XVI - Du Soleil à la Lune (Clarok)
Voir de la violence, cette essence bien trop sanglante, devenait presque vital.
On s'amassait pour du sang, on criait pour voir du sang, on pariait sur du sang qui coulerait.
De plus cet endroit mal famé semblait être gorgé de Mercenaires du sang.
Ce n'est pas le moment de te faire remarquer...
Les cris, le tumulte ambiant, le sang coulant sur la terre, les paris grimpant toujours plus ; cette atmosphère opprimait Clarok. Elle avait la dangereuse impression qu'au moindre mouvement de la part de son voisin elle pourrait finir écrabouillée.
Ce genre d'amas de gens lui donnait depuis toujours une crainte farouchement ancrée dans son esprit. Les souvenirs du jour où une talentueuse l'arrachait à sa famille était liée à cette sensation d'être englouti.
Jusqu'à ne plus voir une once de lumière.
Elle avait suivi Eulak dans le froid. Sa colère face à ce nouveau départ et le vol de ses affaires ne faisait qu'augmenter qu'à présent elle n'avait qu'une fine couche de tissu pour se prémunir du froid.
La place où elle se situait était remplie de monde. Le plus frappant restait ce cercle surélevé aux piloris où les gens combattaient. En face l'une de l'autre se trouvait deux cages. Les combattants y étaient lâchés de là.
Comme des animaux.
Tout semblait braise chaude qu'il ne fallait pas trop éventer sans provoquer un incendie.
Dévastateur.
Hurlant de la colère contenue.
Sans pitié.
Clarok retient un haut-le-cœur face à ce spectacle. Les pauvres personnes qui combattaient étaient comparées à des animaux, totalement déshumanisées. N'étant plus que des nombres, des êtres de haine et l'objet de paris abjectes.
Forcer des gens à se battre pour de l'argent...
Dans le cercle, un homme à la carrure impressionnante réussi à donner un autre coup au visage. Faisant hurler de douleur le malheureux.
Tout était sauvage, sans le moindre remord, et surtout le public en redemandait perpétuellement. Alors ce ne fut pas un combat, mais bien des dizaines qui se succédèrent. Tous avaient la même particularité, la violence.
Au bout d'un moment la talentueuse recula, elle n'en pouvait plus de voir ce spectacle se répéter.
Elle détestait cette faiblesse.
Elle détestait se sentir aussi vulnérable.
Au bout d'un moment, il n'eut plus de combat. Un homme qui devait avoir son âge grimpa sur une des cages. Tout le monde s'arrêta presque immédiatement de parler. Quelque chose chez lui imposait le respect, même plus que ça :
La soumission.
Ses doigts semblaient incomplets sans une épée qu'il tenait fermement. Large carrure, grande taille, le tout n'étant fait qu'en angles sans arrondis, intimidant n'importe qui.
Sauf, la chose qui intimidait le plus restait son nom : Fils. Jusqu'au gouvernement on connaissait cette identité de criminelle. Il était celui qui possédait le kixinf le plus affluant depuis toujours. À certains quartiers de la capitale c'étaient eux qui servaient d'autorité ayant pour seul but d'amasser le plus d'argent possible. Même les Mercenaires du sang qui étaient de petits groupes disparates n'avaient pas cette grandeur.
Enfin jusqu'à ce jour-ci, car il semblait à la voyante que les kixinf tous ceux sous le symbole de l'étendard de sang, et ceux sous celui de l'œil traversé d'une dague se soient alliés pour ne faire qu'un. D'où les yeux peints au liquide vermillon sur les murs qui entouraient la place.
Fils s'approcha un peu plus du bord. On voyait dans ses yeux les flammes de la vengeance. Exactement cet incendie qui s'était déclaré dans tout le corps de Clarok alors qu'elle versait de la noctalis dans le gosier du traître de mage.
D'une voix coupante et grave il commença à clamer :
" Le combat final comme vous le savez, oppose toujours deux traîtres qui doivent se battre à mort. Je vous parle aujourd'hui pour dire que celui-ci est bien spécial, en effet il opposera celui qui a tenté de s'infiltrer dans nos rangs, et celle qui a assassiné mon père. "
La foule ne devint que chaos. On voulait que la coupable de ce meurtre monte dans l'arène. On voulait voir son sang couler à flot. On voulait voir ces traîtres s'entre-tuer dans un plaisir malsain.
Clarok fut prête à partir quand une simple phrase la figea sur place :
" Eh oui, notre Eulak va faire un dernier combat, et nous serons là pour y assister. "
Un sourire fendit son visage. Toute l'étendue de son envie de voir souffrir la cartographe s'y reflétait. Une envie obsessionnelle et sans limite.
À ce stade, la voyante ne s'étonnerait même pas que c'était cette folie qui l'avait poussé à s'allier avec les Mercenaires du sang. Son kixinf ne lui tenait pas vraiment à cœur, sa seule raison de vivre restait cette ultime vengeance. L'organisation était seulement celle qui l'aiderait pour y parvenir. Elle était celle qui lui donnait l'influence.
Elle vit Eulak fendre la foule. Tout le monde se décalait à son passage. Les rumeurs avaient fait leur chemin sur la fille à l'œil d'ombre. On disait que ces marques étaient un maquillage issu du pays d'où elle venait. Une barbare qui n'avait rien à faire sur ce sol.
Alors que l'épouvante se voyait dans le regard, la jeune femme gardait la tête haute avec une lueur de colère. Clarok comprenait un peu mieux pourquoi chez les cartographes elle cachait ces marques, pour ne pas se faire désigner comme un monstre, une bête de foire.
Inhumaine.
Monstrueuse.
Défigurée.
Et tant d'autres expressions du type s'entendaient de toutes les bouches.
Fils jubilait, un dangereux sourire ornait ses traits durs.
Une personne vint fouiller Eulak. De la même manière que Clarok avait vu le jeune homme qu'elle combattrait subir cela. C'était un talentueux puissant, un mage, l'aura qui se dégageait de ce traître ne pouvait pas tromper les sens aiguisés de la voyante.
Les talentueux du genre de Clarok avaient une sensibilité a la magie que ne possédait pas forcément les autres factions.
En plus de la magie qu'il possédait, de sa grande carrure, la personne qui devra affronter la jeune femme cachait probablement un poignard dans sa botte.
Seule zone non fouillée qui portant pouvait tout refermer. De la fiole au talisman en passant par le tranchant de la lame.
Pure folie que de l'affronter. Elle finira en charpie.
La talentueuse ne pouvait pas se réduire à voir le sang de la cartographe couler. Celle-ci avait encore des informations de la plus haute importance à lui transmettre. Notamment la manière dont elle s'était procurée La dague.
En partant à la traque de la jeune femme, alors qu'elle n'était que dans le grand dortoir, une planche du sol de bois avait grincé sous une autre mélodie. Plus discrète, comme si un objet se situait dessous.
Son intuition fut véridique. Il y avait La dague.
Comment la jeunette a-t-elle pu croire qu'elle me la cacherait de cette manière pitoyable ? s'était-elle dit à cet instant-là.
Son sourire avait tout de suite disparu quand elle avait reconnu deux signes sur le métal.
La lune et le soleil.
La manière dont Hastri, sa grande amie d'enfance et elle aimait se comparer. L'une avec son attitude rayonnante et l'autre avec son pessimisme constant.
Hastri avait gravé ces inscriptions si un jour il lui arrivait quelque chose, pour que ce soit elle, Clarok, qui la reprenne. Jamais elle ne lui avait dit plus, mais la jeune femme faisait confiance à cette grande voyante à la bonté naturelle.
Comment Eulak avait pu se procurer cet artéfact ? Telle était la question qui résonnait dans son esprit depuis cette révélation.
Non, elle ne pouvait définitivement pas la laisser mourir. Trop d'enjeux personnels en dépendaient. Les réponses ne pouvaient se trouver que dans l'esprit de l'intransigeante Ombre de la nuit.
Alors, bateau fendant les vagues de l'enfer, elle traversa la foule pour arriver juste devant l'installation. En s'appuyant sur une personne derrière elle grippa jusqu'au grillage entourant le cercle. Quelques efforts plus tard elle était accrochée aux barreaux rouillés de la cage où se situait Eulak.
Le froid lui griffa le visage, et ses doigts engourdis n'avait presque plus de sensations. La douleur était elle qu'elle ressemblait à des éclats de verre qu'on enfonçait sans fin.
" Qu'est-ce que tu fais là Clarok ? demanda l'Ombre en laissant son agacement transparaître.
- Qu'est-ce qui te passe par la tête jeunette. Les combats de rue tiennent bien leur réputation, c'est terriblement violent.
- Je n'ai pas besoin qu'on me dise quoi faire talentueuse, grinça son interlocutrice. "
Toutes les émotions passaient dans le regard des deux femmes. Mais la colère l'emportait sur le reste. Éclipsant de son influence la possibilité d'un dialogue constructif.
" Je pense que tu ne comprends pas Eula-
- Crois-moi Clarok, entre-nous, je suis celle qui sait le plus ce qu'elle fait. Je ne suis pas à mon premier combat.
- Mais cela risque d'être ton dernier. Tu as déjà combattu contre un mage surpuissant, qui possède sûrement une arme, et qui fait le double de carrure ? Si tu dis contrôler la situation ça ne devrait pas te poser de problèmes. Allez jeunette, arrête tout de suite cette folie.
- Dans tous les cas je ne peux pas reculer. Sinon ils vont tuer mes camarades, murmura la jeune femme en frissonnant à cause du froid et du fait qu'elle avait du enlever son manteau et sa chemise de lin pour le combat. "
Clarok la regarda longuement. C'était clair, jamais elle ne pourrait faire le poids face au mage. On voyait les traces d'un manque durant toute sa vie de nourriture et de la fatigue perpétuelle.
Elle entendait les personnes en dessous se demander ce qu'elle pouvait lui dire. Tout autour n'était que mouvements et bruits, alors qu'elles n'étaient qu'immobilité et silence.
" Eulak, c'est du mensonge ! s'insurgea la voyante aux yeux améthyste. J'ai moi-même indiqué aux cartographes de retourner de là où ils venaient. Impossible que les cauchemars autour de nous ne les atta-
- Qui es-tu Clarok ? Qui es-tu pour prétendre tout ça ? Prétendre que tu connais mieux ce que je vis et ai vécu que moi ? "
Eulak parlait sans cesse avec ce ton froid et tranchant. Elle élevait peu la voix, et disait ses propos avec calme. Sauf que ce n'était pas le calme que cela nous faisait découvrir, plutôt le sentiment vermeil de la rancœur et de la fureur.
Ce qui touchait à l'antan ressurgissait. Impossible que cela de ne soit pas douloureux. Malgré ce qu'elle affirmait : tout allait bien, elle se noyait dans les vieux serments et les ancestrales cicatrices.
Aucune d'elle ne répondit à ces propos. Le visage de la cartographe se trouvait à seulement quelques centimètres de celui de la talentueuse. Elles semblaient comme deux êtres autant similaires que différents.
Deux faces d'un objet se faisant face sans cesse.
Un paradoxe insoluble que rien ne pouvait défaire.
En gardant cette proximité intimidante et écrasante la voyante lui répondit :
" Et toi ? Comment tu peux te sentir légitime à de telles médisances ?! Je croyais qu'on avait dépassé ce stade toi et moi. "
Sa voix rêche se perdit dans le vent. De ses yeux sombres elle la fixait. Elle continua de parler, semblant se nourrir d'une colère qui revenait toujours plus.
Elle était fatiguée de tout, blessée jusqu'aux entrailles de son cœur. Ce qui se passait à l'instant même achevait sa volonté pacifique.
" Tu te caches derrière une couche de glace et de la dureté. D'ailleurs tu te caches de quoi ? Ton passé ? Celui que tu dis oublié et hors d'atteinte ? Tu es la pire des blessés, n'admettant pas ce que tu es. Je ne parle pas que de ta jambe droite, mais aussi de toi en général. Tu manques de confiance depuis toujours, elle s'arrêta une nouvelle fois pour la regarder dans les yeux pour continuer. La noirceur te gagne, la folie est prête à te faire basculer. Ne t'éloigne pas trop de la limite-
- L'Aslanie bouffe les âmes quelle qu'elle soit, compléta Eulak la laissant totalement abasourdie. "
Le visage de la cartographe se ferma complètement. Celle-ci l'observa longuement, un brin de peur dans le regard. Comme si elle la reconsidérait totalement après sa tirade. Ses yeux étaient écarquillés, son corps pétrifié. Une statue que le temps rendrait poussière.
Dans la cuirasse de la glace de ses traits, quelque chose avait changé. Il n'y avait plus aucun amusement, ni colère.
Juste de la stupéfaction.
Comme brûlée par le simple fait de la regarder Eulak recula en frappant de son dos l'autre côté de la cage. Sa respiration se faisait bien plus rapide, et le visage tordu par la douleur elle plaqua une main frêle sur son corps.
Encore un mystère... Quand est-ce que je pourrais vivre sans ?
Sachant que parler ne servirait plus à rien, la jeune femme lui tendit à travers les barreaux La dague aux multiples inscriptions et mystères qu'elle saisit en comprenant le danger qu'il la guettait dès que la grille se soulèverait dans l'arène. Même si elle la regarda avec étonnement en voyant qu'elle avait réussi à la trouver.
Les regards en cet instant, entre méfiance et défiance, valaient bien mieux que de simples mots.
Ils leur rappelaient une chose : pour l'heure la sympathie n'avait pas sa place.
Le froid de l'Aslanie se ressentait dans ce mur invisible qui s'érigeait entre elle. Une nouvelle barrière qui se construisait entre celles qui existaient déjà : passé, identité, confiance,... Tant de réalités impénétrables, le temps n'y pourrait rien et cela quoiqu'il arrive.
Clarok descendit du grillage, l'esprit totalement troublé par cette discussion. La foule l'avala et elle se posta plus loin pour regarder attentivement le combat qui allait suivre, tout-en retenant on souffle. Complètement gagnée par la tension qui régnait autour d'elle.
Tumultes et affres de la foule furent à leur apogée à l'instant avant le début du combat. Cet instant décisif, avant qu'une réalité d'horreur ne prenne le pas sur une autre.
Le blanc puis le noir.
Le calme puis la violence.
Le soleil puis la nuit.
L'instant crépuscule comme les talentueux aimait le surnommer.
HOUUUUUUUUZZZZZZ !
Le signe annonciateur du combat résonnant dans toutes les âmes, on ouvra les grilles. Eulak eut un moment de recul, un peu sonnée par tous ces évènements, alors que son adversaire sortait prudemment de sa cage. La méfiance de son être se transformant en éclat de noirceur dans son regard.
Heureusement que la cartographe ne resta qu'une fraction de secondes immobile, car il aurait été bien compliqué de donner des coups, acculée au fond d'un cul-de-sac.
Les yeux de Clarok n'avaient pas menti lorsqu'elle avait aperçu au loin la carrure de l'adversaire. Si elle ne reconnaissait pas la marque spécifique de la magie de talentueux en lui, la voyante aurait pu croire à un elfe de l'Ouest.
De toutes les bouches, on murmurait que le futur gagnant serait le talentueux, même si personne n'avait encore remarqué sa nature. L'Eulak frêle et ses traces noires dit comme un folklore, n'arrivaient pas à le convaincre contre un homme à la carrure bien plus impressionnantes et au minois angélique. Une douceur inhabituelle se dégageait de ses traits, sûrement du à ses cheveux blonds et son jeune âge. Un enfant, il devait avoir à peine seize printemps.
Contre toute attente, ce fut la jeune femme qui débuta la sauvagerie. Avec une poussée dans les jambes à en faire tomber son adversaire.
Mais à peine qu'il ait touché le sol, il lui donna un coup de pied dans les côtes avant de se relever.
Dès cet instant les murmures se transformèrent en quelque chose de bien plus sauvage de la part du public. Comme si au final s'était eux qui combattait sans un état d'âme. Eux qui se transformaient en monstre de haine contre un inconnu.
C'était cela le plus dur dans un combat. Pourquoi on voudrait faire du mal, blesser quelqu'un sans le connaître ? Il fallait se persuader, pour au final se teindre dans le sentiment vermillon voir carmin.
Absorbée dans son observation de la scène, Clarok n'entendit pas une personne se placer à côté d'elle. Quand elle remarqua sa présence, la talentueuse réussit instantanément à mettre un nom sur ce visage à la peau brune et aux cheveux frisés englobée dans sa cape chaude et à la capuche bien trop grande.
Zeliy Omfor
Un peu comme Eulak, le passé venait la frapper sans le moindre remord. La femme qui se tenait devant elle était le symbole de tout son passé.
Les deux femmes se détestaient presque depuis toujours. Une haine froide et calculée qui ne ressortait presque jamais, dissimulée derrière une amabilité feinte. Comme un miroir montrant un faux reflet pour enjoliver la noirceur du monde. Un miroir craquelé avec le temps, qu'un rien pouvait faire lâcher sa haine contenue depuis tout ce temps en une pluie d'éclats de verre dangereuse.
" Je ne te savais pas amatrice de ce genre de chose Zeliy.
- Mon nom n'est plus Zeliy. Mon onoma est Jala, qui signifie aube de la lumière. "
Clarok se contient longuement de ne pas répondre à cette provocation sinueuse. À la place, la manipulatrice à la vie imprévisible préféra la toiser de son regard froid. Zeliy, ou Jala, avait eu depuis la mort de sa mère ce corps craquelé de lumière, d'où son onoma. Comme si les fractures de son âme se voyait de cette manière.
Aujourd'hui, leur nombre avait considérablement augmenté, montrant les mots et les maux de son être.
Jala était comme une porcelaine solide qu'on faisait toujours plus tomber sur le sol.
À en créer des fissures, et à la briser.
" Je suppose que tu n'es pas venue me parler dans cette foule juste pour débattre du futur gagnant, alors qu'est-ce qui t'emmène mage ? dit la jeune femme aux yeux violets en tournant à nouveau la tête vers la scène de combat au moment où Eulak prenait à nouveau un coup dans les côtes.
- En effet.
- Alors n'hésite pas à me le dire, rétorqua-t-elle. "
En attendant que son interlocutrice lui réponde, la talentueuse donna toute son attention à l'affrontement.
Le talentueux manqua de lui déboiter la machoire avec une nouvelle touche de violence, mais de son bras la jeune femme réussie à le parer sans gêne. Puis, elle fit une feinte avec son autre bras pour le déstabiliser une nouvelle fois.
Jala soupira, exaspérée par l'attitude agacée de Clarok, et commença à lui faire part de sa requête :
" Sur un ordre du Régent lui-même, tu dois retourner au Vinka-
- Tu veux la réponse polie ou la vulgaire qui me fait très envie ? la coupa-t-elle en se rapprochant de son visage dans une intimidation non-dissimulée. De plus, tu me dois une dette Zeliy Omfor. "
Chacune laissa les huées de la foule remplirent le silence glaçant entre elle. À présent, la colère qu'elle se vouait ne se cachait plus derrière le miroir. Elle commençait à donner des coups dans son verre. Ses fissures commençaient à apparaître.
" Je vais te dire une chose petite mage insipide, jamais je n'irais au Vinkanik. Je préfère mourir que de penser à cette possibilité. Tu peux dire à l'ensemble de l'ordre d'aller se faire foutre de ma part.
- Parler avec toi ne m'avais absolument pas manqué, lui murmura Jala en la regardant droit dans les yeux.
- Moi aussi figure-toi. Adieu. "
Quelque chose changea dans le regard des deux femmes. Toutes les deux sentaient leur magie s'éveiller dans cette discussion. L'éclat des yeux mauves, et des veines se renforçaient peu à peu. S'apprêtant à tourner les talons pour ne pas être la cible d'une magie incontrôlée, Clarok sentit Jala changer de tactique.
« S'il te plaît Clarok, si tu n'y vas pas, c'est moi qui en subirai les conséquences. Je ne peux pas me le permettre.
- Moi aussi je ne peux pas me le permettre. Les conséquences je les pairaient aussi. Point mort. »
Les exclamations de la foule leur firent regarder le combat. Les deux adversaires avaient leur visage mué en une grimace de douleur, mais ce qui faisait hurler et provoquer l'hystérie fut cette arme, cette dague sortie de sa cachette de la part de l'homme.
Il manqua de peu l'abdomen de la jeune femme. L'agilité de celle-ci lui avait permis de ne pas finir en charpie. Clarok comprit à quel point dans cet espace on devenait des animaux.
À son tour, la cartographe s'élança de ton corps en brandissant sa dague qu'elle avait caché dans sa botte. Contre toute attente elle réussit à le couper au sang à son poignet. Ce qui eut le mérite de faire lâcher le poignard de son adversaire.
Jamais la jeune femme n'aurait cru un tel talent dans l'art de se battre chez la cartographe intransigeante et têtue à souhait.
" Je le reconnais, murmura Jala.
- De qui tu parles ?
- De l'homme, c'est le talentueux qui a volé notre calèche alors qu'on évaluait les dégâts du tremblement de terre, et la... mort de Bojr. "
Bojr avait été complètement oublié de la mémoire de la voyante. Une personne insipide qui s'effaçait derrière Jala. Toujours ensemble, il était vrai que Clarok aurai du s'apercevoir qu'une chose allait mal. Sa mort était sans doute la raison de l'état des craquelures de la jeune femme.
" Il y avait un tremblement de terre ? demanda Clarok qui jamais n'avait entendu une telle nouvelle.
- Oui, dans le Sud. Tout a été ravagé avec une violence impressionnante. Les Dieux sont clairement plus avec nous. "
Clarok assimila cette nouvelle sans ciller, ce qui provoqua ses traits effarés fut l'utilisation de la magie par l'homme. D'immenses flammes d'un rouge flamboyants qui ressemblaient à celle craché par les dragons. Celle-ci se dirigeait sur Eulak recroquevillée dans un coin se tenant la tête couverte de sang entre les mains qui brandissait son arme s'il approchait un peu plus. En signe d'avertissement.
Comprenant ce qui se passait, la peur éclata dans ses yeux.
Un peu comme ces éclats de verre qui s'effritait du miroir de Clarok et Jala.
Dans un mouvement désespéré la jeune femme, mit sa dague devant son visage.
" Par tous les sangs, regarde, murmura la mage. "
En effet, la dague au lieu de fondre et avoir la même protection qu'un bras face à du gaz toxique absorbait littéralement les flammes devant l'étonnement général. Le silence régna à nouveau sur la place.
Un silence de peur.
Un silence face à la surprise d'un instant.
L'étonnement de l'adversaire de la jeune femme lui permit de le mettre à terre. Sa botte sur le crâne elle pouvait le tuer facilement. Le laisser mourir sur le bois en se vidant de son sang.
Cruauté de l'Aslanie et violence de la ville.
Un mélange plus que dangereux, qui appelle la Mort.
Eulak tendit sa main, une main vers la paix et vers le pardon.
Qu'il accepta.
Un véritable symbole contre le combat et la haine qu'on voulait leur imposer. L'ultime signe de résistance de Eulak face à la barbarie.
Son chant de la liberté.
Mais un nouvel instant crépuscule ce fut sentir. Jala respira aussi cette odeur de magie, et regarda avec de gros yeux Clarok.
Le mage, cette énigme pour les deux talentueuses, utilisait son don.
Les relents âpres de la magie devenaient étouffants. Les deux femmes toussaient sous l'étonnement de leurs voisins.
La voyante eu un regard vers le ciel gris avant d'apercevoir les vitres des bâtiments autour de la place se craqueler. Jala le vit aussi et dans un même mouvement elles s'accroupirent et placèrent une main sur la nuque.
La dernière chose que vit Clarok avant que tout ne devienne que chaos fut que le mage tira Eulak par terre pour ne pas qu'elle finisse morte. En l'épargnant elle était devenue sa touche d'espoir, impossible qu'il ne la laisse se vider de son sang sous une couche de gravats.
Les vitres explosèrent en une pluie de verre dangereux. Les murs entourant la place subirent le même sort funeste. Les hostilités démarraient véritablement maintenant.
Le soleil venait de faire place à la lune pour une longue nuit d'angoisses.
Du Soleil à la Lune il y avait tout un monde.
******
Après une petite absence de ma part, voici la suite en bonne et dut forme ! J'ai adoré l'écrire, et je ne pensais pas qu'il finirait si long haha.
J'espère que ces 4000 mots vous ont bien remis dans l'atmosphère dangereuse de l'Aslanie. Que cela soit les alliances, les avancés et le calme, rien n'est figé dans le temps, rien n'est stable, rien n'est immuable.
Le passé resurgit pour nos deux personnages, de nouvelles questions se posent. Je vais donc essayer de voir quelles sont vos théories en vous orientant un peu (je ne suis pas cruelle à ce point).
~Pourquoi le kixinf du dangereux Fils s'associerait avec les Mercenaires du sang ? Cela est-t-il positif pour la suite ?
~Comment Clarok à pu connaître le discours de l'ombre mots pour mots ?
~Arrivez vous à justifier le comportement de nos deux protagonistes ?
~Quel est le passé commun de Clarok et Jala ?
Des pronostiques pour la suite ?
J'espère que ce chapitre vous a plus !
Portez vous bien <3 !
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