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t w e n t y - n i n e

J'étais en plein contrôle et ne comprenais strictement rien. En levant la tête vers ma classe, ils avaient l'air de tous savoir ce qu'ils faisaient. Je déteste définitivement les mathématiques.

Même Yoongi avait l'air de travailler. Ou pas, il dessinait sur le coin de la feuille de devoir. C'était tellement mal fait que je n'arrivais même pas à savoir ce que représentait ses illustrations. J'avais à peine terminé le premier exercice alors qu'il y en avait huit. Je m'attendais clairement à un deux sur vingt. En sachant que je n'y arriverai pas, je jetais rageusement mon stylo.

-Qu'est-ce que t'as ? C'est pas ton domaine les cours normalement ?

-Ta gueule, chuchotais-je.

-Je pose juste une question.

-Arrête de parler, on va encore se faire virer.

Yoongi regardait devant lui et s'exclamait.

-Iseul pourquoi tu regardes ma copie ? Monsieur, elle triche !

Il n'est pas sérieux j'espère ?

-Quoi ? Mais je n'ai p-

-Min, Lee, dehors, maintenant, coupait le professeur.

-C'est elle qui copie pas moi !

-Je ne veux pas savoir, sortez.

C'est de cette façon que je fêtais ma trente deuxième exclusion de cours, santé.

- - - -

J'étais en train de ranger ma cuisine lorsque mon téléphone sonnait, c'était ma mère. On ne s'appelait presque jamais, je me demandais si tout allait bien.

-Allô ?

-Iseul, bonjour ma chérie.

Elle avait la voix enrouée, comme si elle avait pleurée quelques minutes avant.

-Salut maman, ça ne va pas ?

-Tu vas bien ?

Elle esquivait ma question, j'avais maintenant toutes mes raisons de mal le sentir.

-Moi ça va, mais toi tu n'en as pas l'air, pourquoi tu m'appelles pour me demander si je vais bien ?

Elle soufflait longuement dans le combiné, j'avais peur que ce soit quelque chose de vraiment grave.

-Écoute ma chérie, c'est un peu compliqué à la maison, c'est à propos de ta sœur.

Merde, merde, tout sauf ça.

-Soojin ? Qu'est-ce qu'il se passe ?

-Nous pensions que la chimiothérapie avait fait son travail mais... C'est une tumeur au cerveau, elle entre en phase terminale, je suis désolée.

À ses mots, le monde s'arrêtait de tourner autour de moi. Je me pinçais pour être sûre que je ne nageais pas en plein cauchemar, mais non, c'était bel et bien réel.

-Q-Quoi ? Tu... Vous le savez depuis quand ?

-Plusieurs semaines, voir plusieurs mois, nous ne voulions pas t'inquiéter, c'est Soojin elle-même qui a prise cette décision.

Ma petite sœur de treize ans était en phase terminale d'une tumeur et je ne le savais même pas ? J'avais déjà fait des recherches au paravant, l'espérance de vie avec une tumeur au cerveau était de douze mois si elle avait été soignée par chimio, merde, c'est pas possible.

Sans un mot de plus, je raccrochais. J'étais à plus de deux-cent kilomètres de chez moi et ils n'avaient pas daigné important de me l'expliquer plus tôt pour que je puisse passer du temps avec elle.

Je repensais aux mots de ma mère et malgré moi, j'éclatais en sanglots.

- - - -

Je n'avais jamais ressentie ça, j'étais emplie d'une violente tristesse. Je pleurais en boule sur mon canapé depuis plus d'une heure, j'avais terriblement mal, mes yeux me brûlaient et mon cœur était serré. Mon cerveau fulminait, j'avais mal à la tête, il ne cessait de me rappeler mes souvenirs les plus mémorables passés avec ma famille.

Je ne savais pas quoi faire, comment réfléchir, je ne pensais qu'à elle, mes larmes roulaient sans que je ne puisse les arrêter. Je ne bougeais pas, mon corps entier était parcouru de violents spasmes.

La sonnette de mon appartement retentissait. Une fois, deux fois, trois fois. Un silence, puis c'était reparti. Je m'essuyais les yeux et me levais d'un pas lent plein de désespoir, je ne savais même pas pourquoi j'y allais.

J'ouvrais doucement la porte, Yoongi me tombait dessus et sans attendre, la fermait avec son pied et me coinçait contre le mur. Il ne disait rien et aventurait ses lèvres sur mon cou, je ne ressentais rien, je voulais juste qu'il y aille rapidement, brusquement, que je puisse oublier la douleur de mon combat intérieur.

Voyant que je ne parlais pas, il me portait jusqu'à la chambre et me posait sur le lit avant de revenir à ma peau d'une extrême pâleur. Je ne frissonnais pas, rien ne se passait.

Il fallait qu'il fasse ce qu'il avait à faire maintenant, vite et violemment, j'avais mal, terriblement mal.

Il passait sa langue et faisait durer le moment, comme toujours. Voulant qu'il aille plus rapidement, je pris l'initiative de retirer son tee-shirt et m'engageais sur son pantalon. Je les avais lancé à travers la pièce et passais à mon propre haut, je me précipitais et il le comprenait rapidement. Alors que j'allais l'obliger à se placer de la bonne façon, il me stoppait dans mon élan et se redressait.

-Qu'est-ce qu'il t'arrive ? Pourquoi tu vas aussi vite ?

Rien que le fait de parler me donnait envie de chialer, je souffrais et ne voulais pas qu'il le sache.

-D-Dépêche-toi... S'il te plaît, suppliais-je.

J'avais les larmes aux yeux, je les retenais du plus fort que je le pouvais. Sans attendre sa réponse, j'enlevais mon jogging et m'apprêtais à dégrafer mon soutien-gorge mais sa main se posait sur la mienne, m'en empêchant.

-A-Arrête, laisse-moi faire Yoongi, j'en ai besoin...

Je bégayais tellement ama gorge me brûlait, je n'arrivais pas à m'exprimer correctement, j'étais pitoyable.

J'écrasais mes lèvres contre les siennes et faisais du mieux que mon corps me le permettait, Yoongi n'y mettait pas du sien, je ne cherchais même pas à comprendre pourquoi.

Les images dans ma tête s'enchaînaient, tous nos plus beaux souvenirs s'effaçaient, laissant place au dégoût et à la peine que je ressentais en ce moment même.

Je dégageais sa main et me précipitais vers son boxer, cette fois, il reculait et s'était presque levé, me laissant, une main dans le vide et un torrent de larmes prêt à sortir d'une minute à l'autre

-Arrête Iseul, qu'est-ce qu'il t'arrive à la fin ? Dis-moi !

Je voulais répondre mais lorsque j'ouvrais la bouche, elle se refermait immédiatement. Je voyais flou, mes yeux me piquaient atrocement, je me retenais plus que jamais.

-J'ai... S'il t-te plaît, il faut q-que tu... Yoongi...

Je tremblais, il tendait la main vers moi et la posait sur ma joue, je devais être brûlante. Mes pupilles étaient trempées et je savais que mon visage était tracé de larmes séchées ainsi que de résidus de maquillages coulants.

Malgré tous mes efforts, je finissais par fondre en larmes pour la seconde fois de la journée. Je pleurais ouvertement, et lui, je voyais qu'il ne s'avait pas quoi faire. Il se rapprochait mais je l'arrêtais avant.

-A-Arrête Yoongi, je t'ai dit d'y a-aller...

-C'est hors de question qu'on fasse ça maintenant.

-J-J'en ai envie, a-allez...

Je tendais de nouveau une main vers son bas ventre mais il me stoppait encore.

-J'ai dit non, arrête Iseul, regarde-toi.

Je respirais mal, j'étouffais.

-Je suis d-désolée... P-Pardon Yoongi, je ne v-voulais pas et...

Mes paroles n'avaient plus aucun sens, alors que je me tuais à me confondre en excuses, ses bras s'ouvraient à moi. Il me serrait contre lui du plus fort qu'il en était capable, ses grandes mains me caressaient les cheveux. Mes pleures s'échouaient sur son dos nu pendant que je soufflais bruyamment.

-Doucement chaton, je suis là.

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