T4 - Chapitre 11
Des bruits de pas se firent entendre, de l'autre côté de la porte. Watson s'appuya contre le mur, juste à côté de l'entrée.
Un homme passa le seuil.
Aussitôt, Watson passa son bras autour de ses épaules, et appuya sa lame contre son cou.
— DOCTEUR ! Cria quelqu'un d'autre en entrant dans la pièce. C'est nous ! Sam et Dean !
— Je me suis déjà rasé aujourd'hui... lança, celui que Watson tenait en joue.
Reconnaissant enfin Dean Winchester, le docteur relâcha son étreinte, et se laissa retomber plus qu'il ne s'assit le long du mur.
— C'est bon ! Lança Dean. Vous pouvez entrer !
Sam, Violet et James pénètrent dans la petite cabane.
— Comment êtes-vous arrivé jusqu'ici ? Demanda le détective, assit sur le lit.
— Holmes ! Sans vouloir vous offenser, répondit Dean, vous avez une sale tronche !
— Je suis au courant, soupira l'intéressé.
— Pour répondre à votre question, ça fait plus d'une semaine qu'on vous cherche partout, et on a reçu, ce matin, un message anonyme qui nous indiquait l'existence de cet endroit.
— Évidemment, reprit James, on a pensé que c'était un piège, mais comme c'était la seule piste qu'on avait...
— C'est vous qui nous avez contacté ? Demanda Sam.
— Pas vraiment, répondit le détective. Je pense que Watson vous expliquera mieux que moi la situa...
Il s'arrêta net au milieu de sa phrase.
Le docteur était affalé contre le mur, la tête penchée en avant. Complètement immobile.
— Watson ! S'exclama le détective en se précipitant en avant, manquant de tomber de son lit.
— Qu'est-ce qui lui arrive ? S'inquiéta Violet en allongeant le vampire, la tête sur ses genoux.
Sam posa ses deux doigts sur sa carotide.
— Il vit, commenta-t-il, mais tout juste.
— Mais quel idiot... soupira Holmes, sans savoir exactement s'il parlait de lui ou de Watson. Il manque de sang. Il ne s'est pas nourri depuis trois jours.
— TROIS JOURS ? S'exclama Dean. Vous voulez dire qu'il est resté à vos côtés trois jours, alors qu'il mourrait de faim, et qu'il ne vous a pas mordu ?
— Cet espèce de bougre d'âne n'a pas voulu m'affaiblir encore plus grommela le détective, rongé par l'inquiétude.
Sam et Dean échangèrent un regard stupéfait.
— Je n'ai jamais entendu parler d'un vampire qui, après une journée sans manger, arrive à contrôler sa soif de sang.
— Je vous ai déjà dit, rétorqua Holmes, que Watson n'était pas ordinaire. Maintenant je vous en prie, faites quelque chose !
— Combien de sang lui faut-il ? Demanda Violet.
— Normalement, cent millilitres par jour lui suffisent pour survivre, mais dans l'état où il est, je dirais le plus possible.
Et, sans faire de cérémonie, la jeune fille ramassa le couteau qui traînait par terre, l'essuya du mieux qu'elle put, et s'entailla le poignet, qu'elle posa, avec un frisson, contre les lèvres du médecin inanimé.
— Ça suffit, décréta Sam au bout d'un moment. À mon tour.
Les Winchesters, plus costaud et habitués aux blessures, donnèrent un peu plus que les cent millilitres prescrits.
Dean arrêta d'un geste le détective avant qu'il ne prenne la parole.
— Hors de question que vous vous fassiez saigner. Je ne veux pas qu'il se réveille et nous arrache la tête parce qu'on vous a laissé faire !
Un instant, un long instant, il ne se passa rien.
Enfin, le docteur gémit, et ses paupières papillonnèrent.
— Watson ! S'exclama Holmes. Comment vous sentez-vous ?
— Je n'ai plus mal, répondit l'autre dans un murmure.
Il avisa les quatre autres visages penchés au-dessus de lui.
— Vous m'avez donné votre sang ? Vous allez bien ? Pas d'étourdissements ? Vous devriez manger. Il y a de quoi, dans les placards...
Dean secoua la tête, éberlué. Holmes sourit, heureux de retrouver son ami.
— Tous le monde va bien, Watson. Venez vous asseoir sur le lit. Il y a largement la place. Sauf si vous comptez rester allongé là toute la nuit ?
Sam aida le docteur à se relever, et le transporta presque jusqu'au lit, où il s'assit contre le mur, juste à côté du détective.
Ils se sourirent et échangèrent un long regard, heureux de retrouver l'autre. Ils étaient ensemble. Tout allait bien se passer. Holmes glissa un bras autour des épaules de Watson. Il n'était pas habitué aux démonstrations physiques, et n'aimait pas vraiment toucher les gens. Mais ces derniers jours l'avaient enfoncé au plus bas de sa condition, et bousillé toutes ses barrières mentales, en plus de ses forces physiques. Il avait besoin de sentir la présence rassurante de son ami à ses côtés, comme un ancre dans la réalité.
— T'es sûr qu'ils sont juste amis, ces deux-là ? Murmura Dean à l'oreille de son frère, qui haussa les épaules.
— Si vous avez finit de vous frôler la mort, intervint James, qui était, jusque-là, resté plutôt silencieux, ça vous embêterait de nous expliquer ce qu'on fait ici ?
— J'ai croisé un ami à vous, répondit Watson. Castiel.
Sam sursauta et Dean chancela, comme sous le coup d'une intense émotion.
— Est-ce que... balbutia-t-il.
— Il est comme moi, répondit Watson. Votre père a réussi à le « désempoisonner », avant de mourir. Je suis désolé. C'est lui qui m'a permis de passer inaperçu, quand j'ai commencé à redevenir moi-même. C'est aussi lui qui m'a poussé à fuir et m'a indiqué cet endroit. Je lui ai dit que je vous avais rencontré. C'est sûrement lui qui vous a envoyé le message qui vous a envoyé ici.
— Mais s'il est comme vous, demanda Dean, pourquoi est-il encore avec eux ?
— C'est un espion. Un informateur. Il était en rapport avec Van Helsing, avant sa mort. Mais pour ne rien vous cacher, il semblait en avoir un peu assez. Il prenait de plus en plus de risque, au mépris de sa vie.
— Il va nous rejoindre ? Souffla Dean.
— Je ne sais pas, malheureusement.
Il y eut un long silence, seulement perturbé par les braises mourantes de l'âtre. James se leva pour jeter quelques nouvelles bûches dans la cheminée.
— Il faut que je vous dise... murmura soudain Violet.
— Vous avez été contacté par Moriarty, la coupa Holmes. Il a dû prendre quelqu'un de votre famille en otage, pour que vous veniez me trouver, et m'attiriez hors de Londres. Ai-je tort ?
— Notre mère, répondit douloureusement Violet. C'était stupide. J'aurais dû vous le dire. Surtout qu'elle est... elle est...
— Je suis désolé, dit doucement Watson. Ne vous en faites pas, nous ne vous reprochons rien.
— Bon, c'est bien joli tout ça, mais qu'est-ce qu'on fait maintenant ?
Holmes allait ouvrir la bouche quand Watson l'interrompit.
— Il y a quelqu'un dehors.
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