
T4 - Chapitre 1
Holmes éternua si brutalement que sa tête partit en avant. Watson laissa échapper un petit rire.
— J'ai l'impression que vous avez attrapé froid...
— Mais pas du tout, répondit le détective en frottant son nez rouge.
— Vous qui vous targuez de ne jamais tomber malade...
— Ce n'était qu'un courant d'air, rétorqua-t-il en éternuant de nouveau.
— Mais oui... Asseyez-vous donc près du feu, je vais vous concocter quelque chose.
— Mais puisque je vous dis... ATCHA !
Watson le regarda en haussant un sourcil, un demi sourire tirant le coin de ses lèvres.
— Soit, capitula-t-il en se laissant tomber dans son fauteuil favori, près de la cheminée.
Watson retira son manteau et partit en quête de sa trousse médicale.
— Holmes ! Appela Watson depuis sa chambre, c'est vous qui avez touché mes affaires ?
— J'avais quelques expériences à faire ! Répondit le détective.
Watson retourna dans le salon pour lui jeter un regard noir.
— Elle est dans ma chambre, répondit-il innocemment.
— Holmes ! Je vous ai déjà dit de...
Un éternuement lui coupa la parole. Aussitôt radoucis, le médecin oublia ses récriminations et poussa la porte de la chambre de son colocataire. Finalement, songea le détective avec une certaine tendresse envers son ami, avoir un rhume pouvait s'avérer utile...
— Holmes... appela soudain Watson, le tirant de ses pensées.
Le ton de sa voix fit immédiatement se relever le détective, qui se précipita à ses côtés.
Sa chambre était sens dessus-dessous.
— Je ne pense pas que ce soit votre système de rangement habituel ? Demanda Watson, légèrement ironique.
Au lieu de répondre, le détective se tourna vers la porte, et en observa la tranche. Elle était ornée d'une longue entaille.
— Que se passe-t-il ? Demanda le docteur, qui avait un sale pressentiment.
Le détective se saisit d'un coupe-papier qui traînait par terre, et le glissa dans la fente.
Il en sortit un feuillet couvert d'une écriture pointue, agressive, et pleine de fioritures.
Ses yeux s'écarquillèrent.
— Holmes, pour l'amour de dieu ! Dites-moi ce qui se passe !
— On a volé le carnet de Van Helsing, répondit sommairement le détective consultant. Ainsi que toutes les copies que j'en avais faites.
— Mais comment pouvez-vous être sûr...
— Parce que je tiens dans mes mains une liste de toutes les cachettes où elles étaient dissimulées !
D'un mouvement rageur, il froissa la feuille dans son poing.
— Moriarty, siffla-t-il entre ses dents.
Watson ouvrit des yeux ronds.
— Encore, et toujours, Moriarty ! Reprit le détective. Ne pouvait-il pas mourir, comme ses congénères ?
— Holmes...
— Il est de retour, Watson ! Le grand génie du mal ! Ma Némésis !
— Holmes...
— Vous comprenez ce que ça veut dire, n'est-ce pas ? Le jeu reprend ! Le combat éternel !
— Holmes ! Arrêtez !
Le détective sursauta, brusquement tiré de son envolé lyrique.
— Holmes, je n'aime pas lorsque vous êtes ainsi.
— Comme quoi, Watson ? Répondit sèchement l'autre.
— Vous souriez.
Et, horrifié, Holmes s'aperçut que c'était vrai.
Une part de lui se réjouissait réellement du retour de son ennemi.
Watson, les yeux pleins de tristesse, se pencha pour récupérer sa trousse médicale, posée en évidence sur le lit.
— Je vais vus faire un grog, murmura-t-il. Pour votre rhume.
Avec un train de retard, Holmes tendit la main pour lui serrer l'épaule, en signe d'excuse, mais le docteur esquiva son geste, et sortit de la chambre.
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