Un mois et demi plus tard.

-Tu as un besoin de quelque chose ? Ça va ? Tu es sûre ? Mais vraiment ? Parce qu'autrement je peux te rame-

-Ça va Yoongi, calme toi et respire.

-J'y arrive pas ! Je ne peux pas rester calme c'est impossible, tu accouches dans genre six jours, je panique !

-Je vais bien, mais toi calme-toi, si tu continues tu vas t'évanouir.

J'avoue que son comportement me faisait particulièrement rire, il était stressé donc il paniquait pour tout et n'importe quoi, ce qui me provoquait une certaine hilarité.

-Je t'assure que ça ne va pas du tout, mais pas du tout !

-Viens t'asseoir et respire, c'est plutôt moi qui devrait être dans cet état je te ferais remarquer.

-Ça veut dire que je me comporte comme une femme enceinte ? Ho merde c'est encore pire que ce je croyais...

Je ricanais malgré moi mais me stoppais rapidement sous la douleur que me provoquait mon ventre. J'avais des crampes sans arrêt ces derniers temps.

-Quoi ? Ho mon dieu, tu vas mourir ? Ça ne va pas du tout ! Respire, respire !

-Calme toi Yoongi ! Je ne vais pas mourir !

-J'angoisse, imagine que ça se passe mal et q-

-Tu m'épuises, je vais me coucher.

Je lui donnais une pichenette sur le nez et partais dans la chambre, un sourire aux lèvres.

- - - -

Je m'étais réveillée en pleine nuit et sentais que...

Ho merde, merde, merde.

-Yoon... Yoongi !

Je savais qu'il était dans le salon, aussitôt, il arrivait en courant et allumait la lumière, son visage trompait sa panique.

-Quoi ? Qu'est-ce qu'il y a ?

-Je crois que... Il faut qu'on y aille.

Soudainement, ses yeux s'ouvrirent en grands, sans réfléchir, il attrapait plusieurs choses que nous avions préparés à l'avance et dix minutes plus tard, nous étions dans la voiture en direction de l'hôpital.

Pendant le trajet, Yoongi n'avait pas lâché ma main.

- - - -

Point de vue de Yoongi.

J'étais sorti de la chambre le temps de décompresser, l'accouchement allait bientôt se passer et pourtant, j'avais dû m'éclipser tellement je stressais. Je sais, ce n'était pas normal mais voilà, je paniquais réellement.

Devant la fenêtre d'un des couloirs, je fumais, j'en étais au moins à ma huitième clope, c'était plus fort que moi, je n'avais pas pu m'en empêcher. Je me sentais si peu utile, ma copine était en train de passer un terrible moment et moi, tout ce que je pensais à faire c'était m'intoxiquer.

C'était une vraie épreuve, tout ça était tellement irréel, je n'y croyais toujours pas, j'allais être père, moi, Min Yoongi.

Mais ce jour là, le huit juillet, c'était le début des plus belles années de ma vie, seulement, je ne le savais pas encore.

-Vous êtes Min Yoongi ?

Je me retournais et me retrouvais face à une femme vêtue d'une blouse blanche, une infirmière.

-Oui ?

-Il faut que vous veniez, votre femme vous réclame, le petit ne va pas tarder à pointer le bout de son nez.

Elle a bien dit votre femme ?

Je la suivais dans la salle d'accouchement et m'asseyais à son chevet, automatiquement, Iseul s'agrippait à ma main. Plusieurs minutes après, la sage-femme s'exprimait.

-Les contractions sont de plus en plus régulières et le col est suffisamment dilaté, c'est le moment, il arrive.

La brune se tournait vers moi, paniquée, elle avait redoutée ce moment pendant des mois, il m'était arrivé un nombre incalculable de fois de la trouver en pleure dans la salle de bain, tout ça la terrifiait horriblement.

-Gardez votre calme, tout va bien se passer Iseul, quand je vous le dirais vous pousserez, d'accord ?

Elle hochait la tête et puis, tout commençait.

-Allez-y, bien, c'est parfait, continuait la sage-femme.

-Ça va aller chat, respire, murmurais-je.

Elle faisait son maximum, cette vue m'était insupportable, je détestais me sentir si impuissant, elle faisait tout et moi rien.

-Poussez Iseul, poussez.

-C'est parfait, vous vous débrouillez très bien, reprenait le médecin.

Elle criait presque, des goutes de sueur perlaient sur son front, elle avait les larmes aux yeux.

C'était long, je ne sais pas combien de temps elle avait fait ce qu'ils demandaient avant que la gynécologue ne s'exclame enfin.

-Je vois la tête, encore un effort, vous y êtes presque !

Elle faisait ce qu'elle pouvait, je voyais bien que c'était plus que douloureux.

-Le corps va sortir tout seul sans avoir besoin de pousser, vous allez voir.

Et puis, après des mois et des mois d'attente, il était là.

-C'est une fille !

- - - -

Je ne l'avais toujours pas touchée, ils l'avaient emmené dans la salle des premiers soins, quant à Iseul, elle était toujours dans celle d'accouchement, et moi, j'avais dû sortir le temps que tout soit terminé.

Je pourrissais dans les couloirs blancs de l'hôpital depuis bientôt une heure, rongé par le stress. Je ne pouvais plus me contenir, j'avais énormément de mal à rester calme. L'envie de fumer me pris au dépourvu alors pour la dixième fois de la journée, je me rendais à la fenêtre et patientais.

Une heure après, j'avais enfin le droit de les voir, je marchais vers la chambre et ouvrais la porte, la première chose que j'avais vu, c'était elle, avec notre enfant dans les bras. J'avançais vers le lit et m'asseyais à côté d'Iseul, mes mains tremblaient.

Elle se tournait vers moi et affichait un si beau sourire, un sourire que je n'oublierai jamais, elle était magnifique.

Alors que je les regardais, je me rendais compte que j'étais un homme heureux, j'étais comblé et jamais je n'aurais pu rêver mieux.

Sans que puisse les retenir, des larmes dévalaient mes pommettes, je ne saurais dire ce que j'avais ressenti à ce moment, c'était indescriptible.

-Tu pleures ?

-J'ai... J'en reviens pas je... Regarde ce que tu viens de... Nous...

Je n'arrivais même pas à m'exprimer, alors sans rien dire, elle me tendait l'enfant, notre enfant. Je la prise dans mes bras pour la première fois, c'était un moment qui restera gravé à jamais dans ma mémoire.

-Salut Ashley, soufflais-je.

Je la serrais doucement contre mon torse et me mît à rire, j'étais heureux, bordel que je l'étais.

-Je suis papa putain !

Iseul riait à son tour et essuyait ses yeux trempés.

-Je t'aime Yoongi, si tu savais.

-Je le sais déjà et merde qu'est-ce que je t'aime, plus que tout mon amour.