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Parallèle IV ~ Eulak et juste Eulak

[Soldier de Fleurie, je vous conseille de l'écouter]

" Sur cette terre promise du par un siècle de sang, murmura dans toute sa mélancolie la condamnée. "

Ces simples mots s'envolèrent dans le vent. Ils résonnèrent entre les murs de la place publique.

Celle juste devant le beffroi.

Celle qui était toujours animée par les remous de la foule qui assistait à ces scènes morbides.

Celle qui accueillait les condamnés dans un dernier souffle.

On ne la surnommait pas pour rien "Place des derniers instants".

Ils ne pourraient pas la faire taire, elle, qui représentait la voix de la colère et de la rébellion. La voix que l'on voulait rendre à néant, ce timbre de violence provoquée par l'abandon, ce murmure dangereux que des siècles avaient façonné à la force des travailleurs mourants en ayant à peine trente printemps.

Celle qui possédait cette voix, allumerait à nouveau l'étincelle qui avait embrasé la capitale. On ne pouvait pas taire indéfiniment la colère de la rue.

" Nous ne sommes pas des soldats, nous obéissons à ce qui nous semble juste ! "

Les mots atteignaient la foule. Mais pas de la même manière pour tout le monde.

Eulak observait la scène l'air complètement affolée. Ce n'était pas qu'une mauvaise rumeur, ils avaient réellement réussi à remonter la trace de la cheffe de l'opposition, de la rébellion.

La peur la retenait sur place. Statique dans les remous de la foule mouvante.

Tout le monde chantait cette parade guerrière. Mais Eulak avait peur, elle ne voyait pas ce chant de la liberté, mais plutôt des conséquences désastreuses qui l'accompagnaient.

Eulak craignait pour sa vie.

Elle regardait la femme aux rides marquées et à la position si importante se faire passer la corde autour du cou. On disait qu'elle faisait parti de ces beautés fanées, préférant se concentrer sur son apparence qu'à la porté de son influence qui pouvait être dangereuse si on était contraire à son mouvement.

Si le gouvernement avait mis la main sur Askiva, rien ne l'empêcherait de la trouver elle, membre à part entière de l'organisation.

Tout le monde reprenait ses paroles, toutes ces voix fantômes s'élevaient. Tous ceux qui assistaient à l'exécution de Askiva voulait lui rendre un dernier hommage.

Un nom d'emprunt pour cette étrangère sans papier qui avait pris l'identité de la liberté et de la foi en l'avenir de ce mot askiva, tel un code que seul ceux de la résistance pouvait comprendre. C'était pour ça qu'elle avait été si dure à retrouver, mais les émeutes avait permis de faire comprendre au gouvernement la menace dont elle était le symbole ultime.

Fuir.

" Les coups de cloche du beffroi marquant la fin ne nous arrêterons pas ! "

Le temps est compté pour moi.

" Nous ne sommes pas des soldats, notre route nous la garderons ! "

Qu'est-ce que je fous depuis tout ce temps ?

" Et si on nous en empêche, le feu de notre colère s'abattra à nouveau sur cette terre imbibée de sang ! "

On scandait cette phrase dans toute sa violence. La faisait monter dans toutes les tonalités de grave et d'aigu. Mélangeant à la fois les accents nordiques comme ceux qui venaient de pays lointains. À travers cette déclaration de guerre on entendait toute la diversité de la rue, de cet élément fougueux.

" Sang ! Sang ! Sang ! "

Eulak couru loin de ça. Les notes résonnant jusqu'au plus profond de son âme. Elle n'était pas faite pour cette colère qui grondait de partout, et qui ne ferait que grandir lorsque la mise à mort serait finie.

" Sang ! Sang ! Sang ! "

Appuyée sur un mur couvert de suie elle était totalement désemparée. Tout était confus en elle, face à cette peur écrasante qui l'étouffait. Elle voyait trouble, avait sa respiration qui s'emballait sans qu'elle ne puisse la calmer.

Son corps frêle et mordu par le froid tremblait. Plus particulièrement ses mains. Ces mêmes mains enveloppées dans des bandes de tissus pour en cacher les cicatrices provoquées par les éclats du verre contre ses poings furieux.

Comment survivrait-elle dans la ville ?

Jamais le gouvernement ne laisserait un tel acte de colère et de défiance rester impuni, le sang que les gens appelaient, ils le recevront. Et le sien en fera peut-être parti.

Elle se fit violence pour rentrer dans la boutique de cette ruelle sombre. Qu'importe l'heure qu'il était, le magasin de babioles et talismans au rôle inexistant était toujours ouvert pour la jeune fille, et ça elle l'avait compris.

Sang ! Sang ! Sang !

Ces mots qui résonnaient dans la ville entière, résonnaient à présent dans sa tête. Ils hanteraient pendant longtemps son dur sommeil.

Junoo s'était habitué aux venues inattendues de l'enfant à la coupe des religieuses. Avec toujours cette impression de fragilité qui émanait d'elle, mais si on regardait de plus près on voyait sa raideur et son regard qui vous désarmait entièrement.

Il s'était habitué à ces nuits où elle dormait ici quand elle n'avait nul autre lieu où aller. Avec toujours la même question qu'il posait : Comment t'appelles-tu ? Même s'il savait qu'il aurait comme réponse : Eulak et juste Eulak.

Elle lui faisait comprendre qu'elle n'avait pas de passé, que celui-ci n'existait pas. Que Eulak était l'instant présent qui n'avait jamais rien connu d'autre. Eulak venait de nul-part, telle une illusion éphémère prête à disparaître sans laisser de traces.

Jamais le charlatan n'avait vu la jeune fille dans cet état de panique total. Jamais il ne l'avait vu craqué de cette manière.

Hurlant et pleurant à la fois.

Il tenta de la maîtriser jusqu'à ce que ces nerfs lâchent et qu'elle redescende enfin.

Eulak avait été l'enfant qui avait été forcé à devenir adulte.

Mais il y avait des moments où elle ne pouvait plus être adulte quand tous les problèmes arrivaient.

Un peu comme la plupart des enfants des rues, sans attache et sans passé, elle redevenant la fille de quinze printemps. Mais, plus jamais elle ne se le permettrait.

Même des printemps plus tard, jamais il ne l'avait vu dans cet état de tension, de crise de nerf. Quand l'événement fut presque fini il se souviendrait toujours de la peur dans sa voix quand elle avait murmuré : Je vais mourir, je ne survivrais pas à ça.

" On remballe le matériel. "

L'ordre tonné par Junoo résonna dans les esprits. Chacun s'était mué dans une stupeur presque effrayante. Ce genre de sensation qui nous plongeait dans un tel désarroi que la seule possibilité devenait à nos yeux un cauchemar.

Les cendres et les braises du feu étaient éparpillées partout, la terre saccagée presque partout. Ils voyaient ces traces de luttes sans vraiment y croire, tout devenait irréel.

Le sang avait coulé à des endroits et surtout, Eulak et la guide avaient disparu.

Junoo n'arrivait à retenir le nom de cette femme aussi terne que le ciel d'Aslanie, sa mémoire un peu ternit ne l'aidait pas. Ses yeux marrons gravés à la fatigue lui avaient semblé vide de tout. Une de ces travailleuses qu'il avait croisé dans sa jeunesse alors qu'il habitait à Aslania Omp, ou le lieu le plus sombre du pays.

La tension se ressentait dans chaque membre. Ils ne savaient pas vraiment comment réagir.

La surprise pouvait être le plus grand des alliés, comme le plus cruel des traîtres.

Ce fut Kilana qui rompit le silence :

" Vous pensez qu'elles sont que des souvenirs, leur âme envolée dans un autre monde ? elle s'arrêta un instant avant de dire ce que tout le monde ne voulait pas s'avouer depuis quelques minutes. Des nouvelles Marisse ? "

Braylon, dont la mort de celle-ci avait autant ébranlé que Eulak, crispa un peu plus sa mâchoire.

Les relations entre les cartographes avaient toujours été subtiles. Ce n'était pas vraiment de l'amitié, ni vraiment de l'indifférence. Tout le monde était attaché à tout le monde, sans vraiment se permettre de le faire. À chaque fois qu'ils repartaient cela signifiait uniquement que tout allait mal pour eux, et que le voyage devenait juste la parenthèse pour réussir à fermer cette partie sombre.

Personne ne voulait s'attacher à cette partie sombre de leur vie.

Ce ne fut que à la mort de la mage aux cheveux flamboyants qu'ils s'aperçurent que des printemps de voyage ensemble avait forgé quelque chose d'indescriptible entre eux.

Depuis, ils essayaient juste de ne pas s'entretuer en mémoire de la défunte. Cet être rayonnant bouffée par l'Aslanie et les forces qui y régnaient.

De sa voix forte Junoo déclara :

" Eulak n'est pas morte, personne ne peut faire rendre son souffle à cette gamine.

- Personne n'aurait cru à la mort de Marisse non plus, souffla Braylon jusque-là silencieux.

- Avec Eulak c'est différent.

- Fait attention Jasniqli, tu t'avances sur une berge prête à s'écrouler au moindre faux pas, averti la femme à l'attitude si changeante. "

À l'entente du surnom ridicule qu'elle aimait lui donner dans n'importe quelle situation il ne répondit rien un instant. Jasniqli étant le personnage féminin d'une comédie populaire mettant en scène une paysanne aux mœurs légères.

« Eulak à quelque chose de plus, elle sait être impitoyable. Jamais elle n'hésitera à tuer pour se protéger. Toutes ce temps à la connaître m'ont fait comprendre un peu de ses mystères.

- Et pourquoi tu connaîtrais plus la gamine que nous Junoo ? »

Il tourna le dos à la cartographe, et commença à rentrer dans la tente à la toile humide.

« Dis immédiatement ce que tu sais ! »

Alors que tout le monde se murait dans un silence de mort, Kilana perdait de plus en plus son contrôle. Cette petite elle l'avait connu tant de temps, l'avait vu se relever tant de fois, avait plaisanté avec elle tant de fois. La femme aux traits fins se souvenait de toutes les facettes de son personnage.

Malgré son air de jeunesse et de fleur délicate, le temps passait pour elle. Jamais elle n'avait pu connaître un mariage heureux, elle avait traité Eulak comme son enfant qu'elle ne connaîtrait jamais. Pour elle, cette jeune femme sera toujours l'enfant de seize printemps qu'elle avait connu au départ.

Cette colère contre tous et elle-même ressurgissait.

Si la mort avait réellement emporté sa collègue, elle la pleurerait longtemps, voir même toujours. Avec ce genre de deuil impossible à faire, ce genre de sentiment qu'on ne se relèverait pas et qu'il valait mieux se résigner au malheur.

Kilana tentait de donner cette gentillesse et tendresse qu'elle aurait aimé recevoir. Ce manque du passé et du présent faisant d'elle cette femme brisée du présent et du futur.

Elle ne faisait pas comme tout le monde dans ce pays de violence, voulant plus se rapprocher du courage et de la bonté de Marisse. Tout était une question d'équilibre, comme cette pauvre talentueuse, trop de bons sentiments et on appelait la grande et cruelle Mort qui tourmentait tant de gens.

Voyant que Junoo les ignorait tous, elle lui attrapa le bras. Ses doigts agrippèrent le tissu du manteau de sa manche et la tira, forçant l'homme à se retourner. Il voyait clairement son visage fulminant de colère. Paradoxalement c'était la peur qui la poussait à l'extrémisme de la fureur.  

Elle vit son regard résigné, abandonnant le combat face à sa volonté.

" Je l'ai connu il y a huit printemps. Elle était une pauvre enfant qui entrait dans ma vieille boutique. J'avais tout de suite reconnu sa coupe courte qu'on donnait aux religieux, sauf qu'ici ça avait été fait sans application. Avec un peu de réflexion j'ai compris qu'elle venait d'un de ces orphelinats qui entassait les enfants et qui donnait autant d'amour que l'Aslanie nous a fait de cadeaux, c'est à dire rien. "

Les souvenirs ressurgissaient, de petits détails comme le timbre chantant de sa voix. Elle ressemblait à une étrangère, de ceux qu'on ne savait pas d'où ils venaient. Ces inconnus de l'Aslanie qui peuplait les rues sombres, n'apercevant plus la lumière de la clémence.

" Elle a toujours porté ces bandelettes autour des mains, et a toujours eu cette dague mystérieuse. Dans son culot habituel, sans la moindre formule de politesse elle avait demandé où est-ce qu'il y avait un soigneur qui l'accepterait à des prix raisonnables, continua-t-il avant de couper sa narration pour donner une explication. Le médecin avait toujours été trop cher, mais en ville et surtout à cette époque il fallait payer le triple de ce qu'on donne maintenant. Et si on voulait de bonnes conditions pour se soigner en éliminant les charlatans, encore le triple de ce triple. Alors les gens crevaient sans pouvoir recevoir le moindre soin. Tous les jours on avait l'histoire triste d'une jeune mère morte en couche, d'un homme tué par la fièvre ou d'un enfant à la lourde plaie dont le garrot improvisé n'avait pas suffi pour contenir l'hémorragie. "

Il fit une pause, le regard perdu dans le néant. Il racontait, mais se replongeait en même temps dans son passé. Toutes ces émotions contradictoires, Junoo ne les ressentait plus vraiment. Comme sous l'emprise du parfum dangereusement envoutant de l'alcool.

La jeune fille reçut la réponse comme une gifle. Il le vit bien à ses yeux exorbités, totalement déstabilisée. Il ne regardait plus fixement son œil blanc qui l'intriguait davantage sur ce personnage.

Sur ses mains était enroulées des bandelettes de tissus imbibées de sang. Elle les regarda un instant avant de sortir d'une des poches de son manteau fin une bourse à peine remplis.

" Vous voulez combien ?

- Je ne jouerais pas les chirurgiens fillette, maintenant sors de ma boutique, lui répondit-il expressément.

- Je tiens à garder mes mains encore quelques saisons et de ne pas mourir d'une infection généralisée. Alors vous voulez combien ? "

Il la reconsidéra un instant. Elle avait l'air toujours aussi frêle dans ce manteau trop large pour elle, mais à la fois trop court. Un peu comme ses cheveux coupés d'une manière difforme. Comme tous les jours, il avait besoin d'argent, résigné par son tempérament Junoo lâcha un " cinq pièce ".

Satisfaite elle enleva ce qui couvrait ses mains. Couvertes de coupures incrustées d'éclats de verre, à la peau d'habitude blanche, mais qui se faisait rouge par le sang séché dessus. Le tout devenait la définition du mot osseux et abimé.

" Comment tu t'es fait ça petite ?

- J'ai frappé plusieurs fois un miroir, jusqu'à ce qu'il finisse en minuscules grains.

- Et pourquoi ça ?

- Je ne supportais plus d'y voir reflété mon apparence. "

" Dans toute ma bonté du moment j'ai retiré les éclats de miroir de ses plaies à peine refermées. Je n'ai pas cherché à en savoir plus sur ce comportement. C'est durant les révoltes de la mauvaise saison que je l'ai revu. Je pense que ces deux semaines de violence représentèrent à la perfection le terme de colère de la rue. C'est le fait qu'ils aient laissé crever une fratrie brulée dans un incendie qui alluma les braises, l'étincelle.

- Dans qu'elle occasion dans cette violence tu l'avais revu ? demanda Braylon le silencieux.

- Elle allait se faire exécuter par un talentueux en pleine rue. Je n'ai jamais compris pourquoi, et elle ne m'en a jamais rien dit de plus. "

Ils couraient loin de l'homme au panra rouge sang. Quand toute la tension redescendait dans son corps Junoo s'appuya sur un mur, et la fillette en fit de même.

" Comment tu t'appelles p'tite ?

- Eulak.

- Ton nom complet, soupira-t-il.

- Eulak et juste Eulak. "

" Après nous avions eu une amitié bancale qui consistait à ce que je dise de ne pas faire ça et qu'elle me réponde d'aller se faire voir. Etrangement, on se soutenait. On ne savait rien de l'autre, mais on se sentait proche. De temps en temps elle venait dormir, je détestais ces nuits-là, car je savais qu'elle marcherait dans toute la maison exigüe à la faire trembler. Elle souffrait d'insomnies et dès qu'elle s'endormait c'était à la mélodie des cauchemars. Je ne savais pas ses activités, mais je l'ai compris quand elle est venue dans un état déplorable à la boutique, juste après l'exécution de la cheffe de l'opposition. Elle faisait partie de cette organisation. "

Un silence de mort s'imposa. Chaque cartographe écoutait avec attention les tirades du jeune homme. Islain murmura de sa voix cassée par trop de printemps de labeur :

" Je me souviens quand je lui avais demandé son nom elle m'a répondu ça... Je me souviens aussi de son air apeuré quand je lui ai dit qu'elle pouvait me le dire je n'étais pas au gouvernement et elle à l'opposition.

- Rien n'est un hasard avec Eulak... murmura la femme. "

Kilana soupira à son tour, toute cette dose d'informations lui faisait mal à la tête. Elle se demanda même si Marisse, cette mage aux cheveux éclatants, cachaient autant de choses. Eulak et elle avait été proche, rien ne dit qu'elles ne partageaient pas autre chose. Tant de mensonges, de dissimulations, le monde autour d'elle ne lui avait jamais paru aussi sombre. Elle tentait tant bien que mal de se dérober à elle-même la réalité cruelle de l'Aslanie, mais tout la rattrapait toujours.

" Elle a commencé a encore plus mal tourner. Allant du côté sombre de l'opposition : les criminels. Je ne sais pas comment elle a fait, mais cette fillette a réussi à convaincre le grand patron de l'illégalité de lui faire passer un contrat. Elle faisait des combats de rue, toujours plus de combats. Elle gagnait à chaque fois par-je-ne-sais quel miracle. C'était sauvage, sanglant et surtout dangereux. J'ai assisté à chacun de ses combats, et elle m'aidait dans mes arnaques en jouant un rôle. Une bonne paire de voyous, rit-il tristement. "

Dès l'instant où Askiva avait été tué les flammes s'étaient ravivées. Les émeutes avaient de nouveau éclaté, après un printemps de calme trompeur. Heureusement pour le gouvernement que les éclats de la ville n'arrivaient pas à atteindre le reste du pays, car jamais ils n'avaient été plus proche d'une guerre civile. Trois semaines de massacres qui furent catastrophiques, tant de vies parties dans les souvenirs, qui n'avaient même pas pu avoir la moindre cérémonie mortuaire. Elles dataient de plusieurs mois, mais signifiaient toujours une chose : craignez-nous.

"Mes absences ont été remarqué, ils m'ont menacé. "

Eulak passa comme une furie. Il la voyait rarement en colère, ce sentiment signifiait toujours de la peur.

La mort de Askiva l'avait obligé à s'éloigner de l'organisation si elle voulait rester en vie. Sauf que Eulak détenait bons nombres d'informations, et son départ ne serait jamais accepté. Junoo savait ce jour où il la menacerait de l'éliminer arriverait, mais la jeune fille avait toujours été trop têtue pour l'écouter.

" Putain, je vais pas pouvoir rester en vie je le savais, dit toute tremblante Eulak qui s'appuya à un mur de la boutique sombre aux milles petits objets et talismans inutiles fait pour les superstitieux.

- Arrête de faire ta "je-sais-ce-que-je-fais-et-j'ai-calculé-les-risques" et réfléchis à ma proposition.

- Je ne serais jamais accepté chez les cartographes, et toi aussi. Sans rappeler le fait que tu ne sais pas lire, j'ai été une rebelle, et la société des cartographes appartient au gouvernement. C'est juste me faire tuer de les rejoindre !

- Tu sais parler cinq langues, ils ne te soupçonneront jamais. Tu leur serais trop utile ! "

Son caractère n'avait fait que grandir, pour atteindre ces phrases froides et coupantes qui déstabilisaient n'importe qui. Une hargne improbable de son corps faible, une colère qui ne se réveillait que pour battre dans le cercle de combat, et surtout cette envie de survivre qui dépassait l'entendement.

Apprendre à la connaître était un grand mot, personne jusqu'à elle-même la connaissait. il fallait plutôt dire apprendre à la comprendre.

" Au contraire si, une fille pouilleuse et misérable de la ville qui sait parler ne serait-ce que deux langues tu n'en croises pas tous les dix mètres, dit-elle énervée avant de continuer. Bon, je vais au cercle. "

Junoo omit le reste, sa réponse et la dispute qui s'ensuivit. Il ne voulait plus penser à cette époque sombre de son existence. Il ne voulait plus penser à cette Eulak prise entre deux puissants étaux qui voulaient chacun sa mort la plus douloureuse possible. Et surtout cet évènement qui changea tout, et précitèrent leur départ. 

Ce que certain appelait le calme, d'autre le silence, prenait possession des lieux. Plus personne ne parlait. Jamais ils n'auraient la suite de l'histoire et le savaient.

Dans cette pause ils se regardèrent, alors que Junoo baissait la tête. Non pas honteux, mais complètement absorbé dans le passé, rien n'existait autour.

Il vit sur le sol une inscription simple, la neige avait été retirée au-dessus pour pouvoir y écrire dans la boue. Des mots simples mais qui le percutèrent. D'une écriture simple mais qu'il ne reconnut pas.

Celle de la guide.

Les chemins se séparent.

Alors il tonna une nouvelle fois cette phrase qui avait marqué sa réminiscence :

" On remballe les tentes ! "

Adieu Eulak et juste Eulak, fillette à la coupe religieuse et aux mystères indénombrables, tu ne seras que souvenirs pour moi. Nos chemins se sont séparés, bonne chance petite.

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