× Chapitre 1 ×
Previously on Sherlock Holmes
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L'enquête de la vallée fantôme venait de se terminer. Après le retour de nos deux amis à Londres, Watson s'en retourna auprès de sa femme, laissant Holmes seul dans son appartement de Baker Street.
L'ennui reprit vite sa place dans la petite vie monotone du détective consultant. Pourtant vite rattrapé par une belle demoiselle aux cheveux dorés. Tous deux se retrouvèrent durant une nuit torride, et cependant bien vite séparés.
Sherlock Holmes croyait de nouveau s'ennuyer ? Eh bien non !
Une nouvelle enquête, et l'une des plus étranges qu'il ne parvenait pas à comprendre. Et ces mots, ces bruits... Ils lui revenaient sans cesse depuis que son dernier client avait partagé ses peurs.
Il devait la résoudre coûte que coûte.
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221B Baker Street
Omniscient's point of view
Une petite silhouette, floue, courrait dans l'eau. Des clapotements sous ses bottes, elle était mouillée jusqu'aux genoux. Tout près une autre forme, plus petite, à quatre pattes sautillait énergiquement.
Un peu plus loin, une silhouette plus grande que la première courrait également. Elle portait, semble-t-il, une grosse veste rouge vif. Des cris joyeux jahissaient de ces formes.
Cependant, dans un coin, ce murmure, cette chanson. Ces mots étaient comme un écho dans l'air autour des petites silhouettes.
Viens me trouver...
Trouver quoi ? Trouver qui ? Un besoin de réponses.
Je compte à rebours...
La peur. La tristesse. Il y avait autre chose... Cela fut enfoui dans le passé, dans les rêves, dans la mémoire. Cela ne voulait pas sortir.
- Barbe rousse ! Cria une voix enfantine, plaintivement.
Je compte à rebours, Barbe rousse, viens me trouver, le marronnier...
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Sherlock se réveilla en sursaut. Assit maladroitement, à même le sol. Il n'avait pas prit la peine de gagner son lit, tellement la fatigue l'avait emporté.
Encore ces rêves, cela le hantait depuis ce jour où cet homme mystérieux fut entré dans son appartement. Sherlock avait clairement compris qu'il était le meurtrier.
En se levant difficilement, les paupières tout comme les membres lourds, le détective s'adossa à son fauteuil et se passa les mains sur le visage.
Barbe rousse ! Hurla de nouveau cette voix d'enfant, dans sa tête.
Les yeux fermés contre ses paumes, l'image floue d'une petite forme à quatre pattes, plutôt rousse s'initia dans son esprit. Barbe rousse.
Était-ce un chien ? Pourquoi Barbe rousse ? Puis l'évidence le frappa quand les souvenirs surgirent subitement devant ses yeux.
Il courrait, lui, enfant, dans l'eau, aux côtés de son chien, Barbe rousse. Il ne sut pourquoi mais une petite larme coula de son œil pour s'échouer au creux de son cou.
Pourquoi ? Pourquoi maintenant ? Que cela voulait-il dire ?
Barbe rousse... Barbe rousse n'est plus. Cela serait évident, vu mon âge.
Non... Il y avait autre chose. Il le pressentait. Pourquoi diantre pleurait-il ? Barbe rousse... Soudain, son regard brillant se fit sombre : son chien était mort durant son enfance.
Mais comment ?
Il tenta en vain de chercher dans sa mémoire. Pourtant, un trou béant bloquait son esprit, comme si un mur s'était formé entre son enfance et le présent. Il se souvenait à peine du passé, avec son frère. Il jouait avec son chien, puis plus rien. Le vide, le néant, un mur qui n'en finissait jamais.
Il devait comprendre. Mais son esprit embrouillé passait de cette enquête interminable qu'il était incapable de résoudre, sans cesse assailli par ces mots, à ces souvenirs qui le harcelaient.
Il avait trouvé le coupable du meurtre, son propre mari. Mais il ne comprenait pas, comment et pourquoi. Comment cela a pu-t-il arriver ? Pourquoi cela est-il arrivé ?
Comment s'est-il retrouvé dans cet état vestimentaire ? Pourquoi était-il dans cet état vestimentaire ? Et pourquoi ses paroles lui évoquaient-ils des flashs constant ? Tant de questions qui restaient sans réponse et cela, il ne le supportait pas.
Il avait besoin de parler à quelqu'un et ce quelqu'un devait être son frère, puisqu'il était dans ces souvenirs, liés à la venue de cet individu mystérieux.
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Mycroft's office and appartements
L'aîné des Holmes était sur le point de conclure une affaire qui, depuis longtemps s'avouait complexe. Il en était heureux car il serait bientôt en paix. Un partisan de la Reine d'Angleterre préparait l'assassinat de cette dernière.
Grâce à son entourage professionnel et caché, ainsi qu'à sa haute place au sein du gouvernement, il réussit à retrouver le malfrat. Son jugement aurait bientôt lieu et Mycroft pourrait enfin se détendre quelque peu, avant qu'une très certainement autre affaire ne vienne s'ajouter aux nombreuses précédentes.
Soudain, il fut coupé dans sa réflexion intérieure : le téléphone ancré dans le mur tout près de lui sonna, le faisant sursauter. Il aurait préféré un télégramme, ces appareils lui donnaient des frissons avec leur sonnerie stridente.
L'homme corpulent se leva et approcha le mur afin de faire taire cet objet de torture. Prenant en main un écouteur en métal noir, il s'assit sur le fauteuil le plus proche.
Aussitôt, la voix de son frère résonna à son oreille. Sherlock possédait un téléphone ? Peut être en avait-il les moyens en fin de compte. Pourtant, étant détective consultant, il ne travaillait guère pour l'argent. Enfin. Il reporta son attention sur son petit frère et le laissa parler le premier.
- Bonjour, mon cher frère ! Engagea le plus jeune.
- Sherlock ! Pourquoi m'appeler après tant de temps ? S'enquit le haut fonctionnaire du gouvernement. Et depuis quand possèdez-vous un téléphone ?
Mycroft crut entendre le mécontement de son frère dans le combiné.
- Certes, ce n'est point une information importante ! Posa l'aîné, un sourcil levé. Que me vaut le plaisir de cet appel ? Avez-vous encore fait montre de vos talents, avez-vous encore attiré les foudres de vilains individus et avez-vous besoin de moi pour les corriger comme il se doit ?
Sherlock soupira avant de prendre la parole.
- Pourquoi diable êtes-vous aussi horripilent cher frère ? Grommela le cadet. Je souhaiterai m'entretenir avec mon frère sur un sujet... Sur notre enfance, Mycroft. S'expliqua-t-il.
Aussitôt, les yeux du grand frère s'ouvrirent en grand, laissant le silence s'installer entre les deux hommes.
- Mycroft, s'il vous plaît, faites le pour moi ! Insista le petit frère.
L'aîné des Holmes restait bloqué au dessus du microphone. Il devait parler ou Sherlock se douterait de quelque chose.
- Mon cher frère, laissez le passé où il se trouve et restez au présent ! Conseilla-t-il.
- Mycroft, j'ai eu la visite d'un homme. Il a assassiné sa femme mais n'en a eu aucun souvenir. Je ne comprends pas ce qu'il s'est passé. Plusieurs facteurs trahissent ses actions et cela m'interpelle. Puis, il a prononcé des mots qui ont fait resurgir des souvenirs de mon enfance.
- Quels sont-ils ? Demanda sans attendre l'aîné.
- Viens me trouver, je compte à rebours.
L'esprit de Mycroft s'assombrit tout comme ses yeux se fermèrent. Devant lui, se trouvait son petit frère, sautillant dans l'eau secouée de petites vagues. À ses côtés, son chien jouait. Un peu plus loin, un Mycroft plus jeune et surtout tout aussi gros que lui adulte. Et ces mots, ces paroles résonnaient dans l'atmosphère, faisant frissonner l'aîné des Holmes.
Non... Non !
Des cris, des cris d'enfants. Sherlock... Criait, appelait, suppliait. Ces mots, comme une chanson continuait dans l'air. Une petite voix, cette voix, la voix d'un petit diable, comme un couteau fendant l'air.
Non !
- Mycroft, que cela signifie-t-il ? Pourquoi mes souvenirs sont aussi flous ? Pourquoi ces phrases me ramènent à mon passé, à notre enfance ? Pourquoi ce gouffre sombre se trouve au milieu de ce passé, dont je ne parviens à pas à...
- Sherlock ! S'écria le grand.
Le concerné se stoppa, déconcerté de cette soudaine brutalité. Néanmoins, il n'en fit aucune remarque.
- Sherlock, je dois vous laisser. Annonça finalement Mycroft, reprenant doucement son calme, ignorant les battements effrénés de son cœur. J'ai une affaire importante à régler. Reprit-il, de son éternelle froideur.
L'aîné imagina très bien son petit frère hésiter car le lourd silence qui s'ensuivit prouva ses pensées. Puis, la voix du détective se fit lointaine et blessée.
- Très bien. Je me débrouillerai tout seul.
Mycroft tenta une approche même s'il savait que cela était peine perdue.
- Le docteur Watson peut très bien vous venir en aide ?! Proposa-t-il sans mesurer les conséquences que cela aurait sur son frère.
Aussitôt, Mycroft sentit la tension dans sa voix, à sa mâchoire crispée qu'il imaginait encore trop bien.
- Mon cher frère, vous ne comprenez rien ! Gronda le plus jeune. J'ai du pourtant vous en parler mais semble-t-il, êtes-vous toujours dans l'ignorance de ceux qui vous entoure. Même votre propre frère !
L'aîné voulut embrayer sur la situation mais n'en eut pas le temps.
- Dois-je vous rappeler que Watson est marié ? Il vit donc avec sa femme. Il m'a été d'une grande aide durant ces derniers mois mais à notre retour, il devait s'en retourner. Pour Mary comme pour son travail.
Mycroft ne fit aucun commentaire, laissant son frère déverser toute la tension qu'il semblait enfouir en lui à son égard.
- Je vais donc me débrouiller seul. Mon propre frère ne veut pas de moi. Alors je vous laisse à vos dossiers, à votre gouvernement. Au revoir, Mycroft ! Termina-t-il, avant de couper la conversation.
L'aîné des Holmes posa le socle sur l'appareil et s'avachit dans son fauteuil. Pourquoi les êtres humains étaient si compliqués ? Pourtant Sherlock était comme lui, différent.
Il l'avait blessé, ne l'avait pas écouté. Pourtant cela devait en être ainsi. Il ne devait pas savoir, jamais. Le passé devait rester sous bonne garde.
× × ×
Le grand frère s'éveilla dans un sursaut. Ouvrant difficilement les yeux, ces derniers parcourèrent alentours. Il fronça les sourcils : dehors, la nuit venait de tomber. S'était-il assoupi ? Combien de temps avait-il dormi ?
Puis il se demanda ce qui avait bien pu le réveiller. L'objet de ses pensées répéta le son sinistre qu'il crut avoir entendu. Des râclemements sur le plancher achevèrent de le faire frissonner.
D'un bond, il fut sur ses deux jambes et chercha à l'aveugle sa canne. Bien sûr, il n'y avait aucune source de lumières. Pas le temps d'allumer une quelconque bougie. Puis, enfin, il la trouva et s'en saisit.
Son corps se raidit brutalement quand un souffle glacial dans son dos prononça d'une petite voix : Mycroft.
Se retournant, il fit face au vide. Personne n'était là bien entendu. Il était éperdument seul. Serrant sa canne dans sa main droite, il avança toujours à l'aveugle jusqu'à sa porte.
Un nouveau murmure courra dans le couloir, d'où attenait cette porte qu'il venait d'ouvrir. Mycroft.
- Que voulez-vous ? Vous n'êtes pas la, ce n'est pas possible ! Se persuada-t-il en cherchant une présence.
Le silence pesant l'accueillit, un vent glacial léchant la peau de sa nuque. Mycroft.
- Cessez cela ! Et montrez vous ! Ordonna-t-il, sortant la lame dissimulée dans sa canne.
Des bruits de pas de course le firent se retourner vers les escaliers au bout du couloir. Il crut apercevoir une silhouette, une petite silhouette aux longs cheveux. Comment était-ce possible ?
Mycroft !
Elle avait déjà disparu à l'étage. Son corps était parcouru de nombreux frissons. Sans attendre, il gravit les quelques marches, toujours sa lame en main. Mycroft.
Il en avait assez, cela devait cesser. Il fendit l'air de son arme et la fillette passa à côté de lui. Il s'écarta en poussant un cri de terreur.
Mycroft !
- Cela suffit ! Je vous ai entendu. Je sais que... Non vous ne pouvez pas être là.
Pourquoi ça Mycroft ?
Cette voix, se trouvait-elle dans sa tête ? Rêvait-il ? Ce n'était qu'un cauchemar éveillé, rien de plus.
Mycroft, vous me décevez !
- Allez-vous-en ! Exigea le Holmes. Je vous en prie, laissez moi !
Auriez-vous peur de moi ?
Il secoua la tête comme pour se rassurer et chasser ces images et ces paroles de ses yeux comme de sa tête. Mais rien n'y faisait. Chaque fois qu'il ouvrait les yeux, elle était toujours là.
Mycroft, attention !
Quoi encore ? Qu'allait-elle encore dire ?
Le vent d'est se lève, cher frère.
Non pas ça ! Pas ça !
Il va vous emporter dans son sillage.
Son arme tomba d'elle même, il abandonna et se laissa tomber à genoux.
- Sherlock... Je suis désolé. Pardonne moi ! Lâcha-t-il, secoué de sanglots.
Mycroft. Le vent d'est se lève, Mycroft.
Puis elle disparu pour de bon. Le silence terrifiant s'abbatit sur le bâtiment, laissant un Mycroft Holmes toujours à terre, secoué de tremblements.
× × ×
Au beau milieu de la nuit, le téléphone de Sherlock Holmes le réveilla brutalement.
S'étalant de tout son long, enroulé dans une couverture, il chercha de ses yeux encore endormis l'appareil.
Enfin il le trouva et tenta de s'en approcher, non sans plusieurs fois s'emmêler les pieds dans cette fichue couverture.
Il tira maladroitement d'une main n'importe quel moyen de s'asseoir et s'y étala vulgairement, décrochant le combiné. Bien entendu son postérieur lui faisait mal, normal, il se trouvait à moitié assit sur sa table de salon. Il n'en eut cure, cherchant à stopper ces infâmes cris qui lui perçaient les tympans et lui donnaient mal à la tête.
- Allo ? Commenca Sherlock, en passant une main sur son visage.
A l'autre bout, une voix rauque, tremblante, hésitante.
- Mycroft ? S'enquit le détective, soudainement actif.
Il entendait les sanglots dans sa voix, pourtant quasiment inaudibles. Il ne comprenait rien à ce qu'il lui disait.
- Mycroft, que se passe-t-il ? Réitéra le brun.
- Sherlock je... Je suis désolé. Mon frère...
C'était bien la première fois que le cadet des Holmes entendait son frère pleurer et l'implorer.
- Par pitié Mycroft, dites moi ce qu'il se passe ! S'inquiéta-t-il.
- Vous m'avez demandé à ce que l'on discute ? Réussit-il a prononcer malgré les sanglots.
- Oui... Répondit Sherlock, perdu.
- Eh bien, rejoignez moi à midi devant la porte du bâtiment où j'exerce.
Abasourdi, Sherlock chercha à en savoir plus mais son frère avait déjà raccroché. Que s'était-il passé, pour que Mycroft Holmes soit dans cet état ?
Toutefois, il se redressa sachant très bien qu'il aurait réponses à ses questions quoi qu'il advienne. Il s'attela donc à se préparer car, malgré l'heure tardive de la nuit, il savait qu'il ne dormirait plus. Il restait donc à s'occuper. Se laver, se vêtir et se nourrir. Il songea tout de même à jouer un peu de violon, mais, Watson n'étant pas là, Sherlock aurait bien du mal à calmer sa logeuse, qui aurait sûrement des envies de meurtre.
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Bonjour, bonsoir.
Alors ce premier chapitre ? Plutôt court mais nécessaire pour poser le début.
Sherlock ? Ses souvenirs ? Qu'en pensez-vous ?
L'échange entre les deux Holmes ?
Mycroft ?
Puis la fin ?
N'hésitez pas à voter et laisser un avis ! ^^
Merci à vous de me suivre et continuer à lire cette histoire. Qui est la suite de Sherlock Holmes.
Je précise aussi, que je suis train de préparer une fanfic avec ceux de Sherlock BBC. (Johnlock & Mystrade compris 😉)
Ps: comme d'habitude, la petite note finale
Merci à vous.
Dreamlifeix.
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