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XV . " Le Monde est une horrible tragédie " (Eulak)

Le froid mordant et ravageur se faisait particulièrement sentir. Prochainement les jours marquant le cœur de l'hiver arriveront, et là elle pouvait être certaine d'être bloquée durant dix couchés de soleil. Le temps que les tempêtes surnommées Les Ravageuses disparaissent de la même manière qu'elles étaient arrivées : sans un bruit.

La rue se transformait la nuit, en ce monstre des ténèbres qui engloutissaient les malheureux. Ces ruelles n'étaient pas bien différentes de celles de Aslania Omp, voir exactement les mêmes. À la manière de cette capitale à l'affluence toujours plus grande, cette ville grandissait de toutes parts.

D'une main Eulak tenait les maigres affaires de Clarok, cette talentueuse aux yeux aussi violets que le ciel de ce pays était gris. Son manteau, sa fiole contenant le produit des pires cauchemars, et un vieux poignard émoussé et probablement volé à celui dont la peur dû à sa vengeance résonnait encore.

On pouvait se poser la question : Pourquoi prendre ses affaires si banales ? Mais Eulak comprenait comment cette Clarok fonctionnait. Jamais celle-ci ne se risquerait à partir sans elle durant la nuit où elle lui faussait compagnie sans manteau, sans arme ni même sans son produit si rare.

Un souvenir de l'époque de Aslania Omp lui revint subitement. Les images y étaient floues mais le dialogue resta à jamais graver dans sa mémoire. Pour la première fois quelqu'un lui avait accordé de l'importance malgré le fait qu'elle ne soit qu'une enfant à l'époque. Redoutable d'une manière inconnue pour la plupart de ces camarades : penser aux moindres détails et à chaque possibilité.

Elle ne portait pas dans ses bras la dague à qui elle accordait tant d'importance. Préférant la mettre en lieu sûr sous une planche de la salle humide et crasseuse qui leur servait de dortoir.

Toujours plus elle s'enfonçait dans les rues.

Toujours plus elle s'enfonçait dans les entrailles de ce monstre.

Toujours plus les bâtiments se faisaient plus sales.

Toujours plus elle semblait s'éloigner de l'halot de la Lune qui transparaissait des nuages.

On l'engloutissait.

Elle ressentait à nouveau cette sensation. Celle de l'appréhension, de la détermination, mélangées à la perte de ressentis du froid.

Exactement comme à Aslania Omp lors de ses sorties nocturnes alors que les cauchemars la hantaient.

Sa main libre tremblait lorsqu'elle le vit. Homme à la carrure allumette, un peu comme elle, au regard rieur et aux sombres desseins. Dans le passé, jamais il ne lui avait donné son nom. Elle c'était mis à le surnommer Faux-Rieur, car rapidement elle avait compris que son air un semblant accueillant ne valait rien.

Un peu comme Clarok, sauf qu'une chose bien plus sombre émanait de lui. Elle se souviendrait toujours du jour lorsqu'il avait ri à la mort d'un homme aux yeux révulsés sous la force de la fièvre.

" Alors l'étrangère, tu viens en ville on dirait. "

Sa voix derrière son dos lui donna la nausée. Une d'une multitude qui lui provoquait ces effets.

La nuit calmait la ville, mais d'une manière sordide et effrayante. Ce n'était plus le calme du printemps donnant une grande sérénité, là il provoquait la peur dans le moindre bruit et mouvement de côté.

Ils étaient sur une des plus grandes artères de la ville. Uniquement éclairée par la lumière des habitations et aux lanternes des commerçants de denrées interdites.

La nuit transformait aussi la ville et les occupants de ses rues salies.

Masquant toutes ses émotions sous de la glace éternelle, Eulak se retourna. Lui comme elle se voyait à peine. La noirceur de la nuit gagnait contre le peu de luminosité.

La tension dans le corps de la cartographe ne faisait que grimper. Elle qui avait oublié les éclats les plus durs de ces printemps, se retrouvait à réentendre le rire de Faux-Rire, à moins que cela ne soit la réalité. Était-il en train de lâcher son hilarité comme il l'avait si bien fait dans le passé ? Ou était-ce son esprit qui embrouillait tout ?

Jamais elle ne se serait attendue à revoir ces gens.

Elle ne voulait pas y croire tout simplement.

Un instant elle crut perdre pied, faire un malaise, se laisser tomber sur la terre irrégulière, échapper à cette réalité, sa réalité ! Pourquoi devait-elle être si dure ? N'aurait-elle pas droit un jour à un semblant de purgatoire ?

Sa vision qui c'était floutée un instant revint tout aussi rapidement à la normal. Elle devait être plus redoutable que jamais. Des dizaines de possibilités s'offrirent à son esprit. Des dizaines de fins se présentèrent pour chacune d'entre elles.

À chaque pas qu'elle faisait pour se rapprocher de lui ce processus se répétait. Embrasant un peu plus sa détermination. Resserrant un plus sa main libre dans sa poche autour du manche de la dague.

" En effet je suis là, en ville, répondit la cartographe aux provocations qui commençaient tout juste. "

Et là son rire effroyable la parcourut de frissons. Mais elle ne cillait toujours pas, ne s'abaissait toujours pas à la peur qui ne la méritait face à cet homme inhumain.

" Alala Eulak, il y a six printemps je n'aurais jamais cru te revoir. Je pensais que tu allais mourir d'une maladie quelconque dès les premiers jours, dit-il avec son habituel air narquois.

- Tu m'as revu il a quelques jours, ne fait pas le surpris. C'était vous à l'entrée du village qui ont du précipiter notre départ.

- Heureux de voir que tu as gardé ton esprit de déduction, espérons que tu ais aussi gardé ton habileté au corps à corps. D'ailleurs ça ne t'étonne pas que nous nous sommes retrouvés à un autre endroit que Aslania Omp ? "

Bien sûr que la question l'obsédait depuis l'instant où elle avait compris qui était ce groupe aux multiples lanternes. Mais elle avait enfoui cela, préférant oublier ce détail. Elle aurait du y faire face sans avoir peur de la réponse, cela lui épargnerait peut-être à présent cette situation.

Il s'approcha encore. L'intimidant un peu plus. Son odeur d'épices que renfermait son haleine renforça ce sentiment de nausée qui s'ancrait en elle. Devant sa non-réponse il murmura :

" D'après toi, qui nous donnerait l'influence de tout le nord du pays ? "

Les mercenaires du sang.

Si ils n'avaient fait qu'un accord, cela voulait en plus dire que ceux-ci n'étaient plus des groupes indépendants mais un ensemble pouvant faire chavirer le pays entier.

La réalité horrifia la jeune femme. Au village ce n'était pas Clarok la talentueuse qu'ils recherchaient, mais elle, Eulak la cartographe.

Une telle alliance écrasait tout, et ferait trembler le gouvernement. En tirant sur la colère de la rue et des champs tant de violence pourrait éclater.

Gardant toutes ses réflexions pour elle, la cartographe demanda de sa voix la plus dure :

" Qu'est-ce que vous attendez de moi ? "

Il ne répondit rien, préférant la laisser dans ses doutes. La colère commençait à prendre le pas sur le reste dans son esprit. Elle se retenait de plus en plus à lui hurler dessus pour avoir un semblant de réponses. La fatigue de ces derniers jours engloutit son sang-froid. Cauchemars et insomnies l'avaient poursuivi cette nuit alors qu'elle avait cherché le repos.

" Qu'est-ce que vous attendez de moi ?! réitéra-t-elle. "

Le danger émanait de cet homme. De partout où ses yeux se posaient elle ne pouvait se détacher de cette panique qui opprimait sa poitrine. Tout ça elle le savait, mais à la lueur sombre de son regard elle comprit.

" Suis-moi donc et paye le prix de ta traîtrise de ton sang, murmura-t-il avant de laisser un sourire glaçant sur ses traits blafards sous la lumière indistincte.

- Et si je refuse ?

- Ce sera le sang de tes chers cartographes qui couleront à la place du tien. "

Une vie sera obligatoirement réduite en cendre, et ça elle venait de le saisir.

Un principe de la violence de la rue que l'on comprend uniquement dans une situation désespérée où la seule issue est la mort de l'adversaire.

Eulak se souvenait sans problème de ce sentiment de vengeance qui dévorait les hommes dans le corps du Fils. Le Fils du grand patron de la criminalité. Et dont on accusait la jeune femme depuis toujours pour son meurtre.

Eulak se souvenait de la première fois qu'elle avait vu un combat à corps à corps. Le tout était sauvage sans la moindre retenu. L'humain ne servant qu'à tuer, faire souffrir, voir la douleur dans le regard, sa nourrir de la douleur pour alimenter sa haine de l'autre.

Eulak se souvenait de ces combats qui opposaient deux traîtres, deux êtres voulant s'échapper de l'emprise de cet homme vil mais qui le trop gros nombre de dettes empêchaient de le faire.

Pour que même celui qui survit, vive une dernière fois cette part d'humanité qui s'échappe.

Un combat à mort face à un autre traître, voilà ce qui allait lui arriver.

Impitoyable.

Sans mercis.

Cruauté.

Exactement ces mots qui remplissaient l'air de la ville qu'elle tentait de se protéger depuis son arrivée, elle devra le respirer à pleins poumons.

Bruits de la nuit et tintement des pièces n'arrivaient plus à parvenir à son esprit. Eulak, celle qui toute sa vie avait vu ses décisions imposées par le débit et dont le contrôle était devenu primordial, devait replonger dans le passé. Les cauchemars qui hantaient ses nuits se muant à une horrible réalité.

Ils avançaient entre les ruelles. Un dédale dont la fin ne semblait pas vouloir arriver. De légers flocons tombaient du ciel, certains s'accrochaient aux mèches courtes de ses cheveux noirs d'encre. Dans cette marche qui prenait des airs mortuaires elle ressentait de plein fouet le froid. Rien ne l'empêchait d'oublier ce monstre qui volait des vies assoupies en hiver, un peu trop loin de la chaleur du feu.

Sa silhouette frêle fut à nouveau parée d'une nouvelle couche de chaleur avec le manteau de Clarok, légèrement trop petit au niveau des manches.

La peur ressurgissait, la fatigue avec. Rarement elle ne s'était sentie si vulnérable et fragile. Son destin ne dépendant que de la chance.

Elle revivait ces périodes de stress intense, elle n'arrivait plus à dormir ni à manger et arrivait parfois à arracher par poignés entières des cheveux. Cette image de mèche arrachée restera à jamais dans ses souvenirs.

Les commerces sombres qui remplissaient l'Aslanie de leur violence s'accaparaient de la lumière des ruelles peu fréquentées. Trafic humain, prostitution, ou trocs illégaux se passaient toujours dans l'obscurité la plus totale.

Faux-Sourire marchait devant. Il savait très bien que rien ne servait de la surveiller à présent que la menace avait été énoncée.

Les gens qui se faisaient rares se firent de plus en plus courant. On atteignait toujours plus le cœur du quartier de la misère. La grande allée n'était qu'un souvenir, les rues étroites se tordaient dans toutes les directions possibles.

Les personnes devinrent foules. Tout le monde convergeant vers le même point. Un peu comme ces esquisses noircies au trait du graphite qui utilisaient les lignes de fuite.

Ses mains se parcouraient de spasmes. Sa respiration irrégulière montrait de la même manière la tension qui possédait son corps. Le moindre détail s'en retrouvait exacerbé.

Elle entendait distinctement le moindre bruit de pas bourru. Elle voyait la moindre source de lumière mouvante dans les lanternes. On la poignardait de cette envie de sang qui régnait ici dans chaque personne.

Encore un changement de direction plus tard et elle émergea sur une place entourée d'habitations caractéristiques de la pauvreté de la ville. Ici, la suie recouvrait tout ce que la neige ne le faisait pas déjà. Les gens s'amassaient de partout, la cartographe n'aurait su dire combien ils étaient dans cet espace restreint. 

On hurlait.

On pariait.

On voyait des gens s'entre-tuer. 

L'atmosphère était simple : on voulait voir du sang. 

Elle resta sans bouger dans la mouvance de la foule. Revenir à cette violence la terrorisait. Cette violence qui avait caractérisé la pire période de son existence pitoyable. Période où elle n'était même plus humaine, obligée de se muer dans la haine de son adversaire pour ne pas se ronger dans la culpabilité d'avoir fait du mal. Pour ne pas voir son maigre équilibre voler en éclats. 

Ceux qui l'accusaient de tous les maux du pays voulaient la torturer une dernière fois en l'obligeant à nouveau à faire partie de cette barbarie. Surtout que là, il ne resterait qu'un survivant de ce combat pour traîtres.

Qui de la foule où des tortionnaires étaient le pire ?

Deux personnes faisaient un combat. Eulak ne tentait même pas de regarder ne serait-ce que les visages. Si cette soirée de l'horreur se terminait en lui laissant sa vie, elle aimerait en retenir le moins possible. 

Le cercle, cette zone de combat, fut à nouveau vide. 

Pour le bouquet final.

Celui de deux êtres qui serviront d'exemple aux autres. 

Elle s'avança dans les méandres, ne ressentant plus rien, sauf un immense vide. Elle voulait pleurer, hurler, se débattre, fuir, vivre, réduire en lambeaux le visage de la personne sur l'estrade qu'elle détestait le plus. 

La cartographe voulait tout, mais n'avait rien. 

Après tout, on scanderait bientôt sa mort.

Un souvenir datant de l'époque où elle croyait avoir une famille elle se replongea dans les méandres de son passé lointain. Sur le lit de sa mère mourante. Une femme à la sensibilité exacerbée qui avait un attachement profond avec l'art du poème.

Après les simples mots qu'elle eut prononcés Eulak su pour la première fois une chose : il n'était pas question de savoir si elle finirait heureuse ou triste, mais plutôt si cela serait dans une flaque de sang ou étouffée au goût rance de ses larmes.

" Le Monde est une horrible tragédie. " 

           

          

          

             

           

             

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