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VIII - Le conte de sang (Clarok)

Sa respiration se perdait dans sa course. Fouettant son visage de son voile flou. Il s'échappait au rythme de son essoufflement saccadé. 

Clarok courait. À s'en déchirer les poumons et la raison avec. Son corps entier criait à la douleur, et son esprit à la peur.

Sans une lumière elle progressait entre les fourrés. Sa vision fatiguée n'arrivait plus à distinguer vraiment son environnement. Les formes fantomatiques des arbres ressortaient transformées, en des monstres de cauchemars. Effrayants et transformés. 

Le craquement des branches se faisait à chacun de ses pas précipités. La boue du sol la faisait glisser. Ses pieds buttaient contre des rochers.

Les douleurs fantômes dans ses mains se retrouvaient complètement ignorées face à ce surplus d'informations. Les questions sur son rêves s'oubliaient dans la peur dans son esprit. Sa priorité : continuer. 

Elle bifurquait de temps en temps. S'engouffrant toujours plus dans la forêt sombre, un labyrinthe de légende. 

Dans son âme régnait la panique. Celle-ci s'était installée depuis des printemps en elle. Et dans ces instants où elle devrait n'être que logique, elle décidait de refaire surface, et de la pire des manières. 

En la tordant sous l'effet de la peur. 

En s'immisçant jusque dans ses pensées fixes.

En ne lui montrant qu'une réalité opaque, et noircie par la haine des gens. 

En l'obligeant à se sentir aussi seule que pendant chaque deuil qu'elle avait connu.

Elle se sentait sombrer, dans cette noirceur maladive. À chaque pulsion de son cœur fatigué, l'eau de ses émotions l'engloutissait encore plus. La coupant encore plus de la réalité, la changeant en misère.

Mais ses mouvements restaient rapides. Poussés par la peur et les printemps entiers d'entraînements. 

Rôder proche du camp en attendant le retour d'Eulak ne lui avait attiré que des ennuis. À peine qu'elle avait remarqué une pierre noire éclatée sur le sol, des pas derrière elle s'étaient fais entendre. 

Depuis elle tentait d'échapper à cette personne aux pas furtifs.

Les arbres défilaient, ses forces faiblissaient, la personne coursait toujours la voyante.

La maigre lune montait dans le ciel nocturne. Lui montrant que même après tout ce temps, ses efforts étaient inutiles. Réduisant son espoir, la rendant vide de tout. Avec seulement la panique pour l'accompagner. 

Dans ses veines pulsait la peur. Plus celle qui amenait à se dépasser, celle qui tétanisait en grignotant lentement la raison d'une personne. Elle s'enroulait autour de sa conscience comme un de ses serpents que Clarok avait vu sur des représentations. Et comme eux, étouffait.

Que lui voulait-on ?

Clarok savait que tout cela avait un lien avec la disparition de Eulak. Peut-être était-il à surveiller que personne ne se lève ? Peut-être pour que il voulait s'assurer que Eulak soit loin avant que sa non-présence soit remarqué ?

Si c'était le cas, la jeune femme serait poursuivie jusqu'à ce qu'on l'arrête. Alors elle fit ce qu'il attendait d'elle, et se stoppa dans sa course effrénée.

Elle devenait le loup, quittant le rôle du lapin. À présent, elle attaquait.

Alors, en prenant garde à ne pas faire trop de bruit, la jeune talentueuse ramassa une de ses branches recouvrant le manteau forestier. Ses bras prirent dans la précipitation de l'instant ce qui se rapprochait le plus d'un gourdin.

La peur pesant dans son corps, Clarok attendit. Les pas se rapprochaient, doucement. Lui aussi avait compris ce qu'elle cherchait à faire : inverser leur deux rôles, en volant son script.

Un pas.

Deux pas.

Trois pas.

Clarok changea d'arbre pour tenter de voir un semblant de silhouette.

Quatre pas.

Cinq pas.

Six pas.

À découvert, elle vit la personne qui la poursuivait. Celle-ci de dos scrutait les arbres en quête de sa proie, elle. Sauf que tout avait changé.

Sept pas.

Huit pas.

Neuf pas.

Trainant son bâton volumineux, elle s'éloigna sans un bruit entre deux arbres. Attendant qu'il approche de lui-même.

Silencieuse.

Précise.

À travers le rideau de la forêt, une lumière de rouille se faisait voir. L'ombre des arbres se reflétait sur la progression de Clarok et la boue s'imprégnait sur ses bottes de cuir. 

Un maigre espoir rayonna dans son cœur, calmant ce serpent qui l'étouffait. Cependant il continuait de rôder, comme toujours. Attendant une nouvelle information pour la faire basculer dans la panique. Un instant, elle s'autorisa à l'oublier.

L'atmosphère se faisait lourde sous ce ciel étoilé. Le temps semblait attendre avant de redémarrer ses aiguilles. Ce n'était qu'une question d'un instant, avant que la chasse ne reprenne, et ses hostilités teintées d'un sang noirci avec.

Un craquement de branche la sortit de sa torpeur. Et comprenant ce qui allait se produire, Clarok se retourna. Dans ce même mouvement, elle mit toute sa force et son agilité dans ses bras. Un mélange redoutable qu'elle avait employé dans son enseignement pour palier à sa faible carrure. Face à des adversaires aussi puissants que des talentueux, il fallait apprendre à se montrer rusé.

La colère faisant place à la peur, elle frappa de son bois l'homme au ventre. Un mouvement presque gracieux, mais qui se révélait brutal et violent. 

Celui-ci tituba, la douleur marquant son visage de ses traits significatifs. Ses mains s'appuyaient désespérément sur son torse, avant de tomber dans la boue. 

Sans attendre plus, elle réitéra son coup. 

Sous la couche de bois la talentueuse sentit une côte se briser. 

Impitoyable.

Sans remord.

Cette blessure ne pardonnait jamais. Se relever face à cette douleur et de continuer un combat était impossible. Clarok n'avait eu qu'à jouer de ce point faible propre à l'espèce humaine pour espérer gagner. Et cela avait fonctionné.

Un coup à la tête plus tard, et le laissant dans sa posture pitoyable, la jeune femme se dirigea vers la source lumineuse. Et y jeta un regard profond, cherchant des réponses à ses questions. 

Au centre d'une petite clairière, se trouvait un feu de camp. Majestueux et vivace. Des ombres se découpaient sur le faible relief, celles de personnes s'activant. Certains semblaient calmer des chevaux, d'autre déplacer une cariole, alors que un nombre important se contentait de surveiller les alentours.

La jeune femme distingua une personne allongée sur le sol boueux. Une femme. Son visage s'accompagnait de veines noires qui traçaient des courbes sur sa fine peau blanche. On pouvait apercevoir des traces bleus, sûrement des coups qu'on lui avait donné. Celle-ci semblait inconsciente. Des liens la retenait dans cette position de faiblesse.

Dans sa contemplation des lieux, Clarok n'avait pas entendu ses mêmes pas qui l'avaient poursuivi tout ce temps. Ceux de cet homme. Celui qu'elle avait assommé et donné une blessure douloureuse. 

Comment c'était possible ?

Soudain, une douleur se fit ressentir dans son dos.

Un coup.

Sous sa force imprévue, elle perdit l'équilibre. Se retrouvant les mains coupées par des cailloux tranchants. Son sang se mélangea à la boue.

"Regardez qui on a !"

Elle n'eu pas le temps de réagir qu'il lui assena un coup à la tête. Pas assez pour lui faire perdre connaissance, mais qui procurait tout de même une douleur vicieuse rentrant doucement dans son esprit. 

Dépossédée de sa motricité on la traina jusqu'à proximité du feu. Malgré la boue glissante, elle ressentit chaque caillou entrant en collision avec son corps, chaque branche qui se prenait à ses articulations abimées par la fatigue.

Un mélange de colère et de douleur pulsait dans ses veines. La peur était partie à l'instant où cet homme avait commencé à prendre le dessus de la situation. Son honneur qui prenait une grande place en elle se retrouvait défié.

Les gens affluaient autour d'elle. Pour certain le visage intrigué, pour d'autre le visage dur. Mais dans leurs yeux baignaient une même question : Qui-est-ce ?

Une des personnes se rapprocha plus que les autre de l'intruse. Le peu qu'elle arrivait à distinguer de lui était sa carrure frêle. Les flammes qui se tordaient en une chaleur non-contenue derrière son corps lui donnait un air particulièrement menaçant. Il n'y avait pas que cela qui le rendait intimidant. Dans sa posture et sa démarche une chose effrayante en ressortait. Impossible à décrire. C'était comme un halo de terreur. Une armure de cuivre aux pointes tranchantes.

"Tu sais qui nous sommes paysanne ?"

Un ton dédaigneux, tel un crachat au visage.

"Absolument pas, répondit Clarok sous cette même intonation.

- Pourtant tu es avec un groupe dirigé par un allié de Klan. Il t'aurait parlé de ses ennemis. Par contre ce qui m'étonne c'est qu'il est choisi une personne différente de lui. Pas comme elle.

Il pointa du doigt la jeune femme aux visage marqué par le noir. Clarok reconnu sans peine Eulak.

Que lui était-il arrivé ?

Comment était-elle arrivée là ?

Chassant les question envahissant son esprit, la jeune voyante continua.

"Le nom de Klan m'est totalement inconnu.

- Par contre il choisit des menteurs on dirait."

Clarok sentit une corde glisser le long de ses poignets, et de ses chevilles. Son sang s'imbibant dans les liens rugueux. Une envie de se retourner et de frapper la personne derrière lui prit, sauf que elle se devait de rester calme. Sa situation ne devait pas empirer.

Doucement, il s'accroupit, la regardant essayer de garder son calme. De ses mains gantelée il prit son menton. Il regarda ses yeux avec attention.

Clarok réussi à discerner un nombre impressionnant de cicatrices sur son visage. Un de ces yeux bougeait sans raison. Sûrement un œil aveugle. 

"Je pensais bien que c'était étrange, murmura-t-il. Nous avons en face de nous une talentueuse qui utilise de la malinty pour dissimuler sa vraie nature. La couleur brune de cette substance est reconnaissable."

Il continua dans une énumération, se levant de cette position inconfortable. En époussetant ses vêtements noirs parfaitement taillé.

"Si elle était une sorcière, elle aurait volé. Si elle était une alchimiste, elle aurait utilisé une de ses potions. Si elle avait été une métamorphe, elle aurait changé de forme. Elle pourrait être une mage, qui a besoin de temps pour lancer un sort."

Clarok sentait la peur affluer en elle. Doucement, goutte par goutte. Lui faisant ressentir cet aspect horripilant de l'appréhension. La situation la dépassait complètement. Même en ayant gagné quelqu'un dans un combat, elle avait réussi à perdre au final.

La fatigue des dernier jour lui pesait soudainement. La force de résister quittait lentement son corps.

Ces personnes connaissaient parfaitement les talentueux. La plupart des gens ne différenciait pas un métamorphe d'un mage. Eux, en connaissait toutes les caractéristiques.

Clarok n'était pas seulement une proie. Elle devenait cette souris avec lequel le chat jouait avant de la tuer. Ce petit animal gris que tout le monde détestait, et qui en cet instant de torture, donnait juste de la pitié.

Même en étant la souris la plus vicieuse, le chat le devenait encore plus. Croquant toujours à la fin.

"Bojr, tu l'as déjà croisé chez les mages ?

- Son visage ne me dit rien."

Si il en connaissait autant, c'était parce que il y avait un traître. Clarok releva la tête et croisa le regard de celui qui était son égal. Ce mage aux yeux ternit.

Une haine profonde l'empêchait d'éprouver la moindre compassion pour lui. Son être entier résonnait de cela. Eclipsant la peur un instant.

"C'est donc une voyante. La particularité la plus précieuse chez les talentueux dit-on. Mais ironiquement dans leurs rêves ils sont forts, mais dans la réalité ils sont aussi puissants qu'un paysan."

Tout le monde l'observait, elle, ce petit animal inoffensif. Clarok n'avait plus peur, la colère se rependant dans son âme. Si elle se trouvait devant un groupe de Mercenaires du sang, elle serait déjà morte entaillé jusqu'au tréfonds de son corps.

"Qui êtes vous ? demanda t-elle la voix brûlante de sa haine, sans pour autant crier, à la manière d'un feu commençant à prendre.

- Kanl ne t'a pas dit qui on était ? Tu ne connais pas tes vieux contes ?"

L'homme marqua une pause. Profitant de sa position de dominant sur celle qui pensait comme une de ses ennemies.

"Nous sommes les goules voyons."

Il s'écarta de sa vision, la laissant voir une foule autour d'eux. Tout un groupe la regardant fièrement.

Une aura malsaine émanait de leur sourire.

Chaque personne se différenciant largement. Certains portait des habits de paysans alors que d'autres privilégiaient les costumes en dentelle fine. Un mélange incroyablement surprenant et déconcertant.

On les surveillait depuis leur entrée dans la forêt brumeuse.

Ce constat la paralysa complètement. Comme si le peu de raison qui lui restait n'arrivait qu'à se répéter cette phrase si simple.

Les flammes qui crépitaient derrière lui étaient les mêmes que celle qui brûlaient dans son regard. Pas celles de la colère, mais celle du brasier de la haine.

Un sourire carnassier orna le visage de l'homme.

Clarok se contenta de le faire dans son esprit.

Ils avaient oublié une chose, toujours fouiller les bottes. Une dague s'y cachaient si facilement.

Une dague sur laquelle était marquée la devise des voyants.

Une dague ayant appartenu à une cheffe autoritaire.

Honneur.

Courage.

Puissance.

Ces trois mots résonnaient dans son esprit, et Clarok les respectera, une touche sanglante en plus.
    

     
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Je suis plutôt fière du rendu de ce chapitre, qui a été le plus dur à écrire pour moi haha.

On a eu des indices sur le passé de Clarok, même si vous allez rapidement avoir des réponses (mêmes si elles vous amèneront vers d'autres question hihi).

Ce n'était pas un sauvetage comme vous avez pu le voir, beaucoup trop altruiste pour Clarok voyons.

J'espère que ce chapitre vous a plus !

Portez vous bien !

~□Fétoine■~
   
   
  
  
  
  
  
  
   
  
   

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