne lui avait pas accordé le moindre zeste d'attention, tout entier pris par son champ de bataille. Il soupira. L'attaque était pour après-demain, et il était déjà fatigué.

Dieu, qu'il avait envie que tout soit derrière lui... Retrouver l'intimité et la solitude de Baker Street. Retrouver leurs enquêtes quotidiennes, et n'avoir pas de pire problème que la mauvaise humeur de son détective...

Il s'assit dans un fauteuil et regarda son ami s'exciter, à la lisière de son champ de vision. Il y en avait au moins un que la situation stimulait.

Puis il s'endormit.

~

Holmes s'étira. Leur plan était à peu près au point. Enfin, autant que pouvait l'être l'offensive d'une dizaine d'individu contre une armée. Il ne restait plus qu'un détail à régler...

Il jeta un coup d'œil à sa montre. Ils avaient encore quatre bonnes heures de nuit devant eux. Parfait.

Puis il se mit à la recherche de Watson.

Il ne mit pas longtemps à le trouver. Le docteur s'était assoupi dans un fauteuil, dans un coin de la pièce, et les autres avaient migré autre part pour ne pas le réveiller.

Holmes détailla un instant son cher ami, amusé – et quelque part rassuré – de constater que vampire ou pas vampire, il avait toujours la même expression sur le visage lorsqu'il dormait. Une expression affectueuse, lumineuse et réconfortante, teinté d'ombres et de quelques pointes de tristesse, pour qui savait les voir. Un résumé de la personnalité du docteur.

Il remarqua aussi, hélas, les cernes violettes qui soulignaient ses yeux et la pâleur de son visage. Une pointe de culpabilité vint le titiller. Il n'avait pas du tout fait attention à lui, ces derniers jours, trop occupé à mettre au point ses plans machiavéliques. Et comme toujours, Watson avait attendu, patiemment, en silence, qu'il daigne lui accorder de son temps. Cher Watson.

Il tendit une main dans l'intention de lui secouer l'épaule, mais, sans qu'il ne comprenne très bien comment, elle atterrit sur sa joue.

Le docteur papillonna des paupières.

-Holmes ? Grommela-t-il en émergeant de son sommeil.

Le détective retira sa main pour lui donner une petite tape sur le genou.

-Mon cher Watson, vous sentez-vous d'attaque pour une petite virée, rien que vous et moi ?

L'intéressé sourit. Comme s'il lui était déjà arrivé de refuser ce genre d'invitation.

-Où va-t-on ?

-Au Club Diogène.